| Le Figaro, 
15/01/2002 REVUE 
DE PRESSELe président du Conseil 
des ministres de l'UE en visite dans les Balkans
 Zagreb 
candidat à l'Europe dès juin 2003
 Zagreb, Frédéric 
Scamps Un mois 
après le feu vert donné par les Quinze à l'entrée 
dans l'Union européenne (UE) en mai 2004 de dix 
nouveaux pays, principalement de l'Europe centrale et orientale, la Croatie 
a fait savoir hier qu'elle ferait acte de candidature 
d'ici au mois de juin. Le premier ministre social-démocrate Ivica 
Racan l'a annoncé après un entretien avec le président 
en exercice du Conseil des ministres de l'UE, le grec Georges Papandréou, 
qui a fait escale à Zagreb à l'occasion 
d'une tournée de trois jours dans cinq pays des Balkans occidentaux : Albanie, 
Bosnie-Herzégovine, Macédoine et Yougoslavie, outre la Croatie. Le 18 décembre 
dernier, le parlement croate avait invité le gouvernement à déposer 
son dossier auprès de l'UE d'ici à février. « La Grèce, 
en tant qu'Etat et président de l'Union européenne, soutient le 
dépôt de cette candidature, a répondu Georges Papandréou, 
qui voit dans la Croatie un exemple dans une région qui sort d'années 
de conflit et de tension. » Depuis 
lundi, début de son périple balkanique qui l'a conduit à 
Skopje puis à Tirana, le chef de la 
diplomatie hellénique va répétant qu'il est décidé 
à « donner un sérieux coup de pouce » aux 
ambitions d'intégration des pays 
du sud-est de l'Europe. Dans l'entourage de Papandréou, on s'attend à 
ce que la Croatie se mette officiellement sur les rangs lors du sommet UE-Balkans, 
le 22 juin prochain à Salonique, organisé par les Grecs en marge 
du Conseil européen. La présidence grecque laisserait ainsi une 
trace. Mais, de même source, on estime peu probable qu'une date pour le 
début des négociations soit fixée dès ce moment-là. Devant 
Racan, Papandréou a lui-même rappelé « la position très 
claire de l'UE » : les pays concernés doivent se conformer aux résolutions 
de l'ONU pour le retour des réfugiés chassés de leur terre 
par la guerre, mais aussi, « sans conditions », aux exigences du Tribunal 
pénal international de La Haye. Selon Papandréou, « la Croatie 
a exprimé la volonté d'avancer sur ces questions ». Mais le 
nouveau gouvernement croate, comme ses prédécesseurs, 
refuse jusqu'à présent de livrer le général 
Janko Bobetko, très populaire dans le pays mais inculpé de crime 
de guerre pour ne pas avoir tenté d'empêcher des massacres dans la 
poche serbe de Medak, en 1993. |