03/09/2003
RENDEZ-VOUS
SPORTIFS
Rijeka et Split,
deux villes candidates
La
première espère organiser les Jeux méditerranéens
de 2009, la seconde, les Mondiaux d’athlétisme en
2011
Au
moment où s’achèvent à Paris les Championnats
du monde d’athlétisme, les deux principales villes
portuaires croates ont fait connaître leur candidature respective
pour l’organisation de rendez-vous sportifs majeurs : Rijeka
pour les Jeux méditerranéens de 2009 et Split pour
les Mondiaux d’athlétisme de 2011. Des villes qui
ont pour elles l'expérience de
l'organisation de grands événements,
une riche tradition sportive et des infrastructures modernisées.
Jeux méditerranéens
:
Rijeka croit en ses chances pour 2009
www.mg2009-rijeka.com
|
"Passion
des Jeux!"
: un des visuels de la campagne publicitaire en faveur de
Rijeka 2009. |
«
La troisième sera la bonne ! » veut-on croire
à Rijeka, qui présente sa candidature pour la troisième
fois consécutive. La première fois, elle s’était
désistée au profit de Tunis, et de la rive méridionale
de la Méditerranée. La seconde, elle avait récolté
moins de voix qu’Almeria, sa concurrente espagnole qui accueillera
les Jeux en 2005. Aussi Rijeka espère-t-elle cette fois-ci
que sa persévérance et sa détermination se
révèleront payantes et lui permettront de décrocher
l’organisation des XVIèmes Jeux méditerranéens,
deuxième manifestation sportive mondiale, après
les Jeux olympiques, par le nombre de participants en compétition.
Outre le développement économique et culturel lié
à cet événement, la ville espère ainsi
contribuer à la stabilité et au développement
de la région, en accueillant des Jeux créés
après la seconde guerre mondiale pour symboliser la paix.
Dans
le trio de tête pour l’organisation des JM de 2009
Rijeka,
troisième ville de Croatie, avec 170 000 habitants, met
tout en œuvre pour obtenir la majorité des 87 voix
du Comité des Jeux méditerranéens, nécessaires
pour organiser les Jeux de 2009.
LES
JEUX MÉDITERRANÉENS
:
UN SYMBOLE DE PAIX |
L’histoire
des Jeux Méditerranéens débute en 1951
à Londres, à l’initiative de l’Egyptien
Tahar Pacha, docteur ès sciences politiques, qui
voyait dans la compétition sportive le meilleur moyen
de développer des liens pacifiques entre les pays.
Inspiré par les valeurs des Jeux Olympiques, ayant
lui-même été membre du CIO, il œuvra,
avec succès, pour la création de ces Jeux.
Les
Jeux Méditerranéens sont symbolisés
par trois anneaux qui représentent les trois continents
unis dans cette compétition : l’Asie, l’Afrique
et l’Europe. L’eau, lien d’union, en est
le symbole.
La
première édition des Jeux Méditerranéens
eut lieu en octobre 1951 à Alexandrie, en Égypte.
Depuis, les pays du bassin méditerranéen se
réunissent tous les quatre ans pour célébrer
cette compétition, qui en 2009 en sera à sa
seizième édition.
Pays
participant aux JM :
Algérie, Maroc, Espagne,
France, Monaco, Tunisie, San Marino, Italie, Malte, Slovénie,
Croatie, Bosnie et Herzégovine, Serbie et Monténégro,
Albanie, Grèce, Chypre, Turquie, Libye, Egypte, Syrie,
Liban.
Tous
les Jeux méditerranéens :
1951. Alexandrie, Egypte
1955. Barcelone, Espagne
1959. Beyrouth, Liban
1963. Naples, Italie
1967. Tunisie, Tunisie
1971. Izmir, Turquie
1975. Alger, Algérie
1979. Split, Croatie
(ex-Youg.)
1983. Casablanca, Maroc
1987. Latakia, Syrie
1991. Athènes, Grèce
1993. Languedoc-Rousillon, France
1997. Bari, Italie
2001. Tunisie, Tunisie
2005. Almeria, Espagne
|
Le
Comité dont la présidence est actuellement assurée
par le Français Claude Collard, prendra sa décision
finale à Almeria, en Espagne, en octobre 2003. Rijeka a
été retenue pour cette compétition, ainsi
que les villes de Patras en Grèce et Pescara en Italie.
La Croatie devrait avoir toutes ses chances d’autant plus
que les deux autres pays en lice ont accueilli les Jeux il n’y
a pas si longtemps : l’Italie en 1997 (Bari) et la
Grèce en 1991 (Athènes), sans même compter
les JO de 2004.
Les
Jeux méditerranéens, regroupant 23 pays participants
et 24 sports différents, ont déjà été
organisés en Croatie, à Split, en 1979, et seraient
pour la ville de Rijeka et sa région un formidable tremplin
économique et culturel.
Une
organisation dans la tradition de la ville
Rijeka,
est la deuxième ville économique de Croatie,
après Zagreb. Elle doit sa prospérité essentiellement
à son activité portuaire. Sa tradition navale (construction
de la première torpille au monde) et commerciale lui ont
permis de devenir l’un des plus grands ports de Croatie
ainsi qu’un port Européen de premier ordre. En effet,
le port de Rijeka constitue une voie commerciale rapide vers l’Europe
centrale et orientale.
