| 22/07/2004 DIPLOMATIEMichel Barnier en visite à Zagreb
 Le chef de la diplomatie française effectuait 
                là son premier déplacement en Croatie
  Le 
                chef de la diplomatie française s'est rendu à Zagreb, 
                jeudi 22 juillet 2004, à l'invitation de son homologue 
                Miomir Zuzul, trois mois après leur première rencontre 
                à Paris. A cette occasion, M. Barnier a également 
                été reçu par le président croate, 
                Stipe Mesic, et le 
                premier ministre, Ivo Sanader. 
                Il a par ailleurs inauguré les locaux de la nouvelle ambassade 
                de France. Selon le porte-parole du Quai d'Orsay, cette visite 
                a été "l'occasion de faire progresser les relations 
                franco-croates et de faire le point sur le rapprochement de la 
                Croatie avec l'Union européenne, quelques semaines après 
                le Conseil européen qui lui a accordé le statut 
                de candidat à l'adhésion avec une date d'ouverture 
                des négociations fixée pour début 2005". 
                "La France, a estimé M. Zuzul, a joué un rôle décisif 
                pour l'attribution à la Croatie du statut de pays candidat". M. 
                Barnier a félicité la Croatie pour progrès 
                accomplis et souligné qu'elle représentait "un 
                exemple" pour les pays de la région.
 REVUE 
                DE PRESSE Vecernji 
                list, 
                23/07/2004La 
                France soutient résolument la candidature de la Croatie
 Entretien 
                de M. Michel Barnier avec le principal quotidien croate
 Q 
                - Comment voyez-vous les relations bilatérales entre la 
                Croatie et la France ? En général, les relations 
                économiques sont à la traîne par rapport aux 
                relations politiques. Est-ce aussi le cas avec la France ? R 
                - Après les années troublées qui ont suivi 
                l'indépendance de votre pays, nos relations ont changé 
                du tout au tout grâce à la transition de 2000. C'est 
                alors que le Président Chirac et le président Mesic 
                parvinrent à convoquer à Zagreb un Sommet réunissant 
                les pays de l'Union européenne et les cinq pays du Processus 
                de stabilisation et d'association (PSA) : Croatie, Serbie-et-Monténégro, 
                Bosnie-Herzégovine, Albanie, Ancienne République 
                yougoslave de Macédoine (ARYM). Depuis lors, un dialogue 
                politique d'une qualité exceptionnelle s'est instauré 
                entre nos deux capitales. Pour 
                ce qui est de nos relations économiques, nous pouvons et 
                devons mieux faire. La Croatie renferme, de par ses capacités 
                et sa position stratégique, un fort potentiel de croissance. 
                C'est pourquoi nous nous efforçons d'intéresser 
                les entreprises françaises au marché croate. Je 
                voudrais aussi aborder la coopération technique, scientifique 
                et culturelle. La Commission mixte franco-croate qui s'occupe 
                de ces questions s'est réunie à Paris les 15 et 
                16 juin derniers en présence de votre vice-ministre des 
                affaires étrangères M. Biscevic, avec des résultats 
                très concluants. Pour 
                conclure, je forme le vœux que nos relations, désormais 
                excellentes et exemptes de contentieux, se développent 
                vers un véritable partenariat franco-croate. Q 
                - La Croatie commencera à négocier avec l'Union 
                européenne l'an prochain. Comment évaluez-vous les 
                chances de la Croatie de rejoindre l'Union européenne dans 
                les dix ans ? Quels sont, selon vous, les obstacles principaux 
                ? R 
                - Le Sommet de Zagreb a reconnu la vocation européenne 
                de la Croatie et des quatre autres pays du PSA, vocation réitérée 
                par le Sommet de Thessalonique de juin 2003. La Croatie, avec 
