| 17/06/2004  EURO 
                2004 France-Croatie : 2-2
 Les tenants du titre, qui n'avaient encaissé 
                qu'un seul but au cours des douze derniers matches, ont concédé 
                deux buts face aux Croates
 
 
  
  Pour 
                son deuxième match de l'Euro, la Croatie 
                a fait match nul contre les tenants du titre, non sans avoir mené 
                les Bleus 2-1 en début de seconde période. La première 
                mi-temps fut pourtant marquée par une domination française 
                concrétisée par un coup franc de Zidane, dévié 
                dans les buts croates par Tudor (22e). A la reprise, ce sont 
                les Croates qui se montrent les plus offensifs. Une faute sur 
                Rosso dans les 16 mètres débouche sur un pénalty, 
                tiré par Rapaic (47e), qui permet à la sélection 
                croate de revenir au score. Quelques minutes plus tard, Prso trompe 
                Desailly et inscrit le second but croate. Mais une faute défensive 
                permet à Trézéguet d'intercépter le 
                ballon et de marquer, malgré une main, le deuxième 
                but français (64e). Dans le temps additionnel, à 
                trois mètres du but de Barthez, Mornar, malchanceux, expédie 
                juste au-dessus de la barre ce qui aurait pu être le but 
                de la victoire croate. Pour accéder aux quarts de finale, 
                la Croatie devra impérativement battre l'Angleterre, le 
                21 juin. REVUE 
                DE PRESSE LE MONDE | 18.06.04
 Les Bleus ont 
                livré l'une de leurs pires prestations de l'ère 
                Santini
 
 Tenue en échec par la Croatie (2-2) pour son deuxième 
                match de l'Euro 2004, jeudi 17 juin, l'équipe de France 
                jouera sa qualification pour les quarts de finale lundi contre 
                la Suisse. Le sélectionneur Jacques Santini a parlé 
                de "grande désillusion" et de "manque d'humilité".
 
 Leiria (portugal), 
                envoyé spécial
 L'équipe 
                de France a joué un drôle de jeu, jeudi 17 juin, 
                à Leiria. Pour avoir pratiqué un football d'une 
                suffisance achevée, elle a laissé échapper 
                l'occasion de se qualifier pour la deuxième phase de l'Euro 
                2004 avant même la fin du premier tour. S'ils veulent atteindre 
                les quarts de finale, les Bleus devront, lundi 21 juin, faire 
                au moins match nul avec la Suisse, une formation qui semble à 
                leur portée. Cela 
                semblait également le cas de la Croatie, avant ce remake 
                de la demi-finale de la Coupe du 
                monde 1998. Mais, jeudi soir, l'équipe de France a 
                disputé l'un de ses plus mauvais matches depuis que Jacques 
                Santini en est le sélectionneur. Les Bleus ont marqué 
                deux buts chanceux, ils se sont fait chahuter pendant la moitié 
                de la seconde mi-temps et n'ont jamais donné l'impression 
                de pouvoir maîtriser le cours de la rencontre. 
                 
                  |  L'attaquant 
                      Dado Prso a été élu par l'UEFA joueur du match à l'issue 
                      de la rencontre. Le numéro 9 de la Croatie, ancien Monégasque, 
                      a inscrit le deuxième but croate à la 52e minute de jeu 
                      suite à une superbe action personnelle au coeur de la surface 
                      de réparation française. |  A 
                la fin du match, Jacques Santini a eu des mots inhabituels. Le 
                patron des Bleus a parlé de "grande désillusion" 
                , de "manque d'humilité", de "ballons 
                perdus bêtement"... Il a dit que son équipe 
                avait été "humiliée pendant les vingt 
                premières minutes de la seconde mi-temps", que 
                sa défense s'était fait "secouer" 
                et que son effectif avait "besoin de se réveiller" 
                en vue du match contre les Suisses. En termes moins choisis, Fabien 
                Barthez a estimé, lui, que les Bleus se sont eux-mêmes 
                "mis dans la merde" et que "c'est un 
                miracle" si la France n'a pas perdu. Les 
                footballeurs français bénéficieraient-ils 
                d'une protection divine ? Plusieurs d'entre eux avaient déjà 
                qualifié de " miraculeuse " la victoire contre 
                l'Angleterre, quatre jours plus tôt, obtenue dans les arrêts 
                de jeu grâce à deux buts de Zinédine Zidane. 
                Si le meneur de jeu du Real Madrid n'a pas marqué, jeudi, 
                c'est tout comme. Son coup franc excentré de la 22e minute 
                a été effleuré par le défenseur croate 
                Igor Tudor, qui l'a détourné dans son propre but. AU 
                RALENTI Menant 
                1-0, les Bleus se sont alors mis à jouer au ralenti, sans 
                raison apparente. Eux qui s'étaient plaints de la stratégie 
                ultra-défensive de l'Angleterre ont curieusement endormi 
                la rencontre alors que de vastes espaces étaient laissés 
                béants par les Croates. Se sont-ils projetés prématurément 
                sur le deuxième tour de l'Euro ? Ont-ils voulu s'économiser 
                physiquement pour la suite du tournoi ? Cette 
                gestion à la petite semaine a en tout cas été 
                interprétée comme de l'arrogance par leurs adversaires."Ils 
                nous ont pris de haut. Ils ont voulu se contenter d'un petit 1-0", 
                a déclaré le plus français des footballeurs 
                croates, Dado Prso. "Il y a eu une forme de décompression. 
                L'équipe a pensé que le plus dur avait été 
                fait après le match contre l'Angleterre", a expliqué 
                Jacques Santini. Les Croates ont égalisé sur un 
                penalty de Milan Rapaic, à la suite d'une faute de Mikaël 
                Silvestre (48e). Quatre minutes plus tard, une nouvelle erreur 
                défensive - de Marcel Desailly cette fois - a donné 
                l'occasion à Dado Prso de doubler la mise. Comme s'ils 
                étaient sortis du joli petit château médiéval 
                qui domine le stade de Leiria, les spectres de la Coupe 
                du monde 2002 sont alors venus planer au-dessus de la pelouse. 
                Douze minutes d'un incroyable flottement suivirent. ZIDANE, 
                HOMME À TOUT FAIRE Jusqu'à 
                ce que David Trezeguet exploite une passe en retrait mal assurée 
                de l'infortuné Igor Tudor à son gardien de but. 
                L'attaquant de la Juventus Turin égalisait, non sans avoir, 
                au passage, touché le ballon de la main gauche, à 
                l'insu de l'arbitre... 
                 
                  | RECORD 
                    D'AUDIENCE POUR FRANCE-CROATIE |   
                  | Plus 
                      de 14 millions de téléspectateurs ont regardé 
                      jeudi soir Croatie-France, deuxième match de l'équipe 
                      de France de football pour l'Euro 2004, a-t-on appris vendredi 
                      auprès de France 2. C'est la plus forte audience et la plus importante part 
                      d'audience (55,9%) depuis le début de l'Euro, dépassant 
                      celle du match France/Angleterre le 13 juin dernier sur 
                      TF1 (13,5 millions de spectateurs, soit 54,4%), qui constituait 
                      pourtant jusqu'alors sa meilleure audience de l'année.
 Le 
                      8 juillet 1998, 17,7 millions de téléspectateurs 
                      avaient regardé la demi-finale France-Croatie de 
                      la Coupe du monde de 
                      football. |  Un 
                but marqué avec l'aide d'un défenseur adverse, un 
                autre entaché d'une faute non sifflée, un sentiment 
                général d'impuissance..., sans oublier une occasion 
                croate par Ivica Mornar à la dernière minute, "plus 
                difficile à rater qu'à marquer", selon 
                Fabien Barthez. Ce 
                match aura mis au grand jour les lacunes d'une équipe fragile 
                mentalement et en mal de cohérence sur le plan collectif. 
                 Sa 
                dépendance à Zinédine Zidane est devenue 
                caricaturale. Tous les ballons passent par le n° 10 des 
                Bleus, transformé en homme à tout faire par ses 
                coéquipiers. Devant, le duo offensif composé de 
                Thierry Henry et David Trezeguet ne fonctionne plus - en supposant 
                qu'il ait un jour fonctionné, ce dont a toujours douté 
                Roger Lemerre, le prédécesseur de Jacques Santini. 
                 Derrière, 
                la titularisation dans les couloirs de deux défenseurs 
                centraux a montré les limites de la "polyvalence" 
                louée par Jacques Santini : William Gallas et Mikaël 
                Silvestre n'ont apporté aucune plus-value dans les phases 
                de relance, domaine où excellent Bixente Lizarazu, laissé 
                au repos, et Willy Sagnol, rentré en toute fin de match, 
                deux purs arrières latéraux. Quant 
                à Marcel Desailly, son décevant retour à 
                la compétition a été "couronné" 
                par ce dégagement raté sur le second but croate. 
                Le capitaine des Bleus a d'abord minimisé sa responsabilité 
                sur cette action, estimant qu'il fallait "la voir dans 
                sa globalité", avant de reconnaître, du 
                bout des lèvres, avoir commis "une petite erreur 
                dans le jeu". "C'est la vie, c'est comme ça", 
                a-t-il tenté de relativiser. Frédéric 
                Potet   LE 
                FIGARO / SPORT24.COMBarthez :«C’est un miracle de ne pas 
                avoir perdu»
 Equipe 
                de France, Ils ont dit
  
