15/02/2001
La politique
étrangère croate en 2000 et les objectifs pour 2001
I - Situation internationale de la Croatie
Au cours
de la première année du mandat exercé par le Gouvernement
de coalition, la Croatie a obtenu de nombreux résultats concluants, aussi bien
sur le plan intérieur que dans le domaine international, qui ont considérablement
amélioré sa situation extérieure, jusque-là délicate.
La
politique croate tout entière tend à la paix durable, à la sécurité,
au développement démocratique et général du pays et à l'intégration
de la République de Croatie au sein de l'Union Européenne et de
l'OTAN. Dans notre monde multipolaire et au regard de la position
de la Croatie en Europe et au sein de l'Europe du Sud-Est, cette
question relève de la plus haute importance et représente un intérêt
national vital. De la sorte, elle demeure l'objectif principal
de la politique extérieure croate.
Tant
les résultats des élections démocratiques,
le nouveau gouvernement de coalition que les changements intervenus
dans la politique officielle, concernant le développement intérieur
et la politique étrangère, ont été salués de par le monde. La
réforme soutenue et ses résultats sont de plus en plus considérés
comme ceux d'un État démocratique en transition et comme un facteur
de stabilité au sein de l'Europe centrale et du Sud-Est. En témoigne
la confiance grandissante de la société internationale et des
démocraties occidentales envers la République de Croatie.
Ces
progrès s'illustrent par :
-
l'adhésion de la Croatie au Partenariat
pour la Paix.
- l'entrée de la Croatie à l'OMC.
- la tenue du Sommet de Zagreb et
le début des négociations avec l'Union européenne concernant l'Accord
de Stabilisation et d'Association (ASA).
- l'admission de la Croatie dans l'ancienne Trilatérale, devenue
désormais la Quadrilatérale, aux
côtés de l'Italie, de la Slovénie et de la Hongrie.
- la fin de la procédure de suivi mise en
place par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le
retrait de la Croatie de la liste des pays qui font l'objet de
la résolution de l'Assemblée générale de l'ONU sur les droits
de l'homme et, enfin, l'annonce de la réduction et de l'achèvement
prochain de la mission de l'OSCE.
- la contribution active de la Croatie à la création de l'Initiative
Adriatique et Ionienne.
- l'intensification du dialogue politique avec les principaux
acteurs internationaux et les partenaires commerciaux de la Croatie.
La
Croatie mène une politique de coopération transparente, notamment
pour encourager la stabilisation dans la zone de l'Europe centrale
et du Sud-Est. Cet effort s'exprime à travers sa pleine participation
active et constructive dans le cadre de l'ONU, des organisations
européennes, comme le Conseil de l'Europe et
l'OSCE et dans les initiatives et forums régionaux, tels l'Initiative
centre-européenne (ICE), le Pacte
de Stabilité, l'ICESE et l'Initiative Adriatique et Ionienne
(que la Croatie préside depuis le sommet de Zagreb et ce jusqu'au
mois de mai 2001).
La
Croatie a déjà entamé, lors de l'année écoulée, une nouvelle politique
claire et constructive envers ses voisins. Dans ses rapports avec
la Bosnie-Herzégovine, elle a soutenu avec fermeté l'unité et
la souveraineté de ce pays et a établi avec elle une coopération
totalement transparente, tout en veillant au respect des intérêts
du peuple croate de Bosnie, en tant qu'un des trois peuples constitutifs.
La Croatie s'est efforcée d'apporter son soutien au gouvernement
démocratique du Monténégro et de promouvoir ses relations avec
lui. Elle a fait preuve de sa pleine disposition à poursuivre
la normalisation de ses rapports avec la RFY sur la base du principe
de bon voisinage et sous condition de positions sans équivoque
quant à la gestion des séquelles de l'agression grand-serbe.
La
Croatie apporte également sa contribution aux efforts de paix
internationaux en engageant ses forces militaires ou policières
dans des missions internationales en Sierra Leone, au Kosovo et
bientôt dans d'autres lieux instables, par exemple à Chypre.
