| 20/04/2004  
                UNION 
                EUROPÉENNEAvis favorable de Bruxelles 
                à la candidature de la Croatie
  Strasbourg 
                - La Commission européenne a émis mardi 
                20 avril un avis favorable à la candidature 
                de la Croatie à l'UE, première étape 
                vers l'adhésion de ce pays à l'Union, 
                a-t-on appris de source européenne. Si l'avis 
                de la Commission est entériné par les 
                chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE lors du sommet 
                européen de juin à Bruxelles, les négociations 
                d'adhésion pourront alors démarrer. La 
                Croatie souhaite adhérer à l'UE début 
                2007, en même temps que la Roumanie et la Bulgarie. 
                (AFP)
 La 
                Commission recommande l'ouverture de négociations 
                d'adhésionIP/04/507
 
                 
                  | DE L'INDÉPENDANCE AU FEU VERT DE BRUXELLES
 |   
                  | 1989 
                      - Chute du mur de Berlin - vents 
                      démocratiques sur l'Europe centrale - 
                      putsch à Belgrade1990 
                      - Premières élections libres - 
                      défaite du PC (22/04) - Franjo Tudjman 
                      (HDZ) élu président (30/05) - insurrection 
                      armée des séparatistes serbes avec 
                      le soutien de l'armée yougoslave (17/08)
 1991 
                      - 94% de "oui" au référendum 
                      sur l'indépendance (19/05) - déclaration 
                      de souveraineté de la Croatie (25/06) 
                      - intervention de l'armée yougoslave (3/07) 
                      - indépendance de la Croatie (8/10) 
                      - occupation d'un quart du territoire croate 
                      par Belgrade - chute de Vukovar (18/11) 
                      - 13 000 morts et 500 000 réfugiés
 1992 
                      - Cessez-le feu (3/01) - la Communauté 
                      européenne reconnaît l'indépendance 
                      de la Croatie (15/01) 
                      - déploiement des Casques bleus (mars) 
                      - admission à l'OSCE (24/03) puis à 
                      l'ONU (22/05) - début de la guerre en 
                      Bosnie (6/04) - adhésion à l'Initiative 
                      centre-européenne (18/07)
 1993 - La Croatie devient membre du FMI 
                      (15/01) et de la Banque mondiale (24/03)
 1994 
                      - Les accords de Washington scèllent l'alliance 
                      croato-bosniaque (18/03)
 1995 
                      - Libération des territoires occupés 
                      en Croatie (4-7/08) 
                      - fin de la guerre - accords de Dayton (21/11) 
                      - début de la reconstruction et du retour 
                      des réfugiés 
                      - retour des premiers touristes 
                      étrangers
 1996 - Zagreb et Belgrade normalisent 
                      leurs relations (23/08) - la Croatie devient 
                      le 40e membre du Conseil de l'Europe (16/10)
 1998 
                      - Réintégration pacifique de la 
                      Slavonie orientale (en bordure du Danube) - l'ensemble 
                      du territoire national est réunifié 
                      (15/01).
 1999 - Mort du président 
                      Franjo Tudjman (10/12)
 2000 
                      - Victoire des sociaux-démocrates (2/01) 
                      - Stipe Mesic élu président (7/02) 
                      - création d'un groupe de travail commun 
                      UE-Croatie (15/02) - fin du monitoring du Conseil 
                      de l'Europe (26/09) - sommet 
                      de Zagreb (24/11) 
                      et début des négociations sur l'Accord 
                      de Stabilisation et d'Association (ASA) - la 
                      Croatie rejoint l'OMC (30/11)
 2001 - Le gouvernement croate 
                      paraphe (14/05) 
                      puis signe l'ASA (29/10) 
                      avant qu'il ne soit ratifié par le Sabor 
                      (5/12) et le Parlement européen (12/12)
 2002 - Premier rapport annuel 
                      de la Commission sur la Croatie (3/04) - début 
                      de la ratification de l'ASA par les pays membres 
                      de l'UE - OTAN: la Croatie rejoint le MAP (14/05) 
                      - adhésion à l'Association centre-européenne 
                      de libre-échange (5/12) - à l'unanimité, 
                      le Sabor (parlement croate) appelle le gouvernement 
                      à soumettre la candidature croate à 
                      l'adhésion à l'UE (18/12)
 2003 - La Croatie dépose 
                      sa candidature (21/02) 
                      - Sommet de Salonique (21/06) 
                      - Romano Prodi se rend à Zagreb pour y 
                      remettre le questionnaire de la Commission européenne 
                      (10/07) 
                      - le premier ministre Ivica Racan remet à 
                      Bruxelles les 4600 réponses au questionnaire 
                      d'évaluation (9/10) 
                      - victoire des conservateurs du HDZ (23/11) 
                      - Ivo Sanader nommé Premier ministre (23/12)
 2004 - Le Parlement européen 
                      adopte un rapport favorable à la demande 
                      d'adhésion de la Croatie (22/03) 
                      - La Commission recommande l'ouverture de négociations 
                      d'adhésion (20/04)
 
 |  La 
                Commission européenne a adopté, 
                mardi 20 avril 2004, l'avis sur la demande d'adhésion 
                de la Croatie à l'UE, recommandant que le Conseil 
                ouvre des négociations avec ce pays. Sur la 
                base de l'analyse de la Commission, le Conseil européen 
                est appelé à décider de l'opportunité 
                et de la date de telles négociations. La Commission 
                a approuvé aussi la proposition de décision 
                du Conseil relative au partenariat européen 
                à proposer à la Croatie, document inspiré 
                des partenariats qui ont contribué, dans le 
                passé, à préparer les pays à 
                une adhésion à terme dans l'UE. Ce partenariat 
                européen s'inspire de l'analyse opérée 
                dans l'avis.  "Ces 
                dernières années", a indiqué 
                le Président Prodi, 
                "la Croatie a déployé un effort 
                vigoureux pour progresser sur la voie de l'adhésion 
                à l'UE, et l'avis de la Commission entérine 
                ce progrès. C'est pourquoi, la Commission est 
                en mesure de recommander aujourd'hui au Conseil de 
                lancer des négociations d'adhésion avec 
                ce pays. La performance de la Croatie montre que la 
                stratégie UE déployée dans les 
                Balkans occidentaux crée un cadre favorable 
                au développement économique et politique, 
                et il est permis de penser qu'elle encouragera les 
                autres pays de la région à redoubler 
                d'efforts pour avancer sur la voie de l'intégration 
                européenne. J'espère que le nouveau Partenariat 
                européen aidera la Croatie à réaliser 
                avec plus d'efficacité ses objectifs de réforme. 
