15-21/05/2002
JUSTICE
INTERNATIONALE
Deux Serbes inculpés
de crimes de guerre en Croatie se livrent au TPI
Milan Martic et Mile Mrksic
sont poursuivis par le Tribunal pénal international de La Haye depuis 1995,
l'un pour crimes de guerre, l'autre pour crimes contre l'humanité.
 |
Milan
Martic, l'ancien chef sécessionniste des Serbes de Croatie, à son
arrivée au Tribunal pénal international de La Haye. |
Deux
anciens dirigeants serbes, recherchés depuis 1995 par le Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), se sont rendus à La Haye, mercredi
15 mai 2002. Milan Martic, ancien leader sécessionniste des Serbes de Croatie,
est accusé de crime de guerre pour le bombardement du centre de Zagreb.
Le général yougoslave à la retraite, Mile Mrksic, l'un des
commandants de l'assaut sanglant lancé contre la ville croate de Vukovar,
à l'automne 1991, est quant à lui accusé de crimes contre
l'humanité. L'un comme l'autre ont plaidé non coupable.
LE
MONDE.FR, 15/05/2002
Deux nouveaux occupants
pour la prison du TPI
L'ancien
président des Serbes de Croatie, Milan Martic, inculpé de crimes
de guerre, s'est rendu, mercredi 15 mai, au Tribunal pénal international
(TPI) pour l'ex-Yougoslavie, à La Haye, et a été incarcéré
au centre de détention, a confirmé Jim Landale, un porte-parole
du TPI. Le général à la retraite Mile Mrksic, inculpé
pour les massacres de Vukovar (à l'est de la Croatie), a également
été incarcéré au centre de détention du TPI
à Scheveningen, un faubourg de La Haye.
Milan Martic,
56 ans, originaire de Croatie, est poursuivi par le TPI pour avoir ordonné
en mai 1995 le bombardement de Zagreb en représailles à une offensive
surprise de l'armée croate contre des territoires de la "République
serbe de Krajina" (RSK), autoproclamée par les Serbes de Croatie fin
1991. Les bombes à fragmentation lancées par l'artillerie serbe
sur le centre de Zagreb avaient causé la mort de sept civils, tandis que
plusieurs dizaines d'autres avaient été blessés.
La procureur
du TPI, Carla Del Ponte, a annoncé la semaine dernière, lors d'une
visite en Croatie, que l'accusation contre M. Martic serait élargie après
sa reddition. Milan Martic est cité dans l'acte
d'accusation de l'ancien président yougoslave, Slobodan Milosevic,
comme ayant "participé à une entreprise criminelle commune"
qui avait pour objectif de "contraindre (...) la majorité de la population
croate et le reste de la population non serbe à évacuer environ
un tiers du territoire de la Croatie" en 1991 et 1992.
Lors de
son départ, M. Martic a déclaré qu'il ne se sentait pas coupable.
"Je veux changer l'image qui a été donnée de mon peuple.
Nous ne sommes pas des criminels", a-t-il déclaré, peu avant
son départ, à l'aéroport de Belgrade.
M. Mrksic,
de son côté, devra répondre de quatre chefs de crimes de guerre
et deux de crimes contre l'humanité pour le massacre d'au moins 198 non-Serbes
emmenés de force de l'hôpital de Vukovar le 20 novembre 1991. A l'époque
des faits, il commandait la brigade de l'armée yougoslave qui avait la
responsabilité principale de l'attaque sur cette ville croate, précise
son acte d'accusation. Il est le seul des trois inculpés pour crimes de
guerre commis dans la ville croate de Vukovar, en 1991,
ayant décidé de gagner volontairement La Haye. Les deux autres inculpés,
Veselin Sljivancanin et Miroslav Radic, refusent toujours de se rendre à
la justice. "Nous avons demandé une nouvelle fois aux autorités
de Belgrade de les livrer, car nous souhaitons commencer le procès pour
Vukovar avec les trois accusés", a déclaré la porte-parole
de Mme Del Ponte, Florence Hartmann, mercredi.
Avec
AFP et Reuters

LE
MONDE, 17/05/2002
Deux ex-dirigeants serbes
se sont livrés au Tribunal de La Haye
Deux
anciens dirigeants serbes, recherchés par le Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), se sont rendus à La Haye, mercredi
15 mai. Ce qui porte à cinq le nombre des accusés résidant
en Serbie qui se sont livrés volontairement depuis le début du mois.