Les
principaux objectifs de la politique extérieure croate, pour l'année
en cours, sont les suivants :
-
l'achèvement des négociations sur l'Accord
de Stabilité et d'Association et la présentation de la candidature
officielle pour l'intégration dans l'Union européenne, qui sera
accompagnée de mesures visant l'harmonisation des législations
croate et européenne ainsi que l'établissement d'une coopération
la plus étroite possible ;
- l'intensification
de la coopération avec l'OTAN, dans le cadre des diverses activités
du Partenariat
pour la Paix, avec pour objectif l'adhésion pleine et entière
à cette organisation qui demeure primordiale pour le maintien
de la paix, de la stabilité et de la sécurité européennes ;
- la
poursuite d'efforts soutenus en faveur de la stabilisation des
territoires ayant des frontières communes avec la Croatie, la
participation aux divers forums régionaux dont la Croatie est
membre, tout en s'employant à répondre aux questions encore en
suspens avec certains de ses voisins, particulièrement la Slovénie
et la RFY ;
- le
prolongement de la coopération bilatérale avec tous les États
européens, membres de l'Union européenne et pays en transition,
sans négliger pour autant les pays non-européens, en particulier
les partenaires commerciaux potentiels ;
- le
développement des relations avec les organisations européennes
telles que le Conseil de l'Europe et l'OSCE et une participation
accrue à leurs activités.
- la
coopération poussée dans le cadre des activités de l'ONU et la
participation à sa réforme.
II - L'activité diplomatique au cours de l'année
2000
1.
- UE et OTAN
a)
Union Européenne
Le
Sommet de Zagreb, qui s'est tenu le
24 novembre 2000, a marqué un grand succès pour la Croatie. Co-présidé
par M. Mesic, Président
de la République de Croatie, et M. Chirac, Président
de la République Française et président en exercice de l'Union
européenne, cette rencontre au sommet a rassemblé les principaux
chefs d'Etat et de gouvernement des membres de l'Union et des
pays participant au processus de stabilisation et d'association.
Cet
événement a largement confirmé la plus grande confiance et la
reconnaissance accrue dont bénéficie désormais la Croatie. En
témoigne la fin de l'embargo sur les armes à la veille du sommet.
L'amélioration des rapports avec l'Union Euopéenne, due aux progrès
réalisés au cours des derniers mois, a instauré une dimension
nouvelle au rôle que se doit de jouer le pays.
Dans
l'annexe de la déclaration finale,
en ce qui concerne la Croatie, " l'Union salue l'ampleur des efforts
et le succès des réformes engagées depuis le début de l'année
par les autorités de ce pays. Ils permettent aujourd'hui l'ouverture
de la négociation d'un accord de stabilisation et d'association
: nous souhaitons que celle-ci progresse rapidement ". Cette reconnaissance
est le résultat d'une coopération intensive avec les présidences
européennes, la Commission européenne et les Etats membres.
Dans
la déclaration finale, les chefs d'Etat et de gouvernement réaffirment
leur soutien aux réformes entreprises dans les pays embrassant
le Processus de stabilisation et d'association, en mettant l'accent
sur : la réconciliation, le développement de relations de bon
voisinage et de la coopération régionale, le respect des droits
des minorités, le respect des engagements internationaux, y compris
la collaboration avec le TPIY, le retour des réfugiés et le contrôle
des armements.
Sont
également mis en œuvre des instruments d'aides économiques : CARDS,
qui représente une enveloppe de 4,65 milliards d'euros, l'établissement
d'accords commerciaux " asymétriques ", le Programme global de
stabilisation et d'association, ainsi que certains accords particuliers.
Toutes ces initiatives ont pour but de favoriser l'intégration
prochaine de ces pays dans l'Union européenne.
D'ailleurs,
les discussions sur l'Accord de Stabilisation et d'Association
seront achevées dans quelques mois et la Croatie pourra ainsi
soutenir sa candidature officielle auprès de l'Union Européenne.
Sur ce point, les conclusions du Sommet de Nice soulignent que
les pays visés par le Processus de stabilisation et d'association
seront invités à participer aux futures conférences européennes
réunissant les États membres et les candidats. La perspective
d'adhésion est forte, et se fera sur une base individuelle mais
étroitement liée aux efforts de coopération régionale.
b) Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN)
Concernant
l'OTAN, un des objectifs premiers du programme gouvernemental
croate pour la période 2000-2004 a déjà été réalisé : depuis le
25 mai 2000, la Croatie est membre du Partenariat pour la Paix,
ce qui ouvre des perspectives optimistes pour le renforcement
de la coopération à venir. Le Secrétaire Général de l'OTAN, George
Robertson, s'est déclaré satisfait de la politique croate menée
depuis les élections et a encouragé la Croatie à devenir un exemple
à suivre pour les autres pays de la région. La Croatie se trouve
à l'aube d'une politique nouvelle, que le président Mesic
a exposée dans son intervention
devant le Conseil de l'Atlantique nord.