                La Commission européenne proposera toute l'assistance 
                qu'elle peut fournir mais la progression de la Croatie 
                vers l'adhésion et le rythme de cette progression 
                restent l'affaire de cette dernière". 
                 La 
                Croatie a présenté sa demande d'adhésion 
                à l'Union européenne le 21 février 
                2003 et le Conseil de ministres a invité 
                la Commission, en avril 2003, à soumettre un 
                avis.  Dans 
                cet avis, la Commission analyse la demande de la Croatie 
                au regard de sa capacité à remplir les 
                critères fixés par le Conseil européen 
                de Copenhague de 1993 et des conditions définies 
                pour le Processus de stabilisation et d'adhésion, 
                notamment celles arrêtées par le Conseil 
                dans ses conclusions du 29 avril 1997, à 
                savoir, entre autres, la coopération avec le 
                tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie 
                (TPIY) et la coopération régionale.  Les 
                principaux points de l'avis Conformément 
                aux critères évoqués ci-dessus, 
                l'avis sur la Croatie formule trois conclusions principales: 
                 
                 
                  | LES 
                    RECOMMANDATIONS DE LA COMMISSION EUROPÉENNE |   
                  | Sur 
                      l’ensemble des 29 chapitres de 
                      l’acquis communautaire que la Croatie doit 
                      intégrer avant de pouvoir rejoindre l’UE, 
                      la Commission a estimé que : - dix chapitres 
                      ne devraient pas poser de difficultés 
                      à moyen terme (union économique 
                      et monétaire ; statistiques ; politique 
                      industrielle ; petites et moyennes entreprises 
                      ; science et recherche, éducation, formation, 
                      jeunesse ; culture et politique audiovisuelle 
                      ; relations extérieures ; PESC ; dispositions 
                      financières et budgétaires)
 - huit chapitres 
                      doivent faire l’objet 
                      d’efforts supplémentaires 
                      (libre circulation des capitaux ; droit des sociétés 
                      ; pêche ; politique des transports ; énergie 
                      ; protection des consommateurs et santé 
                      ; union douanière ; contrôle financier)
 - dix chapitres 
                      doivent faire l’objet d’efforts importants 
                      et soutenus (libre circulation des 
                      marchandises ; libre circulation des personnes 
                      ; libre prestation de services ; politique de 
                      la concurrence ; agriculture ; fiscalité 
                      ; politique sociale et emploi ; télécommunications 
                      et technologie de l’information ; 
                      politique régionale ; justice et affaires 
                      intérieures)
 - un chapitre 
                      doit faire l’objet d'efforts particulièrement 
                      importants (environnement).
 
 |  Pour 
                les critères politiques, l'avis 
                conclut que la Croatie est une démocratie performante, 
                dote d'institutions stables garantes de la primauté 
                du droit. Il n'y a pas de problèmes essentiels 
                concernant le respect des droits fondamentaux. En avril 
                2004, Mme Carla Del Ponte, procureur général 
                du TPIY a précisé que la Croatie coopérait 
                pleinement désormais avec le TPIY. Il conviendrait 
                que la Croatie maintienne cette entière coopération 
                et prenne les mesures qui s'imposent pour garantir 
                que le prévenu subsistant soit localisé 
                et traduit devant le tribunal. Il reste à la 
                Croatie de produire un effort complémentaire 
                dans les domaines des droits des minorités, 
                du rapatriement des réfugiés, de la réforme 
                judiciaire, de la coopération régionale 
                et de la lutte contre la corruption.  La 
                Commission confirme que la Croatie satisfait aux critères 
                politiques fixés par le Conseil européen 
                de Copenhague de 1993 et aux conditions définies 
                dans le processus de stabilisation et d'association 
                lancé par le Conseil en 1997.  Pour 
                les critères économiques, 
                l'avis conclut que la Croatie peut être considérée 
                comme dotée d'une économie de marché 
                performante. Elle devrait pouvoir soutenir, à 
                moyen terme, la pression de la concurrence et des forces 
                du marché de l'Union, sous réserve qu'elle 
                continue à mettre en oeuvre son programme de 
                réforme visant à éliminer les 
                faiblesses subsistantes.  
