5-9/06/2003
VOYAGE
DU PAPE
Jean
Paul II en Croatie
Le souverain pontife y effectue son troisième
voyage
Le
pape Jean Paul II se rend en Croatie du 5 au 9 juin 2003
pour son 100e voyage à l'étranger. A l'occasion
de cette troisième visite en Croatie, la plus longue, le
souverain pontife se rendra à Rijeka, Dubrovnik, Osijek,
Djakovo et Zadar. Il rencontrera également le président
de la République, M. Stjepan Mesic, et le Premier
ministre, M. Ivica Racan. Temps forts de ce voyage, la béatification
à Dubrovnik de la religieuse Marija Petkovic. Il s'était
précédemment rendu à Zagreb, en 1994, ainsi
qu'à Split, Solin, et au sanctuaire de Marija Bistrica,
en 1998.
Ce
troisième
voyage apostolique de Jean Paul
II en Croatie - qui est aussi le troisième d'un pape en
Croatie, si l'on excepte la brève visite du pape Alexandre
III au XIIe siècle - sera aussi la plus longue, puisqu'elle
durera cinq jours, du 5 au 9 juin 2003. Ce sera pour le souverain
pontife l'occasion d'aller à la rencontre des fidèles
dans les villes où il n'avait pu se rendre en 1994 ni en
1998 :
Rijeka, Djakovo, Osijek, Zadar, ainsi que Dubrovnik où
il béatifiera, le 6 juin, soeur Marija
Petkovic, fondatrice de la congrégation des Filles
de la Miséricorde de saint François, événement
qui constitue le point d'orgue de ce voyage. Il célèbrera
la messe de Pentecôte à Rijeka, dimanche 8 juin.
Cette
visite sera d'autant plus importante qu'elle a lieu dans un pays
où l'Eglise, qui a joué un rôle de premier
plan depuis le Moyen Age, demeure encore très présente,
puisque près de neuf Croates sur dix se déclaraient
catholiques au dernier recensement en 2001. Viennent ensuite les
orthodoxes (4,4 %), les musulmans (1,3 %) ainsi que les non-croyants
(5,2 %).
Par
ailleurs, le 22 juin prochain, au cours de son deuxième
voyage en Bosnie-Herzégovine, le pape Jean Paul II béatifiera
à Banja Luka l'intellectuel catholique Ivan
Merz (1896-1928), premier laïc croate à accéder
au rang de bienheureux.
Programme
détaillé
du 3e voyage apostolique de Jean Paul II en Croatie.
L'Eglise
en Croatie.
- Ordres et congrégations
- Missions et missionnaires
- L'enseignement catholique
- Organisation territoriale
Les
villes-étapes
- Rijeka
- Dubrovnik
- Djakovo et Osijek
- Zadar
Encadrés
- Soeur Marija Petkovic
- Saints et bienheureux croates
- Ivan Merz, laïc croate de Bosnie
- Liens
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cliquez sur la destination choisie |
TROISIÈME
VOYAGE APOSTOLIQUE
DE SA SAINTETÉ JEAN-PAUL II
EN CROATIE
5-9 JUIN 2003
www.papa.hr
|
jeudi
5 juin 2003 |
Rijeka
/ Krk |
16h:45 |
Arrivée
à l'Aéroport international Adrija Riviera
Kvarner de Rijeka sur l'île de Krk |
|
Cérémonie
de bienvenue
Discours du Saint-Père
|
18h00 |
Départ
pour le port de Rijeka Transfert en catamaran |
18h30 |
Arrivée
au port de Rijeka
Rencontre avec les autorités locales |
18h45 |
Départ
en papamobile pour séminaire de l'archidiocèse
de Rijeka |
19h30 |
Rencontre
avec le Président de la République
|
vendredi
6 juin 2003 |
Dubrovnik |
8h45 |
Départ
pour Dubrovnik depuis Rijeka |
10h00 |
Arrivée
à l'Aéroport de Dubrovnik (Cilipi)
Rencontre avec les autorités locales |
10h30 |
Arrivée
au port de Dubrovnik (Gruz) - trajet en papamobile |
11h00 |
MESSE
AVEC BÉATIFICATION DE MÈRE
MARIJA PETKOVIC
Homélie du Saint-Père
|
17h30 |
Départ
pour l'aéroport de Dubrovnik (Cilipi).
