14/11/2004
JUBILÉ
Le
cardinal Bozanic en visite à Paris
Il y célèbrera le 50e anniversaire
de la fondation de la mission catholique croate
L'archevêque
de Zagreb et primat de l'Eglise catholique croate, le cardinal
Josip Bozanic, se rend à Paris le 14 novembre 2004
à l'invitation de la Mission catholique croate de Paris
à l'occasion de la célébration du 50e anniversaire
de sa fondation. Fondée par le dominicain Teodor Bogdan
Dragun en 1954, elle est depuis 1989 installée à
l'église des Saints-Cyrille-et-Méthode dans le 20e arrondissement
de Paris et dirigée aujourd'hui par le jésuite Mato
Antunovic.
PROGRAMME
DE LA CÉLÉBRATION DU 50e ANNIVERSAIRE
|
11h
:
messe solennelle en l'église des Saints-Cyrille-et-Méthode
présidée par le cardinal Josip Bozanic.
13h
:
rencontre du cardinal Josip Bozanic avec la communauté
catholique croate de Paris, suivie d'un déjeuner
et d'un programme culturel.
Mission
catholique croate de Paris
124 bis, rue de Bagnolet
75020 PARIS
Tél. 01 43 72 03 19
Fax : 01 43 72 04 66
E-mail : misscro@tiscali.fr
|
La
Mission catholique croate a officiellement été
fondée le 18 décembre 1953 par décret de
l’archevêché de Paris, confirmé le 12
janvier 1954 par le Vatican. Jusqu’en 1963, l’office
religieux en croate se tient en divers lieux de la région
parisienne. A partir de 1963, le rendez-vous dominical se fixe
à Paris dans le quartier de Belleville, à l’église
Notre-Dame-de-la-Réconciliation, propriété
de la Congrégation des missionnaires de La Salette. En
juin 1989, la mission déménage dans le quartier
de Charonne à Paris 20ème, pour s’établir
définitivement à l’église des Saints-Cyrille-et-Méthode
où elle est aujourd’hui installée. Quatre
grandes périodes se dégagent de la vie et de l’histoire
de ces cinquante années d’existence de la Mission
catholique croate de Paris.
Le
temps des pionniers
de 1948 à 1962
Le
futur fondateur de la mission, le dominicain croate Teodor-Bogdan
DRAGUN, arrive à Paris en 1948 avec un objectif en tête
: instaurer une mission croate autonome, indépendante de
la mission catholique yougoslave, la seule existante alors. Parallèlement,
et durant des années, le père Dragun s’attellera
à une autre tâche ambitieuse : écrire un livre-document
qui paraîtra finalement sous le titre « Le dossier
du cardinal Stepinac
». Seul ouvrage en France qui soit consacré au célèbre
archevêque de Zagreb et primat de l’Eglise croate,
il y connaîtra un succès inattendu.
L’ÉGLISE
DES SAINTS-CYRILLE-ET-MÉTHODE, « APÔTRES
DES SLAVES » ET CO-PATRONS DE L'EUROPE |
C’est l’archevêque de Paris, le cardinal
Verdier, qui, le 2 juin 1935, a béni la première pierre
de la nouvelle église des Saints-Cyrille-et-Méthode. A l’origine,
le projet de la construction de la nouvelle église se voulait
grandiose. Les architectes avaient l’ambition de dresser,
à son angle ouest, un monumental clocher, surplombant la
rue de Bagnolet. Il était prévu que le portail, qui devait
donner sur l’angle avec la rue St-Blaise, soit surmonté
d’un imposant crucifix flanqué des statues de saint Cyrille
et de saint Méthode, « apôtres des peuples slaves »
et co-patrons de l’Europe.
Mais la seconde guerre mondiale interrompit les travaux
qui ne reprirent qu’en 1950. La disparition en 1955 de l’architecte
Henry Vidal retarda encore leur fin, si bien que l’église
ne fût achevée qu’en 1962, et avec de grands écarts par
rapport au projet initial, sans clocher et avec une nef
raccourcie. Elle fut finalement consacrée le 24 juin 1962
par l’archevêque de Paris, le coadjuteur Veuillot.
L’église servit alors d’église paroissiale pour le quartier
de Charonne durant la rénovation de l’église voisine de
St Germain-de-Charonne. Lorsque les activités paroissiales
y reprirent après l’achèvement des travaux, l’église des
Saints-Cyrille-et-Méthode commença à ne servir qu’aux fêtes
paroissiales. Dans les années 1970, on songea même à la
démolir car sa réalisation apparut être fort différente
du projet initial, certains allant jusqu’à considérer qu’elle
défigurait le quartier.