                Après leur match nul contre la Croatie, les Français 
                s’accordent tous pour dire qu’il s’agit d’un 
                résultat regrettable. Si certains sont plus positifs que 
                d’autres, la majorité des joueurs ont bien du mal 
                à digérer le scénario de ce match, et se 
                posent de sérieuses questions concernant leur jeu. Cela 
                ne vous rappelle pas 2002 ? Tour d’horizon des déclarations 
                d’après matches.  
                Gaspard Bremond «Besoin 
                de se réveiller»Les Tricolores devront encore batailler, c’est devenu 
                une habitude. Jeudi, les Bleus se sont mis tous seuls la pression 
                en encaissant deux buts bêtement face à la Croatie, 
                à l’entrée de seconde période. Comment 
                une équipe alliant autant de joueurs d’expérience 
                a t-elle pu craquer de la sorte ? A la sortie des vestiaires, 
                les Français n’arrivaient encore à expliquer 
                les raisons d’une telle désillusion. Le premier à 
                s’expliquer, Jacques Santini, déclarait : 
                «On va d’une grande satisfaction à une forte 
                désillusion. Je voudrais féliciter la Croatie et 
                Dado Prso pour avoir été élu homme du match. 
                Nous avons laissé les individualités adverses jouées 
                avec leurs points forts. Ce soir, c’est peut être 
                la qualification pour le quart de finale qui est perdu. Mais ce 
                n’est pas la peine de s’obscurcir l’esprit avant 
                de rencontrer la Suisse. Mais peut-être avons nous besoin 
                de nous réveiller un peu.». L’homme à 
                l’origine du premier but, Zinedine Zidane, assurait 
                : «Ce fut un match bizarre et j’ai forcément 
                un sentiment mitigé. Le point positif est que nous soyons 
                revenus dans le match tout de suite en égalisant. Nous 
                avons peut-être nous-mêmes un peu temporisé. 
                Il faut absolument que l’on trouve des solutions pour jouer 
                bien mieux que nous le faisons.» Pour sa part,Thierry 
                Henry doutait de son positionnement : «Nous, les 
                attaquants, nous nous battons pendant quatre-vingt dix minutes 
                dans le but de créer quelque chose avec rien. Des fois, 
                tu te demandes si tu dois aller sur le coté, dans l’axe. 
                C’est encore des trucs pas évident à gérer. 
                Quand je vois ces équipes jouer contre d’autre pays, 
                elle ne joue pas comme ça. S’il faut se plier en 
                quatre pour l’équipe de France gagne, on le fera.» 
                Autre Gunners, Patrick Vieira tentait de positiver : «La 
                morale de ce match, c’est que nous sommes revenus au score. 
                Nous avons montré que nous ne voulions pas perdre et que 
                nous étions combatifs. Ce soir, nous sommes quand même 
                premiers du groupe. Désormais, on sait ce qu’on a 
                à faire.»
 «Enormément de chance»
 
 
                 
                  | DU 
                    CÔTÉ DES JEUNES SUPPORTERS CROATES DE PARIS |   
                  | A 
                      l'occasion de la rencontre France-Croatie, l'association 
                      des jeunes Croates de Paris, MaCroatie.com, 
                      a organisé la retransmission du match sur écran 
                      géant, dans la salle des fêtes de la communauté 
                      croate de Paris, au 124, rue de Bagnolet, dans le 20e arrondissement.La chaîne câblée Infosport avait fait 
                      le déplacement. Morceaux choisis d'une rencontre 
                      riche en émotions.
 
  Visionner 
                      la vidéo du reportage d'Infosport. |  Marcel 
                Desailly, pour son retour, est apparu fébrile et court 
                sur beaucoup de duels, au terme d’une rencontre délicate, 
                il analysait : «C’est une demi-déception. 
                Sur le deuxième but, je suis dessus, et la balle passe 
                à coté. En dehors du but, j’ai eu de bonnes 
                sensations. Attention au match contre la Suisse qui n’est 
                pas gagné d’avance. Il ne faudra pas tomber dans 
                le piège car on les a déjà joués et 
                on leur avait fait grosse impression.». Pour Robert 
                Pires, «Il faut se satisfaire de ce nul car nous 
                aurions pu perdre dans les arrêts de jeu. On était 
                à l’aise, on maîtrisait le match et il y a 
                eu ce penalty puis ce coup du sort. Cela montre que nous avons 
                toujours des progrès à faire, à nous de trouver 
                le bon tempo. Mais je suis sûr que l’on va rectifier 
                très vite ce qui s’est passé ce soir. Il faut 
                rester sur notre ligne de conduite. Et puis les Suisses pour se 
                qualifier, doivent gagner, sortir et marquer des buts.» 
                Enfin, Fabien Barthez, portier bleu devant une défense 
                bien «mollassonne» jeudi, estimait que l’équipe 
                de France avait eu de la chance : «Je pense qu’on 
                a eu, comme au match contre les Anglais, énormément 
                de chances. C’est un miracle si on ne perd pas. Il faut 
                en profiter. Il était plus dur pour l’attaquant croate 
                de la mettre au-dessus lors de sa dernière action. Vu de 
                derrière, ce match me faisait peur. On s’est mis 
                dans la merde tout seul, c’est tout.»   L'EQUIPE.FRLe quart se fait attendre
 Pour 
                avoir concédé un match nul face à la Croatie 
                (2-2), l'équipe de France devra encore patienter. Face 
                à la Suisse, il lui sera interdit de perdre, pour assurer 
                sa place en quart de finale. Etourdie mais opportuniste, elle 
                n'a pas su imposer sa griffe sur une rencontre qui lui tendait 
                pourtant les bras. Par Cédric 
                ROUQUETTE à Leiria   Tout 
                avait bien commencé 
 La France n'a pas toutes les vertus en ce début d'Euro. 
                Son collectif a des sautes d'humeur inquiétantes, son efficacité 
                offensive reste très théorique, et son inviolabilité 
                pendant presque 1100 minutes n'est plus qu'un lointain souvenir. 
                Elle a cependant une vraie qualité : avec elle, les matches 
                accouchent de belles émotions.
 Contre 
                la Croatie, les Bleus ont concédé un match nul riche 
                en thèmes de travail (2-2). On jurerait que les Français 
                n'étaient pas tout à fait redescendus de leur nuage. 
                Avec un Zidane simplement humain, la France s'en est remise aux 
                errements de la défense croate pour marquer par deux fois, 
                mais se montra encore bien avare en mouvements réalistes. 
                Cette performance inédite - les Tricolores avaient toujours 
                battu la Croatie - n'a pas de conséquence dramatique. Seule 
                une défaite contre la Suisse, étrillée par 
                l'Angleterre (0-3), éliminerait la France. Tout autre résultat 
                la qualifierait. Les 
                Bleus avaient fait la différence sur deux coups de pied 
                arrêtés contre l'Angleterre. Cela n'a pas suffi à 
                dissuader les Croates coupables de petites fautes sans méchanceté, 
                mais les exposaient à la patte droite de Zidane. En moins 
                de 40 minutes, ils concédèrent 11 ballons arrêtés 
                aux Français dans leurs 35 m.  Il 
                n'en a fallu qu'un, sur coup franc, tiré par le héros 
                de Lisbonne et dévié par Tudor sous la pression 
                de Silvestre, pour que la France ouvre le score (1-0, 22e). Sur 
                un corner, tiré par Henry, relayé par une superbe 
                aile de pigeon de Zidane, Gallas aurait pu doubler la mise et 
                perpétuer la tradition des arrières droits qui marquent 
                contre la Croatie. 1-0 à la pause, cette avance sanctionnait 
                une domination attendue. Menée, 
                la Croatie passe en tête 
 Santini avait décidé de remplacer Pires par un Wiltord, 
                qui parut encore physiquement loin du compte. Combiné à 
                la titularisation de Silvestre, à la place de Lizarazu, 
                ce changement offrait à Zidane un placement beaucoup plus 
                axial et une grande liberté de manoeuvre. Butina n'eut 
                pas trop à s'employer, les tirs d'Henry puis de Zidane 
                n'étant pas cadrés.
 
