21/12/2001
LE
MOT DE L'AMBASSADEUR
Jacques Chirac à
Zagreb
Un
an à peine après son premier voyage en Croatie, le président
français s'est rendu à Zagreb une seconde fois le 8 décembre
dernier. Ce geste d'amitié illustre ainsi l'excellent climat des relations
qu'entretiennent les deux pays et confirme leur intensification, amorcée
notamment au lendemain de la visite à Paris
du président Mesic, en mai 2000.
Le premier déplacement du chef de l'État français avait eu
lieu à l'occasion de la tenue du Sommet de Zagreb,
fin novembre 2000. Ce grand rendez-vous international, qui rassembla sous la double
présidence française et croate les chefs d'État et de gouvernement
des Quinze et des pays de la région, fut alors consacré aux questions
régionales impliquant essentiellement les pays issus de l'ex-Yougoslavie.
M. Chirac et la diplomatie française souhaitèrent alors marquer
leur présidence de l'Union européenne par un geste clair et fort
à l'égard d'une partie de l'Europe où les turbulences n'étaient
pas complètement apaisées. Le choix de Zagreb n'était pas
fortuit : la Croatie venait, en tout début d'année, de se doter
d'un gouvernement et d'un président
profondément attachés aux valeurs démocratiques et déterminés
à lui donner les moyens de rejoindre au plus tôt les autres pays
candidats à l'élargissement européen. Certains affirmèrent
alors que la mutation croate pouvait avoir force d'exemple pour d'autres. Les
événements qui suivirent dans la région leur donnèrent
raison.
Au Sommet de Zagreb, la Croatie s'est vue rassurée sur les modalités
de son rapprochement de l'Union européenne, après avoir craint un
moment de se voir imposer un quelconque "destin
régional", en d'autres termes de devenir tributaire d'un rythme
de modernisation trop lent, voire des difficultés que connaissent ou pourraient
rencontrer certains pays voisins. Pour autant, la Croatie s'est d'emblée
montrée disposée à engager et développer sa coopération
bilatérale ainsi qu'à consolider ses rapports de bon voisinage avec
tous les pays de la région. Bref, elle distinguait clairement coopération
régionale et déterminisme géographique.
Lors
de cette seconde visite, M. Chirac,
de retour de Belgrade, s'arrêta à Zagreb pour quelques heures, le
temps d'une visite "d'amitié et de travail". Cette brève
escale n'en a pas moins suffi au président français pour constater
l'excellence des rapports bilatéraux entre Paris et Zagreb, réitérer
l'appui de la France à l'intégration de la Croatie à l'Union
européenne et à son adhésion à l'OTAN,
et encourager ses hôtes à poursuivre leur politique de coopération
ouverte avec le TPI à La Haye, seul moyen de tourner définitivement
la page des guerres qui au cours
de la décennie passée ont endeuillé la région.
Les Croates
ont été réconfortés par le soutien "sans réserve"
de la France à la candidature de Zagreb à l'UE et à l'OTAN
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Les Croates
ont particulièrement apprécié la clarté des positions
françaises, d'autant que le président Mesic et le gouvernement croate
voient en la France un pays-clé dans l'édification de l'Europe de
demain, celle que leur pays a pleinement vocation à rejoindre. Dès
lors ne pouvaient-ils qu'être réconfortés par le soutien "sans
réserve" de Paris. Les relations bilatérales étant au
beau fixe, ouvertes et amicales, il importe désormais
avant tout que la Croatie réponde avec succès aux attentes quant
à sa contribution à la stabilisation régionale, par ailleurs
largement engagée, et quant aux processus d'intégration européens,
dont la ratification par le Parlement croate
de l'ASA (Accord de stabilisation et
d'association), le 5 décembre dernier, constitue la pierre angulaire.
Or Zagreb ne se dérobera certainement pas à ses obligations. Sur
ce point, le président et le premier ministre croates ont été
on ne peut plus clairs et explicites.
Bozidar
GAGRO
Ambassadeur de Croatie en France
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Solidarité
et démocratie contre terrorisme (23/11/2001)
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