Traversée de la vieille ville de Dubrovnik
en papamobile et halte devant l'église
St-Blaise (Sveti Vlaho) |
18h25 |
Départ
pour Rijeka |
19h40 |
Retour
à Rijeka |
samedi
7 juin 2003 |
Osijek
et Djakovo |
8h45 |
Départ
pour Osijek depuis Rijeka |
9h45 |
Arrivée
à l'Aéroport de Osijek (Klisa)
Rencontre avec les autorités locales |
10h15 |
Arrivée
sur l'esplanade de l'aéroport de Cepin - trajet en
papamobile |
10h45 |
MESSE
Homélie du Saint-Père |
17h00 |
Visite
privée à la cathédrale de Djakovo
|
17h20 |
Départ
pour l'aéroport de Osijek (Klisa)
Traversée de la ville de Osijek en papamobile |
18h10 |
Départ
pour Rijeka |
19h10 |
Retour
à Rijeka |
dimanche
8 juin 2003 |
Rijeka |
9h30 |
Arrivée
au Delta de Rijeka en papamobile |
10h00 |
MESSE
DE PENTECÔTE
Homélie du Saint-Père
|
12h00 |
Angelus
Paroles du saint-Père |
13h00 |
Rencontre
avec les Cardinaux et Évêques de Croatie
dans la salle des recteurs du séminaire de l'archidiocèse
de Rijeka |
17h30 |
Rencontre
avec le Premier ministre
au séminaire de l'archidiocèse de Rijeka |
18h15 |
Visite
privée du sanctuaire de Notre-Dame de Trsat
à Rijeka |
18h45 |
Retour
en papamobile au séminaire de l'archidiocèse
de Rijeka et halte devant la cathédrale St-Guy
(Sveti Vid) |
lundi
9 juin 2003 |
Zadar |
7h30 |
Messe
privée au séminaire de l'archidiocèse
de Rijeka |
10h00 |
Départ
pour Zadar |
10h30 |
Arrivée
à l'aéroport de Zadar
Rencontre avec les autorités locales |
11h00 |
Arrivée
au Forum de Zadar en papamobile |
11h15 |
LITURGIE
DE LA PAROLE
Homélie du Saint-Père |
12h45 |
Cérémonie
de départ à l'aéroport de Zadar
|
13H15 |
Départ
pour Rome |
L'Eglise
en Croatie
L'histoire
de l'Eglise en Croatie est très ancienne puisqu'elle remonte
à l'aube de la chrétienté : aux premiers
saints martyrs chrétiens (saint Maur, évêque
de Porec [Parentium], saint Domnium, évêque
de Salona
et saint Anastase), à l'empereur Dioclétien (245-313),
originaire de Dalmatie, qui fut l'un des plus impitoyables persécuteurs
de chrétiens mais dont le mausolée forme aujourd'hui
partie intégrante de la plus
ancienne cathédrale du monde à Split, à
saint Jérôme,
Père de l'Eglise né en Dalmatie, auteur de la Vulgate,
première Bible latine traduite de l'hébreu, et enfin
au pape Jean IV
le Dalmate (640-642). Elle se poursuit au début du VIIe
siècle lorsque débute, vers 641, la christianisation
des Croates, peuple slave fraîchement établi sur
les rives de l'Adriatique. Celle-ci s'achèvera au IXe siècle,
faisant des Croates les premiers slaves à embrasser la
foi chrétienne.
Dès
879, le pape Jean VIII reconnaît la souveraineté
du prince Branimir sur le territoire croate, et en 925, le pape
Jean X, celle de Tomislav, sur le royaume de Croatie dont il est
sacré premier souverain. En 1075, deux décennies
après le schisme entre chrétientés romaine
et orientale, le légat du pape Grégoire VII couronne,
à Solin
(Salone), le dernier grand souverain croate, Zvonimir, qui lui
promet alors fidélité. Au début du XVIe siècle,
après l'irruption des Ottomans dans la région, la
Croatie, auparavant associée au royaume hongrois, rallie
l'empire des Habsbourg. Elle forme alors un rempart insoumis face
à l'avancée turque sur Vienne, et sa victoire à
Sisak en 1593 lui valut longtemps jusqu'au surnom d' "Antemurale
christianitatis", ou rempart de la chrétienté.