L'église
croate de Paris
C’est
alors qu’elle fut mise à la disposition de la communauté
croate en 1989, qui jusqu’alors se réunissait encore dans
le quartier de Belleville. La première messe en croate y
fut célébrée le 11 juin 1989. Comme la nouvelle « église
croate » nécessitait une rénovation et ne disposait pas
de locaux adaptés au travail pastoral, il fut décidé, avec
l’aide de l’archevêché de Paris, de la restaurer et d’engager
des travaux d’agrandissement, qui débutèrent le 10 avril
1991. L’imposante et initiale hauteur sous voûte de l’église
fut abaissée, ce qui permit d’obtenir une vaste salle en
rez-de-chaussée sous le plancher actuel de l’église. L’aile
gauche fut agrandie d’un presbytère et de plusieurs salles
de classe dédiées au cours de catéchisme et aux enseignements
de l’école complémentaire croate.
La
nef de l’église est ornée de vitraux, œuvres de P. Peugniez,
réalisés en 1962. Le chemin de croix en terre cuite et l’ornement
en bronze du tabernacle sont quant à eux l’œuvre du sculpteur
croate Slaven Milicevic. L’autel, le tabernacle et l’ambon
sont taillés dans la pierre blanche de Brac selon les dessins
de l’architecte croate de Paris, Vanja Bego. Le baptistère,
également en pierre de Brac, est inspiré du fameux baptistère
du prince croate Višeslav du IXème siècle, qui symbolise
le baptême des Croates.
Chaque
dimanche à 11 heures ainsi que les jours de fêtes,
la communauté catholique croate de la région parisienne
s’y réunit pour célébrer la messe en croate. En moyenne,
quelque trois cent cinquante fidèles s’y retrouvent chaque
semaine. Régulièrement, la salle sous l’église accueille
différents programmes associatifs et culturels de la communauté
croate de Paris. |
A
partir de 1959, l’action pastorale de la mission s’institutionnalise
avec l’instauration des premiers registres de baptêmes
et de mariages. Le 1er février 1962, le père Dragun
acquiert une grande maison à Bagneux pour y fixer la mission
– elle y abritera son siège jusqu’en 1995.
Mais quelques mois plus tard, le jour de Noël, le père
Dragun meurt foudroyé en pleine messe, à l’âge
de cinquante ans. Il repose au cimetière Montparnasse à
Paris.
Missionnaires
et dissidents
de 1963 à 1975
Prêtre
diocésain de l’archevêché de Split et
professeur, le père Zdravko OSTOJIC lui succède
alors. Condamné en Yougoslavie à six ans de travaux
forcés à l’issue d’un procès
politique, il se réfugie à l’étranger
avec l’aide de délégations étrangères.
Après avoir passé sept ans dans une paroisse en
Belgique, il se voit confier en 1963 la direction de la Mission
catholique croate de Paris. Avec l’aide du père Ivan-Joannes
SUMANOVIC et du père Miljenko UHODA, il porte son aide
aux réfugiés et émigrés croates à
travers la France entière, en donnant la priorité
à l’action sociale, la plupart d’entre eux
arrivant démunis à Paris. A la même époque,
le père Ivan SUMANOVIC sillonne la France dans une petite
camionnette-chapelle pour y célébrer la messe en
croate et administrer les sacrements aux fidèles disséminés
aux quatre coins de l’Hexagone.
L’arrivée
des jésuites
de 1975 à 1986
Mais
en vertu d’un protocole conclu alors entre le Vatican et
la Yougoslavie titiste, les prêtres croates ayant le statut
d’émigré politique se virent contraints de
renoncer à diriger les missions croates à l’étranger.
C’est ainsi que les jésuites croates reprirent le
flambeau, à partir de 1975, avec l’arrivée
du père Vladimir HORVAT nommé à la tête
de la mission à Paris. Secondé par un vicaire et
le père Ostojic, demeuré à la mission, ils
s’emploient avec un nouvel élan à poursuivre
leur action pastorale, et notamment à enseigner le catéchisme
auprès des jeunes Croates de la seconde génération.
Plus tard, les jésuites fondent même la première
école complémentaire
croate en Europe, baptisée « Bartol Kasic »,
en l’honneur du jésuite et premier grammairien
croate (1575-1650). Après l’indépendance
de la Croatie, acquise en 1991, l’école est naturellement
placée sous la tutelle du Ministère croate de l’Education.