                 
                  | LA 
                    CROATIE FAÇADE MÉDITERRANÉENNE DE 
                    L'EUROPE CENTRALE
 |   
                  |  |  En 
                ce qui concerne les capacités de la Croatie 
                d'assumer les obligations de l'adhésion, 
                l'avis effectue une analyse détaillée 
                reposant sur les 29 chapitres de l'acquis qui ont constitué 
                la base des négociations d'adhésion menées 
                avec les pays qui rejoindront l'Union le 1er mai. Globalement, 
                il conclut que la Croatie sera en mesure de satisfaire 
                aux autres obligations de l'adhésion à 
                moyenne échéance, pour autant qu'un effort 
                considérable soit entrepris pour aligner sa 
                réglementation sur l'acquis et pour garantir 
                sa mise en oeuvre et son exécution. Une parfaite 
                conformité avec l'acquis existant dans le domaine 
                de l'environnement ne pourra cependant être réalisée 
                qu'à plus long terme et nécessiterait 
                des niveaux accrus d'investissement.  Conçu 
                sur le modèle des partenariats élaborés 
                pour préparer les anciens candidats à 
                l'adhésion à l'UE, le partenariat européen 
                représente une avancée importante dans 
                les relations entre l'UE et la Croatie Il est taillé 
                en fonction des besoins spécifiques du pays 
                et fixe des priorités à court terme (12-24 
                mois) et à moyen terme (3-4 ans). Ce partenariat 
                aidera le gouvernement de Croatie à concentrer 
                son effort de reforme et les ressources disponibles 
                sur les volets qui en ont le plus besoin. Les autorités 
                compétentes sont amenées à répondre 
                par un plan précis de mise en oeuvre des priorités 
                de ce partenariat, fixant les mesures concrètes 
                à prendre et leur calendrier et faisant apparaître 
                les ressources humaines et financières qui seront 
                affectées aux tâches à accomplir. 
                Les priorités identifiées dans ce partenariat 
                européen influeront aussi sur l'affectation 
                de l'assistance financière à proposer 
                par l'UE à l'avenir. 
 REVUE 
                DE PRESSE 
                  LE 
                FIGARO, 20/04/2004Bruxelles 
                ouvre aux Balkans les portes de l'Europe
 La 
                Commission donne son feu vert à la candidature 
                croate
 Alexandrine 
                Bouilhet (Bruxelles) 
                 
                  | COMMUNIQUÉ 
                    DU QUAI D'ORSAY |   
                  | "La 
                      Commission a présenté hier son 
                      avis positif sur la candidature de la Croatie 
                      à l'Union européenne.La perspective d'une adhésion à 
                      l'Union européenne a été 
                      offerte aux pays des Balkans occidentaux dès 
                      le Conseil européen de Feira en juin 2000 
                      et le sommet de Zagreb Union européenne 
                      - Balkans occidentaux en novembre 2000.
 La Croatie a déposé, la première, 
                      sa candidature à l'Union européenne 
                      le 20 février 2003 [NdlR : 21 
                      février]. Dès cette date, la 
                      France avait salué conjointement cette 
                      candidature avec l'Allemagne et émis un 
                      avis de principe favorable à la perspective 
                      d'adhésion.
 Nous devons maintenant examiner dans le détail 
                      le rapport de la Commission.
 La Croatie a fait des efforts considérables 
                      et couronnés de succès dans le 
                      respect des critères de Copenhague et 
                      de ceux du processus de stabilisation et d'association.
 Nous souhaitons que ce rapport soit examiné 
                      rapidement par le Conseil afin que le Conseil 
                      européen soit en mesure de se prononcer 
                      sur cette candidature à la lumière 
                      du rapport de la commission.''
 
 |  Sans 
                attendre d'avoir franchi l'étape historique 
                du 1er mai, Bruxelles se lance déjà dans 
                un autre élargissement : celui des Balkans. 
                La Commission européenne va donner aujourd'hui, 
                à Strasbourg, son feu vert officiel à 
                la candidature, 
                déposée par Zagreb, en février 
                2003. Sauf accident de parcours, la Croatie entrera 
                dans l'Union européenne au premier semestre 
                2007, en même temps que la Roumanie et la Bulgarie. 
                «Le processus d'adhésion s'annonce 
                aussi rapide que pour les pays scandinaves en 1995», 
                note un négociateur. Non seulement l'avis de 
                la Commission sur la candidature croate est positif, 
                mais il est sans conditions. D'après les quatre 
                pages de conclusions du commissaire allemand à 
                l'Elargissement, Günter Verheugen, la Croatie 
                remplit les critères politiques dits «de 
                Copenhague», c'est-à-dire la démocratie 
                et le droit des 
                minorités. Ce petit pays de 4 
                millions d'habitants, prospère et catholique, 
                garantit le droit au retour des réfugiés 
                serbes et se conforme aux règles de base de 
                l'économie de marché.  Le 
                verdict de Bruxelles était plus attendu sur 
                la coopération de Zagreb avec le Tribunal pénal 
                international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). La Croatie 
                redoutait ces derniers jours de voir sa candidature 
                prise en otage par la cavale du général 
                Ante Gotovina, 
                un ancien légionnaire, en fuite depuis son inculpation 
                pour «crimes de guerre» en 2001, à 
                La Haye. Au grand soulagement de Zagreb, il n'en sera 
                rien. Dans une attestation écrite remise à 
                la Commission, le procureur du TPI, Carla del Ponte, 
                se déclare «totalement confiante dans 
                la volonté du nouveau gouvernement croate de 
                coopérer avec le tribunal». Depuis 
                l'entrée en fonction, en décembre dernier, 
                du gouvernement conservateur d'Ivo Sanader, huit inculpés 
                croates, dont deux généraux recherchés 
                pour crimes de guerre, ont été livrés 
                au TPI. Lors d'une récente rencontre à 
                Zagreb, le premier ministre a promis au procureur Del 
                Ponte qu'il obtiendrait la reddition du général 
                Gotovina. Le transfert des prochains inculpés 
                sera également facilité. 
