18/06/2004
INTÉGRATION
EUROPÉENNE
L'UE
accorde le statut de candidat à la Croatie
Les négociations d'adhésion commenceront
début 2005
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"C'est un grand jour pour la Croatie" a lancé
le Premier ministre croate, Ivo Sanader (à g.), ici
au côté de Romano Prodi, Président de
la Commission européenne. |
L'Union
européenne a décidé vendredi d'accorder à la Croatie le statut
de candidat à l'UE et de commencer au début de 2005 les premières
négociations d'adhésion. Le Conseil européen a décidé de convoquer
une conférence intergouvernementale avec la Croatie au début de
l'année prochaine en vue de commencer les négociations. "Les négociations
seront fondées sur les mérites propres de la Croatie et leur rythme
dépendra uniquement des progrès qu'effectuera la Croatie pour
remplir les exigences de l'adhésion", selon le texte. La Croatie
ambitionne d'adhérer à l'Union "dès que possible" et être prête
pour l'Union pour 2007.
Les
dirigeants de l'Union européenne ont décidé
vendredi d'accorder à la Croatie le statut de candidat
à l'UE et de commencer au début de 2005 les premières
négociations d'adhésion, ont-ils indiqué
dans des conclusions adoptées en fin de matinée.
Les
dirigeants des 25 pays de l'UE, réunis en sommet à
Bruxelles, ont prévu de convoquer une conférence
intergouvernementale avec la Croatie au début de l'année
prochaine en vue de commencer les négociations, selon les
conclusions.
L'UE,
qui vient d'accueillir début mai dix nouveaux membres majoritairement
issus de l'ancienne Europe communiste pour un élargissement
historique, compte désormais quatre candidats officiels:
la Bulgarie et la Roumanie qui négocient l'adhésion
ainsi que la Turquie et la Croatie.
"C'est
un grand jour pour la Croatie", a lancé M. Sanader
lors d'une conférence de presse commune avec le président
de la Commission européenne Romano Prodi, "je
voudrais exprimer ma gratitude pour la décision historique
du Conseil (sommet) européen d'accorder à
la Croatie le statut de candidat officiel".
"Je
suis très content, maintenant, nous commençons une
nouvelle étape ensemble", a commenté M.
Prodi.
La
Croatie ambitionne depuis longtemps d'adhérer à
l'Union en 2007, qui est aussi la date prévue par l'UE
pour l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie.
Mais
le sommet n'a fixé vendredi aucune date pour une adhésion
possible à l'UE.
"Les
négociations seront fondées sur les mérites
propres de la Croatie et leur rythme dépendra uniquement
des progrès qu'effectuera la Croatie pour remplir les exigences
de l'adhésion", indiquent les conclusions du
sommet.
Les
dirigeants européens soulignent également que la
Croatie "devra coopérer pleinement avec le Tribunal
pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie".
Elle devra faire en sorte que le général croate
Ante Gotovina, inculpé par le TPI pour crimes de guerre
contre les Serbes de Croatie, soit "localisé et
transféré à La Haye".
"La
Croatie doit aussi faire des efforts supplémentaires dans
les domaines des droits des minorités, du retour des réfugiés,
de la réforme du système judiciaire, de la coopération
internationale et de la lutte contre la corruption",
selon le sommet.
Les
dirigeants de l'UE élargie ont également souligné
que le statut accordé à la Croatie devait "constituer
un encouragement pour les autres pays des Balkans occidentaux
à poursuivre leurs réformes".
"Les
négociations seront fondées sur les mérites propres de la
Croatie et leur rythme dépendra uniquement des progrès qu'effectuera
la Croatie pour remplir les exigences de l'adhésion" |
Le
sommet rappelle qu'il a ouvert la porte à tous les pays
des Balkans lors de son sommet de Salonique en juin 2003. L'UE
avait alors affirmé que tous ces pays, pour la plupart
issus de la Yougoslavie communiste, avaient vocation à
entrer à terme dans l'UE, à condition qu'ils engagent
de sérieux efforts pour se réformer. L'UE a déjà
intégré en mai l'ancienne république yougoslave
de Slovénie.