Après
1945, la ville a vu s’accroître sa position de grand
centre du commerce et des affaires maritimes : chantiers navals,
équipementiers pour bateaux, terminal pétrolier
et raffineries ont entre autre fait leur apparition.
Outre
cet axe de communication primordial de la région de Kvarner,
Rijeka est un centre culturel et artistique majeur, qui abrita,
dès 1843, l'un des premiers musées de Croatie. Elle
accueille chaque année une exposition internationale de
jeunes artistes-peintres, sculpteurs et artistes alternatifs ainsi
que de nombreux concerts et pièces de Théâtre
en plein air. Rijeka possède également des monuments
médiévaux remarquables ainsi qu’une prestigieuse
Université. C'est donc tout naturellement qu'à l'occasion
des Jeux méditerranéens, les organisateurs ont prévu
en parallèle l'organisation à Rijeka d'un festival
international de la Méditerranée et de ses cultures.
La
région de Rijeka (Istrie et Kvarner) est l’une des
plus visitées de Croatie, près de quatre millions
de touristes y séjournent chaque année, soit la
moitié des touristes visitant la Croatie. La ville accueille
d’importants événements touristiques tout
au long de l’année, dont beaucoup liés aux
sports automobiles ou maritimes comme la Régate de Rijeka.
Par le passé, elle accueillit en 1983 les Jeux balkaniques,
en 1985 la Coupe du monde de voile et l’année suivante
les championnats d’Europe de voile.
SOUTIEN DES GRANDS NOMS DU SPORT |
D’ores
et déjà, Bernie Ecclestone,
président de Formula One Management, et son épouse
Slavica (native de la ville), ont annoncé le 4 mars
dernier leur soutien à la candidature de Rijeka pour
l’accueil des XVIèmes Jeux Méditerranéens
de 2009.
“Nous
sommes très heureux de soutenir la candidature de
Rijeka, ville natale de mon épouse, pour l’organisation
des Jeux Méditerranéens de 2009. C’est
une magnifique opportunité aussi bien pour la ville
de Rijeka que pour la Croatie. L’organisation et l’accueil
de ces Jeux leur permettront de développer l ‘activité
touristique de la région ainsi que les investissements
financiers. Nous croyons sincèrement que Rijeka mérite
ces Jeux”.
De
même, Vojko Obersnel,
Maire de Rijeka,
se réjouit du challenge lancé à sa
ville :
“Nous sommes ravis de bénéficier du
support de personnalités du monde du sport attachés
à Rijeka tels que monsieur et madame Ecclestone.
Ce soutien va nous permettre de démontrer et de prouver
notre volonté, notre engagement, notre engouement
pour accueillir cette manifestation. La Croatie et Rijeka
méritent de recevoir les Jeux”. |
L’accueil
des Jeux méditerranéens de 2009 s’inscrit
donc dans la tradition de cette ville tournée vers la mer
et le sport.
Un
défi pour la ville
Les
XVIèmes Jeux méditerranéens devraient durer
10 jours, 30 sports y seront représentés dont :
– 23 sports olympiques :
Athlétisme, aviron, ball-trap, basket-ball,
boxe, canoë-kayak, cyclisme, escrime, football, gymnastique,
haltérophilie, handball, lutte, judo, natation, sports
équestres, tennis, tennis de table, tir, tir à l’arc,
voile, volley-ball, water-polo
– 5 sports non olympiques :
Pétanque, natation au large, golf, karaté
et beach-volley
– 2 épreuves handisport
:
Athlétisme et natation
Ces
compétitions se dérouleraient sur 32 sites différents
répartis dans 12 villes de la région de Kvarner.
Pour
accueillir ces Jeux, la ville de Rijeka envisage la construction
de 9 nouveaux sites ainsi que la rénovation, l’adaptation
et l’aménagement de 16 installations sportives existantes
conformément aux normes prévues pour le déroulement
des Jeux méditerranéens.
Construction
: un stade, deux salles de sports, deux piscines olympiques,
un bassin d’aviron, un plan de régates, un centre
de tennis (stade ATP), un stand de tir et un village méditerranéen
(futur campus universitaire) constitué de 62 pavillons
d’une capacité d’accueil de 4000 athlètes
et participants.
Rénovation
ou agrandissement : 7 salles de sports, 7 stades,
un terrain de tennis et un stand de tir.
Au
total, la ville prévoit l’accueil de plus de 500
000 visiteurs pour juin 2009 et la présence de 3500 athlètes
issus de 21 pays du bassin méditerranéen.
D’ici
à 2009, près de 70,3 millions d’euros devraient
être investis à Rijeka pour mettre en place les infrastructures
nécessaires à l’accueil des Jeux et 17,8 millions
d’euros pour les autres villes croates participantes.