                 
                  | Non 
                      seulement l'avis de la Commission sur la candidature 
                      croate est positif, mais il est sans conditions. |  Joint 
                au rapport de la Commission, le courrier enthousiaste 
                de Carla del Ponte a permis de lever le dernier obstacle 
                à la candidature croate. «Le dossier 
                est tellement bien ficelé qu'il ne devrait même 
                pas y avoir de débat au sein du collège», 
                estime-t-on, hier, à Bruxelles. L'ouverture 
                des négociations entre Bruxelles et Zagreb pourrait 
                commencer à l'automne, une fois l'avis de la 
                Commission entériné par les chefs d'Etat 
                et de gouvernement des Vingt-Cinq. La présidence 
                irlandaise a déjà mis la candidature 
                croate au menu du sommet du mois de juin. La France 
                et l'Allemagne appuient 
                l'entrée de Zagreb dans le club européen. 
                Jusqu'ici, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas se sont 
                montrés plus réservés, estimant 
                la coopération avec le TPI encore insuffisante. 
                L'attestation du procureur de La Haye devrait les rassurer. 
                 
                  | La 
                      France et l'Allemagne appuient l'entrée de Zagreb 
                      dans le club européen. |  Dictée 
                par une nécessité stratégique, 
                dix ans après les guerres balkaniques, l'intégration 
                des sept pays de l'ex-Yougoslavie est en marche. Après 
                la Croatie, c'est la Macédoine qui a déposé 
                sa candidature, le 22 mars dernier, à Bruxelles. 
                Pour accompagner les réformes, la Commission 
                a proposé, début mars, d'établir 
                un partenariat inédit avec l'Albanie, la Serbie, 
                la Bosnie et la Macédoine. «L'Européanisation 
                des Balkans est la seule solution pour régler 
                les problèmes de cette région», 
                estimait, ce week-end, Michel Barnier, le ministre 
                français des Affaires étrangères, 
                devant ses collègues réunis en Irlande. 
                «L'Union européenne est une mécanique 
                de paix et de stabilité. C'est un engagement 
                à bien se tenir. La méthode fonctionne 
                depuis cinquante ans. Elle fera ses preuves dans cette 
                région.» Forts d'un tel appui de 
                la France, les Balkans pourraient faire leur entrée 
                dans l'Union bien avant la Turquie. 
 EURONEWS, 
                Europa, 20/04/2004 La Croatie aux portes de l'Union
  Voir 
                le clip vidéo
 La 
                Commission européenne a émis un avis 
                favorable à sa candidature ce mardi devant le 
                Parlement européen à Strasbourg. Ce feu 
                vert n'est qu'une étape : la candidature doit 
                encore être enterinée par les chefs d'Etat 
                et de gouvernement des 25, à l'occasion du sommet 
                européen du 19 juin. Une date d'ouverture des 
                négociations pourra alors être fixée. La 
                Croatie, qui espère faire son entrée 
                en 2007 avec la Roumanie et la Bulgarie, avait posé 
                sa candidature en février 2003. Depuis, 
                de nombreuses réformes politiques et économiques 
                ont été lancées. Mais c'est la 
                coopération de Zagreb avec le tribunal pénal 
                international de La Haye (TPIY) qui a probablement 
                constitué un facteur clé dans le feu 
                vert de Bruxelles. Certes, 
                le général Ante Gotovina est toujours 
                en fuite. Le TPI l'a reconnu coupable de crime de guerre 
                en 2001. Mais depuis l'arrivée au pouvoir du 
                Premier ministre Ivo Sanader, en décembre dernier, 
                le gouvernement croate s'est montré plus coopératif, 
                notamment en facilitant la reddition de huit personnes 
                inculpées de crimes de guerre par La Haye. Quant 
                au cas de Gotovina, la Grande Bretagne estime qu'une 
                issue pourrait être trouvée d'ici au mois 
                de juin. 
 LIBÉRATION, 
                21/04/2004La Croatie, candidate européenne 
                idéale
 Hier, à Strasbourg, la Commission a rendu 
                un avis favorable à son adhésion en 2007.
 Par 
                Jean QUATREMERStrasbourg (UE) envoyé spécial
 La 
                Croatie 
                devrait adhérer à l'Union européenne 
                en 2007, en même temps que la Bulgarie et la 
                Roumanie. Hier, à Strasbourg, la Commission 
                a rendu un avis favorable à l'ouverture de négociations 
                avec cette ancienne République yougoslave sans 
                même attendre le 1er mai, date de l'élargissement 
                à huit pays d'Europe de l'Est ainsi qu'à 
                Chypre et Malte. Les discussions commenceront dès 
                que les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Cinq 
                auront donné leur feu vert, en juin prochain. La 
                Commission européenne, présidée 
                par l'Italien Romano Prodi, restera donc comme celle 
                qui a donné un coup d'accélérateur 
                sans précédent à l'élargissement 
                de l'Union : elle sera passée, en à peine 
                sept ans, de quinze à vingt-huit Etats membres... 