                 
                  |  |   
                  | Caricature 
                    de Chenez parue dans l'Equipe (18/06/2004). |  Barthez 
                regagnait le vestiaire sans avoir été trop sollicité. 
                Le Marseillais eut l'occasion d'arrêter son deuxième 
                penalty en deux matches, pour une charge timide de Silvestre - 
                déjà coupable face à l'Angleterre - sur Rosso. 
                Ce que Beckham avait manqué, Rapaic le réalisait 
                en force pour remettre les deux équipes à égalité 
                (1-1, 48e). Bien aidé par une mauvaise inspiration de Desailly, 
                qui redonnait le ballon à Prso à dix mètres 
                de son but, l'ex-Monégasque trompait Barthez sans se poser 
                la moindre question sur la puissance à donner à 
                son ballon (57e, 1-2).  L'équipe 
                de France n'était pas dans un grand soir, mais dans la 
                difficulté, elle sut profiter d'une nouvelle offrande croate 
                - un cadeau de Simic à Trezeguet - pour égaliser 
                sur un ballon que le Turinois poussait délicatement du 
                gauche, dans le petit filet (64e, 2-2).  La 
                France rate le coche  Déjà 
                fort inconstant, le match devenait un poil surréaliste 
                quand M. Nielsen sanctionnait d'un hors-jeu (68e) une chevauchée 
                en solo de Henry. La confiance revenue après son premier 
                but en bleu depuis huit mois, Trezeguet tentait ce qui aurait 
                pu être le but du tournoi, d'une demi-volée éloignée 
                (71e). Dans un match devenu très ouvert, Henry parut entamer 
                une remontée de terrain en forme d'épopée 
                lorsqu'il fut littéralement abattu par Leko (78e).  En 
                faisant entrer successivement Pires, Pedretti et Sagnol, Santini 
                essayait de redonner de la vie au jeu tricolore. Tout ceci manquait 
                encore de précision et de spontanéité jusqu'à 
                une double occasion par Pires (centre tendu tout près du 
                but) et Henry (frappe du gauche détournée par Butina) 
                propre à donner de vifs regrets. Le temps additionnel livra 
                encore son petit miracle quand Mornar expédia juste au-dessus 
                de la barre ce qui aurait dû être le but de la victoire 
                croate. Ce match laissait une impression mitigée, il faudra 
                faire mieux lors des prochaines rencontres.    TF1.FRDes Bleus bancals
 L'équipe 
                de France a été tenue en échec par la Croatie 
                lors de la 2e journée du groupe B (2-2). Intéressants 
                en première période, les Bleus se sont désunis 
                en seconde période, pour finalement égaliser suite 
                à une bourde défensive des hommes d'Otto Baric. 
                Les Bleus ne sont pas encore qualifiés. Première 
                période : 
                 