Enfin,
le 30 mai, la Croatie a été admise en qualité de membre associé
au sein de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, le plus haut degré
prévu pour les pays participant au Partenariat pour la Paix.
2. - Relations bilatérales avec les pays européens
a)
Pays de l'Union européenne
Comme
en témoignent les nombreuses rencontres bilatérales au sommet,
la plupart des pays d'Europe du Nord et de l'Ouest ont renforcé
leurs relations politiques avec la Croatie. Ce constat souligne
les efforts d'une diplomatie très active qui a encouragé ces pays,
jusqu'alors réservés, à devenir les porte-parole de la Croatie
au sein des institutions européennes.
A la veille
de la Présidence française de l'Union européenne, la visite
officielle en France les 11 et 12 mai 2000 du président croate, Stjepan
Mesic, reçu notamment par le président Jacques Chirac,
le Premier ministre, Lionel Jospin, et le Président de l'Assemblée nationale,
Raymond Forni, tout comme le travail préparatoire au Sommet de Zagreb, ont sensiblement
renforcé la compréhension franco-croate et ouvert la voie
à un développement accru de la coopération entre les deux pays. Dans cette optique,
les deux ministres des Affaires étrangères, Hubert Védrine et Tonino Picula,
se sont entretenus à New York puis à Zagreb, et le ministre pour l'intégration
européenne, Ivan Jakovcic, a été reçu à Paris par le ministre français des
affaires européennes, Pierre Moscovici.
Les
relations avec l'Allemagne se sont approfondies avec succès.
De nombreuses rencontres ont eu lieu, notamment la visite officielle
du président Mesic en Allemagne les 26 et 27 octobre 2000 et la
rencontre, dès le 16 février 2000, entre le Premier ministre,
Ivica Racan, et le Chancelier, Gerhard
Schröder. Ce dernier est attendu pour une visite en Croatie qui
devrait se dérouler d'ici peu de temps. Parallèlement, se sont
tenues de nombreuses et importantes rencontres avec les représentants
bavarois lesquelles constituent, non seulement un élément, mais
également un facteur stimulant de la coopération croato-allemande.
En
ce qui concerne le Royaume-Uni, le dialogue politique a
progressé de manière significative, notamment par le biais de
fréquentes visites officielles.
Notamment, à Londres, celles du Premier ministre croate, Ivica
Racan, du Vice-Premier ministre, des ministres de la Défense et
de l'Économie ; et la venue à Zagreb du chef de la diplomatie
britannique, Robin Cook, du ministre de l'Economie et d'une délégation
britannique de l'Union interparlementaire. La visite prochaine
du Premier ministre, Tony Blair, à Zagreb ne saurait à cet égard
que consolider les relations qu'entretiennent les deux États.
Les
relations avec l'Espagne ont également connu un nouvel
essor, notamment à travers des contacts établis à Zagreb et à
Madrid, relayés par plusieurs rencontres officielles au niveau
des ministres des Affaires étrangères, auxquelles il convient
d'ajouter la présence, en octobre, du président Mesic à la cérémonie
du 500e anniversaire de la naissance de Charles Quint, ainsi que
la prochaine visite en Espagne du Premier ministre, Ivica Racan.
Un des thèmes de discussion portera sur l'adhésion de la Croatie
au Processus de Barcelone, consacré au dialogue euroméditerranéen.
Plus
généralement, les relations avec tous les pays européens se sont
considérablement accrues et de nombreuses rencontres officielles
ont constitué le stimulant essentiel des échanges bilatéraux.
b) Pays voisins
Sous
l'impulsion de divers programmes multilatéraux de coopération
(l'Initiative centre-européenne, l'Initiative
Adriatique et Ionienne, le Partenariat
pour la Paix de l'OTAN et, tout récemment, la Quadrilatérale),
les relations avec l'Italie ont pris une nouvelle dimension.
