Population et religions
Population
La Croatie compte 4,4 millions d'habitants (très exactement
4 437 460 hab. au 31 mars 2001, selon le dernier
recensement). Par sa population, elle
se place au 25e rang parmi les 42 Etats du continent européen,
juste derrière la Norvège (4,49 millions d'hab.).
Compte tenu de sa superficie (56 542 km²),
la densité de la population moyenne y est de 78,5 habitants
au km².
LES
MINORITÉS NATIONALES
EN CROATIE |
Population
|
Nbre
d'hab.
|
%
|
Croates |
3 977 171
|
89,63
|
Serbes |
201 631
|
4,54
|
Bosniaques |
20 755
|
0,47
|
Italiens |
19 635
|
0,44
|
Hongrois |
15 595
|
0,37
|
Albanais |
15 082
|
0,34
|
Slovènes |
13 137
|
0,30
|
Autres
|
174 454
|
3,93
|
TOTAL |
4 437 460
|
100
|
|
Les
principales religions
Entre toutes les religions, le catholicisme
occupe une place à part en Croatie puisque près
de 9 habitants sur 10 se déclarent catholiques. Néanmoins,
la plupart des autres grandes religions monothéistes, bien
que minoritaires, sont également présentes sur le
sol croate, et certaines depuis fort longtemps, comme l'orthodoxie,
l'islam ou le judaïsme.
Plus précisément, le recensement de la population
croate de 2001 donne la répartition suivante des différentes
confessions religieuses : catholiques 87,8 %, orthodoxes
4,4 %, musulmans 1,3 %, protestants 0,3 %, juifs
(quelques miliers), non-croyants et agnostiques 5,2 %, divers
1 %.
Langue
maternelle
Le croate est la langue maternelle de 96,12 % de
la population.
Actifs/sans
emploi
La
population active : 1 958 619 (1 085 137 hommes, 867 482 femmes)
Personnes ayant un emploi : 1 553 643
Dont sans emploi : 398 976 (20,37 %)
Population
urbaine
56,5 % (soit un fort pourcentage de ruraux).
Nombre
de ménages
La Croatie compte 1 477 377 ménages, selon le recensement de 2001.
Répartition
par tranche d'âge
- de
15 ans : 17,0 %
15-65 ans : 67,4 %
+ de 65 ans : 15,6 %
Majorité
La majorité civile, électorale et pénale est fixée
à l'âge de 18 ans.
Répartition
par sexe
Hommes : 2 135 900 (48,13 %)
Femmes : 2 301 560 (51,87 %)
Indice
de fécondité
1,5-1,6 enfant par femme.
Espérance
de vie
Elle est de 74 ans en moyenne, soit 70,6 ans pour les hommes et 77,7 ans pour
les femmes.
Handicapés
Plus de 45 700 personnes (dont 42 900 hommes) sont handicapées
à divers degrés à la suite de la guerre 1991-1995.
Parmi elles, 4500 souffrent de handicaps moteurs.
Immigration
L'immigration est relativement faible en Croatie. Au
dernier recensement, on y comptait 17 902 étrangers
(0,4 % de la population) et 9 811 apatrides (0,2 %).
La
minorité serbe de Croatie
Son nombre, environ 200 000 personnes aujourd'hui,
a fortement diminué
depuis 1991, conséquence de la guerre de 1991-1995.
Cette communauté reste néanmoins importante
dans les zupanije (régions) de Vukovar-Srijem
(15,4 %), Sisak-Moslavina (11,7 %), Lika-Senj
(11,5 %), Karlovac (11,0 %), Sibenik-Knin
(9,1 %) et Osijek-Baranya (8,7 %). Les Serbes
constituent par ailleurs 2,4 % de la population
de Zagreb et 32,9 % des 32 000 habitants
de la ville martyre de Vukovar.
Des
droits spécifiques pour les minorités
nationales
La minorité serbe, la plus importante minorité
(4,54 % de la population), tout comme les autres minorités
nationales en Croatie jouissent de droits
spécifiques fixés par une Loi constitutionnelle.
Celle-ci leur garantit l'autonomie culturelle, le droit à
l'enseignement dans leur langue, une représentativité
parlementaire au niveau national (huit députés)
et, à l'échelon régional, au sein des collectivités
territoriales, ainsi que dans les administrations centrale et
déconcentrées. En tout, 22 ethnies, représentant
au total quelque 331 000 personnes (7,47 % de la population)
se sont vu reconnaître en Croatie le statut minorités
nationales. Il s'agit des communautés serbe (3 députés),
hongroise (1 député), italienne (1 député),
tchèque et slovaque (1 député), autrichienne,
bulgare, allemande, polonaise, rom, roumaine, ruthène,
russe, turque, ukrainienne, valaque et juive (1 député),
albanaise, bosniaque, monténégrine, macédonienne
et slovène (1 député).