                 
                  | LE 
                    GROUPE B |   
                  | Angleterre 
                      - Suisse 3 - 0 Croatie - France 2 - 2 .
 Déjà 
                      joués:Suisse - Croatie 0 - 0
 France - Angleterre 2 - 1
 Classement: 
                       Pts 
                      J G N P Bp Bc Dif 1. France         4 
                       2 1 1 0  4   3 +1
 2. Angleterre   3  2 1 0 1  4   2 
                      +2
 3. Croatie        2  2 
                      0 2 0  2   2   0
 4. Suisse         1 
                       2 0 1 1  0   3  -3 .
 Reste 
                      à jouer: 21/06: Croatie - Angleterre 21/06: Suisse - France
  Présentation 
                      de l'équipe de Croatie 
  Le 
                      site de la Fédération croate de Football
 |  Percutants 
                d'entrée de jeu, les Bleus monopolisent le ballon face 
                à une équipe croate plus généreuse 
                en espaces que l'avaient été les Anglais dimanche. 
                Henry sur une frappe non cadrée (7e) puis sur un centre 
                pour Trezeguet (9e) montre son appétit. Les Bleus ouvrent 
                rapidement le score, par Zidane, ou Tudor contre-son-camp, selon 
                qu'on estime que le coup franc du meneur bleu était cadré 
                initialement ou pas, l'UEFA considérant que le défenseur 
                a rabattu le ballon dans son but (1-0, 23e). Un geste magique 
                de Zidane, qui soulève la balle offerte par un corner de 
                Henry par une talonnade, offre à Gallas une balle de but. 
                Mais sa tête est manquée (42e). Bref, l'impression 
                est bonne et la France maîtrise son sujet. Seconde 
                période :  
                Alors que Henry vient de manquer un ballon en or de Wiltord, la 
                Croatie part à l'assaut. Rosso, qui pénètre 
                la surface, est bousculé par Silvestre qui concède 
                son 2e penalty en autant de rencontres. Malgré le bon plongeon 
                de Barthez, Rapaic égalise (1-1, 47e sp). Dès lors, 
                les Bleus bafouillent leur football. Et les hommes au damier rouge 
                et blanc en profitent. Prso profite des errements défensifs 
                des Bleus pour reprendre l'avantage (2-1, 52e). Il faudra une 
                passe en retrait de Tudor pour son gardien, le sens de l'anticipation 
                et la main gauche de Trezeguet, suivie de son pied, pour ramener 
                les Bleus à hauteur (2-2, 64e). En fin de match, le match 
                menacera de basculer de part et d'autre sans vraiment le faire. Le 
                fait du match : le duel Prso-Desailly  
                On joue la 52e minute. Dos au but, Dado Prso est mal engagé. 
                Pourtant, le désormais ex-monégasque tente sa chance. 
                Un contrôle, puis un coup du sombrero un peu ample sur Marcel 
                Desailly, qui doit condamner l'occasion. Pourtant, le Roc se manque, 
                sa jambe passe à côté du ballon. Heureux de 
                l'occasion qui se présente, Prso est le premier en action. 
                Une frappe du gauche, sèche, imparable, transperce la défense, 
                Barthez, les espérances tricolores. Et sème le doute 
                dans les esprits tricolores qui joueront la peur au ventre la 
                dernière demi-heure. F.P.   FRANCE3.FRDes Bleus en demie-teinte
 La France a été tenue en échec 2-2 par 
                la Croatie jeudi à Leiria, pour sa deuxième sortie 
                dans l'Euro.
 La France a beaucoup souffert pour accrocher un nul suffisant 
                pour quasiment lui ouvrir la porte des quarts de finale. Mais 
                ce résultat mathématique ne doit pas faire oublier 
                les carences affichées par les Bleus face à des 
                Croates volontaires qui auraient tout aussi bien pu l'emporter.Quelques 
                coups de pattes et coups du sort ont fait le résultat.
 Une 
                belle période bleue   
                Avec trois changements, par rapport à l'équipe victorieuse 
                de l'Angleterre, Jacques Santini annonce la couleur; il entend 
                s'appuyer sur tout son groupe et l'adapter en fonction de l'adversaire. 
                En l'occurrence, pour contrer la Croatie, Wiltord ést préféré 
                à Pires, Dacourt à Makélélé 
                et Desailly est de retour dans l'axe, à la place de Silvestre 
                décalé à l'aile de la défense pour 
                suppléer Lizarazu. Les 
                Français entrent dans la partie animés de très 
                bonnes intentions offensives, à gauche avec Zidane en chef 
                d'orchestre et à droit avec Wiltord, plein de bonne volonté, 
                mais qui perd beaucoup de ballons. Le milieu récupère 
                avec aisance les ballons qui trainent, et Thierry Henry, qui décroche 
                beaucoup plus pour amorcer ses actions de loin, se met davantage 
                en évidence que face aux Anglais, butinant autour des cages 
                de Butina, le portier croate.  Mais 
                les premières minutes procèdent de la mise en route. 
                Les Bleus s'enfermant dans de petits périmètres 
                sans créer de véritables menaces. En face non plus 
                d'ailleurs, on ne parvient pas à mettre le pied sur le 
                ballon pour tenter de construire. Prso est un peu esseulé 
                en attaque. Il faut attendre que le match se débloque. 
                C'est que va arriver à la 22e minute. Sur un coup de pied 
                arrêté. Suite à une faute croate, sur le côté 
                gauche de la surface de réparation, Zinedine Zidane expédie 
                un ballon flottant et travaillé qui passse en revue la 
                défense croate; un pied - celui du Croate Tudor - 
                effleure le ballon qui termine sa course dans les buts de Butina.
 La 
                Croatie bien timide se heurte à un double rideau bleu solide, 
                à l'image de Gallas et Thuram, capables d'assurer de bonnes 
                relances. Après le but, alors qu'on pensait que les Croates 
                allaient s'enflammer, ils semblent au contraire empêtrés 
                dans le système français. Zidane s'offre quelques 
                libertés sur la pelouse, parfois dans l'axe, parfois à 
                gauche, et cherche à lancer ses attaquants. Mais le match, 
                bien que technique, semble avoir du mal à accélérer. Zidane 
                s'offre quelques zestes de plaisir, et quelques gestes pour le 
                plaisir comme cette aile de pigeon sur un corner pour William 
                Gallas dont la tête passe à côté du 
                cadre. Les Croates veulent maintenir leur rythme et parviennent 
                à contraindre les Français à s'y plier. C'est 
                bien d'ailleurs le seul secteur dans lequel ils prennent la main. 
                Pour le reste, le jeu, les Français déroulent sans 
                craintes ni accroc jusqu'à la pause.  Un 
                match poussif   
                L'accroc va venir peu après la reprise. Une montée 
                dynamique croate, une intervention quelque peu limite de Silvestre, 
                une faute dans les 18 m, sanctionnée par l'arbitre danois 
                Kim Milton Nielsen. Pénalty transformé par Milan 
                Rapaic. 1-1. A peine remis de ce coup du sort, les Français 
                cherchent leurs esprits et se mettent à perdre beaucoup 
                de ballons. Sur une balle encore semée en route, l'attaque 
                croate plus vive est la première à la récupérer; 
                une pichenette par-dessus la défense qui se troue, Silvestre 
                d'abord, puis Desailly, ce qui permet à Dado Prso de se 
                remettre dans le sens du but et de battre imparablement Fabien 
                Barthez.(52e). Les 
                Français sont beaucoup moins rayonnants qu'en première 
                période. Zidane en retrait, Henry pas toujours bien placé 
                ou pas toujours bien servi, Trézéguet aux abonnés 
                absents, et l'inquiétude qui naît. L'impression diffuse 
                que les Bleus ne sont pas physiquement dans le coup et ont du 
                mal à tenir le nouveau rythme imposé par les Croates. Le 
                match s'équilibre, de part et d'autre les espaces se libèrent, 
                et chaque equipe tente de remettre son jeu en place en montant 
                d'un cran. C'est en allant chercher le pressing que les Français 
                vont parvenir à égaliser. Une mauvaise passe en 
                retrait côté Croate à destination du gardien, 
                est interceptée par Trézéguet qui parvient 
                à surprendre Butina. Les Croates demanderont l'invalidation 
                du but au motif que l'attaquant français a accompagné 
                sur le contrôle le ballon de la main, ce qui est vrai, mais 
                l'arbitre jugera ce geste involontaire. 2-2 (64e). Tout est à 
                refaire pour les deux équipes.  L'intensité 
                retombe. Les Bleus sont un peu plus empruntés, leur jeu 
                a perdu de sa fluidité. Vieira se démène 
                dans l'entrejeu, mais il est un peu seul. Erreurs individuelles, 
                manque de concentration, ou de lucidité. Défense 
                à l'emporte-pièces. Les Bleus ne sont pas à 
                la fête face à des Croates pugnaces et déterminés 
                qui ne montrent pas non plus grand chose techniquement, mais qui 
                tiennent un résultat en n'étant pas favoris. Des 
                Croates dont le jeu présente aussi beaucoup de déchets. 
                 La 
                fin de match est pénible. L'envie est là. Mais le 
                moteur est poussif. Collectivement, les Bleus ont du mal à 
                construire même s'ils montent à l'assaut du but de 
                Butina. Les miracles ne se reproduisent pas tous les jours: et 
                les Bleus n'ont pas eu cette fois le petit coup de pouce du destin 
                pour leur permettre de basculer dans la victoire. A contrario, 
                ce sont même les Croates qui donnent des sueurs froides 
                dans les rangs français, Mornar manquant la balle de match 
                dans le temps additionnel. Français et Croates doivent 
                se contenter d'un nul. Pour les Croates il leur leur permet d'y 
                croire encore. Pour 
                les Français, ce petit point est quasiment synonyme de 
                qualification pour les quarts de finale. Mais ce résultat 
                mi-figue mi-raisin ne satisfait personne. Il laisse les Français 
                maîtres de leur destin, et empêchera vraisemblablement 
                de faire tourner l'effectif et de donner du temps de jeu aux remplaçants 
                en laissant nombre de titulaires au repos. Il ne remet rien en 
                cause mais il ne peut occulter certaines faiblesses qui ont logiquement 
                conduit aux doutes.   LIBERATIONL'accroc 
                croate
 La 
                France n'a pu s'imposer lors de son deuxième match de l'Euro 
                (2-2). La qualification attendra.
 Par Gregory 
                SCHNEIDERvendredi 18 juin 2004
 Leiria 
                envoyé spécial Croatie-France 
                : 2-2 Buts pour la Croatie: Rapaic (48e s.p.), Prso (52e). Buts 
                pour la France: Tudor (22e c.s.c.), Trezeguet (64e). On 
                attendait une qualification de la France pour les quarts de 
                finale, hier soir. Mais son match nul (2-2), après son 
                match face à la Croatie, condamne les Bleus à ne 
                pas perdre devant la Suisse, samedi. Le 
                petit stade de Leiria, à plus de 100 kilomètres 
                au nord de Lisbonne, accueillait ce deuxième match des 
                champions d'Europe en titre. C'est une enceinte arlequin, à 
                l'explosion de couleurs, qui frappe d'abord quand elle est vide 
                : les sièges sont verts, jaunes, rouges, bleus. Les gradins 
                sont surplombés par un toit tordu, qui monte et qui descend, 
                comme s'il fondait sous la chaleur. On sent un déséquilibre. 
                Peut-être parce que le stade est inachevé. Ou bien 
                c'est le dévers, car il est construit à flanc de 
                colline. A moins que ce ne soit l'effet produit par le château 
                moyenâgeux qui jouxte les installations, édifié 
                en 1135 par le premier roi du Portugal, Alfonso Henriques, pour 
                servir de vigie à l'Estrémadure. 217 
                sélections. En matière de vigie, le sélectionneur 
                français, Jacques Santini, avait rappelé le grand 
                Marcel Desailly, et expédié Bixente Lizarazu sur 
                le banc, tout comme Robert Pirès  pour garder l'axe 
                tricolore au côté de Lilian Thuram. Soit une charnière 
                centrale à 217 sélections. Cette défense, 
                l'équipe croate était moins susceptible que d'autre 
                de l'éprouver. Depuis le départ à la retraite 
                de sa génération dorée, qui avait conquis 
                la troisième place de la Coupe 
                du monde 1998 tout en laissant l'impression d'avoir pu la 
                gagner, la Croatie n'a plus de créateurs capables de s'exprimer 
                au très haut niveau. Ce sont ses 80 000 licenciés 
                (1) et la situation économique de ses clubs  un seul 
                des 23 Croates sélectionnés pour l'Euro joue au 
                pays  qui veulent ça. Après 
                une heure de jeu, les Bleus, leur défense centrale de vieux 
                guerriers et les quelques certitudes qu'ils avaient sur un adversaire 
                «moins technique que l'Angleterre» (dixit Jacques 
                Santini) sont pourtant passés par-dessus le bastingage. 
                Les Français ont bien ouvert le score, à la suite 
                d'un coup franc de Zinedine Zidane dévié par le 
                talon d'Igor Tudor (22e). Mais ils sont tombés dans à 
                peu près tous les pièges tendus par une équipe 
                croate qui, si elle ne dispose plus de vedettes dans ses rangs, 
                n'oublie pas de penser ses matchs avant de les jouer. Une première 
                mi-temps pour rien, à cacher le ballon, à escamoter 
                les ailes tricolores (deux arrières latéraux très 
                haut, trois défenseurs centraux très bas) pour aspirer 
                l'adversaire, sans mettre le moindre rythme. Puis 
                dix minutes terribles, au retour des vestiaires. Des coups bruyamment 
                salués par l'imposante colonie croate dans les tribunes. 
                Des accélérations partout. Milan Rapaic commence 
                par égaliser sur penalty (48e) à la suite d'une 
                faute vénielle de Mickaël Sylvestre, déjà 
                impliqué sur celui manqué par Beckham, dimanche. 
                Puis c'est Desailly qui perd la tête et se fait rouler dans 
                la farine par Dado Prso : l'ancien attaquant de Monaco en finit 
                avec ses jongleries et bombarde Fabien Barthez sous sa transversale 
                (52e). 2-1. Au 
                bord du trou. A cet instant, la France est au bord du trou. 
                Il n'y a pas d'intensité, pas de flamme. Le terrain paraît 
                s'étendre sur des kilomètres sous les pieds français. 
                Comme contre l'Angleterre, il faut qu'il se passe un truc. Ça 
                va venir. Dario Simic expédie une passe en retrait assez 
                mole à son gardien, Tomislav Butina. Qu'il se débrouille. 
                Trezeguet sent venir le coup. Il presse le portier, contre son 
                dégagement, récupère la balle à la 
                suite d'une main involontaire et glisse le ballon dans le but 
                vide (64e). 2-2. Ce 
                miracle vaut bien l'autre. Celui accompli par Zidane, dimanche. 
                Il y en aura un autre, dans les arrêts de jeu, quand Mornar, 
                aux six mètres, efface Desailly sur un contrôle avant 
                d'expédier sa frappe au-dessus du but de Fabien Barthez. 
                L'équipe de France sauve un point. Elle conserve la tête 
                du groupe B, devant l'Angleterre et la Croatie. Mais elle est 
                passée, hier soir, par une toute petite porte.  (1) 
                La Fédération française de football en revendique 
                plus de deux millions.    SPORT24.COMPrso: «Les Français nous ont pris un peu de haut»
 InterviewsRenaud Ceccotti-Ricci,
 
