| 24/06/2003 FÊTE 
                NATIONALE CROATELa 
                Croatie à l'honneur au Sénat
 L'événement a associé le Groupe 
                d'amitié France-Croatie
   Cette 
                année, la réception traditionnelle donnée 
                par l'ambassade de Croatie à l'occasion de la Fête 
                nationale s'est déroulée pour la première 
                fois au Sénat, en association avec le Groupe interparlementaire 
                France-Croatie, présidé par le sénateur Alain 
                Gérard. Placé sous le signe de l'amitié franco-croate 
                et sous le haut patronage de M. Christian Poncelet, président 
                du Sénat, l'événement rassembla de nombreuses 
                personnalités françaises, croates et autres représentants 
                du corps diplomatique. Ce fut aussi le premier du genre jamais 
                organisé dans les Salons de Boffrand du Petit Luxembourg. Organisée 
                le 24 juin, c'est-à-dire avec un jour d'avance, la traditionnelle 
                réception donnée par l'ambassade de Croatie en France 
                à l'occasion de la Fête nationale croate fut, cette 
                année, à plusieurs titres, exceptionnelle.  Pour 
                la première fois, en effet, elle s'est tenue dans les prestigieux 
                Salons 
                de Boffrand de la présidence du Sénat 
                et sous le haut patronage de M. 
                Christian Poncelet, président du Sénat français, 
                deuxième personnage de l'Etat dans l'ordre protocolaire. 
                L'occasion fut d'autant plus solennelle que jamais auparavant 
                une fête nationale, autre que française, n'eut le 
                privilège d'être accueillie dans ce palais de la 
                République chargé d'histoire. Ce 
                fut aussi la première fois que le Groupe interparlementaire 
                d'amitié France-Croatie au Sénat, présidé 
                M. Alain Gérard, sénateur-maire de Quimper, 
                s'associa pour l'occasion étroitement à l'ambassade 
                de Croatie en France, et à la mission croate auprès 
                de l'Unesco. Une fois n'est pas coutume, les invités furent 
                salués par deux allocutions placées sous le signe 
                de l'amitié entre les deux peuples, prononcées par 
                le sénateur 
                Alain Gérard et l'ambassadeur de Croatie en France, 
                M. Bozidar Gagro. Un 
                grand nombre de personnalités étaient présentes 
                pour l'occasion, notamment des milieux politiques, parlementaires, 
                culturels ainsi que du corps diplomatique à Paris, aux 
                côtés de nombreux amis de la Croatie ou de membres 
                de la communauté croate de France. A 
                l'issue de la réception, les invités se sont vu 
                offrir un exemplaire du rapport, tout récemment publié, 
                de la première mission 
                sénatoriale menée en Croatie par le sénateur 
                Gérard, du 18 au 22 septembre 2002 : "La 
                Croatie : un redressement encourageant après la guerre". *   *   * Allocution 
                du Sénateur Alain GérardPrésident du Groupe d’amitié France-Croatie 
                au Sénat
 Sénateur du Finistère
 prononcée 
                à l’occasion de la Fête nationale croateSalons de Boffrand de la Présidence du Sénat
 Paris, 
                le 24 juin 2003
 Monsieur 
                l’Ambassadeur de Croatie, Madame l’Ambassadrice de la République de Croatie 
                auprès de l’Unesco,
 Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
 chers 
                collègues,
 chers amis croates et français,
 Comme 
                vous le savez tous, nous célébrons aujourd’hui 
                la Fête nationale croate... avec, il est vrai, un jour d’avance... 
                puisque cette fête tombe normalement le 25 juin, date anniversaire 
                de la Déclaration d’indépendance 
                et de souveraineté de la Croatie, qui marque son émancipation 
                politique de la Fédération yougoslave, en 1991. 