                l'ARYM, a pris une longueur d'avance par la signature d'un accord 
                de stabilisation et d'association. Enfin, le Conseil européen 
                des 17 et 18 juin a octroyé le statut de candidat à 
                la Croatie ; il a demandé à la Commission de mettre 
                au point une stratégie de pré-adhésion en 
                vue d'une ouverture des négociations d'adhésion 
                au début de 2005. Ce sont des résultats dont nous 
                nous réjouissons. La 
                date d'adhésion dépend d'abord des efforts de la 
                Croatie, mais aussi des prochaines échéances de 
                l'Union européenne : conséquences du dernier élargissement, 
                adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie, adoption du 
                prochain cadre financier, mise en œuvre du traité 
                constitutionnel. Les étapes que rencontrera la Croatie 
                dans sa marche à l'adhésion sont celles-là 
                même que tous les candidats admis ont eu à surmonter. Q 
                - La France peut-elle aider la Croatie sur cette voie et comment 
                ? R 
                - La France soutient résolument la candidature de la Croatie 
                et, pour donner à celle-ci les meilleurs chances d'aboutir, 
                elle se concerte étroitement avec l'Allemagne. Nous 
                continuerons aussi à soutenir votre candidature par la 
                nomination d'assistants techniques et le développement 
                de jumelages institutionnels, avec la mise à disposition 
                d'experts pour vous aider dans la transposition de l'acquis communautaire. Notre 
                conviction est que l'adhésion de la Croatie à l'Union 
                européenne, par sa valeur d'exemplarité, aura un 
                effet d'entraînement sur la région entière. 
                Elle montre que si un pays fait les efforts nécessaires 
                pour se mettre aux normes européennes, alors les portes 
                de Bruxelles lui sont ouvertes. Q 
                - Pouvez-vous commenter la situation dans la région, notamment 
                après l'investiture du nouveau président serbe. 
                Comment évaluez-vous les chances de la Bosnie-Herzégovine 
                et de la Serbie-et-Monténégro de se rapprocher des 
                critères d'intégration euro-atlantiques ? R 
                - Les développements politiques en Serbie-et-Monténégro 
                concernent tous les pays de l'Europe du Sud-Est. La récente 
                élection présidentielle de Serbie a confirmé 
                l'engagement de la Serbie sur la voie choisie en 2000 après 
                le renversement du régime Milosevic. Nous formons le vœu 
                que la stabilité prévale désormais en Serbie 
                afin qu'elle relève les importants défis auxquels 
                elle est confrontée : le renforcement de la Communauté 
                étatique qu'elle forme avec le Monténégro, 
                la question du Kosovo avec la reprise que nous souhaitons rapide 
                du dialogue Belgrade/Pristina, la coopération avec le Tribunal 
                Pénal Internationale pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), le rapprochement 
                avec l'Union européenne, surtout aussi la poursuite de 
                la coopération régionale. Quant 
                au rapprochement de la Serbie-et-Monténégro et de 
                la Bosnie-Herzégovine avec l'Union européenne et 
                l'OTAN, je ne doute pas qu'ils y parviendront un jour, mais ils 
                devront, pour cela, consentir des efforts importants. Ils ont, 
                tout comme la Croatie, à remplir deux séries de 
                critères, ceux dits de Copenhague qui s'imposent à 
                tous les candidats et ceux dits de Zagreb qui ont été 
                conçus pour les cinq pays du Pacte de stabilisation et 
                d'association : coopération régionale, règlement 
                des contentieux, coopération avec le TPIY. Q 
                - La coopération avec le Tribunal de La Haye est l'une 
                des conditions politiques essentielle pour l'Union européenne. 