 
  Le 
                Croate Dado Prso et son entraîneur Otto Baric n'ont pas 
                apprécié le match nul face à la France (2-2), 
                considérant que leur équipe méritait la victoire. 
                Les deux hommes ont critiqué l'arbitrage sur le but de 
                David Trezeguet. Jacques Santini a quant à lui reconnu 
                que son équipe s'était un peu trop reposée 
                sur ses lauriers anglais.Entretien avec Dado Prso, Otto Baric 
                et Jacques Santini  DADO PRSO, élu meilleur joueur du match
 Comment 
                avez-vous vécu ce match face à la France?Dado Prso: On a de quoi être déçu. Je 
                pense que l'on aurait dû gagner ce match. L'arbitre n'a 
                pas été très gentil avec nous. Sur les deux 
                buts il y a des fautes françaises non sifflées, 
                comme par exemple sur le coup franc et surtout sur la main de 
                Trezeguet. Les Français nous ont pris un peu de haut. Ils 
                pensaient sûrement qu'à 1-0, ils tenaient le match.
 La 
                qualification de votre équipe ne peut passer maintenant 
                que par une victoire face à l'Angleterre. Y croyez-vous 
                compte tenu de la qualité de votre jeu montrée ce 
                soir?Dado Prso: Bien sûr. Je pense que l'on a prouvé 
                que l'on pouvait rivaliser avec les meilleures équipes. 
                Je pense sincèrement que l'on peut battre l'Angleterre.
 OTTO 
                BARIC, entraîneur de la Croatie  Votre 
                équipe s'est montrée très entreprenante. 
                Etes-vous satisfait de ce résultat?Otto Baric: La chose la plus importante c'est que mon équipe 
                ait tenu la dragée haute à la meilleure équipe 
                d'Europe. La Croatie est une équipe en plein essor, c'est 
                la première fois que l'on arrive à accrocher l'équipe 
                de France et je suis sûr que la prochaine fois on gagnera. 
                Je tiens à rendre hommage à mes joueurs qui ont 
                tous très bien joué. Ils méritaient mieux 
                qu'un match nul.
 Etes-vous 
                satisfait de l'arbitrage de M. Nielsen?Otto Baric: C'est toujours difficile pour un entraîneur 
                de parler de l'arbitrage. J'ai tout de même l'impression 
                que dans ce championnat d'Europe, les arbitres ont tendance à 
                favoriser les grosses équipes, pour essayer de les sauver. 
                Mais bon c'est la destinée des petites équipes.
 Comment 
                avez-vous réussi à élever le niveau de jeu 
                de vos hommes entre ces deux matches?Otto Baric: Vous savez nous étions très motivés 
                face à la Suisse. Mais il est vrai que la perspective de 
                jouer un des favoris nous a donné beaucoup d'énergie. 
                J'ai laissé à mes joueurs un jour off entre les 
                deux matches et quasiment tous sont restés pour s'entraîner. 
                C'est pour vous dire combien ils sont motivés.
 JACQUES 
                SANTINI, entraîneur de l'équipe de France   Comment 
                jugez-vous la performance des Bleus face aux Croates?Jacques Santini: On est passé d'une grande satisfaction 
                en première mi-temps à une grande déception 
                en seconde. Déjà en fin de première mi-temps, 
                on a perdu beaucoup trop de ballons bêtement, laissant les 
                Croates développer leur jeu tout en percussion et en vitesse.
 Dado 
                Prso estime que les Français ont pris cette équipe 
                croate un peu à la légère. Qu'en pensez-vous?Jacques Santini: Sans dire qu'on les ait pris de haut, on 
                a sûrement pensé, à tord, que l'on avait fait 
                le plus dur après cette magnifique victoire face aux Anglais. 
                Peut-être que le groupe a besoin de se réveiller 
                un peu.
 Comment 
                allez-vous aborder la prochaine rencontre face à la Suisse?Jacques Santini: A part les deux points, c'est surtout la 
                qualification directe pour les quarts de finale qui s'envole ce 
                soir (jeudi). On a tout de même vu que cette équipe 
                de France était capable de se réveiller pour éviter 
                l'humiliation comme c'était le cas dans les vingt premières 
                minutes de la seconde période. On a tout de même 
                l'avantage de pouvoir se qualifier uniquement en fonction de notre 
                résultat, notre sort est donc entre nos mains.
   LE 
                MONDE | 18.06.04 "un 
                avertissement assez sérieux"
 par Aimé Jacquet
 