Le chef du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères,
puis le Président de la République, se sont rendus en Italie au
cours de l'année écoulée ; les deux Premiers ministres se sont,
quant à eux, rencontrés à Dubrovnik en juillet. Le Président de
la République d'Italie est à son tour attendu en Croatie.
La
Croatie espère que seront bientôt résolues les questions encore
en suspens avec la Slovénie, afin d'approfondir davantage
ses relations avec ce pays, d'ores et déjà ponctuées par de nombreuses
rencontres au plus haut niveau.
Outre
les fréquents contact établis au niveau des chefs d'État et de
gouvernement, deux points particuliers illustrent les excellentes
relations entretenues avec la Hongrie : l'accord sur le
régime de circulation entre les deux pays, qui ne nécessite plus
que la carte d'identité, et la signature prochaine d'un Accord
de libre échange. De même, dans le cadre des rapports multilatéraux,
il faut souligner une très bonne coordination des politiques menées
par les deux pays.
Avec
la Bosnie-Herzégovine, de nouveaux rapports de coopération
ont été établis sur un pied d'égalité et un Accord de libre échange
mutuel devrait être conclu cette année. Bien que les rencontres
bilatérales aient été très fréquentes en 2000, la Croatie s'attend
à une intensification encore plus accrue de ses relations avec
son voisin.
Eu
égard aux récentes élections en RFY, mais compte tenu,
d'une part, de l'insuffisance des progrès jusque-là enregistrés
en matière de démocratie et, d'autre part, des nombreuses interrogations
qui subsistent quant à la politique que Belgrade entend mener
vis-à-vis de ses voisins, les rapports bilatéraux n'ont pas pu
à ce stade connaître de progrès significatifs. Les Conclusions
du gouvernement sur la situation post-électorale en RFY fixent
pour l'heure le cadre dans lequel s'inscrivent les relations entre
les deux États. Sur cette base, et sans chercher à s'immiscer
dans les affaires internes de la RFY, la Croatie a élargi sa coopération
avec le gouvernement démocratique du Monténégro avec lequel
elle a conclu des accords intéressants portant sur le dialogue
politique et les échanges économiques.
Pour
Zagreb, les relations avec les pays en transition (Europe
centrale et pays baltes) relèvent à l'évidence de la plus grande
importance. En effet, la Croatie est liée à eux par sa composante
centre-européenne et par de nombreuses similitudes et affinités.
Au-delà de cet aspect, il faut rappeler que ces pays poursuivent
un objectif commun : rejoindre l'Union européenne. En conséquence,
ces relations sont marquées par une vive volonté de coopération
qui devrait aboutir bientôt à la conclusion de plusieurs accords
de libre échange (Pologne, Tchéquie, Slovaquie). Le même constat
peut d'ailleurs s'appliquer aux pays de l'Europe du Sud-Est,
avec lesquels la Croatie entretient de très bonnes relations,
notamment avec la Turquie, la Grèce, la Bulgarie et l'Albanie,
ainsi que la Roumanie et la Macédoine, avec lesquelles la Croatie
a déjà signé des accords de libre-échange.
Enfin,
la Croatie est consciente du rôle tenu par la Fédération russe
au sein de la communauté internationale et de son fort potentiel
économique. Aussi souhaite-t-elle se voir renforcer leurs échanges
économiques, ce qui doit conduire à donner un nouvel élan à leurs
relations, suite logique aux rencontres à Strasbourg et à Moscou
des deux ministres des Affaires étrangères. La Croatie s'attend
également à une intensification prochaine de ses relations avec
l'Ukraine.
3. - Relations avec le reste du monde
Dans
son programme
où sont fixés les objectifs à atteindre d'ici 2004, le Gouvernement
accorde une importance toute particulière aux relations avec les
États-Unis dont la puissance et le poids international
sans équivalent ont largement contribué, entre autres, à la stabilisation
de la région de l'Europe du Sud-Est. Leur soutien demeure primordial,
comme l'ont montré les relations avec l'OMC, le Partenariat pour
la Paix et l'OTAN. Du point de vue économique, ils constituent
un associé capital avec 28 % des investissements étrangers, ce
qui représente plus d'un milliard de dollars. Par ailleurs, le
chef de l'État et le Premier ministre se sont rendus aux États-Unis
courant août, tandis que le Secrétaire d'État américain, Mme Albright,
a été reçue à deux reprises en Croatie. La
Croatie s'attend que ces relations continuent à se développer
avec l'arrivée au pouvoir de la nouvelle administration républicaine.