                 
                  |  |   
                  | Allocution 
                    du Sénateur Alain Gérard, en présence 
                    de l'ambassadeur de Croatie en France, M. Bozidar Gagro 
                    (à droite) et de l'ambassadeur de Croatie auprès 
                    de l'Unesco, Mme Neda Ritz (à gauche). |  Cette 
                célébration revêt aujourd’hui un caractère 
                exceptionnel, car la fête nationale croate a lieu dans les 
                Salons de M. le Président du Sénat, M. Christian 
                Poncelet, qui a bien voulu nous y recevoir et où il m’a 
                chargé de vous accueillir en son nom. Nous le remercions 
                chaleureusement pour son hospitalité. L’occasion 
                est solennelle. Nous allons, je crois que c’est une « 
                première », célébrer dans ce Palais 
                de la République française, non pas notre fête 
                nationale, mais celle d’un pays ami. Il nous faut y voir 
                un symbole : Le Sénat de la France entend ainsi saluer 
                le retour de la Croatie à sa place de nation souveraine 
                dans l’Europe. Croyez bien, chers amis, que la France est 
                heureuse de resserrer ainsi ses liens avec la nation croate dont 
                l’histoire glorieuse remonte au IXème 
                siècle. Vous luttiez à cette époque contre 
                les Francs et les Slaves de Pannonie. Votre principal atout : 
                une position géographique entre Byzance et l’Italie, 
                un empire tourné vers la mer et une dynastie nationale 
                illustrée par des princes comme Mutimir ou Tomislav. Un 
                handicap : des voisins encombrants : Venise 
                ou les Turcs. Le Traité de Karlowitz en 1699 avait 
                défini vos frontières et Napoléon vous incorpora 
                aux provinces illyriennes. Vous lui avez fourni quelques uns de 
                ses meilleurs soldats. Vous avez fait partie de l’épopée 
                de la Grande armée. Mais le Congrès de Vienne 
                vous rattache à l’empire des Habsbourg. Dès 
                lors commence votre longue lutte pour l’indépendance 
                nationale. 
                 L’anniversaire 
                que nous célébrons aujourd’hui est celui du 
                succès de ce combat. L’histoire nous rend ainsi de 
                très anciens amis. Aujourd’hui, nous vous accueillons 
                au Sénat et demain nous vous accueillerons dans 
                l’Europe élargie où vous avez naturellement 
                votre place. L’automne 
                dernier, lors de ma mission 
                en Croatie, j’ai pris conscience de la forte identité 
                de votre nation et de votre Etat : or, l’Europe a besoin 
                de nations fortes qui connaissent comme la France et la Croatie 
                le poids de l’Histoire. Certes l’Histoire ne vous 
                a jamais épargnés et hier encore vous avez payé 
                un lourd tribut pour assurer votre indépendance. 
                En visitant votre beau pays, j’ai acquis la certitude que 
                le destin inconfortable qui fut toujours le vôtre car les 
                Croates se savent tiraillés entre l’Orient et l’Occident 
                allait devenir un atout dans l’Europe nouvelle et qu’enfin 
                votre fidélité à l’Occident allait 
                bientôt être récompensée. Votre 
                pays a d’immenses atouts qui sont autant de promesses d’une 
                intégration euro-atlantique réussie : vous jouissez 
                d’une remarquable situation 
                géographique, d’une population homogène 
                et jeune, d’une agriculture diversifiée, d’un 
                excellent réseau de petites et moyennes entreprises, 
                d’un bon système éducatif et d’un énorme 
                potentiel touristique. Comme 
                la France, vous êtes une nation de paysans attachés 
                à la terre mais votre jardin est presque celui du paradis, 
                car on y trouve aussi bien tous les fruits de la zone tempérée 
                et tous ceux des pays chauds avec les agrumes et les olives. Votre 
                soin de la terre vous range dans les nations terriennes avides 
                de stabilité, mais votre belle côte dentelée 
                ourlée par l’Adriatique invite au voyage et à 
                se perdre dans vos milliers d’îles. Je 
                crois pouvoir dire que vous autres Croates vous sentez quelques 
                affinités avec la France puisque vous avez bien voulu nous 
                faire l’honneur de vous inspirer de notre Constitution quand 
                vous avez rédigé la 