Il s'agit de Milan Martic, ancien chef sécessionniste des Serbes de Croatie,
et du général à la retraite Mile Mrksic, l'un des commandants
lors de l'assaut lancé contre la ville croate de Vukovar,
en novembre 1991.
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Le
général à la retraite Mile Mrksic, inculpé de crimes
contre l'humanité par le TPI pour l'ex-Yougoslavie, a plaidé non
coupable lors de sa comparution initiale jeudi 16 mai 2002 | AFP. |
Le premier
figure parmi les hommes qui ont le mieux incarné, au début des années
1990, le projet de création d'une "Grande Serbie" au nom duquel
tant de crimes ont été par la suite commis dans l'ex-Yougoslavie.
Lorsque Franjo Tudjman, arrivant au pouvoir à Zagreb, en 1990,
commence à faire entendre la voix du nationalisme croate, Milan Martic
dirige la police à Knin, chef-lieu déshérité d'une
province de Croatie qui l'est tout autant, la Krajina, dont la particularité
est d'être très majoritairement peuplée de Serbes. Milan Martic
s'engage immédiatement dans la rébellion contre Zagreb : il prône
la sécession de la Krajina. Avec l'aide de la Serbie, il distribue des
armes et met sur pied une milice qui fait régner sa loi dans la région
jusqu'à ce qu'éclate véritablement la guerre
serbo-croate de 1991. Il devient "ministre de l'intérieur",
puis "président" de la "République serbe de Krajina"
(autoproclamée), ardent partisan du rattachement à la Serbie et
aux territoires contigus dont les forces serbes ont pris le contrôle en
Bosnie. Jusqu'à ce que ce projet de Grande Serbie s'effondre définitivement
à l'été 1995, avec l'offensive
victorieuse de l'armée croate pour reprendre le contrôle de la Krajina.
Milan Martic
n'est, à ce stade, inculpé par le Tribunal de La Haye que pour avoir
ordonné, en mai 1995, un bombardement sur le centre de Zagreb qui avait
tué 7 civils. Mais l'épopée du "brigadier de Knin"
a été ponctuée de nombreux autres épisodes sanglants,
dont l'objectif était d'éradiquer de la Krajina toute population
non-serbe. La procureure du TPI, Carla del Ponte, a annoncé récemment,
lors d'une visite en Croatie, qu'elle allait compléter l'acte d'accusation
contre Milan Martic.
Arrivé
à La Haye par le même avion que lui, et comme lui immédiatement
incarcéré dans la prison du TPIY à Scheveningen, le général
Mile Mrksic commandait l'unité de l'armée fédérale
yougoslave qui lança l'offensive sur Vukovar, en novembre 1991, et eut
finalement raison, après trois mois de siège, de la résistance
des combattants croates de la ville. Cette offensive allait se conclure par ce
qui reste dans la mémoire croate comme l'un des épisodes les plus
sinistres de la guerre : le massacre de 200 personnes, malades, blessés
ou réfugiés dans l'hôpital de Vukovar, qui furent emmenées
la nuit dans une campagne voisine, torturées, exécutées et
jetées dans une fosse commune d'où elles ont, depuis, été
exhumées.
Les deux
co-inculpés du général Mrksic pour le massacre de Vukovar
ont fait savoir qu'ils n'avaient pas l'intention de se rendre volontairement.
Le procureur, qui souhaite que les trois hommes soient jugés lors d'un
même procès, ne cesse de les réclamer aux autorités
de Belgrade, de même qu'un certain nombre d'autres inculpés, dont
les deux plus célèbres : Ratko Mladic et Radovan Karadzic.
La série
des redditions volontaires, ces dernières semaines, n'en signale pas moins
un certain effort de Belgrade en direction du TPIY. C'est ce qui explique sans
doute que les Etats-Unis ne se soient pas opposés, lundi, à la décision
du Fonds monétaire international (FMI) d'ouvrir une nouvelle ligne de crédit
de 829 millions de dollars (921 millions d'euros) pour la Yougoslavie et de débloquer
une dernière tranche de 64 millions de dollars au titre d'un précédent
accord.
Claire
Tréan

AFP,
15/05/2002
TPI: reddition de deux
inculpés de crimes de guerre en Croatie
LA HAYE
- Deux inculpés de crimes de guerre en Croatie, Milan Martic pour les bombardements
de Zagreb et Mile Mrksic pour les massacres de Vukovar (est de la Croatie), se
sont rendus volontairement mercredi au Tribunal pénal international (TPI)
pour l'ex-Yougoslavie.