La
Croatie se réjouit également des bons rapports entretenus avec
l'Etat d'Israël, confirmés par la visite du vice-Premier
ministre, Goran
Granic, l'été dernier et celle prévue du président Mesic.
De plus, un accord prévoyant la suppression des visas entre les
deux pays est sur le point d'être conclu. Le président Mesic a
par ailleurs également rencontré en marge du Sommet du Millénaire
à New York le président de l'Autorité palestinienne.
Les
relations avec la Chine continuent à se resserrer de manière
régulière, améliorant ainsi la bonne coopération établie entre
les deux pays. Dans le domaine économique, l'avenir s'annonce
prometteur et devrait ouvrir la voie à un élargissement et une
intensification significative des échanges. Quant au Japon,
c'est aussi dans le domaine économique que l'on en attend les
progrès les plus significatifs, notamment après la visite du Vice-Premier
ministre, Slavko
Linic, et de la Vice-ministre des Affaires étrangères, Vesna
Cvjetkovic-Kurelec, marquée par la conclusion d'un accord
portant sur l'émission d'obligations d'un montant total de près
de 400 millions de dollars. Plus globalement, cette année fut
marquée par l'essor notable des relations avec de nombreux pays
d'Asie, notamment l'Inde, le Pakistan, l'Iran, la Thaïlande,
L'Indonésie, le Viêt-nam, la Malaisie ou Singapour, et forment
un marché potentiel très porteur.
4. - Organismes économiques internationaux
Le
renforcement global de la coopération économique internationale
a constitué un élément majeur de la politique extérieure croate.
A cet égard, priorité est donnée à la consolidation des liens
avec l'Union européenne et nos autres partenaires, européens et
nord-américains, mais aussi avec les Etats non-européens et ceux
en voie de développement. Ces derniers représentent de fait un
marché très intéressant susceptible de fournir de bons débouchés
pour les marchandises croates, notamment textiles.
Concernant
les organisations commerciales, financières et bancaires, l'adhésion
de la Croatie à l'OMC
apparaît comme un événement capital. En outre, parallèlement aux
relations actives soutenues avec le FMI, la Banque mondiale, la
BERD et la BEI, un effort particulier est fourni afin d'intégrer
l'OCDE et l'ACELE
(Accord centre-européen de libre-échange). En même temps, se poursuivent
les discussions au sein de l'AELE sur la conclusion d'un Accord
de libre échange.
5. - Relations diplomatiques multilatérales
Dans
le domaine de la coopération
multilatérale, de nombreuses actions ont été entreprises pour
affirmer davantage le rôle international de la Croatie.
a)
L'ONU
- Organisation des Nations unies
Dans le cadre de l'ONU, cette volonté s'est manifestée à travers
plusieurs événements :
-
la participation de la délégation croate, menée par le Président
de la République, au Sommet du Millénaire, du 6 au 8 septembre
2000.
-
la présence du ministre des Affaires étrangères, Tonino Picula,
à l'Assemblée du Millénaire, tenue du 10 au 15 septembre 2000.
-
la participation du Président de la Chambre des Députés du Sabor,
Zlatko Tomcic, et de la Présidente de la Chambre des Comitats du Sabor, Katica
Ivanisevic. à la Conférence des présidents de parlement, organisée à New York
du 30 août au 1er septembre.
-
le rôle actif joué par la Croatie aux sessions de l'ECOSOC (Conseil
économique et Social) dont elle a été élue membre pour la période
2000-2002. En prime, elle assurera une des vice-présidences de
cet organe en 2001.
-
la signature, le 17 septembre 2000, de l'accord de coopération
entre le gouvernement croate et le Haut Commissariat aux réfugiés
(HCR).
-
la finalisation prochaine de l'accord sur l'intégration de forces
croates dans les dispositifs " stand-by " des opérations de paix,
proposé par le Secrétaire général de l'ONU.
-
la coopération active du ministère
croate des Affaires étrangères à la réunion du Groupe de travail
régional de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques,
dont une session de s'est tenue à Dubrovnik du 12 au 14 avril
2000.