Réfugiés
et déplacés
Conséquence
directe de la guerre et de l'occupation
d'un quart du territoire croate de 1991 à 1995, et jusqu'en
janvier 1998 pour la Slavonie orientale (est de la Croatie), la
Croatie s'est trouvée confrontée à la pénible
question des réfugiés et déplacés.
Ainsi a-t-il fallu à la fois accueillir plus de 220 000 déplacés
(Croates pour la plupart) expulsés de chez eux en 1991,
et plusieurs centaines de milliers de réfugiés de
Bosnie-Herégovine et de Serbie. A cela s'ajoute depuis
la fin de la guerre d'une part le retour des déplacés
chez eux, après des années d'exil intérieur,
ainsi que la question du retour des réfugiés serbes
de Croatie, dont bon nombre avait fui en République serbe
de Bosnie et en Serbie dans le sillage des unités de l'armée
serbe, après leur défaite en août 1995.
En juin 2003, sur près de 340 000 réfugiés
et déplacés, 309 000 avaient trouvé
le chemin du retour, dont 101 000 Serbes de Croatie. Pour
davantage de précision, voir Les
minorités et la question des réfugiés.
Diaspora
Plus de 2 millions de Croates (originaires de Croatie et de Bosnie-Herzégovine)
vivent à l'étranger. Dans la deuxième moitié du XIXe
siècle de nombreux Croates ont émigré sur d'autres continents.
Leurs descendants sont aujourd'hui 1,3 million aux États-Unis, 150 000
au Canada, 250 000 en Australie. Plus récemment, beaucoup sont partis
vers l'Europe occidentale, principalement l'Allemagne où ils sont 280 000,
l'Autriche 40 000, la Suisse 35 000, la France
quelque 30 000.
Les
Croates de Bosnie-Herzégovine
Installés en Bosnie depuis le haut Moyen-Age, les
Croates n'y constituent pas une diaspora (au sens de population
qui aurait émigré de Croatie), mais bien une population
autochtone. Ils sont l'un des trois peuples constitutifs de cet
Etat, aux côtés des Bosniaques et des Serbes de Bosnie.
Selon le recensement de 1991, 761 000 Croates y vivaient
et représentaient 17,3 % de la population. Ils se
concentraient principalement dans la zone médiane de la
Bosnie, le long des vallées de la Bosna et de la Neretva,
autour de trois régions : la Posavina, au nord; la Bosnie
centrale, entre Travnik et Sarajevo; et l'Herzégovine occidentale,
au sud, entre Livno et Mostar. Ils constituaient une forte minorité
dans les deux premières régions, et représentaient
plus de 80 % de la population de la troisième, laquelle
abritait 40 % des Croates de Bosnie-Herzégovine. En
Bosnie occidentale (aujourd'hui en République serbe de
Bosnie, région de Banja Luka), sur les quelque 70 000
Croates chassés de chez eux et réfugiés en
Croatie, seuls environ 2 000 ont pu regagner leurs foyers.
Selon
des estimations, leur nombre total en Bosnie-Herzégovine
serait en 2003, soit huit ans après la fin de la guerre,
divisé par deux par rapport à leur nombre d'avant-guerre
et ils seraient essentiellement concentrés au sud, en Herzégovine.
Immigration
La principale immigration est celle des réfugiés de Bosnie-Herzégovine,
une partie de ces réfugiés est croate, les autres sont surtout des
Bosniaques. Au plus fort de l'agression serbe contre la Bosnie-Herzégovine,
la Croatie a accueilli jusqu'à 800 000 réfugiés, ce
qui représentait 1 réfugié pour 6 habitants. Les
deux tiers d'entre eux sont aujourd'hui repartis.
LE
RECENSEMENT DE 2001
La
méthodologie employée pour ce recensement est celle appliquée
par l'ONU et Eurostat. Les résultats ne sont donc pas parfaitement comparables
avec le recensement de 1991, qui évaluait la population à 4 784 265
habitants. Si l'ancienne méthodologie avait été employée
ici, la population croate s'élèverait aujourd'hui à 4 492 049
habitants, ce qui représenterait malgré tout un déficit démographique
de 282 216 habitants (ou 6,11 %), conséquence directe de la guerre
1991-1995.
Résultats
du recensement (en anglais)
Représentations
graphiques des résultats du recensement (en croate)
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