 Ce match contre la Croatie a été 
                bizarre. En première mi-temps, les Bleus ont parfaitement 
                maîtrisé leurs adversaires. L'équipe croate 
                avait avant tout le souci de défendre, elle n'était 
                pas dangereuse. D'ailleurs, dans cette première partie 
                du match, Fabien Barthez a dû toucher deux ou trois ballons. 
                Je n'aurais jamais pensé que la seconde période 
                allait être si difficile, avec ces dix ou quinze premières 
                minutes catastrophiques.
 Les 
                Bleus ont fait preuve d'un manque de concentration et d'un relâchement 
                incompréhensibles. Du coup, l'équipe croate s'est 
                libérée, s'est mise à évoluer avec 
                beaucoup de maîtrise technique. Elle a marqué deux 
                buts, et l'équipe de France s'est retrouvée dans 
                la peau d'un boxeur ayant dominé les premiers rounds mais 
                qui viendrait d'encaisser un crochet. On était à 
                la limite de la rupture. Heureusement, 
                les Bleus se sont ressaisis, mais on a vraiment frôlé 
                la catastrophe. La question se pose : les Français ont-ils 
                pris de haut leur adversaire ? Franchement, je ne le crois pas, 
                mais ils s'attendaient à trouver une équipe agressive, 
                ce qui n'a pas été le cas au début. Ils se 
                sont laissé endormir. J'ai trouvé également 
                qu'ils avaient évolué très bas, ce qui n'est 
                pas dans leurs habitudes. L'animation offensive n'a pas été 
                parfaite. Mais ce qui m'a le plus sauté aux yeux, c'est 
                que l'on ait perdu la maîtrise du milieu de terrain. Du 
                coup, les attaquants n'étaient plus alimentés en 
                bons ballons. Jacques 
                Santini avait aligné derrière quatre défenseurs 
                centraux, en se passant de Bixente Lizarazu et de Willy Sagnol. 
                Pourtant, c'est dans l'axe que les Croates nous ont fait le plus 
                mal. Ce match marquait également le retour de Marcel Desailly. 
                Il a fait une première mi-temps satisfaisante, avec son 
                extraordinaire présence athlétique, mais a été 
                très en retrait en seconde mi-temps, comme toute l'équipe. 
                Les Bleus n'étaient plus ordonnés, l'équipe 
                s'est étirée dans le sens de la longueur. Nos 
                attaquants, depuis le début de l'Euro, ont une tâche 
                ingrate. Ils sont tellement attendus... Contre la Croatie, ils 
                ont eu droit à un marquage individuel et leurs adversaires 
                ont commis très peu de fautes. Thierry Henry et David Trezeguet 
                ont été pris en tenaille. On 
                peut être déçu par ce résultat, mais 
                la qualification pour les quarts de finale n'est pas compromise. 
                On a tout de même une chance inouïe : on joue contre 
                les Suisses, qui ne vont pas se bonifier en quatre jours. Je ne 
                suis donc pas inquiet : on finira premiers ou deuxièmes. 
                Mais il faut prendre ce match contre la Croatie comme un avertissement, 
                assez sérieux. Heureusement 
                que l'on a eu un grand Zidane. Il prend le jeu à son compte, 
                ce qui devrait permettre à ses partenaires de jouer plus 
                en confiance. Trop de nos joueurs restent statiques, sans proposer 
                de mouvement. Je les ai vus beaucoup boire : étaient-ils 
                atteints physiquement ? Il n'y a pas de quoi douter. Je ne crois 
                pas avoir vu la véritable équipe de France. Aimé 
                Jacquet est directeur technique national du football français. 
                    LE 
                MONDE | 16.06.04Pour Lilian 
                Thuram, la Croatie reste un adversaire singulier
 