L'intensification
de cette activité diplomatique est également illustrée par la
participation d'une délégation croate à la Conférence des ministres
des Affaires étrangères de l'Organisation de la conférence
islamique, réunie fin juin 2000 à Kuala Lumpur.
b) L'OSCE
- Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe
Dans
la Déclaration qu'elle a adoptée, la Conférence ministérielle
réunie à Vienne les 27 et 28 novembre a salué les progrès significatifs
accomplis par la Croatie. Ainsi les effectifs de la mission de
l'OSCE en Croatie, dont le mandat est prolongé jusqu'à fin 2001,
ont été réduits 60 % et sont désormais ramenés à 120 membres.
D'autre part, des observateurs croates ont pris part aux missions
d'observation des élections en Macédoine, en Albanie, en Bosnie-Herzégovine
et en RFY, et deux représentants croates participent à la mission
de l'OSCE au Kosovo en tant qu'instructeurs à l'École de police
de Vucitrn.
c) Le
Conseil de l'Europe (CE)
La
fin de la procédure de suivi de Conseil de l'Europe (26 septembre)
et la visite dans la foulée du président Stjepan Mesic (28 septembre),
à l'occasion de laquelle il s'est adressé à l'Assemblée parlementaire
par une allocution unanimement
saluée, illustrent parfaitement l'excellent climat dans lequel
se développent les relations entretenues avec cette organisation.
La Croatie
s'est également vu confier l'organisation en 2002 de la Conférence des Présidents
de parlements européens, et ce à l'occasion de la participation à cette conférence,
en avril 2000, des deux présidents des Chambres du Sabor,
le Parlement croate.
Signe
de cette coopération, les nombreuses visites bilatérales : à Zagreb,
celles du Secrétaire général du CE, Walter Schwimmer, du président
de l'Assemblée parlementaire, Lord Russel Johnston ainsi que du
président du Congrès des Pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe,
Alain Chenard ; à Strasbourg, celles du chef de la diplomatie
croate, Tonino Picula, ou de son adjointe, Vesna Cvjetkovic-Kurelec,
notamment à l'occasion des sessions du Comité des ministres.
Au
cours de l'année 2000, la Banque de développement du Conseil de
l'Europe (BDCE) a octroyé deux nouveaux crédits pour la rénovation
des infrastructures scolaires et de santé, auxquels s'ajoutent
quelque deux cents millions de francs destinés au financement
du retour des réfugiés et des déplacés en Croatie.
d)
Le Pacte
de Stabilité pour l'Europe du Sud-Est
Un
grand nombre d'actions ont été menées dans le cadre du Pacte de
Stabilité qui, dans la perspective de la stabilisation du sud-est
européen, demeure un important instrument international, étroitement
lié au Processus de stabilisation et d'association mis en place
par l'Union européenne, dans la mesure où il rassemble de très
nombreux participants :
- les quinze membres de l'Union
européenne (Allemagne,
Autriche, Belgique,
Danemark, Espagne,
Finlande,
France,
Grèce, Irlande,
Italie, Luxembourg,
Pays-Bas, Portugal,
Royaume-Uni, Suède)
et la Commission
européenne ;
- les pays de l'Europe du Sud-Est : Albanie,
Bosnie-Herzégovine, Bulgarie,
Croatie, Hongrie,
Macédoine, Roumanie,
Slovénie, Turquie
et Yougoslavie ;
- les autres membres du G8 : États-Unis,
Russie, Japon
et Canada ;
- la Norvège et la Suisse
;
-
l'ONU, l'OSCE,
le Conseil de l'Europe, l'UNHCR,
l'OTAN, l'OCDE,
l'UEO ;
-
les institutions financières : la Banque
mondiale, le FMI, la BERD,
la Banque européenne d'investissement (BEI)
;
-
les initiatives régionales : la Zone de coopération économique de la Mer Noire
(ZCEMN), l'Initiative Centre-européenne
(ICE), l'Initiative de Coopération pour l'Europe
du Sud-Est (ICESE), et le Processus de
coopération dans l'Europe du Sud-Est (PCESE).
A cela
viennent encore s'ajouter cinq observateurs : Chypre, Moldavie, Pologne,
Slovaquie, Rép.
tchèque et Ukraine.