                La Croatie a un problème avec le général 
                Gotovina. Considérez-vous ceci comme un obstacle ? R 
                - Afin que justice soit rendue, tous les inculpés doivent 
                comparaître à La Haye. Il est vain d'espérer 
                que la Communauté internationale cède un jour à 
                la lassitude. La 
                Croatie peut se prévaloir d'une coopération satisfaisante 
                avec le TPIY, en dehors du cas Gotovina. S'il consentait à 
                l'auto-reddition, il rendrait un immense service à son 
                pays ; il servirait aussi sa propre cause : le prétoire 
                de La Haye est la seule enceinte où l'inculpé pourra 
                réfuter les accusations portées contre lui s'il 
                les juge infondées. Sur 
                ce point difficile, je ne saurais conclure sans rendre hommage 
                au soutien que la Croatie a apporté à la Cour pénale 
                internationale, démontrant par là même son 
                attachement au principe d'une justice internationale./.
 Le 
                Monde, 24/04/2004 Le ministre des affaires étrangères, Michel Barnier, 
                porte le message européen dans les Balkans
  
                Le chef de la diplomatie française 
                a achevé à Mostar, où l'on fêtait la 
                restauration du Vieux Pont détruit en 1993, une tournée 
                dans trois pays de l'ex-Yougoslavie.  Mostar 
                (Bosnie), envoyée spéciale Mostar 
                a fêté vendredi 23 juillet, dans une pagaille 
                bon enfant et par une éprouvante canicule, la fin de la 
                reconstruction de son Vieux Pont ottoman, ce symbole de la Bosnie 
                multi-ethnique détruit par l'artillerie croate en 1993, 
                et que la communauté internationale a eu à cœur 
                de restaurer pour en faire un symbole de la réconciliation. 
                 
                  |  |   
                  | Conférence 
                      de presse conjointe donnée par MM. Michel Barnier 
                      et Miomir Zuzul, au ministère croate des Affaires 
                      étrangères, le 22 juillet 2004 à 
                      Zagreb. |  La 
                petite cité des bords de la Neretva n'avait jamais accueilli 
                un tel rassemblement : les membres de la présidence collégiale 
                représentant les trois communautés de Bosnie, l'administrateur 
                international en Bosnie Paddy Ashdown, des dirigeants de Serbie 
                et de Croatie dont le chef de l'Etat croate Stipe Mesic, mais 
                aussi le prince Charles, le directeur de l'Unesco, des représentants 
                de la Turquie qui a réalisé la copie du vieux pont, 
                des représentants de la Commission européenne, de 
                l'ONU, de plusieurs pays membres de l'Union européenne, 
                dont le ministre des affaires étrangères français 
                Michel Barnier. M. 
                Barnier inaugurait aussi à Mostar, à deux pas du 
                Vieux Pont, le Hammam Cejvan Cehaja, un ouvrage de la même 
                époque (XVIe siècle) détruit lui aussi pendant 
                la guerre bosno-croate, restauré à l'initiative 
                de la France et promis à devenir un centre culturel. Nul 
                ne se leurre cependant : l'achèvement de ces ouvrages architecturaux 
                ne signifie pas l'achèvement de la réconciliation 
                à Mostar ni dans le reste du pays, et l'afflux de personnalités 
                étrangères vendredi exprimait plutôt la détermination 
                internationale à poursuivre l'accompagnement d'un processus 
                dont chacun estime qu'il sera encore long. Pour 
                Michel Barnier, Mostar était la dernière étape 
                d'une tournée dans l'ex-Yougoslavie, qui l'avait d'abord 
                conduit à Zagreb et Belgrade. Le ministre entend se consacrer 
                à une région dont l'évolution est à 
                ses yeux "essentielle pour l'avenir de l'Europe" 
                et vers laquelle la France doit redoubler d'efforts. Non qu'elle 
                s'en soit absentée ; M. Barnier a pu constater à 
                Mostar la part que prennent des Français, au sein des instances 
                internationales civiles et militaires sur place, aux efforts de 
                reconstruction d'un Etat pacifié. Mais il souligne que 
                les pays de l'ex-Yougoslavie n'avaient pas reçu de visite 
                ministérielle depuis plusieurs années, alors même 
                dit-il que "la voix de la France a dans ces pays un poids 
                particulier". "UN RÔLE DÉCISIF"
 M. 