Au XIXe siècle, à l'époque de Renouveau national
croate, l'évêque Strossmayer incarne l'ouverture
de l'Eglise en Croatie, notamment par les positions réformatrices
qu'il défend au Concile de Vatican I. Esprit éclairé,
grand promoteur du dialogue oeucuménique et partisan de
l'union des peuples sud-slaves de l'Autriche-Hongrie, il fonde
en 1866 l'Académie de Zagreb des Sciences et des Arts.
Privilège
unique
SŒUR
MARIJA PETKOVIC
DE JÉSUS CRUCIFIÉ (1892-1966) |
Originaire
de Blato (île de Korcula, à l'ouest de Dubrovnik),
Marija Petkovic est entrée dans les ordres en 1906, l'année
de ses quatorze ans. Après le départ des Servantes de la
Miséricorde de son village natal, en 1919, elle se voit
confier leur maison. L'année suivante, elle fonde la congrégation
des Filles de la Miséricorde de saint François, première
communauté franciscaine originaire de Croatie, et en devient
la mère supérieure. Après plusieurs années passées au service
des orphelins et des pauvres en Dalmatie, elle reçoit
en 1923 la charge de diriger l'orphelinat de Subotica, en
Voïvodine. Elle fonde par la suite de nombreux autres centres
d'accueil pour enfants en Croatie (Slavonie), Voïvodine,
Macédoine et Serbie.
A
partir de 1936, c'est en Argentine que la congrégation poursuit
son oeuvre auprès des enfants, dans les écoles et les hôpitaux.
Soeur Marija y séjournera entre 1940 et 1952, avant de rentrer
en Europe, à Rome, où elle décédera en odeur de sainteté
le 9 juillet 1966, cinq ans après avoir cédé sa charge
à la tête de la congrégation. En 1998, sa dépouille mortelle
a été transférée dans son village natal de Blato. Sa congrégation,
devenue de droit papal en 1956, compte aujourd'hui quelque
450 soeurs, présentes dans douze pays sur trois continents.
Parmi elles, environ 250 se trouvent en Argentine, au Paraguay,
au Chili et en Uruguay. Son procès en béatification, ouvert
à Rome en 1989, s'est achevé en décembre 2002.
On
lui attribue en outre le sauvetage miraculeux des 22 membres
d'équipage rescapés du sous-marin péruvien "Pacocha" qui
fit naufrage en 1988. Alors que le sous-marin sombrait par
la proue à la suite d'une avarie, le lieutenant Roger Cottrina
parvint, à force d'homme, à vaincre la formidable pression
des eaux qui s'engouffraient dans le submersible pour finalement
réussir à fermer les écoutilles de l'intérieur. Après enquête
des commissions militaire, puis ecclésiale, on conclut à
un miracle tant cette manoeuvre apparut impossible à effectuer
à bout de bras. Le lieutenant Cottrina expliqua qu'il s'en
remit à l'instant fatidique à soeur Marija, dont
il avait lu la biographie au cours d'un séjour à l'hôpital,
et s'est dit convaincu que c'est elle qui permit ce sauvetage
miraculeux.
Soeur
Marija Petkovic
|
Singularité
notable, les Croates furent les seuls chrétiens de rite
romain auxquels le pape accorda le privilège d'employer,
aux côtés du latin, leur propre langue dans la liturgie
et ce dès le IXe siècle, ainsi que de faire usage
de leur alphabet propre, le glagolitique.
Et c'est plus de mille ans plus tard que le Concile de Vatican
II finira par octroyer ce droit aux autres Eglises romaines. C'est
d'ailleurs mystérieusement en alphabet glagolitique croate
qu'est pour partie rédigé le "Texte
du Sacre" du Saint Evangéliaire slave de Reims,
sur lequel prêtèrent serment les souverains français
lors de leur sacre, notamment Charles IX, Henri III, Louis XIII
et Louis XIV.
Ordres
et congrégations
Les
ordres religieux sont présents très tôt sur
le sol croate. Les plus nombreux sont les franciscains, avec 69
couvents toutes branches confondues, suivis des jésuites,
répartis sur une vingtaine de maisons, des dominicains,
des carmes, et plus récemment, des salésiens.
