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DE PRESSELa Croix, 19/12/2002
 DIPLOMATIEPrevlaka 
revient dans le giron croate
 Belgrade et Zagreb ont résolu 
leur contentieux sur la presqu'île de Prevlaka, à la frontière 
entre la Croatie et le Monténégro
  Alain 
Guillemoles  Le 10 
décembre dernier, les ministres des affaires étrangères croate et yougoslave 
se sont retrouvés au poste-frontière croato-monténégrin de Konfin pour signer 
un protocole intérimaire sur le statut de la presqu'île de Prevlaka. 
Ce protocole met fin à l'un des contentieux entre ces deux pays. Il contribue 
un peu plus à normaliser les relations entre les deux frères ennemis des Balkans 
que la guerre en Bosnie a opposé tout au long de la décennie précédente. Cet accord 
illustre le changement de climat progressif entre Belgrade et Zagreb, dans la 
perspective encore lointaine d'une intégration au sein de l'Union européenne. 
La presqu'île de Prevlaka, située à la frontière entre la Croatie et le Monténégro, 
protégeant l'accès aux Bouches de Kotor, avait été occupée en 1991 par l'armée 
yougoslave, au début de la guerre. En 
septembre 1992, les présidents croate et yougoslave étaient parvenus à s'accorder 
sur une démilitarisation de la zone. La presqu'île était alors passée sous le 
contrôle d'une mission d'observateurs de l'ONU. Ces observateurs ont pu quitter 
les lieux dès le 15 décembre dernier, alors que leur mandat expirait. La presqu'île 
de Prevlaka retourne sous souveraineté croate, tandis que se trouve confirmée 
la frontière internationale de la Croatie qui avait déjà été reconnue et validée 
en 1991, par la commission d'arbitrage dirigée par Robert Badinter. En même 
temps, une zone démilitarisée a été établie de part et d'autre de la frontière. 
Cette zone s'étend sur 5 km à l'intérieur du territoire croate et 3 km du coté 
yougoslave. Les bâtiments militaires yougoslaves sont autorisés à transiter par 
les Bouches de Kotor à condition de tenir toujours les armes pointées vers le 
large. Pour le reste, les Bouches de Kotor deviennent une zone d'exclusion maritime 
interdite aux forces de police et de sécurité placées sous le contrôle d'une patrouille 
navale mixte composée de quatre policiers (deux Croates et deux Yougoslaves). 
Baignade et navigation de plaisance sont autorisées, ce qui devrait favoriser 
l'essor du tourisme dans les Bouches de 
Kotor qui sont un des plus beaux sites naturels de cette partie de la côte.  A. G.   |