"C'est
un signal clair pour nos voisins", a commenté
le Premier ministre croate.
Avant
d'entamer les discussions avec la Croatie, le sommet mettra au
point un cadre de négociations afin de prendre en compte
les leçons du récent élargissement. La Commission
devra élaborer un rapport l'évaluation avant la
fin de son mandat en octobre, a précisé le sommet
dans ce texte.
Source
: AFP
REVUE
DE PRESSE
LE
FIGARO, 19/06/2004
La
marche vers l'élargissement se poursuit
L'UE entrouvre sa porte à Ankara et Zagreb
Luc de
Barochez
Bien
que l'Union européenne ait étalé une
fois de plus ses divisions hier, elle a poursuivi, imperturbable,
la marche vers son élargissement. Moins de deux mois après
l'adhésion de dix nouveaux Etats membres, le Conseil européen
réuni à Bruxelles a envoyé hier un net signal
d'encouragement à la Turquie. Il a octroyé le statut
de candidat à la Croatie, qui pourra entamer ses négociations
d'adhésion en janvier 2005. Et il a réaffirmé
que la Bulgarie et la Roumanie étaient attendues dans l'Union
ensemble, en janvier 2007. Si ces quatre pays parvenaient à
remplir les conditions posées, l'UE compterait 29 Etats
membres dans quelques années. Sans compter d'autres pays
qui, comme la Macédoine, frappent déjà à
sa porte.
Parmi
les impétrants, la Turquie est le plus lourd à digérer.
Le premier ministre turc, Tayyip Erdogan, venu comme observateur
à Bruxelles, a révélé son objectif
d'ouvrir des pourparlers d'adhésion avec l'Union en mars
2005. Les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Cinq se sont
gardés de lui donner une date, pour le moment. L'échéance
ne cesse pourtant de se rapprocher. L'UE a souligné «son
engagement d'ouvrir sans délai des négociations
d'adhésion avec la Turquie». Pour cela, le Conseil
européen a réaffirmé qu'il déciderait,
en décembre prochain, si Ankara satisfait aux critères
usuels concernant l'économie de marché, le respect
des droits de l'homme, la démocratie et la protection des
minorités.
Les
Vingt-Cinq devront se prononcer sur la base d'un rapport que la
Commission doit leur remettre en octobre. Ils se sont félicités
à ce propos «des avancées majeures réalisées
par la Turquie en matière de réformes». Ils
ont «souligné l'importance de mener à bien
les travaux législatifs restants». Ils ont en outre
appelé la Turquie à veiller à «la mise
en oeuvre intégrale» des réformes votées.
Le
premier ministre Erdogan a assuré que le nécessaire
serait fait avant le Conseil européen de décembre.
«Nous pensons que nous sommes prêts à entamer
les négociations, a-t-il dit. Nous prendrons les mesures
qui s'imposent en ce qui concerne la mise en oeuvre des réformes».
La
Croatie, quant à elle, pourrait être la seconde république
issue de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie à entrer
dans l'Union, après la Slovénie le mois dernier.
Le Conseil européen a «conclu que la Croatie est
un pays candidat à l'adhésion». Il a convoqué
une conférence avec des représentants de Zagreb
«au début de 2005, afin d'entamer les négociations».
Optimiste, le premier ministre croate, Ivo Sanader, a affirmé
que son pays ambitionnait de rattraper la Bulgarie et la Roumanie
afin d'adhérer en même temps qu'elles, en 2007. Le
chef du gouvernement croate a promis de coopérer étroitement
avec le Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie,
qui enquête sur les crimes de guerre perpétrés
pendant la guerre des Balkans dans les années 1990.
Les
événements s'accélèrent aussi avec
la Bulgarie et la Roumanie. Sofia a clos lundi dernier ses négociations
d'adhésion avec l'UE. Bien que Bucarest n'espère
pas le faire avant la fin de cette année, le Conseil européen
a refusé de dissocier les deux candidatures. L'UE a affirmé
son «objectif» de voir la Bulgarie et la Roumanie
adhérer en janvier 2007. Les deux traités d'adhésion
devront être signés «dès que possible
en 2005» afin de laisser du temps pour leur ratification.