Le
comité d’organisation des Jeux Méditerranéens
de Rijeka a pour objectifs :
-
L’organisation des Jeux et d’un festival de la culture
méditerranéenne afin d’ancrer Rijeka comme
une référence du mouvement olympique et de ses valeurs
- La contribution à la stabilité et au développement
économique, culturel et touristique de la région
- Un équilibre réussi entre l’expression des
valeurs du mouvement olympique et la dimension commerciale des
Jeux
- La promotion et la démonstration de l’hospitalité
croate
- Le legs d’un héritage positif aux générations
à venir
Mondiaux
d'athlétisme :
rendez-vous à Split en 2011
Et
tandis que les exploits sportifs résonnaient encore
dans l’enceinte du Stade de France, une délégation
officielle croate s’est rendu à Paris pour y rencontrer
les responsables européens et internationaux de l’athlétisme
et leur soumettre la candidature de la ville de Split
à l’organisation des championnats du monde d’athlétisme
de 2011, voire de ceux de 2009.
Le
maire de Split, Slobodan Beros, qu’accompagnaient également
son successeur désigné, Miro Bulicic, Jaksa Milicic,
ancien maire de Split, et Artur Takac, membre d’honneur
du conseil de la Fédération internationale d’athlétisme
et ancien conseiller à la présidence du CIO, a ainsi
d’abord plaidé sa cause auprès du président
de l’Association européenne d’athlétisme
(AEA), Hansjörg Wirtz, avant de rencontrer le président
de la Fédération internationale d’athlétisme
(IAAF), Lamine Diack et ses collaborateurs.
Une
cité de champions
ATHLÉTISME - PARIS 2003 :
LA CROATIE AU-DESSOUS DES ESPÉRANCES |
En
tout quatre sportifs croates figuraient parmi les deux mille
participants venus des 203 pays en compétition au
IXe Championnats du monde d’athlétisme, qui
se sont tenus à Paris du 23 au 31 août 2003.
Si les résultats modestes des compétitrices
en lice au lancer du marteau, Ivana Brkljacic et Sanja Gavrilovic,
n'ont pas beaucoup surpris, les classements des deux autres
athlètes croates ont été au-dessous
des espérances. Le temps maussade n'a ainsi certainement
pas aidé Blanka Vlasic qui se classe 7e au saut en
hauteur, avec un saut à 1m95, à six centimètres
de sa meilleure performance. De même, Sinisa Ergotic,
vice-champion d’Europe du saut en longueur, décroche
une décevante 14e place mondiale, avec un bond de
7m87, un résultat très en-deçà
de son record personnel, établit à 8m23, à
seulement neuf centimètres de l’Américain
Phillips Dwight, qui a décroché l'or à
Saint-Denis.
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Deuxième
ville de Croatie, capitale
de la Dalmatie, Split ne manque en effet pas d’atouts. Sa
réputation en matière de grands rendez-vous sportifs
internationaux n’est plus à faire : Jeux Méditerranéens
en 1979, Championnats d’Europe de natation, de plongeon
et de water-polo en 1981, Championnats d’Europe d’athlétisme
en 1990 (dont la France, qui y établit un nouveau record
du monde au 4x100 mètres en 37’’79, garde le
meilleur souvenir). Grande cité sportive, Split bénéficie
aussi d’une longue tradition
sportive dont témoignent les 32 médailles
olympiques remportées par ses athlètes, brillamment
inaugurée avec l’or en quatre sans barreur dès
1952, sans oublier son enfant terrible, Goran
Ivanisevic, trois fois finaliste aux internationaux de tennis
à Wimbledon et vainqueur en 2001.
Du
côté des infrastructures, Split dispose d’ores
et déjà des 40 000 places de son stade olympique,
Poljud, sans compter ses nombreux stades d’entraînement
et les infrastructures sportives ultra-modernes en projet, son
complexe hôtelier balnéaire de Medena, près
de Trogir, réaménagé en village olympique
susceptible d’accueillir 2200 athlètes de plus de
200 pays, son parc hôtelier à Split en cours de rénovation.
Enfin, dans le domaine des transports, la ville dispose à
Kastela d’un aéroport international récemment
modernisé. Elle sera d’ici-là dotée
de nouvelles infrastructures routières actuellement en
construction (autoroute Zagreb-Split, route à quatre voie
Trogir-Omis), tandis qu’avec le développement du
tourisme, la fréquence et la vitesse des lignes maritimes
locales et internationales sera encore accrue dans les prochaines
années.
Avec
les 330 000 habitants de son agglomération et les 450 000
habitants de sa région, Split entend défendre ses
chances face à Berlin ou Moscou, également en lice
pour 2009, après Helsinki qui accueillera les mondiaux
d’athlétisme en 2005 et Osaka en 2007. Contrairement
aux mégalopoles où les championnats du monde d’athlétisme
ne constitueraient que l’un des rendez-vous sportifs parmi
d’autres, Split souhaite au contraire en faire l’événement
majeur susceptible de mobiliser toute la Dalmatie, et au-delà,
la Croatie tout entière. Et si la compétition avec
ces grandes capitales européennes ne s’annonce pas
facile pour 2009, Split se pose d’ores et déjà
en candidat sérieux pour la XIIIe édition des Mondiaux
d’athlétisme, prévue en 2011.
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