                vôtre. Toutefois, mes collègues et moi-même 
                avons, vous le savez bien, un regret : vous aviez créé, 
                dans un premier temps, une chambre haute appelée Chambre 
                des joupanies, c’est-à-dire une chambre des régions 
                croates, puis vous avez décidé de supprimer cette 
                institution. Aujourd’hui, nous voudrions vous faire comprendre 
                toute l’importance que nous attachons au bicamérisme 
                et nous conservons l’espoir que les Croates s’en convaincront 
                aussi grâce à la rencontre solennelle d’aujourd’hui 
                qui a pour siège le Sénat lui-même. Quelle 
                fête ce serait pour nous de célébrer ici une 
                année prochaine la résurrection du Sénat 
                croate ! Sans 
                doute le Sabor, parmi les plus 
                anciens Parlements d’Europe a-t-il pour lui tradition et 
                légitimité. Mais vous me pardonnerez de me référer 
                à la France pour observer que le système bicaméral 
                permet à la représentation nationale de revendiquer 
                une légitimité d’autant plus forte qu’elle 
                a une double origine. Chacune de ces deux légitimités 
                a ses vertus et ses mérites. Celle que nous représentons 
                ici, c’est la France des Territoires, c’est-à-dire 
                la France des collectivités locales. Le Sénat français, 
                assemblée parlementaire à part entière, mais 
                aussi – c’est un plus – représentant 
                des communes, des départements et des régions de 
                France, est le socle de la République territoriale, source 
                d’équilibre et de stabilité.  Pour 
                qu’une démocratie ne pâtisse pas des engouements 
                idéologiques, pour qu’elle reste une démocratie 
                à part entière, je crois nécessaire que toutes 
                ses institutions ne se ressemblent pas et c’est bien parce 
                que le Sénat est différent de l’Assemblée 
                nationale qu’il est essentiel à la santé démocratique 
                de notre pays. Telle est la conviction que nous souhaitons partager 
                un jour avec vous. Vive 
                la Croatie ! Vive la France ! *   *   * Allocution 
                de S. E. M. Bozidar GagroAmbassadeur de la République de Croatie en France
 prononcée 
                à l’occasion de la Fête nationale croateSalons de Boffrand de la Présidence du Sénat
 Paris, 
                le 24 juin 2003 Monsieur le Président du Groupe d’amitié France-Croatie 
                au Sénat,
 Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
 Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
 Chers amis français et croates,
 C'est 
                avec une grande joie que je prends la parole pour vous remercier, 
                Monsieur le Président, des mots amicaux et particulièrement 
                chaleureux que vous venez de prononcer, de vos vœux, ainsi 
                que de l'hospitalité généreuse que nous a 
                réservée – à l’ambassade de Croatie 
                et à moi-même, à nos compatriotes et à 
                nos amis – cette vénérable institution où 
                nous sommes réunis aujourd’hui. 
                 
                  |  |   
                  | L'assistance 
                    écoute avec attention les allocutions du sénateur 
                    Alain Gérard et de l'ambassadeur Bozidar Gagro. |  Il 
                y a moins d’une semaine, Monsieur Christian Poncelet, Président 
                du Sénat – qui nous honore en accordant son haut 
                patronage à cette célébration – recevait 
                Monsieur Stipe Mesic, président de la Croatie. Dans une 
                atmosphère chaleureuse et un échange de propos francs 
                et directs, propres à leurs personnalités respectives, 
                ils n’ont pas manqué d’évoquer le rôle 
                de la Chambre haute dans une société démocratique 
                développée, sujet que vous venez de rappeler et 
                dont je sais combien il vous tient à cœur.   
                Il est vrai que la jeune démocratie 
                croate avait dès l’origine conféré 
                une structure bicamérale à son Parlement. Certes, 
                les aléas de la politique intérieure, que nous connaissons 
                tous, ont fini par aboutir à l’abolition de la Chambre 
                haute. Je reste pour ma part convaincu qu’au lendemain des 
                prochaines élections législatives annoncées 
                pour la fin de l’année, qui marqueront une nouvelle 
                étape, le pouvoir issu des urnes sera amené à 
                reconsidérer cette question.   