Actifs
dès l'époque des souverains croates, les bénédictins
laissèrent une empreinte durable en Croatie, sur le plan
tant culturel et religieux que politique. A partir du XIIe siècle,
ils cèderont peu à peu la place aux ordres mendiants,
principalement franciscains, dès le XIIIe siècle,
puis dominicains. Les jésuites, installés en Croatie
du vivant de saint Ignace, viendront par la suite à y exercer
une influence déterminante sur la formation religieuse
et culturelle nationale. Mission indépendante en Croatie
depuis 1909, la Compagnie de Jésus y constitue depuis 1963
une vice-province autonome.
On
compte également 187 moniales et 14 couvents
en Croatie qui se répartissent en quatre ordres :
les bénédictines sont les plus nombreuses avec sept
couvents et 73 religieuses, suivies des carmélites,
des clarisses et des soeurs de l'ordre de la Présentation
de Marie. A cela s'ajoute 28 congrégations de religieuses
non cloîtrées, les plus nombreuses étant les
soeurs de la Miséricorde, les soeurs franciscaines enseignantes
ou encore les servantes de l'Enfant-Jésus.
Missions
étrangères et missionnaires
Etant
donné que plus de deux millions de Croates vivent à
l'étranger, l'Eglise croate est également présente
hors des frontières nationales, notamment par le biais
de quelque 190 missions catholiques implantées dans
les terres d'élection de cette importante diaspora. On
compte notamment 124 missions en Europe occidentale (dont
85 en Allemagne, 13 en Suisse, 8 en Autriche, 4 en France
ainsi qu'en Suède), 32 aux Etats-Unis, 18 au Canada, 14
en Australie et 3 en Amérique du Sud. La première
de ces missions fut fondée dès 1894 à Pittsburgh,
aux Etats-Unis, ville qui comptait alors une très importante
colonie croate.
SAINTS
ET BIENHEUREUX CROATES |
Saints
Nikola
Tavelic, franciscain, martyr
(v. 1340-1391)
Leopold
Bogdan Mandic, capucin
(1866-1942)
Marko
Krizevcanin, prêtre, martyr
(1589-1619)
Bienheureux
Augustin
Kazotic, dominicain, évêque
(1260-1323)
Ozana
de Kotor, dominicaine
(1493-1565)
Jakov
de Zadar, franciscain
(v. 1400-1490)
Gracijan
de Mulo, augustinien, ermite
(1438-1508)
Julijan
de Bale, franciscain
(v. 1300-1349)
Alojzije
Stepinac, archevêque, cardinal, martyr
(1898-1960)
Marija
Petkovic, fondatrice des Filles de la Miséricorde
de St-François
(1892-1966) |
En
outre, on dénombre plus d'une centaine de prêtres
à l'étranger non rattachés aux missions croates,
qui exercent leur ministère au sein de paroisses des pays
d'accueil. C'est également le cas pour des centaines de
religieuses croates.
L'Eglise
croate est aussi présente dans les pays du tiers-monde
au travers 145 missionnaires originaires de Croatie et de
Bosnie-Herzégovine (où les Croates forment l'un
des trois peuples constitutif de cet Etat et environ 18 %
de sa population). En tout, on compte près de 90 missionaires
en Amérique latine, une cinquantaine en Afrique et six
en Inde et Extrême-Orient.
L'enseignement
catholique
Fondée
en 1669, la Faculté catholique de théologie de l'Université
de Zagreb est le principal établissement d'enseignement
religieux en Croatie. Elle rassemble sous son aile sept instituts,
ainsi que plusieurs séminaires affiliés en
province et en Bosnie-Herzégovine. Depuis 1999, l'Université
de Split s'est dotée de sa propre faculté catholique
de théologie. A Zagreb, la Compagnie de Jésus dispose
quant à elle de son propre Institut de philosophie et de
théologie, affilié à la Gregoriana de Rome,
ainsi que de sa faculté de philosophie, rattachée
à l'Université de Zagreb. Hormis le Lycée
archidiocésain de Zagreb, on compte en Croatie encore huit
lycées religieux.