Dans ce
cadre, une première réunion des experts portant sur le projet de construction
de l'autoroute adriatico-ionienne s'est tenue à Dubrovnik les 12 et 13 janvier
2000. Le Sabor a, quant à lui, organisé à
Zagreb du 11 au 13 septembre 2000 la première Conférence
des présidents de Parlement des pays participant au Pacte de Stabilité (doc.
PDF), laquelle s'est achevée sur l'adoption de la Déclaration
de Zagreb.
e)
L'Initiative Centre-européenne (ICE)
Les dix-sept pays membres (Albanie, Autriche, Belarus, Bosnie-Herzégovine,
Bulgarie, Croatie, Hongrie, Italie, Macédoine, Moldavie, Pologne,
Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Rép. tchèque, Ukraine et RF de
Yougoslavie) ont exprimé à plusieurs reprises cette année leur
satisfaction quant à l'issue des élections législatives
et présidentielles en Croatie.
Rassemblés, le 25 novembre 2000 à Budapest, au Sommet de l'ICE,
en présence du Premier ministre, Ivica Racan, accompagné du ministre
des Affaires étrangères, Tonino Picula, ils ont aussi salué les
conclusions adoptées la veille au Sommet de Zagreb. Afin de mieux
l'adapter aux défis à venir, un accord a également été conclu
cette année portant sur une réforme structurelle du groupe de
travail Alpes-Adria,
la doyenne des associations centre-européennes, qui regroupe plus
de 40 millions d'habitants et 300 000 km², répartis parmi dix-neuf
régions ou États membres, dans la région des Alpes orientales
ou du nord de l'Adriatique.
f)
Le Groupe de travail des régions du Bassin danubien (GTRD)
La
Croatie, qui assure la présidence du GTRD pour 2000, a concentré
la conception de son programme d'activité sur ses deux régions
danubiennes (Osijek-Baranya et Vukovar-Sirmie). De plus, les 15
et 16 juin, a eu lieu à Vukovar la réunion des hauts représentants
du Groupe de travail et les 5 et 6 octobre, Zagreb a accueilli
la Conférence des chefs de gouvernement des pays partenaires,
marquée notamment par le 10ème anniversaire de la coopération
entre ces 22 régions issues à l'heure actuelle de onze États membres
(Allemagne, Autriche, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Moldavie, Roumanie,
Slovaquie, RFY, Rép. tchèque, Ukraine).
g)
L'Initiative Adriatique et Ionienne (IAI)
Avec le lancement de l'Initiative Adriatique et Ionienne (réunissant
Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Grèce, Italie, Slovénie
et Commission européenne), a été créé un nouveau mécanisme de
coopération régionale, visant notamment les domaines économique,
technique, des transports, de l'environnement, de la culture,
de l'éducation, du tourisme et de la lutte contre la criminalité.
En y participant la Croatie souhaite voir confirmée son orientation
méditerranéenne et sa volonté de rejoindre au plus tôt les processus
d'intégration communautaires, mais également le dispositif de
sécurité atlantique. L'adoption, le 20 mai 2000 de la déclaration
d'Ancone, marque l'acte de naissance de cette Initiative et dont
la présidence est, après l'Italie, assumée jusqu'en mai 2001 par
la Croatie.
h)
La Commission du Danube
La
Croatie prend une part active à tous tes travaux de la Commission
du Danube et, tout particulièrement, à ceux concernant la protection
de l'environnement.
i)
Le Processus de coopération dans l'Europe du Sud-Est (PCESE)
En
sa qualité d'observateur, la Croatie salue les efforts de la Macédoine
et des autres États membres du Processus de coopération dans l'Europe
du Sud-Est entrepris à l'égard de toutes les activités visant
à promouvoir les relations de bon voisinage, la stabilité et la
sécurité régionales de l'Europe du Sud-Est. Adoptée à l'initiative
de la Croatie lors de la réunion des chefs d'État et de gouvernement
qui s'est tenue à Skopje, le 25 octobre 2000, la Déclaration commune,
portant sur la stricte égalité des États successeurs de l'ancienne
fédération yougoslave, devient ainsi le premier document international
qui consacre ce point de vue avec l'assentiment de la RFY (Serbie-Monténégro).
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