Les deux
hommes ont été immédiatement incarcérés au
centre de détention du TPI à Scheveningen, un faubourg de La Haye.
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Milan
Martic, le 21 mai 2002, lors de sa comparution initiale devant le Tribunal pénal
international à La Haye. L'ex-leader séparatiste serbe est accusé
d'avoir bombardé la capitale croate par des missiles Orkan, munis de munitions
à fragmentation | AP. |
L'ancien
président des Serbes de Croatie, Milan Martic, est accusé par le
TPI d'avoir ordonné en mai 1995 le bombardement de Zagreb en représailles
à une offensive surprise de l'armée croate contre des territoires
de la "République serbe de Krajina" (RSK) autoproclamée
par les Serbes de Croatie fin 1991. Les bombes à fragmentation lancées
par l'artillerie serbe sur le centre de Zagreb avaient causé la mort de
sept civils tandis que plusieurs dizaines d'autres avaient été blessés.
Milan Martic,
56 ans, est cité dans l'acte d'accusation de l'ancien président
yougoslave Slobodan Milosevic comme ayant "participé à une
entreprise criminelle commune" qui avait pour objectif de "contraindre
(...) la majorité de la population croate et le reste de la population
non serbe à évacuer environ un tiers du territoire de la Croatie"
en 1991 et 1992. Lors de son départ de Belgrade, M. Martic a déclaré
qu'il ne se sentait pas coupable et se rendait" à La Haye pour "me
battre pour la vérité sur mon peuple".
Deuxième
inculpé à se rendre mercredi, le général à
la retraite Mile Mrksic, doit répondre de quatre chefs de crimes de guerre
et deux de crimes contre l'humanité pour le massacre de civils à
Vukovar en 1991. A l'époque des faits, il commandait la brigade de l'armée
yougoslave qui avait la responsabilité principale de l'attaque sur cette
ville croate, précise son acte d'accusation.
Il est
notamment accusé d'être responsable de la mort de plus de 200 civils
emmenés par les forces serbes hors de l'hôpital de Vukovar puis exécutés
près de la ferme d'Ovcara, selon ce document. M. Mrksic est le seul des
trois inculpés pour crimes de guerre à Vukovar ayant décidé
de gagner volontairement La Haye. Les deux autres inculpés, Veselin Sljivancanin
et Miroslav Radic, refusent toujours de se rendre à la justice.
"Nous
avons demandé une nouvelle fois aux autorités de Belgrade de les
livrer car nous souhaitons commencer le procès pour Vukovar avec les trois
accusés", a déclaré la porte-parole de Mme Del Ponte,
Florence Hartmann, mercredi. MM. Martic et Mrksic font partie d'un groupe de six
Serbes, réclamés par le TPI et qui ont accepté, à
la demande du gouvernement de Belgrade, de se présenter volontairement
devant la justice internationale.
Les trois
premiers à rejoindre La Haye ont été l'ancien chef d'état-major
de l'armée yougoslave, le général Dragoljub Ojdanic, l'ancien
vice-Premier ministre yougoslave Nikola Sainovic et un ancien commandant d'une
équipe de gardiens d'un camp de détention en Bosnie, Momcilo Gruban.
Vladimir Kovacevic, un ancien militaire poursuivi pour les bombardements de Dubrovnik
(Croatie) devrait être le dernier à se présenter à
La Haye dans les semaines qui viennent.
Les accusés
les plus recherchés par le TPI, les anciens chefs militaire et politique
des Serbes de Bosnie Ratko Mladic et Radovan Karadzic, sont toujours en liberté.

AP,
15/05/2002
Le serbo-croate Milan
Martic et le général Mile Mrksic se rendent au tribunal de La Haye
BELGRADE - L'ancien chef des Serbes de Croatie, Milan Martic, et l'ancien officier
de l'armée yougoslave, le général Mile Mrksic, sont arrivés
mercredi aux Pays-Bas où ils doivent se livrer au Tribunal pénal
international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie de La Haye.
A leur
arrivée à l'aéroport Schiphol d'Amsterdam, les deux hommes
ont été rapidement emmenés dans un fourgon bleu, escorté
par la police néerlandaise, et conduits au centre de détention des
Nations unies aux environs de La Haye en attendant leur comparution devant le
TPI qui doit se dérouler d'ici une semaine.