                Il y a quelques années, personne n'aurait imaginé 
                un tel «big bang». Une fois la seconde 
                vague d'adhésion réalisée, en 
                2007, il restera peu de pays à intégrer 
                : la Bosnie, l'Albanie, la Macédoine et enfin 
                la Serbie. L'Union européenne va donc être 
                rapidement confrontée à la question de 
                ses frontières ultimes : la Turquie frappe avec 
                beaucoup d'insistance à la porte (elle saura 
                en octobre si elle est autorisée ou non à 
                ouvrir des négociations d'adhésion) et 
                l'Ukraine, la Biélorussie et la Moldavie caressent, 
                elles aussi, l'espoir de rejoindre l'Union. Cet 
                élargissement aux Balkans, programmé 
                depuis le sommet de Zagreb de novembre 2000, n'a jamais 
                été contesté dans son principe 
                tant il apparaît nécessaire pour stabiliser 
                définitivement cette région ravagée 
                par cinq ans d'épuration ethnique. La Croatie 
                a donc déposé une demande formelle d'adhésion 
                le 21 février 2003. L'avis de la Commission 
                est sans réserve : elle estime que ce pays remplit 
                absolument tous les critères politiques et économiques 
                lui permettant d'adhérer à l'Union européenne. La 
                seule crainte de la Croatie était que Bruxelles 
                lui reproche son manque de coopération avec 
                le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie 
                (TPIY), faute pour les autorités croates d'avoir 
                obtenu la reddition du général Ante Gotovina, 
                inculpé de crimes de guerre depuis 2001. Le 
                Royaume-Uni et les Pays-Bas ont d'ailleurs fait savoir 
                qu'ils considéraient ce cas comme emblématique. 
                Mais la procureure du Tribunal pénal international, 
                Carla del Ponte, a estimé, dans un courrier 
                adressé à la Commission européenne, 
                que le nouveau gouvernement du nationaliste Ivo Sanader 
                avait la «volonté» de coopérer 
                avec le tribunal.  
 LA 
                CROIX, 21/04/2004La 
                Croatie fait un pas vers l’Union européenne
 La 
                Commission européenne a accordé hier 
                soir à la Croatie le statut de pays candidat 
                à l’Union européenne
 La 
                Croatie a franchi hier après-midi un 
                pas de plus vers l’adhésion à l’Union 
                européenne. Après un dernier examen, 
                la Commission de Bruxelles, a émis un avis favorable 
                à la candidature de ce pays. Une telle décision, 
                qui doit encore être soumise à l’approbation 
                du conseil des chefs d’État et de gouvernement 
                en juin, implique que la Croatie pourra alors ouvrir 
                des négociations en vue de son adhésion. 
                L’entrée de la Croatie dans l’UE 
                pourrait intervenir en même temps que celle de 
                la Roumanie et la Bulgarie, soit en 2007. Pays 
                de 4,5 millions d’habitants et de 56 000 
                km², la Croatie a mis les bouchées doubles, 
                ces deux dernières années, pour rattraper 
                un retard causé en grande partie par la guerre 
                qui l’a opposée à la Serbie jusqu’aux 
                accords de Dayton, en 1995 .  
                L’un des grands sujets de controverse avec la 
                Commission européenne était d’ailleurs 
                la coopération de la Croatie avec le Tribunal 
                pénal international (TPI) de La Haye, chargé 
                de juger les anciens criminels de guerre des conflits 
                ex-yougoslaves. Le président croate Stipe Mesic 
                a pris parti sans réserve pour une coopération 
                avec le TPI, mais le gouvernement a longtemps paru 
                hésiter à livrer les principaux inculpés, 
                tel le général Janko Bobetko, ancien 
                chef d’état-major de l’armée 
                croate de 1992 à 1995.  
                 
                  | La 
                      Croatie a mis les bouchées doubles, ces 
                      dernières années, pour rattraper 
                      un retard causé en grande partie par la 
                      guerre qui l’a opposée à 
                      la Serbie. |  Le 
                décès de ce général, considéré 
                par beaucoup de Croates comme un héros de la 
                « guerre patriotique », en avril 2003, 
                a mis un terme à toutes les procédures. 
                En revanche, le cas du général Gotovina 
                est toujours en suspens. Cet ancien officier est en 
                fuite depuis son inculpation en juillet 2001 par le 
                TPI pour son rôle dans le massacre d’au 
                moins 150 Serbes de Croatie à la fin du conflit 
                serbo-croate. Zagreb, a constamment affirmé 
                ne pas savoir où il se trouve. Des progrès 
                spectaculaires ont toutefois été fait 
                en juin 2003, lorsque ce général a donné 
                un entretien à un journal croate dans lequel 
                il a reconnu l’autorité du TPI et dit 
                qu’il était prêt à se livrer 
                s’il pouvait être entendu comme suspect, 
                et non comme inculpé. Le TPI a refusé 
                de modifier son acte d’accusation, mais ces déclarations 
                laissent présager une issue rapide.   