                Il faudra alors que ce débat sur la légitimité 
                d’une Chambre haute dépasse les prises de position 
                partisanes, qu’il se focalise sur la représentativité 
                au plan national des collectivités 
                territoriales dont elle est l’émanation, tout 
                en rétablissant, en même temps, une initiative législative 
                plus large, plus diversifiée, et un équilibre politique 
                parlementaire plus stable.  
                Toujours est-il que l’existence du Sénat ne saurait 
                se réduire à une question purement institutionnelle 
                ; c’est aussi une question d’hommes, vous ne me démentirez 
                pas. Selon une idée largement répandue, les sénateurs 
                incarnent sagesse et expérience, bénéficiant 
                d’un certain recul par rapport aux joutes parfois enflammées 
                de la vie politique quotidienne.   
                Si cette image est sans doute un peu ingénue, on ne peut 
                que souhaiter qu’elle devienne réalité, qu’elle 
                vienne nous réconforter dans notre aspiration à 
                une politique plus équilibrée, plus sereine, plus 
                accomplie.  
                La France a en la Croatie un ami sincère, soyez-en assurés. 
                Aujourd’hui, notre amitié reçoit une illustration 
                éclatante par ce geste hautement symbolique de la célébration 
                de notre Fête nationale sous le toit d’une des plus 
                prestigieuses institutions d’État françaises, 
                ceci d'autant plus que, comme vous l’avez rappelé, 
                Monsieur le Président, nous avons l'insigne honneur d'être 
                le premier pays à avoir ce privilège. Nous y sommes 
                très sensibles.  
                Au-delà des symboles, cette amitié se traduit aussi 
                dans les faits : la France apporte son plein 
                soutien à la Croatie dans sa marche 
                européenne, entreprise capitale pour son avenir. Et 
                nous lui en sommes tout particulièrement reconnaissants. 
                  
                Le Sénat est loin d'être étranger à 
                ce soutien, notamment par l’intermédiaire de son 
                groupe d'amitié 
                France-Croatie, dont vous nous avez fait l'amitié, 
                Monsieur le Président, d'accepter la présidence 
                et qui nous fait aujourd'hui l'honneur de s'associer à 
                cette célébration.  
                Je salue à cette occasion la publication du rapport de 
                la mission parlementaire 
                que vous avez, Monsieur le Président, conduite en Croatie 
                en septembre dernier, et dont les conclusions révèlent 
                l’ampleur des progrès accomplis par notre pays ces 
                dernières années.  
                Aussi voudrais-je vous assurer, Chers amis français, que 
                les Croates sauront vous rendre la juste mesure de votre engagement 
                amical à leurs côtés : d’abord par leur 
                dévouement aux valeurs, idéaux et objectifs sociaux 
                et politiques qui pour la plupart ont été d’abord 
                les vôtres avant de devenir ceux de l’Europe ; ensuite 
                par leurs efforts déterminés à faire évoluer 
                leur société selon les normes communes à 
                la famille européenne, au sein de laquelle la Croatie s’apprête 
                à prendre la place qui lui revient en vertu de sa position 
                géographique à la fois centre-européenne 
                et méditerranéenne, de sa longue histoire au cœur 
                même de notre continent, de sa culture 
                slave et latine ; enfin par leur politique démocratique, 
                de paix, de réconciliation, de bon voisinage et de coopération 
                avec le Sud-Est européen, région à laquelle 
                la France a toujours porté un intérêt particulier.  
                Aujourd’hui, je me réjouis de constater avec quel 
                engouement les Français 
                viennent redécouvrir les beautés naturelles 
                de la Croatie et son riche héritage culturel.   
                Venez encore plus nombreux, chers amis français !  
                A nos yeux, votre présence est bien plus qu’une simple 
                question d’ordre touristique. C’est avant tout une 
                manière de resserrer les liens qui nous unissent à 
                vous, d’approfondir notre connaissance mutuelle, comme le 
                font les vrais amis.  
                C’est sur cette invitation au voyage que je terminerai mon 
                intervention qui aurait pu être bien plus brève, 
                réduite, au fond, à un simple mot : Merci !  
                Vive la France ! Vive la Croatie !
   
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