MARTIC
AVAIT PLANIFIÉ L'ÉVACUATION DES SERBES DE "KRAJINA" |
Quelques
semaines seulement après l'opération militaire
croate "Tempête"
(4-7/08/1995) qui s'est soldée par la libération
de la plupart des territoires occupés en Croatie
et la déroute des sécessionnistes serbes aux
ordres de Milan Martic, mais également par l'exode
de quelque 120.000 Serbes, dont plus de 90.000 civils, le
principal quotidien serbe, Politika, publiait le fac-similé
de l'ordre d'"évacuation planifiée"
des civils serbes, signé par Milan Martic quelques
heures seulement après le début de l'offensive
croate, la veille de la libération de Knin, fief
des séparatistes.
Cité notamment par Florence Hartmann, ancienne journaliste au Monde et
actuelle porte-parole du TPIY, dans son livre ("Milosevic, la diagonale
du fou", Denoël, 1999, p. 244), ce
document, traduit ci-dessous, accuse clairement l'ancien
leader serbe d'avoir personnellement organisé l'exode de la population
serbe des territoires occupés. Il corrobore les nombreux reportages de
presse qui montrèrent que l'armée croate n'est quasiment jamais
entrée en contact avec les colonnes de réfugiés serbes encadrés
par les miliciens qui, mêlés aux civils, protégeaient ainsi
leur retraite.
L'offensive croate avait été, quatre jours durant, accompagnée
sur
les ondes radiotélévisées par
des appels répétés des autorités exhortant la population
serbe de "Krajina" à ne pas fuir et à attendre l'arrivée
des troupes croates.
Sur ce sujet, voir aussi:
"Des
anges et des hommes", Alain Finkielkraut, Le Monde, 21/08/1995.
"Croatie : le droit,
le devoir, la nécessité", Paul Garde, Le Monde,
10/08/1995
TRADUCTION
du document publié par Politika, le 23/08/1995, qui accuse Milan
Martic d'avoir sciemment ordonné l'évacuation des civils serbes
de "Krajina".
RÉPUBLIQUE
SERBE DE KRAJINA
Conseil suprême de Défense
Knin, le 4 août 1995, 16 h 45
Réf : 2-3113-1/96.
Compte tenu des tout derniers développements résultant de l'agression
de la République de Croatie contre la République serbe de Krajina,
et en dépit des premiers succès de nos actions défensives,
la plus grande partie du territoire de Dalmatie du Nord et une partie de la Lika
s'est trouvée menacée, c'est pourquoi

NOUS DÉCIDONS

1. que l'on mette en uvre l'évacuation planifiée de
tous les civils hors d'état de combattre dans les districts de Knin, Benkovac,
Obrovac, Drni et Gracac ;

2. que l'on procède à l'évacuation planifiée selon
les plans préétablis et suivant les axes qui convergent vers
Knin et se prolongent vers Otric, Srb et Lapac ;

3. que l'on requière l'aide de la FORPRONU du Secteur Sud basée
à Knin.
KNIN, le 4 août 1995
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Milan MARTIC
CERTIFIÉ à l'état-major de l'armée serbe de Krajina,
le 4 août 1995 à 17 h 20, et enregistré sous la référence
susmentionnée.
|
Le porte-parole
du TPI, Jim Landale, s'est félicité de cette reddition, qui constitue
"un développement positif". Mais il a ajouté que les autorités
yougoslaves devaient encore arrêter et extrader 18 suspects recherchés
par La Haye.
Milan Martic,
président de la République autoproclamée de la Krajina serbe
(RSK), avait conduit la rébellion
des Serbes après la déclaration d'indépendance
de la Croatie en 1991. Il est accusé d'avoir fait tirer des missiles sur
Zagreb, en représailles de la contre-offensive croate du printemps 1995,
provoquant la mort d'au moins sept civils.
Le général
Mrksic était à la tête d'une unité de l'armée
yougoslave qui conduisit le siège de Vukovar, dans l'est de la Croatie,
bombardée sans répit pendant des mois. Il avait pris la tête
des forces serbes de Croatie sous l'autorité de Milan Martic. Ce dernier
l'a accusé de trahison pour avoir ensuite fui avec ses troupes.