                Pour le reste, la Croatie possède de nombreux 
                atouts pour pouvoir avancer rapidement dans la procédure 
                d’adhésion. Elle s’est lancée 
                dans un ambitieux programme de réformes administratives 
                et économiques sous l’impulsion de l’ex-premier 
                ministre Ivica Racan. Le niveau de vie y est relativement 
                élève par rapport aux pays voisins et 
                le tourisme sur la côte Adriatique, en plein 
                essor, tire la croissance vers le haut. Alain 
                Guillemolles  
 DNA, 
                21/04/2004Un premier pas pour la Croatie
  
                La Commission européenne a annoncé 
                avoir émis un avis favorable à la candidature 
                de la Croatie à l'Union européenne, première 
                étape vers l'adhésion de ce pays. Si 
                cet avis est entériné par les chefs d'Etat 
                et de gouvernement lors du sommet européen de 
                juin à Bruxelles, les négociations d'adhésion 
                pourront démarrer, probablement avec la nouvelle 
                Commission à la fin de l'année.  
                La Croatie souhaite adhérer à l'UE début 
                2007, en même temps que la Roumanie et la Bulgarie.  
                La Commission a rendu un avis positif sans conditions, 
                y compris sur la coopération de la Croatie avec 
                le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie.  
                Zagreb craignait qu'on lui barre la route tant que 
                le cas du général fugitif Ante Gotovina, 
                inculpé de crimes de guerre, n'était 
                pas réglé. Mais le procureur du TPI, 
                Carla del Ponte, a assuré à la Commission 
                que la Croatie coopérait pleinement.  
                Depuis l'entrée en fonction du gouvernement 
                du nationaliste Ivo Sanader en décembre, Zagreb 
                a facilité la reddition au TPI de huit inculpés.  
                Sur les autres critères politiques, la Commission 
                note que l'indépendance de la justice n'est 
                pas en question, que Zagreb veut résoudre les 
                différends frontaliers avec la Slovénie, 
                et que des progrès ont été réalisés 
                sur le retour des réfugiés serbes en 
                Croatie. En outre la Croatie se trouve dans une situation 
                économique « beaucoup plus favorable » 
                que la Roumanie et la Bulgarie.  
 AFPFeu 
                vert à la candidature de la Croatie à 
                l'UE
 La 
                Commission européenne a émis mardi un 
                avis favorable à la candidature de la Croatie 
                à l'UE, première étape vers l'adhésion 
                de ce pays à l'Union et à un nouvel élargissement 
                vers les Balkans après celui à l'Est 
                du 1er mai.  
                Si l'avis de la Commission est entériné 
                par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE lors 
                du sommet européen de juin à Bruxelles, 
                les négociations d'adhésion pourront 
                démarrer, probablement avec la nouvelle Commission 
                à la fin de l'année. La 
                Croatie, qui a posé sa candidature en février 
                2003, souhaite adhérer à l'UE début 
                2007, en même temps que la Roumanie et la Bulgarie. »Nous 
                pensons que la Croatie remplit les critères 
                politiques» dits de Copenhague (démocratie, 
                respect des minorités...), a annoncé 
                le commissaire aux Relations extérieures, Chris 
                Patten, devant les députés européens 
                à Strasbourg. La 
                Commission n'a pas proposé de date, »car 
                l'important c'est de mettre l'accent sur le travail 
                restant à faire, et non pas sur les dates», 
                selon M. Patten. Les 
                négociations pourraient être rapides dans 
                la mesure où la Commission a rendu un avis très 
                positif sur la candidature croate, y compris sur les 
                points les plus délicats comme la coopération 
                de la Croatie avec le Tribunal pénal international 
                (TPI) pour l'ex-Yougoslavie. Zagreb 
                craignait qu'on lui barre la route de l'intégration 
                dans l'UE tant que le cas du général 
                fugitif Ante Gotovina, inculpé de crimes de 
                guerre par le TPI, n'était pas réglé. 
                »Nous avons consulté le procureur du TPI, 
                Carla del Ponte, qui nous a affirmé que la Croatie 
                coopérait pleinement avec le Tribunal», 
                a expliqué M. Patten. Depuis 
                l'entrée en fonction du gouvernement d'Ivo Sanader 
                en décembre, Zagreb a facilité la reddition 
                au TPI de huit personnes inculpées de crimes 
                de guerre lors de la guerre serbo-croate (1991-1995) 
                et de la guerre de Bosnie (1992-1995). Le 
                général Gotovina est en fuite depuis 
                son inculpation en juillet 2001 par le TPI relative 
                à l'exécution d'au moins 150 Serbes de 
                Croatie à la fin du conflit serbo-croate. Zagreb 
                affirme ne pas savoir où il se trouve. Sur 
                les autres critères politiques, la Commission 
                se félicite du respect de l'indépendance 
                judiciaire, de la volonté du nouveau gouvernement 
                de résoudre avec la Slovénie son conflit 
                frontalier, ou encore »des progrès» 
                sur la question du retour en Croatie des réfugiés 
                serbes, qui vivent en Bosnie et en Serbie-Monténégro. Le 
                commissaire à l'élargissement Guenter 
                Verheugen a souligné que la Croatie avait »une 
                économie de marché qui fonctionne» 
                et se trouvait dans une situation économique 
                »beaucoup plus favorable» que la Roumanie 
                et la Bulgarie. Le 
                ministre des Affaires étrangères Miomir 
                Zuzul, présent à Strasbourg, a exprimé 
                »sa reconnaissance envers la Commission». Parmi 
                les Vingt-Cinq, seuls le Royaume-Uni et les Pays-Bas 
                se sont montrés jusqu'ici réservés 
                sur l'adhésion de la Croatie, jugeant la coopération 
                avec le TPI insuffisante. Mais 
                le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires 
                européennes, Dennis MacShane, s'est dit »confiant» 
                lundi que le cas d'Ante Gotovina serait réglé 
                d'ici à juin. L'avis 
                positif de la Commission est également »un 
                message très clair pour les autres pays de la 
                région. Les efforts peuvent payer», a 
                souligné M. Verheugen. La 
                Commission a proposé en mars d'établir 
                avec la Serbie-Monténégro, la Macédoine, 
                la Bosnie-Herzégovine et l'Albanie, des »partenariats 
                européens» dans la perspective d'une adhésion 
                à l'UE. La Macédoine a déjà 
                présenté sa candidature le 22 mars. L'élargissement 
                était la grande tâche de l'actuelle Commission, 
                qui achèvera sa mission en novembre après 
                avoir donné un dernier avis sur un cas autrement 
                plus épineux, la candidature de la Turquie. 