L'UE a prié les deux pays de tenir leurs engagements «en
temps voulu», avant l'adhésion effective.
Le
premier ministre roumain Adrian Nastase a qualifié d'«encourageantes»
ces conclusions . Le premier ministre bulgare Siméon de
Saxe-Cobourg-Gotha s'est déclaré pour sa part «plus
que satisfait».
LE
MONDE,
20/06/2004
La candidature de la Turquie est envisagée favorablement
L'ouverture
de négociations sur l'adhésion de la Turquie à
l'Union européenne se précise. En dépit de
la forte opposition qui s'est manifestée au principe de
cette adhésion dans plusieurs pays de l'Union, les chefs
d'Etat et de gouvernement des 25 réaffirment dans les conclusions
de leur sommet, vendredi 18 juin, que les négociations
s'ouvriront "sans délai" s'il est constaté,
au mois de décembre, que "la Turquie satisfait
aux critères de Copenhague". Ceux-ci fixent les
principes à accepter pour tout nouvel adhérent,
notamment en matière de démocratie, des droits de
l'homme et de liberté d'entreprendre.
[...]
LE
CAS DE LA CROATIE
Les
25 ont, par ailleurs, décidé de lancer les négociations
d'adhésion avec la Croatie. Une conférence intergouvernementale
commencera ses travaux au début de 2005. La Croatie sera
le deuxième pays de l'ex-Yougoslavie à rejoindre
l'UE après la Slovénie. "Pour chaque personne
concernée par le futur de la Croatie, pour tous ceux qui
veulent un avenir au sein de l'Europe unie, la journée
d'aujourd'hui est historique", a déclaré
le président croate, Stipe Mesic.
Si
les choses se déroulent comme prévu avec Zagreb,
il n'est pas impossible que la Croatie rejoigne l'Union à
peu près en même temps que la Bulgarie et la Roumanie.
Le sommet a réaffirmé la vocation de ces deux pays
à faire leur entrée en 2007, "s'ils sont
prêts". A cela, une condition, en particulier.
Les deux pays, insiste le texte, "doivent accorder une
attention particulière à l'amélioration de
leurs moyens administratifs et judiciaires".
Henri de
Bresson
SWISSINFO,
20/06/2004
Les Croates dans la rue pour fêter leur statut de candidats
à l'UE
ZAGREB - Des milliers de Croates ont assisté à Zagreb
à un concert en plein air pour fêter la décision
des dirigeants de l'Union européenne d'accorder à
leur pays le statut de candidat à l'UE. Les négociations
d'adhésions doivent commencer au début de 2005.
«Cela
va nous permettre de devenir plus rapidement une société
moderne et bien organisée», s'est félicité
Nenad Gracin, un avocat de 39 ans. «Plus vite la Croatie
entrera dans l'UE, plus vite nos vies s'amélioreront»,
renchérit Zorana, un jeune professeur de 26 ans.
De
nombreuses personnalités, dont le premier ministre Ivo
Sanader et le président Stipe Mesic, ont assisté
à ce concert donné par l'Orchestre philharmonique
de Zagreb et des choeurs locaux dans le centre de la ville.
Après
l'hymne national croate et l'»Hymne à la joie»
de Ludwig van Beethoven, M. Sanader a brandi les deux drapeaux
croate et européen. Plus tard, dans la soirée, l'orchestre
national a cédé la place à plusieurs chanteurs
populaires et groupes locaux.
La
Croatie espère pouvoir rejoindre l'Union européenne
en 2007 en même temps que la Bulgarie et la Roumanie, elles
aussi candidates, avec la Turquie, à l'entrée dans
l'UE. Selon les derniers sondages, 72 % des Croates soutiennent
l'entrée de leur pays dans l'Union.
Voir
aussi :
"Le
choix de l'Europe", l'Express, 21/06/2004
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