| 17/04/2003 UNIVERSITÉ 
                DE ZAGREBRobert 
                Badinter fait docteur honoris causa
  L'éminent 
                juriste et sénateur français, Robert Badinter, a 
                été nommé docteur honoris causa 
                de l'Université de Zagreb, jeudi 17 avril 2003. L'ancien 
                garde des Sceaux et président du Conseil constitutionnel, 
                père de l'abolition de la peine de mort en France, présida 
                aussi en 1991 la Commission d'arbitrage près la Conférence 
                pour la paix dans l'ex-Yougoslavie dont les avis confirmèrent 
                le droit de la Croatie à l'indépendance et réaffirmèrent 
                le principe de l'intangibilité des frontières des 
                anciennes républiques de la fédération yougoslave.
 L'avocat, 
                juriste, et homme d'Etat français, Robert Badinter, a été 
                nommé docteur honoris causa de l'Université 
                de Zagreb, jeudi 17 avril 2003 "au titre de son exceptionnelle 
                contribution en matière de droit pénal, constitutionnel et international", 
                ainsi que "pour avoir, en tant que président de la Commission 
                d'arbitrage près la Conférence pour la paix dans l'ex-Yougoslavie, 
                amplement contribué à la reconnaissance internationale de l'indépendance 
                de la République de Croatie". A cette occasion, il a été 
                reçu au cours d'une audience privée par le président 
                de la République, Stjepan Mesic, et donné une conférence 
                sur le thème de la future Constitution européenne. 
                 
                  |  |   
                  | Cérémonie 
                      de remise du doctorat honoris causa à M. Robert Badinter 
                      à l'Université de Zagreb, le 17/04/2003. |  Dans 
                le discours inaugural prononcé lors de la cérémonie 
                solennelle de remise du diplôme, madame Helena Jasna Mencer, 
                recteur de l'Université de Zagreb, a rendu à la 
                fois hommage au juriste de "renommée mondiale" 
                comme à l'ancien président de la Commission d'arbitrage, 
                pour son "action déterminante en faveur du droit [de 
                la Croatie] à l'indépendance". Ces deux pôles 
                de l'oeuvre de Robert Badinter avaient par ailleurs déjà 
                été mis en avant dans le rapport approuvé 
                par le sénat académique de l'université le 
                11 mars 2003, soumis par le professeur Zeljko Horvatic, président 
                du comité d'experts.  Cette 
                distinction rend par conséquent d'abord honneur à 
                l'avocat, spécialiste de droit pénal, de droit international 
                et de droit constitutionnel, ministre de la Justice français 
                qui fut l'artisan de l'abolition de la peine capitale, ancien 
                président du Conseil constitutionnel et sénateur, 
                tant pour sa contribution de premier ordre à la science 
                juridique que pour son inlassable combat pour la défense 
                des droits de l'homme, contre le racisme et l'antisémitisme, 
                que ce soit comme grand serviteur de l'Etat ou comme homme de 
                loi. Le rapport souligne également sa participation active 
                à l'élaboration de nouvelles constitutions d'Etats 
                d'Europe centrale et orientale, ainsi que son projet de Constitution 
                européenne soumis en sa qualité de membre de la 
                Convention sur l'avenir de l'Union européenne. L’expression 
                du droit international  En 
                Croatie, le nom de Robert Badinter est cependant avant tout associé 
                à la présidence de la Commission d'arbitrage, mise 
                en place par la Communauté européenne et qui fut 
                appelée à se prononcer sur le droit à l'indépendance 
                des anciennes républiques yougoslaves. De novembre 
                1991 à janvier 1993, la Commission, composée 
                de cinq présidents de Cour constitutionnelles de pays européens, 
                rendit, en effet, quinze avis, répondant aux questions 
                les plus complexes qui lui furent soumises, relatives au droit 
                à l'autodétermination, au démantèlement des États, 
                aux principes et aux critères applicables dans le processus de 
                la formation et de la reconnaissance de nouveaux États, 
                à la définition de nouvelles frontières internationales, 
                à la succession et au respect des droits 
                des minorités. Or c'est précisément sur la base 
                de ces avis que la communauté internationale reconnut à 
                la Croatie le droit à l'indépendance dans le respect 
                de ses frontières antérieures.
 
                 
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                      "Je 
                        suis heureux que vous considériez aujourd’hui que ces 
                        avis, notamment celui qui concernait la Croatie, ont contribué 
                        à la reconnaissance internationale de souveraineté de 
                        l’Etat croate". Robert 
                        Badinter  |  En 
                décernant le titre de docteur honoris causa à 
                Robert Badinter, onze ans après l'indépendance 
                de la Croatie, l'Université de Zagreb a aussi choisi 
                de distinguer une personnalité dont l'appréciation 
                fut des plus déterminantes pour l'avenir alors encore incertain 
                du jeune Etat cible des assauts de l'armée yougoslave. 
                 "Je 
                suis heureux que vous considériez aujourd’hui que ces avis, notamment 
                celui qui concernait la Croatie [...], ont contribué à la reconnaissance 
                internationale de souveraineté de l’Etat croate" 
                a déclaré Robert Badinter à l'adresse du 
                recteur. "Mais, a-t-il ajouté, je tiens 
                à marquer que pareille décision n’a été, pour ses auteurs, que 
                l’expression du droit international, au regard de la situation 
                particulière de la Croatie à ce moment décisif de son histoire. 
                Elle n’était inspirée que par des principes juridiques applicables 
                en cette matière et certainement pas par des considérations politiques 
                ou d’intérêt national." Dernier 
                en date d'une longue liste, Robert Badinter est le 89e docteur 
                honoris causa de l'Université de Zagreb depuis 
                1913. Il rejoint ainsi trois autres Français : le 
                philosophe et sociologue Henri Lefebvre, le prix Nobel de médecine 
                Jean Dausset, ainsi que le slaviste André Vaillant, mais 
                également des personnalités politiques (comme Tomas 
                Masaryk, Alois Mock, Suleyman Demirel ou Margaret Thatcher), scientifiques 
                (Nikola Tesla 
                ou Frano 
                Bulic), notamment des prix Nobel (Niels Bohr, Werner Heisenberg, 
                Lavoslav Ruzicka, 
                Vladimir Prelog 
                ou Linus Pauling).         |