                Barnier a été chaleureusement reçu à 
                Zagreb par le président Stipe Mesic et par son homologue 
                croate Miomir Zuzul. "La France, estime ce dernier, a 
                joué un rôle 
                décisif pour l'attribution à la Croatie du statut 
                de pays candidat", qui va lui permettre d'engager des 
                négociations d'adhésion avec l'Union européenne 
                au début de 2005. Du chemin reste à faire, a souligné 
                le ministre français, notamment sur la voie des réformes, 
                de l'assainissement des pratiques économiques, en matière 
                de coopération avec le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie 
                (TPIY), 
                ainsi qu'en direction des réfugiés serbes qui ont 
                dû fuir la Croatie pendant la guerre et se heurtent encore 
                sur le chemin du retour, non plus à l'hostilité 
                des autorités, mais à des difficultés bureaucratiques 
                et matérielles. Mais 
                pour Michel Barnier, qui venait proposer un renforcement de la 
                coopération bilatérale, la Croatie a pris de façon 
                désormais irréversible le chemin de l'Europe ; elle 
                est de ce point de vue, et il l'a répété 
                lors de toutes ses interventions publiques à Zagreb, "un 
                exemple pour tous les Balkans". 
                 
                  | "La 
                      France, estime Miomir Zuzul, chef de la diplomatie 
                      croate, a joué un rôle décisif pour l'attribution à 
                      la Croatie du statut de pays candidat", qui va lui 
                      permettre d'engager des négociations d'adhésion avec l'Union 
                      européenne au début de 2005 |  On 
                n'en est pas encore là, loin s'en faut, à Belgrade 
                où pèsent encore de lourdes incertitudes. Le conflit 
                larvé qui oppose les deux éléments de ce 
                qui reste de la Fédération yougoslave - la Serbie 
                et le Montenegro - perdure du fait de la persistance de velléités 
                indépendantistes montenegrines. Le conflit est loin d'être 
                réglé au Kosovo, comme on l'a vu avec les violences 
                dont a été l'objet en mars la minorité serbe 
                de cette province à majorité albanaise ; cinq ans 
                après l'intervention de l'OTAN, la situation n'y est pas 
                assez stabilisée pour que puisse s'engager un dialogue 
                sur ce que sera le statut définitif de la province. Le 
                conflit n'est pas non plus en voie de résorption entre 
                Belgrade et le TPIY, qui réclame que lui soient livrés 
                au moins Ratko Maldic et quatre autres généraux 
                serbes figurant parmi ses principaux inculpés. Il 
                y a quelques mois, des élections législatives portaient 
                le mouvement nationaliste extrémiste de Vojislav Seselj 
                (lui-même incarcéré à La Haye pour 
                crimes de guerre) au rang de premier parti en Serbie et faisaient 
                désespérer que ce pays prenne jamais le chemin d'un 
                rapprochement vers l'Union européenne. L'élection 
                le mois dernier de Boris Tadic à la présidence de 
                la République de Serbie a toutefois ramené quelque 
                espoir. C'est lui surtout que le ministre français venait 
                encourager. "L'élection de Boris Tadic a été 
                une formidable nouvelle, elle a fait naître un grand espoir", 
                a déclaré Michel Barnier lors d'une conférence 
                de presse à Belgrade.  Le 
                ministre français a trouvé matière à 
                entretenir cet espoir lors de ses entretiens avec les dirigeants 
                serbes, non seulement chez le nouveau président, démocrate 
                et pro-européen convaincu, mais aussi chez le premier ministre 
                Vojislav Kostunica et le ministre des affaires étrangères 
                Vuk Draskovic, l'un et l'autre plus enclins par le passé 
                à des comportements de repli nationaliste. L'Europe est 
                désormais le credo officiel commun. Même sur la question 
                particulièrement sensible de la coopération avec 
                le TPIY, leur langage est désormais celui de l'ouverture. La 
                France participe, au sein du "groupe de contact" aux 