 LE 
                MONDE, 22/04/2004La 
                Croatie pourrait faire partie de la prochaine vague 
                d'adhésions à l'UE avec la Roumanie et 
                la Bulgarie
  
                La Commission a donné son feu vert à 
                l'ouverture de négociations avec Zagreb. La 
                stratégie de l'Union mise sur l'européanisation 
                des Balkans occidentaux pour stabiliser la région.  
                Bruxelles, correspondance permanente L'entrée 
                au sein de l'Union européenne, le 1er 
                mai, de huit pays d'Europe centrale et orientale, plus 
                Malte et Chypre, ne se traduira pas par un ralentissement 
                de la politique d'élargissement, au contraire. 
                La Commission a donné, mardi 20 avril, un avis 
                favorable à la candidature de la Croatie et 
                recommandé l'ouverture de négociations 
                d'adhésion avec Zagreb, confirmant ainsi la 
                stratégie de l'UE d'"européanisation" 
                des Balkans. La 
                Croatie fait figure depuis longtemps de bon élève 
                parmi les cinq pays des Balkans occidentaux (Albanie, 
                Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Croatie, 
                Serbie et Monténégro). Elle devrait, 
                après la Slovénie, qui va adhérer 
                le 1er mai, être le deuxième pays de l'ex-Yougoslavie 
                à rejoindre l'Union élargie. Le 
                bilan dressé par la Commission est très 
                positif. La Croatie est qualifiée de "démocratie 
                qui fonctionne et dispose d'institutions garantissant 
                la primauté du droit", où "aucun 
                problème grave" n'entache le respect des 
                droits de l'homme et des libertés fondamentales. 
                "L'opposition joue un rôle normal dans le 
                fonctionnement des institutions", est-il précisé, 
                mais la Croatie doit faire entièrement respecter 
                les droits des minorités, notamment serbe. La 
                lutte contre la corruption doit aussi être renforcée. Le 
                président croate, Stipe Mesic, a longtemps craint 
                que les relations de son pays avec le Tribunal pénal 
                international (TPI) pèsent négativement 
                sur la décision de la Commission.  ÉCONOMIE 
                DE MARCHÉ Zagreb 
                a facilité la reddition au TPI de huit personnes 
                poursuivies pour crimes de guerre, mais le cas du général 
                Ante Gotovina, en fuite depuis son inculpation par 
                le TPI, en juillet 1995, pouvait constituer une difficulté. 
                Il n'en est rien : "En avril 2004, note la Commission, 
                le procureur du TPI -Carla Del Ponte- a déclaré 
                que la Croatie coopérait désormais pleinement 
                avec le TPI. Elle doit continuer dans cette voie et 
                prendre les dispositions nécessaires pour que 
                le dernier inculpé soit localisé et transféré" 
                à La Haye. Le 
                rapport rédigé par les services de Günter 
                Verheugen, commissaire à l'élargissement, 
                assure que la Croatie "satisfait aux critères 
                politiques". En outre, elle peut être considérée 
                comme "dotée d'une économie de marché 
                qui fonctionne. Elle devrait être en mesure de 
                faire face à la pression concurrentielle et 
                aux forces du marché à l'intérieur 
                de l'Union à moyen terme, si elle continue à 
                mettre en œuvre son programme de réforme 
                afin de surmonter certaines faiblesses persistantes". 
                Enfin, la Croatie, selon ce rapport, "sera en 
                mesure d'assumer à moyen terme les autres obligations 
                liées à l'adhésion, sous réserve 
                qu'elle consente des efforts considérables en 
                termes d'alignement de sa législation et veille 
                à son application".  La Commission propose un "partenariat européen" 
                avec la Croatie, un mécanisme qui est inspiré 
                de celui de la préadhésion, dont ont 
                profité les dix pays qui vont adhérer 
                au 1er mai. Cet instrument définit des priorités 
                à court et moyen terme pour les pays candidats. 
                Il est vraisemblable que l'avis favorable de Bruxelles 
                sera entériné lors du sommet européen 
                de juin, ce qui permettrait d'engager des négociations 
                formelles d'adhésion dès l'automne.
 Dans 
                ce cas, il n'est pas exclu que la Croatie puisse rejoindre 
                l'Union en même temps que la Roumanie et la Bulgarie, 
                à l'horizon 2007, dans la mesure où, 
                dans certains domaines, son bilan est équivalent, 
                voire supérieur, à celui des deux pays 
                officiellement retenus pour la prochaine vague d'élargissement 
                de l'Union. Laurent 
                Zecchini 
  
                RFI, 
                22/04/2004Feu 
                vert pour la Croatie
 Elargissement 
                de l'Union européenne
 La 
                Commission européenne a émis mardi un 
                avis favorable à la candidature européenne 
                de la Croatie, première étape vers l'adhésion 
                de ce pays à l'Union et un nouvel élargissement 
                en direction des Balkans.  