Organisation
territoriale
Du
point de vue de l'administration ecclésiastique, le territoire
croate est aujourd'hui divisé en 14 diocèses
regroupés en trois archevêchés métropolitains
(Zagreb, Split et Rijeka) et un archevêché indépendant
(Zadar), qui réunissent quelque 1500 paroisses, confiées
à 1400 prêtres diocésains. En outre, on compte
plus de 700 religieux et près de 3200 religieuses sur l'ensemble
du territoire croate. A cela s'ajoute un Diocèse aux Armées
croates (aumônerie militaire).
IVAN MERZ (1896-1928)
LAÏC CROATE DE BOSNIE |
Le
22 juin 2003, au cours de son prochain voyage, qui aura lieu
à Banja Luka, dans le nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine,
le pape Jean Paul II béatifiera un autre Croate, le
laïc Ivan Merz (Banja Luka, 1896-Zagreb, 1928). Premier
laïc croate à rejoindre le cercle des bienheureux,
Merz est considéré en Croatie comme le promoteur
de l'apostolat des laïcs. Après des études
de lettres à Vienne et à Paris, à la
Sorbonne et à l'Institut catholique de Paris, il rentre
en 1922 à Zagreb où il devient professeur de
lettres françaises au Lycée archidiocésain,
établissement de formation des prêtres. Ecrite
en français, sa thèse de doctorat, qu'il soutient
en 1923 à l'Université de Zagreb, porte sur
"L'Influence de la liturgie sur les écrivains
français, de Chateaubriand à nos jours."
Admirateur de l'organisation française du Mouvement
eucharistique des jeunes (MEJ), il fut l'inspirateur du mouvement
homologue croate des Krizari. L'un des initiateurs du mouvement
liturgique en Croatie, il avait l'ambition d'y fonder un institut
séculier - une communauté de laïcs au service
de l'Eglise, mais mourut en odeur de sainteté dans
sa 32e année.
Dans une nécrologie publiée par La Croix le
23 mai 1928, on peut lire : "Comme professeur de langue
française au Petit séminaire de Zagreb, il répandait
parmi ses élèves, prêtres de demain, l'amour
de la France et sa culture catholique... Cette mort prématurée
a brisé de grands espoirs, mais il reste aux catholiques
croates une consolation: c'est qu'Ivan Merz est mort comme
un saint après avoir vécu comme un saint."
Ivan
Merz (en français)
Ivan
Merz, un laïc d'avant-garde (La Croix, 20/06/2003)
|
L'archevêché
de Zagreb rassemble, outre l'archidiocèse de Zagreb
et le diocèse de Djakovo-Srijem, les nouveaux diocèses
de Varazdin
et de Pozega
fondés en 1997. C'est aussi le plus vaste, puisqu'il compte
2,5 millions de fidèles et s'étend sur 60 %
du territoire national. En outre, un diocèse supplémentaire,
le diocèse gréco-catholique de Krizevci, dont la
juridiction s'étend sur l'ensemble du territoire ex-yougoslave
pour ce rite, est suffragant de l'archevêché de Zagreb.
Celui-ci a aussi accueilli en 1994 le
premier voyage du pape en Croatie pour le 900e anniversaire
de sa fondation : un million de personnes - un quart de la
population - s'étaient alors rassemblées pour l'accueillir
à l'hippodrome de Zagreb. L'archevêché a donné
cinq cardinaux, dont deux bienheureux : Mgr Stepinac (1898-1960),
béatifié en 1998 par Jean Paul II, et Augustin Kazotic
(1260-1323) béatifié en 1702. L'actuel archevêque
de Zagreb, Mgr Josip Bozanic, préside la Conférence
épiscopale croate.
L'archevêché
de Split-Makarska qui, outre l'archidiocèse de
Split réunit trois autres diocèses (Sibenik,
Dubrovnik
et Hvar), rassemble
près de 650 000 fidèles. C'est le plus ancien
sur le sol croate puisque sa fondation remonte à l'antique
Salone, dont l'évêque, saint Domnius (sveti Duje),
persécuté par l'empereur Dioclétien, est
mort en martyr en 304. Pour son deuxième
voyage apostolique en Croatie, en 1998, le pape Jean
Paul II s'est rendu à Split
pour le 1700e anniversaire de la ville, ainsi qu'à Solin
(Salone), dans ses faubourgs nord. C'est aussi dans cet archevêché
que l'on trouve les plus beaux monuments religieux en Croatie,
telle la cathédrale St-Jacques, à Sibenik, certainement
le plus bel édifice de la Renaissance croate, achevée
en 1536, élevée au rang de basilique en 1895, classée
au patrimoine mondial par l'Unesco en 2000. Mgr Marin Barisic
est l'actuel archevêque de Split-Makarska.