                efforts internationaux pour un règlement de la question 
                du Kosovo. M. Barnier s'est engagé à travailler 
                personnellement avec Bruxelles pour aider à l'harmonisation 
                du marché serbo-montenegrin - un des points de blocage 
                actuels dans les relations entre Belgrade et Podgorica- ; il a 
                promis à la Serbie un renforcement de la coopération 
                bilatérale. Il a été bien reçu dans 
                un pays qui paraît désormais vivre de plus en plus 
                mal son isolement et qui manifestement ne garde aucune rancune 
                à la France pour sa participation à l'intervention 
                de l'OTAN contre la Serbie en 1999. Claire 
                Tréan Le 
                NouvelObs.fr, 
                22/07/2004Le chef 
                de la diplomatie française entame en Croatie une tournée 
                dans les Balkans
  ZAGREB (AP) - A l'occasion jeudi de la première 
                étape de sa tournée dans les Balkans, le ministre 
                français des Affaires étrangères Michel Barnier 
                a estimé que la Croatie était un «très 
                bon modèle» pour une région portant toujours 
                les cicatrices des guerres qui l'ont déchirée.  «Je dois féliciter la Croatie 
                pour ses progrès» ces cinq dernières 
                années, a-t-il déclaré au cours d'une conférence 
                de presse à Zagreb à l'issue de ses entretiens avec 
                son homologue croate Miomir Zuzul. Notant que les Balkans peinaient 
                à guérir des cicatrices des sanglants conflits des 
                années passées, il a déclaré: «Le 
                temps est venu de respirer l'air européen de la paix, de 
                la stabilité et de la prospérité». 
                 
                 
                  | «Je 
                      dois féliciter la Croatie pour ses progrès» ces cinq dernières 
                      années, a déclaré Michel Barnier au cours d'une conférence 
                      de presse à Zagreb à l'issue de ses entretiens avec son 
                      homologue croate Miomir Zuzul. |  M. Barnier, qui devait rencontrer le Premier ministre 
                Ivo Sanader et le président 
                Stipe Mesic au cours de cette visite d'une journée, devait 
                également inaugurer la nouvelle ambassade de France rénovée, 
                installée dans les anciens locaux de l'ambassade américaine. 
                 Reconnaissant les efforts de Zagreb en matière 
                de réformes, de retour des réfugiés et des 
                relations avec le tribunal pénal international de La Haye 
                (TPIY), l'Union européenne a donné son feu vert 
                au lancement en début d'année prochaine des négociations 
                avec la Croatie, en vue de son adhésion, peut-être 
                d'ici 2007.  Michel Barnier a d'ailleurs précisé 
                que la France s'assurerait que Zagreb reçoive l'aide de 
                l'UE pour réussir à mettre son économie aux 
                normes européennes en vue de l'adhésion.  Vendredi devrait être le point culminant 
                de la tournée balkanique du ministre français: il 
                assiste, à Mostar, dans le sud-ouest de la Bosnie, à 
                la cérémonie d'inauguration du pont reconstruit 
                de la ville, l'ancien, lieu historique symbolique du pays, ayant 
                été détruit en 1993 dans les combats de la 
                guerre de Bosnie. Le «Stari Most» (vieux pont), joyau 
                du patrimoine mondial, datant de l'ère ottomane, reliait 
                la partie croate à la partie musulmane de Mostar.  Michel Barnier achèvera sa tournée 
                par la Serbie-Monténégro, où il devrait venir 
                rajouter sa voix à ceux qui intensifient la pression sur 
                le nouveau gouvernement de Belgrade pour une meilleure coopération 
                avec le TPIY, qui réclame l'arrestation et l'extradition 
                des criminels de guerre recherchés. AP 
                   Le Figaro, 23/07/2004Michel Barnier 
                délivre un bon point à la Croatie
 Visite 
                hier du ministre français des Affaires étrangères 
                sur le terrain de l'ex-Yougoslavie
 Renaud 
                Girard  Le 
                chef de la diplomatie française, Michel Barnier, 
                en visite officielle dans les Balkans, a loué hier les 
                efforts de la Croatie pour intégrer l'Union européenne. 