                Jean-Arnault 
                Dérenscorrespondant dans les Balkans
 
                 
                  |  |   
                  | Le 
                      Premier ministre Ivo Sanader (droite) et le commissaire 
                      européen Jacques Wunenburger (gauche). |  Ivo 
                Sanader a tout lieu de se réjouir. 
                La décision de Bruxelles représente une 
                grande victoire politique pour le nouveau Premier ministre 
                croate. Vainqueur des élections de novembre 
                dernier, Ivo Sanader a fait de l'intégration 
                européenne son objectif prioritaire. Pour cela, 
                le chef de file de la droite croate a pris des mesures 
                symboliques fortes, en appelant les réfugiés 
                serbes à revenir vivre en Croatie et en s'engageant 
                à garantir les droits des minorités. 
                Le commissaire européen Chris Patten a déclaré 
                que la Croatie satisfaisait les «critères 
                de Copenhague» touchant la démocratisation 
                et les droits des minorités.  
                À en croire Ivo Sanader, la Communauté 
                démocratique croate (HDZ) rénovée 
                qu'il dirige n'a plus rien à voir avec la formation 
                nationaliste des années 1990, mais serait devenue 
                une force pro-européenne de centre droit. Le 
                fait est qu'Ivo Sanader a réussi à mettre 
                sur la touche la vieille garde nationaliste du parti, 
                lequel a accepté dans les rangs du Parti populaire 
                européenne, l'internationale des formations 
                conservatrices européennes.   
                La coopération avec le Tribunal pénal 
                international de La Haye constitue toujours le dossier 
                le plus sensible pour la candidature européenne 
                de la Croatie. Depuis son entrée en fonction, 
                Ivo Sanader a facilité la reddition de huit 
                inculpés croates devant le TPI. «Nous 
                avons consulté la procureure générale 
                Carla del Ponte, qui nous a affirmé que la Croatie 
                coopérait pleinement avec le Tribunal», 
                a expliqué Chris Patten.  
                Ce satisfecit de La Haye risque d'être fort mal 
                interprété dans les autres pays de la 
                région, notamment en Serbie et en Bosnie-Herzégovine, 
                alors que l'inculpé croate le plus célèbre, 
                le général Ante Gotovina, est toujours 
                en fuite.  
                Réécriture de l'histoire récente Les 
                officiers croates qui se sont récemment constitués 
                prisonniers devant le TPI doivent cependant répondre 
                de crimes de guerre contre les civils serbes de Croatie 
                et contre les civils serbes et bosniaques de Bosnie. 
                Les opérations militaires auxquelles ces officiers 
                ont pris part sont qualifiées «d'entreprise 
                criminelle» par le tribunal, alors que le discours 
                officiel de Zagreb parle toujours d'une «guerre 
                de libération». En engageant une pleine 
                coopération avec le TPI, par souci de favoriser 
                la candidature européenne de son pays, le Premier 
                ministre Sanader a donc consciemment ouvert la voie 
                à une réécriture de l'histoire 
                récente de la Croatie.  
                La Croatie doit désormais s'atteler en priorité 
                à une amélioration des fondamentaux de 
                son économie. Le pays se débat toujours 
                avec une dette extérieure de plus de 20 millions 
                d'euros, mais la Croatie peut compter sur la manne 
                que représente un tourisme en pleine expansion. 
                Le commissaire à l'élargissement Guenter 
                Verheugen a également souligné que la 
                Croatie avait «une économie de marché 
                fonctionnelle» et se trouvait dans une situation 
                économique «beaucoup plus favorable» 
                que la Roumanie et la Bulgarie.  
                L'avis favorable de la commission européenne 
                doit encore être validé par les chefs 
                d'État et de gouvernement, lors du prochain 
                sommet européen de juin à Bruxelles. 
                Ensuite, une véritable course contre la montre 
                risque de s'engager pour la Croatie, si elle veut intégrer 
                l'Union en même temps que la Roumanie et la Bulgarie, 
                dont l'adhésion est prévue pour 2007. 
                Selon certaines sources, les négociations d'adhésion 
                pourraient être très rapides, et la Croatie 
                avaient entamé les réformes structurelles 
                capables de la rapprocher de l'Union depuis plusieurs 
                années déjà. Le Premier ministre 
                social-démocrate Ivica Racan, battu en novembre 
                dernier, avait officiellement déposé 
                la candidature de son pays en février 2003.  
                La perspective d'une prochaine adhésion de la 
                Croatie constitue «un message très clair 
                pour les autres pays de la région. Les efforts 
                peuvent payer», a souligné M. Verheugen. 
                Erhard Busek, le coordinateur du Pacte de stabilité 
                pour l'Europe du sud-est, parle également de 
                «signal encourageant» pour les autres pays 
                des Balkans. La Commission a ainsi proposé en 
                mars d'établir des «partenariats européens» 
                avec la Serbie-Monténégro, la Macédoine, 
                la Bosnie-Herzégovine et l'Albanie. La Macédoine 
                a déjà présenté sa candidature 
                le 22 mars. Cependant, aucun calendrier d'adhésion 
                n'a encore été évoqué avec 
                ces pays.
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