"Je
me rends volontairement à La Haye pour découvrir par la volonté
de qui nous avons été chassés" lorsque les forces croates
ont repris le contrôle de la Krajina en 1995 (
Voir à ce sujet l'encadré ci-contre),
a déclaré Milan Martic devant plusieurs dizaines de partisans serbo-croates
avant de s'envoler pour les Pays-Bas à bord d'un vol régulier de
la compagnie aérienne yougoslave. "S'il y a une justice, je serai
bientôt de retour".
Dans les
premières années du conflit croate,
Milan Martic était proche du président serbe de l'époque,
Slobodan Milosevic, actuellement jugé à La Haye pour crimes de guerre
et crimes contre l'humanité en Croatie, en Bosnie et au Kosovo. Milosevic
avait fini par tourner le dos à Martic et laisser Zagreb reprendre l'enclave
contrôlée par les rebelles serbes.
Depuis
1995, Milan Martic se cachait en Bosnie et en Croatie. Il fait partie d'un groupe
de six suspects serbes qui ont annoncé qu'ils se rendraient au TPI plutôt
que d'être arrêtés et extradés.
Le mois
dernier, le parlement yougoslave a en effet adopté sous la pression des
Etats-Unis, une loi autorisant l'extradition des suspects inculpés par
La Haye. Belgrade a publié une liste de 24 suspects serbes, menacés
d'être arrêtés et extradés.
Six ont
choisi de se rendre, dont trois se sont déjà livrés à
La Haye: l'ancien chef de l'armée yougoslave, le général
Dragoljub Ojdanic, l'ancien vice-Premier ministre yougoslave Nikola Sainovic et
Momcilo Gruban, l'un des chefs des gardiens du camp de détention d'Omarska
en Bosnie, où des atrocités furent commises contre les détenus
musulmans de mai à août 1992. Un quatrième suspect, l'ancien
officier de l'armée yougoslave Vladimir Kovacevic doit encore se rendre
à La Haye.
Les 18
autres suspects n'ont pas répondu à l'offre de reddition. Parmi
eux figurent les deux hommes les plus recherchés par La Haye, l'ancien
chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic et son ancien chef militaire le général
Ratko Mladic dont les autorités yougoslaves assurent qu'ils ne se cachent
pas sur leur territoire. AP, ma/sb/v145

AFP,
16/05/2002
TPI:
Le général Mile Mrksic plaide non coupable
LA HAYE - Le général à la retraite Mile Mrksic, inculpé
de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal
international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, a plaidé non coupable lors de
sa comparution initiale jeudi.
Mile Mrksic,
55 ans, doit répondre de quatre chefs de crimes de guerre et deux de crimes
contre l'humanité pour le massacre de centaines de civils à Vukovar
(est de la Croatie) en 1991. A l'époque des faits, il commandait la brigade
de l'armée yougoslave qui avait la responsabilité principale de
l'attaque sur cette ville croate, précise son acte d'accusation. Il est
notamment accusé d'être responsable de la mort de plus de 200 civils
emmenés par les forces serbes hors de l'hôpital de Vukovar puis exécutés
près de la ferme d'Ovcara.
 |
Le
général à la retraite Mile Mrksic, doit répondre de
quatre chefs de crimes de guerre et deux de crimes contre l'humanité pour
le massacre de civils à Vukovar en 1991 | AP. |
Lors de
la comparution initiale, l'avocat de Mile Mrksic a indiqué qu'il espérait
demander lundi la libération provisoire de son client dont l'état
de santé pourrait se dégrader, selon lui, au centre de détention
du TPI. L'accusé a subi deux opérations au coeur. Il est le seul
des trois inculpés pour crimes de guerre à Vukovar ayant décidé
de gagner volontairement La Haye. Les deux autres inculpés, Veselin Sljivancanin
et Miroslav Radic, refusent toujours de se rendre à la justice.
Mile Mrksic
est arrivé au centre de détention de La Haye mercredi, en compagnie
d'un ancien président des Serbes de Croatie Milan Martic, qui est accusé
de crimes de guerre pour les bombardements de Zagreb en mai 1995. La comparution
initiale de Milan Martic aura lieu mardi, a annoncé le TPI.

AP,
16/05/2002
Le
général Mrksic plaide non coupable devant le TPI
LA HAYE - Le général à la retraite Mile Mrksic, l'un
des membres du "trio de Vukovar" accusé de massacres dans la
ville croate assiégée en 1991, a plaidé non coupable jeudi
devant le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI).
Agé
de 55 ans, Mile Mrksic, ancien officier de l'armée yougoslave (JNA), s'était
livré mercredi à La Haye, en même temps que l'ancien chef
de la république serbe autoproclamée de la Krajina, Milan Martic,
dont la première comparution devant le tribunal est prévue mardi
prochain.