                Les démarches de la Croatie représentent un «bon 
                exemple pour tous les pays de la région des Balkans», 
                a déclaré Michel Barnier, à l'issue d'un 
                entretien à Zagreb avec son homologue croate, Miomir Zuzul. 
                 
                  |  |   
                  | Le 
                      président Mesic (à g.) à l'occasion 
                      de sa rencontre avec Michel Barnier, le 22 juillet 
                      2004 à Zagreb. |  Le 
                gouvernement croate du premier ministre Ivo Sanader a, en effet, 
                tourné radicalement le dos à la politique étroitement 
                nationaliste qui avait été la marque du président 
                Franjo Tudjman, père de l'indépendance du pays, 
                acquise à l'arraché en 1991. Fondateur 
                du HDZ (Parti démocratique croate), Tudjman avait réussi 
                à décrocher la Croatie de la Fédération 
                yougoslave, tout en négligeant délibérément 
                les droits de la minorité serbe (13% de la population à 
                l'époque). Il avait par ailleurs soutenu militairement 
                le séparatisme croate en Bosnie et s'était secrètement 
                entendu avec son homologue serbe Milosevic pour dépecer 
                le territoire de cette République, l'une des six qui constituaient 
                la Yougoslavie de Tito. Appuyé 
                par des conseillers militaires américains, Tudjman avait 
                lancé, en août 1995, une offensive victorieuse contre 
                la Krajina, province croate frontalière majoritairement 
                peuplée de Serbes. Quelque 200 000 Serbes avaient fui 
                en grand désordre, et de nombreuses exactions avaient 
                été commises par l'armée croate contre les 
                vieillards qui étaient restés sur leurs terres natales. 
                Le peuplement serbe de la Krajina remonte au XVIIe siècle. 
                 
                  |  |   
                  | M. 
                      Michel Barnier a également rencontré M. Ivo 
                      Sanader, le Premier ministre croate. |  C'est 
                un HDZ rénové, purgé de ses éléments 
                les plus nationalistes, qui est au pouvoir aujourd'hui en Croatie. 
                Il s'est donné pour unique objectif l'intégration 
                à l'Union européenne. Pour cela, le gouvernement 
                a fait les sacrifices nécessaires, sans état d'âme. 
                Zagreb a ainsi arrêté toute aide aux séparatistes 
                croates de Bosnie – tout-puissants notamment dans la ville 
                de Mostar –, qui refusent la règle du jeu de l'unité 
                nationale fixée à Dayton (accords de paix signés 
                en novembre 1995). Le 
                gouvernement a facilité le retour chez eux des Serbes chassés 
                de Krajina. Il a solennellement reconnu la réalité 
                des crimes de masse commis contre les Serbes, les Juifs 
                et les Tsiganes, entre 1941 
                et 1945, par les Oustachis (séparatistes croates alliés 
                aux nazis). Il a encouragé les militaires croates inculpés 
                par le Tribunal pénal international à se rendre 
                d'eux-mêmes à La Haye. Aujourd'hui, seul le général 
                Gotovina 
                (un ancien adjudant-chef de la légion étrangère 
                qui commandait l'opération d'août 1995 en Krajina), 
                en fuite, a réussi à se soustraire à la justice 
                internationale. Les 
                Serbes de Belgrade recommencent, sans inquiétude, à 
                prendre leurs vacances sur la côte croate, comme ils le 
                faisaient avant les années 90. Les hommes d'affaires croates 
                investissent massivement en Serbie. C'est 
                en fonction de toutes ces réalités nouvelles que 
                la Croatie vient d'obtenir le statut de candidat à l'adhésion 
                à l'Union européenne et va engager les premières 
                négociations au début de l'année 2005. 
 |