Les
villes-étapes du 3e voyage papal
Rijeka
L'archevêché
de Rijeka regroupe l'archidiocèse de Rijeka
ainsi que trois autres diocèses (Krk,
Gospic-Senj
et Porec-Pula).
C'est aussi l'archevêché dont la fondation est la
plus récente, puisqu'elle ne remonte qu'à 1925,
sous l'occupation italienne. Pourtant la tradition chrétienne
y est très ancienne. Ainsi la basilique Euphrasienne de
Porec, classée au patrimoine mondial par l'Unesco, est
célèbre pour ses mosaïques du VIe siècle.
Par ailleurs, c'est dans le diocèse de Krk que l'on a retrouvé
les plus anciens vestiges glagolitiques, notamment des textes
liturgiques en slavon croate, datant des Xe et XIe siècles.
A Rijeka se trouve également la célèbre cathédrale
baroque St-Guy (Sveti-Vid), ancienne église du Collège
jésuite, et, depuis 1291, le sanctuaire de la Vierge, à
Trsat, surplombant la ville. Pour son troisième
voyage en Croatie, le pape Jean Paul II élira
domicile à l'archidiocèse de Rijeka pour la durée
de son séjour. Mgr Ivan Devcic est l'actuel archevêque
de Rijeka.
Dubrovnik
Le
diocèse de Dubrovnik est l'héritier de
l'ancien diocèse d'Epidaure, dont les émissaires
participèrent au Concile de Salone
en 530. De la fin du Xe siècle à 1830, Dubrovnik,
l'ancienne Raguse, sera un archevêché, avant de redevenir
un simple évêché, aujourd'hui suffragant de
l'archevêché de Split. L'actuelle cathédrale
a été édifiée après le séisme
de 1667 qui détruisit une grande partie de la vieille ville,
aujourd'hui classée au patrimoine mondial par l'Unesco.
Blato, la paroisse natale de soeur Marija Petkovic, dépend
du diocèse du Dubrovnik. Mgr Zelimir Puljic en est
l'actuel évêque.
Djakovo
et Osijek
Le
diocèse de Djakovo et Srijem s'étend en
partie sur le territoire de la Voïvodine, au nord de la Serbie
(Srijem). Le bâtisseur de la monumentale cathédrale
de Djakovo, Josip Juraj Strossmajer (1815-1905), fondateur de
l'Académie croate, en fut l'évêque le plus
illustre. Mgr Marin Skracic est l'actuel évêque de
Djakovo.
Osijek,
la capitale régionale de la Slavonie (nord-est de la Croatie),
dépend cependant du diocèse de Djakovo, ville de
taille plus modeste.
Zadar
L'archidiocèse
indépendant de Zadar, aujourd'hui directement
rattaché au Saint-Siège, est mentionné dès
530 au Concile de Salone
en tant que diocèse. Au IXe siècle, Donat, évêque
de Zadar, y fit bâtir sur l'ancien forum romain la monumentale
église préromane de la Trinité, rebaptisée
par la suite St-Donat. Première cité croate à
accueillir un souverain pontife, Zadar reçut en effet la
visite du pape Alexandre III en 1177 et fut élevée
au rang d'archidiocèse au XIIe siècle. Parmi les
autres joyaux romans de la ville, on y trouve la cathédrale
Ste-Anastasie (Sveta Stosija), élevée au XIIe siècle
sur les fondations de l'édifice paléochrétien,
les églises St-Chrysogone (Sveti Krsevan) et Ste-Marie.
La cité recèle de nombreux trésors d'orfèvrerie
sacrée, dont la châsse d'argent doré de saint
Siméon (Sveti Sime), conservée dans l'église
éponyme. La ville abrite par ailleurs le siège de
la province franciscaine de saint Jérôme, traducteur
de la première Bible latine, et originaire lui-même
de Dalmatie. Mgr Ivan Prendja est l'actuel archevêque de
Zadar, seul archidiocèse indépendant de Croatie.
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