Inculpé
pour crimes contre l'humanité et graves violations des coutumes de la guerre,
Mile Mrksic a plaidé non coupable des six chefs retenus contre lui par
le tribunal.
Le général
à la retraite était à la tête de l'unité de
l'armée yougoslave qui assiégea et bombarda sans répit plusieurs
mois durant la ville de Vukovar dans l'est de la Croatie en 1991. Selon l'acte
d'accusation, ses troupes emmenèrent au moins 200 non-Serbes de l'hôpital
de Vukovar en 1991 et les transportèrent dans une ferme voisine où
la plupart furent abattus et enterrés dans des fosses communes.
Deux autres
anciens officiers de l'armée yougoslave, Miroslav Radic et Veselin Sljivancanin,
ont été inculpés pour les mêmes faits, formant avec
Mile Mrksic le "trio de Vukovar". Tous deux ont rejeté l'offre
de reddition de Belgrade et restent pour l'heure en liberté.
Après
avoir dirigé le siège de Vukovar, Mrksic avait commandé les
forces des rebelles serbes de Croatie, dont le chef Milan Martic est inculpé
pour une attaque de roquettes contre Zagreb en 1995 qui fit au moins cinq morts
et plusieurs dizaines de blessés. AP, sb/v

AP,
21/05/2002
TPI: Milan Martic plaide
non coupable
LA HAYE
- L'ancien chef des Serbes de Croatie, Milan Martic a plaidé non coupable
mardi des accusations pesant sur lui devant le Tribunal pénal international
(TPI) pour l'ex-Yougoslavie de La Haye.
L'ancien
"président" de la République autoproclamée de la
Krajina serbe (RSK) avait conduit la rébellion des Serbes après
la déclaration d'indépendance de la Croatie en 1991. Cet homme de
47 ans est accusé d'avoir fait tirer des roquettes Orkan sur Zagreb, en
représailles à la contre-offensive croate du printemps 1995, provoquant
la mort d'au moins sept civils.
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Le
15 février 1994, l'ancien chef séparatiste serbe de Croatie Milan
Martic (à gauche) rencontre à Belgrade l'ancien président
serbe, Slobodan Milosevic | AP. |
Dans les
premières années du conflit, M. Martic était proche du président
serbe de l'époque, Slobodan Milosevic, actuellement jugé à
La Haye pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité en Croatie, en
Bosnie et au Kosovo. Milosevic avait fini par tourner le dos à Martic et
laisser Zagreb reprendre l'enclave contrôlée par les Serbes de Krajina.
Son avocat,
Me Strahinja Kastratovic, a précisé au TPI que son client avait
accepté la semaine dernière de se livrer au tribunal onusien "pour
pouvoir prouver son innocence". Mais le procureur général Carla
Del Ponte a laissé entendre que l'acte d'accusation pourrait s'agrémenter
de crimes de guerres présumés commis par sa milice entre 1991 et
1995.
Le mois
dernier, le Parlement yougoslave avait adopté sous la pression des Etats-Unis
une loi autorisant l'extradition des suspects inculpés par La Haye et Belgrade
avait publié une liste de 24 suspects serbes, menacés d'être
arrêtés et extradés.
Six ont
choisi de se rendre, dont cinq se sont déjà livrés à
La Haye: outre Martic, on recense le général Mile Mrksic, un ancien
officier de l'armée fédérale accusé de massacres de
Croates à Vukovar en 1991, l'ancien chef d'état-major de l'armée
yougoslave, le général Dragoljub Ojdanic, l'ancien vice-Premier
ministre yougoslave Nikola Sainovic et Momcilo Gruban, l'un des chefs des gardiens
du camp de détention d'Omarska en Bosnie, où des atrocités
furent commises contre les détenus musulmans en 1992. Quant à l'ancien
officier de l'armée yougoslave Vladimir Kovacevic, accusé du bombardement
de Dubrovnik en 1991, il a promis de se rendre cette semaine à La Haye.
Les 18
autres suspects n'ont pas répondu à l'offre de reddition. Parmi
eux figurent les deux hommes les plus recherchés par La Haye, l'ancien
chef des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic et son ancien chef militaire le général
Ratko Mladic dont les autorités yougoslaves assurent qu'ils ne se cachent
pas sur leur territoire. AP
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