 L'équipe de France doit disputer son deuxième 
                match de l'Euro 2004, jeudi 17 juin, à Leiria (20 h 45), 
                face à la Croatie.
  Santo 
                tirso (portugal), envoyé spécial Qui 
                dit Croatie dit Lilian Thuram. Le défenseur des 
                Bleus va retrouver un adversaire qu'il connaît bien, jeudi 
                17 juin, à Leiria, pour le deuxième match de l'équipe 
                de France de l'Euro 2004. Six ans ont passé, mais le souvenir 
                n'a pas pris une ride. Le 8 juillet 1998, Lilian Thuram avait 
                inscrit les deux buts de la victoire en demi-finales de la Coupe 
                du monde face à la Croatie (2-1). Lui 
                qui ne marque jamais, même à l'entraînement 
                ; lui que ses coéquipiers aiment brocarder en raison de 
                ses "pieds carrés", synonymes de lacunes sur 
                le plan technique ; lui qui s'était agenouillé sur 
                la pelouse du Stade de France en se demandant, l'index devant 
                la bouche, ce qui lui arrivait... L'histoire a été 
                mille fois racontée. Elle le sera encore au moment du coup 
                d'envoi, jeudi soir. Dans 
                le livre de souvenirs et de réflexions qu'il a publié 
                au début de l'année, Lilian Thuram raconte qu'à 
                la veille de la rencontre Mario Stanic, qui était alors 
                son coéquipier à Parme, avait dit de lui à 
                l'entraîneur croate, Miroslav Blazevic, qu'il était 
                "dur à dribbler et intenable dans son couloir" 
                mais ne constituait pas un danger offensivement, car "il 
                ne tire jamais". "C'ÉTAIT 
                UN ACCIDENT" Intitulé 
                8 juillet 1998 (Ed. Anne Carrière), cet ouvrage revient 
                également sur le fiasco de la Coupe du monde 2002, où 
                les Bleus n'ont pas gagné un match ni même marqué 
                le moindre but. Lilian Thuram y fait un mea culpa que peu - voire 
                aucun - de ses coéquipiers ont poussé si loin. Le 
                joueur de la Juventus Turin s'en veut de ne pas avoir tiré 
                la sonnette d'alarme en Corée du Sud alors que toute l'équipe 
                voyait qu'elle fonçait droit dans le mur. "J'ai un 
                poids sur la conscience, je me sens coupable, non pas d'avoir 
                été éliminé dès le premier 
                tour, car cela peut arriver, mais d'avoir été, sans 
                réagir, le spectateur de notre propre échec", 
                y écrit-il. Pour 
                l'Euro 2004, Lilian Thuram s'est fait le serment de prendre la 
                parole devant ses coéquipiers et le staff technique de 
                l'équipe de France si le besoin s'en faisait sentir pendant 
                l'épreuve. "Il y a parfois des sensations qui ne trompent 
                pas. On a beau avoir la tête dans une compétition 
                et se répéter "ça va aller, ça 
                va aller", il peut y avoir des signes qui te disent le contraire. 
                Le foot, ce n'est pas aussi simple qu'une addition. Un plus un 
                ne fait pas forcément deux, c'est d'ailleurs ce qui est 
                beau dans ce sport. Si des sensations comme celles que j'ai vécues 
                à la Coupe du monde devaient revenir, alors j'en ferais 
                part aux autres. Dire les choses ne permet pas forcément 
                de changer les choses. Mais, au moins, je serais plus tranquille", 
                confiait-il avant de partir pour le Portugal."On ne peut 
                pas effacer de sa mémoire ce qui s'est passé en 
                Corée. On l'a accepté, mais on ne peut pas l'effacer", 
                disait-il également. Lilian 
                Thuram serait-il monté au créneau si, dimanche 13 
                juin au stade de la Luz de Lisbonne, Zinédine Zidane n'avait 
                pas sorti les Bleus du traquenard ultra-défensif tendu 
                par l'équipe d'Angleterre en inscrivant deux buts dans 
                les arrêts de jeu ? Peu s'en est fallu pour que l'Euro 2004 
                commence comme le Mondial 2002, par une défaite (0-1). 
                Le Guadeloupéen a joué, ce soir-là, son 100e 
                match international. A 32 ans, il paraît aujourd'hui le 
                mieux placé pour rejoindre et dépasser l'actuel 
                recordman de sélections, Marcel Desailly (115 sélections), 
                qui fera ses adieux aux Bleus après l'Euro. S'il porte 
                le maillot de l'équipe de France depuis dix ans, Lilian 
                Thuram aura dû attendre précisément une décennie 
                pour entamer une grande compétition internationale à 
                son poste de prédilection : arrière central. Aimé 
                Jacquet, qui le lança en 1994 lors d'un match contre la 
                République tchèque, et son successeur, Roger Lemerre, 
                l'ont toujours positionné sur le côté droit, 
                en dépit de son propre souhait. "J'ai 
                une préférence pour jouer dans l'axe, explique-t-il. 
                C'est le poste que je connais le mieux et celui que j'ai toujours 
                occupé en club depuis que j'ai commencé ma carrière 
                professionnelle. Ce qui est bizarre, c'est que les gens continuent 
                de penser que je suis un arrière latéral." 
                La faute, sans doute, à ces deux montées imprévisibles 
                sur le côté droit aux 47e et 70e minutes du match 
                contre la Croatie, en 1998... Bien 
                qu'il n'ait pas fait mystère de son penchant pour la charnière 
                centrale des Bleus, Lilian Thuram n'a jamais remué ciel 
                et terre pour obtenir satisfaction. "Un joueur ne peut pas 
                venir en équipe de France et imposer ses choix. Dans un 
                club non plus, d'ailleurs. S'il y en a un qui commence à 
                réclamer telle ou telle chose, on n'en finit pas", 
                estime-t-il. Aligné 
                aux côtés de Mikaël Silvestre pour le premier 
                match de l'Euro, Lilian Thuram a donné satisfaction à 
                Jacques Santini, même s'il fut pris de vitesse par Wayne 
                Rooney sur l'action ayant entraîné le penalty anglais 
                - mais qui ne l'aurait pas été ? Contre la Croatie, 
                jeudi soir, le Turinois pourrait retrouver Mikaël Silvestre 
                à ses côtés, à moins qu'il ne soit 
                associé à Marcel Desailly dans l'hypothèse 
                où celui-ci serait titularisé. Le 
                voir à nouveau inscrire un but affolerait toutes les probabilités. 
                Depuis la Coupe du monde 1998, Lilian Thuram a joué plus 
                de 300 matches en compétitions officielles et n'a marqué 
                qu'une seule fois, en championnat d'Italie, lors de la saison 
                2002-2003. "Ces 
                deux buts contre la Croatie, c'était un accident. Même 
                si je devais jouer attaquant, je ne pense pas que je réussirais 
                à marquer de nouveau", dit-il. Sans toutefois refermer 
                complètement la porte : "Mais qui sait ?" Frédéric 
                Potet    
                LIBERATION, 
                19/06/2004La 
                France qui stagne
 Groupe 
                B. Le nul des Bleus face à la Croatie (2-2) a mis en évidence 
                des carences inquiétantes.
 Par Gregory 
                SCHNEIDERsamedi 19 juin 2004
 Leiria 
                envoyé spécial Le 
                match nul 
                (2-2) arraché aux Croates, jeudi soir à Leiria, 
                c'est encore Fabien Barthez qui en parlait le mieux après 
                la douche. «Vu de derrière, le match me faisait peur. 
                On s'est mis tous seuls dans la merde. On a eu de la chance avec 
                l'égalisation de David Trezeguet (qui confirme avoir involontairement 
                contré le ballon de la main avant son but, ndlr). Ce résultat 
                nul est un miracle.» Un de plus, quatre jours après 
                les deux buts de Zinédine Zidane dans les arrêts 
                de jeu qui avaient permis aux Bleus de l'emporter (2-1) face à 
                l'Angleterre. Quelques mètres plus loin, l'attaquant croate 
                Dado Prso déroule d'une voix de rogomme un couplet altermondialiste 
                : «Ils nous ont pris de haut. Les Français ne se 
                sont pas engagés face à nous comme ils l'ont fait 
                face à l'Angleterre.» A cet instant, la zone mixte 
                ressemble à un champ de bataille, comme l'aire de jeu une 
                demi-heure plus tôt. Une cohue annonce l'arrivée 
                de Zidane. Il dit gravement : «Ce fut un match bizarre. 
                On s'est mis en difficulté nous-mêmes. Peut-être 
                qu'à 1-0, nous avons temporisé. Il faut que nous 
                trouvions des solutions pour jouer bien mieux que ça.» 
                Le petit attaquant croate du CSKA Moscou, Ivica Olic, est seul 
                dans son coin. Il observe le maître, comme s'il n'y croyait 
                pas. Olic le désigne et lève le pouce. «Lui, 
                il a de la glu là [il désigne l'intérieur 
                de son pied droit]. Non, à part ça : en deuxième 
                mi-temps, les Français ont eu beaucoup de mal physiquement.» Fantôme. 
                Le match de Leiria est passé, et la maison bleue est 
                en désordre. «Ils ont joué à huit derrière, 
                dit Olivier Dacourt. Quand je vois nos adversaires contre d'autres 
                équipes que nous, ils ne jouent pas aussi défensivement», 
                plaide Thierry Henry. Ces deux-là ont vu un fantôme. 
                Celui d'une équipe croate regroupée dans ses trente 
                mètres, alors que les coéquipiers de Milan Rapaic 
                ont couru après le score et attaqué à quatre 
                ou cinq sur chaque ballon récupéré après 
                la pause. Ils ont aussi aperçu le spectre d'une impuissance 
                offensive tricolore, déclinée sur tous les tons 
                par les joueurs, alors que la France disposait hier de la deuxième 
                meilleure attaque de la compétition derrière la 
                Suède. Face à la Croatie, la France a maîtrisé 
                la situation. Puis, elle s'est autodétruite. Par trop plein 
                d'envie, d'activité, de dispersion et par manque de lucidité. 
                Dacourt, dont le poste de demi-défensif exige qu'il garde 
                un oeil sur ce qui se passe derrière lui, a bien expliqué 
                qu'il avait «essayé de ne pas se laisser avaler vers 
                l'avant». Mais le sélectionneur, Jacques Santini, 