C’est
aussi sous l'impulsion du père Horvat que commence à
paraître, à partir de 1976, le bulletin de la mission
Naš glas (Notre Voix), distribué alors à
1200 exemplaires et à quelque 1500 aujourd’hui. Erudit
engagé, le père Horvat apporte au début des
années 1980 son soutien au professeur Henrik Heger, qui
mettra sur pied à la Sorbonne
un cycle de symposiums annuels consacrés à la culture
croate. Cependant, en 1985, au cours d’un séjour
à Zagreb du père Horvat, la police politique yougoslave,
la redoutable UDB-a, lui confisque son passeport l’empêchant
ainsi durablement de regagner Paris.
Vers
l’installation rue de Bagnolet
depuis 1986
En
1986, le père Zorislav NIKOLIC succède au père
Horvat à la tête de la mission, à une période
qui se révèlera être l’une des plus
délicates depuis sa fondation en 1954. Néanmoins,
en 1989 l’archevêché de Paris fait don de l’église
des Saints-Cyrille-et-Méthode, à la communauté
croate de Paris, laquelle dut quitter les locaux de la paroisse
française sise au 55, boulevard de Belleville. Dès
lors, l’église croate de Paris s’établit
au 124 de la rue de Bagnolet, dans le XXe arrondissement
de Paris.
Très
vite, il fallut engager d’importants travaux de restauration
et d’agrandissement, afin de permettre l’installation
et le travail de l’équipe pastorale, ainsi que l’activité
culturelle et associative de la communauté croate de Paris.
Or, le commencement des travaux d’adaptation, cofinancés
par les fidèles, coïncida avec le début de
la guerre de conquête qui visa d’abord la Croatie
puis la Bosnie-Herzégovine.
Le
soutien de l'archevéché de Paris
LE
CARDINAL JOSIP BOZANIC |
Né
en 1949 à Rijeka, il a fait ses études de
théologie à Rijeka, Zagreb et Rome. Diplomé
de la Faculté de théologie de Zagreb, licencié
en droit canonique de l'université pontificale du
Latran, il est ordonné prêtre en 1975 à
Krk. Il fut secrétaire épiscopal (1975-1976),
puis chancelier de l'ordinariat épiscopal (1986-1987),
vicaire général de l'évêché
de Krk (1987-1989), professeur de droit canonique et de
théologie dogmatique à la faculté de
théologie de Rijeka (1988-1997). Sacré évêque
en 1989, d'abord en qualité de coadjuteur puis d'évêque
de Krk. Il fut administrateur apostolique de l'archevêché
de Rijeka-Senj en 1996, puis consacré archevêque
et métropolite de Zagreb en 1997. Créé
cardinal le 21 octobre 2003 par le pape Jean Paul II, il
est également primat de l'Eglise catholique de Croatie.
L'Eglise
catholique en Croatie |
En
dépit d’efforts surhumains qui permirent d’apporter
une aide humanitaire importante à leur pays, agressé
par le régime de Belgrade, les Croates de Paris sont parvenus
à réaliser ce qu’aucune autre communauté
croate d’Europe n’avait réussi avant eux :
avoir leur propre église, dotée de son centre pastoral
et de son presbytère. Détail symbolique : le revêtement
du sol de l’église et du presbytère sont taillés
dans la célèbre pierre
de l’île de Brac en Croatie. Rien de cela n’aurait
été possible sans le soutien du cardinal Jean-Marie
Lustiger ni la générosité de l’Archevêché
de Paris.
On
ne saurait pour autant oublier le travail dévoué
qu’accomplirent de longue date les sœurs détachées
auprès de la mission. Les premières d’entre-elles,
deux sœurs de l’ordre des Servantes de l’Enfant
Jésus de la province de Split rejoignent ainsi le père
Ostojic peu après sa nomination en 1963. De nombreuses
autres leur succéderont jusqu’en 1993, quand elles
seront rappelées en Croatie en raison du tarissement des
vocations. A partir de 1995, des sœurs de l’ordre des
Filles de la Charité de St-Vincent-de-Paul, originaires
de la province de Sarajevo, apporteront leur concours au travail
de l’équipe pastorale de la mission. C'est notamment
le cas, aujourd'hui, des soeurs Ernestina Zovko et Ana Jedlicko.
Depuis
1999, la mission catholique croate de Paris est dirigée
par le père Mato ANTUNOVIC, secondé par le père
Zorislav Nikolic, vicaire.
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