                l'a sorti. En voilà un qui n'est pas dupe. «On a 
                perdu des ballons bêtement et manqué de rigueur dans 
                le replacement défensif, pourtant l'un de nos points forts.» 
                Patrick Viera confirme : «Nous aurions dû défendre 
                tous ensemble. Et nous ne l'avons pas fait.» Certes, 
                puisque les Bleus étaient tous partis à l'assaut, 
                sabre au clair. Et les attaquants croates ont tapé dans 
                le gras. Il a donc bien fallu que Marcel Desailly explique dignement, 
                après une partie passée à rassembler ce qu'il 
                lui reste, combien il était coupable sur le deuxième 
                but croate : «J'essaie de dégager le ballon. Je n'y 
                arrive pas très bien. Jugez-moi comme vous voulez.» 
                Et que l'équipe de France, un peu à son image, se 
                raccroche à la seule chose qui lui reste dans ces moments 
                délicats: un instinct de survie, l'inspiration de Thierry 
                Henry qui s'en va quérir une passe en retrait adverse contre 
                l'Angleterre, le même tour de prestidigitation réussi 
                par Trezeguet à Leiria pour contrarier le sens du match. 
                Comme le dit le premier, «il y a des choses qu'on ne peut 
                pas expliquer». Psyché. 
                Santini, lui, l'explique, et raconte l'histoire d'une équipe 
                «qui n'a pas voulu être humiliée». Les 
                Bleus sont sur un fil. Depuis l'arrivée au Portugal, le 
                sélectionneur a martelé les deux mêmes mots 
                à l'intention de ses troupes, «sérénité 
                et confiance». Deux jours avant la Croatie, il s'est aussi 
                employé à soigner la psyché de ses attaquants 
                en leur expliquant, séance vidéo à l'appui, 
                que les Anglais ont parfaitement défendu contre eux et 
                qu'ils ne sont coupables de rien. Le jeu a pourtant renvoyé 
                l'équipe de France à sa nature collective profonde 
                : celle d'une formation qui réagit plutôt qu'elle 
                n'agit. Et qui, de surcroît, a tendance à attendre 
                qu'un de ses artistes sorte un lapin du chapeau. Lundi (et non 
                pas samedi comme indiqué par erreur dans Libération 
                du 18 juin), face à la Suisse, le point du match nul (1) 
                suffira pour voir les Bleus en quart de finale. Un quart où 
                ils seront attendus depuis la veille par la Grèce, l'Espagne 
                ou le Portugal. Désormais, comme le dit Santini, «il 
                importe surtout de ne pas s'obscurcir l'esprit».  (1) 
                Une défaite par deux buts d'écart maximum peut même 
                suffire si la Croatie et l'Angleterre font match nul dans le même 
                temps. © 
                Libération
   LES 
                SPORTS, 19/06/2004«La 
                Croatie peut battre l'Angleterre»
 En 
                spectateur assidu du tournoi portugais, Luka Peruzovic croit en 
                Mornar et les siens
 WATERLOO 
                - 
                Même pendant ses vacances, Luka Peruzovic ne peut pas se 
                passer de foot. De passage en Belgique après une nouvelle 
                saison couronnée de succès au Qatar, l'ancien coach 
                de Charleroi, du Standard et d'Anderlecht ne manque pas un match 
                de l' Euro. «Je 
                suis fidèle au poste lors de chaque rencontre», 
                assure Moustache de velours, retranché dans le calme 
                de sa villa à Waterloo. «Le niveau général 
                est assez bon. Il n'y a pas une petite équipe. Regardez 
                la Grèce, qui n'est plus qu'à un point de la qualification 
                au détriment de l'Espagne ou du Portugal, pointés 
                comme les deux favoris du groupe A. Même la Bulgarie peut 
                encore surprendre. La défaite contre la Suède est 
                trop sévère par rapport à la physionomie 
                de la partie. Avec plus de réussite, ils ouvrent le score 
                et on assiste à un tout autre match... L' Euro est très 
                ouvert!»  
                Un constat qui l'amène à penser que la Croatie a 
                encore toutes ses chances dans cette compétition. «Le 
                partage obtenu face à la France autorise encore tous les 
                espoirs», se réjouit le compatriote de Mornar 
                et Cie. «Les joueurs d'Otto Baric ont leur sort entre 
                leurs mains, c'est très important. Ils savent qu'ils doivent 
                battre l'Angleterre. Au vu de leur prestation en seconde mi-temps 
                contre le tenant du titre, ils sont capables de le faire. Ils 
                ont le potentiel et les qualités. Mais pour cela, il faudra 
                que tous les joueurs évoluent à leur meilleur niveau. 
                Et Tudor en est loin!» «Mornar 
                est mal exploité»  
                Et, surtout, la Croatie est inconstante. Face à la Suisse, 
                le petit Poucet du groupe B, elle n'est pas parvenue à 
                prendre les trois points malgré sa supériorité 
                numérique. Et contre la France, la première mi-temps 
                n'a pas convaincu Luka Peruzovic. «J'ai 
                remarqué deux tendances assez différentes lors des 
                deux premières rencontres. Face à la Suisse, l'équipe 
                s'est cherchée. L'entraîneur a commencé avec 
                quatre attaquants: Olic, Sokota, Mornar et Prso. Mais c'était 
                trop brouillon. Ivica est mal exploité sur le flanc droit. 
                Avec ses qualités et son physique, il doit jouer dans l'axe, 
                en soutien d'attaque par exemple. Malgré la richesse de 
                son noyau, la Croatie n'a pas su faire la différence, même 
                après l'exclusion de Vogel. Cela coûtera peut-être 
                très cher au moment de faire les comptes à l'issue 
                du premier tour. Jeudi, Otto Baric est revenu à un dispositif 
                en 4-4-2 plus classique, avec des flancs renforcés. Mais 
                il n'y avait pas de rythme en première mi-temps du côté 
                croate: ils jouaient trop lentement, avec des passes latérales, 
                sans chercher la profondeur, sans essayer d'amener le danger devant 
                Barthez. Après la pause, ils ont joué le match parfait. 
                Avec des passes tranchantes, une saine agressivité, en 
                jouant plus haut. Un changement de tactique qui leur a permis 
                de mettre les Français en difficultés. Ils étaient 
                en nets progrès et c'est encourageant pour le match décisif 
                de lundi prochain.»  
                Un contrat en Arabie Saoudite?  
                Arrivé en fin de bail à Al-Saad, le club qatari 
                qu'il a entraîné pendant deux ans, Luka Peruzovic 
                profite de la trêve pour prendre du repos. Mais malgré 
                une fin de parcours agitée - avec un match incroyable en 
                Ligue des Champions asiatique puisque la rencontre face à 
                l'équipe de Koweit s'était terminée par une 
                bagarre générale; la police avait dû intervenir 
                et, en tout, une dizaine de joueurs ont écopé d'une 
                suspension d'un an au niveau international - il ne compte pas 
                rester inactif très longtemps. «J'ai 
                une proposition très concrète de la part d'un club 
                du top en Arabie Saoudite mais pas dans le club où j'ai 
                déjà entraîné pendant deux ans. Mais 
                on ne sait jamais où je peux finalement atterrir: tout 
                va très vite en football. J'ai aussi une proposition d'un 
                autre club du Qatar. En quatre ans, je me suis fait un nom dans 
                le Golfe. C'est déjà un bel exploit d'honorer ses 
                contrats dans ces deux pays où aucun autre coach n'a tenu 
                aussi longtemps que moi! Les clubs sont très impatients, 
                ils ne permettent pas de travailler à long terme et veulent 
                des résultats immédiats. Je suis donc satisfait 
                de mon parcours.» David 
                De Myttenaere © Les Sports 2004
   REUTERS, 
                18/06/2004 Les Croates sans complexes face aux Anglais
 LISBONNE 
                - Déçus par leur premier match contre les Suisses 
                (0-0) puis rassurés par leur performance contre la France 
                (2-2), les Croates envisagent leur dernière rencontre décisive 
                contre l'Angleterre avec humilité mais confiance. Troisième 
                du groupe B avec deux points derrière la France (quatre 
                points) et l'Angleterre (trois points), la Croatie a besoin d'une 
                victoire lundi pour se qualifier en quart de finale. "Si 
                nous pouvons jouer contre les Anglais comme contre les Français 
                en seconde période, nous avons une vraie chance", 
                a déclaré Ivica Mornar, qui connaît bien le 
                football anglais puisqu'il évolue en premier league avec 
                Portsmouth. "Peut-être 
                que si on les joue 10 fois, on perd six fois, mais sur un match 
                tout est possible", a poursuivi l'attaquant croate. Plus 
                habitué à faire profil bas, le sélectionneur 
                Otto Baric affiche lui aussi une confiance nouvelle. "Nous 
                nous améliorons de match en match et notre motivation augmente. 
                Nous nous sommes adaptés au jeu des Suisses et des Français. 
                Il n'y a pas de raisons de ne pas le faire contre l'Angleterre". Comme 
                l'ensemble des observateurs, les Croates ont été 
                impressionnés par la performance du jeune prodige anglais 
                Wayne Rooney. "Rooney 
                est l'homme à surveiller", a prévenu le 
                défenseur central Robert Kovac. "Nous 
                devons prendre le contrôle du match, alors on aura une chance", 
                a-t-il ajouté. Seul 
                son de cloche dissonant, celui de l'attaquant remplaçant 
                Ivan Klasnic qui, frustré de ne pas encore être entré 
                en jeu dans cet Euro, pense que la Croatie ne peut pas battre 
                les Anglais. "Le 
                sélectionneur ne me parle pas et il fait maintenant entrer 
                des milieux de terrain en attaque", s'est plaint Klasnic, 
                qui joue au Werder Brême. "On 
                ne gagnera pas vu la façon dont les Anglais ont joué 
                (contre les Suisses)", a-t-il prédit.        |