AFP,
16/12/2004
REVUE
DE PRESSE
CONSEIL
EUROPÉEN
La Croatie veut une ouverture des négociations d'adhésion
début 2005
MEISE (Belgique) - Le Premier ministre croate Ivo Sanader a exprimé
jeudi le voeu que le sommet européen de Bruxelles décide
d'ouvrir les négociations d'adhésion avec son pays
début 2005, assurant que Zagreb coopérait pleinement
avec le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie.
S'exprimant à son arrivée au sommet
du PPE (fédération des partis conservateurs et de
centre-droit européens) à Meise, près de
Bruxelles, M. Sanader a estimé que les 25 n'avaient
"aucune raison de prendre une décision qui soit
en-deçà" de celle adoptée au sommet
européen de juin dernier qui avait décidé
de fixer l'ouverture des négociations pour le début
de 2005.
"Je vais dire très clairement
(à Bruxelles) que la Croatie coopère pleinement
avec le TPI, que nous sommes totalement engagés dans cette
coopération et que nous sommes aussi pleinement engagés
à observer tous les critères", qu'il s'agisse
de ceux de Copenhague (sur l'application de l'état de droit)
ou de la mise en oeuvre de la législation communautaire.
"Je suis persuadé que le Conseil
européen a toutes les bonnes raisons de décider
d'une date d'ouverture des négociations (d'adhésion)
tôt dans l'année 2005", a ajouté
Ivo Sanader.
Dans une déclaration à Meise, les
partis membres du PPE ont appelé à une ouverture
sans conditions des négociations d'adhésion avec
la Croatie au début de l'année prochaine.
"La Croatie a déployé de
grands efforts et pris des mesures positives primordiales pour
mettre en oeuvre les critères de Copenhague, ainsi que
les recommandations de la Commission européenne, y compris
la coopération" avec le TPI, ajoute la déclaration.
Les ministres des Affaires étrangères
de l'UE ont proposé lundi à Bruxelles d'ouvrir "vers
avril" 2005 les négociations d'adhésion avec
la Croatie, à condition que la coopération du pays
avec le TPI soit confirmée après "évaluation"
d'ici avril.
Selon les diplomates, les conditions à
poser ou non à l'ouverture de négociations d'adhésion
avec la Croatie fait toujours l'objet de discussions entre les
25 avant le sommet européen de jeudi et vendredi à
Bruxelles, qui aura le dernier mot sur le sujet.
Le procureur du TPI, Carla Del Ponte, a accusé
à plusieurs reprises les autorités de Zagreb de
ne rien faire pour arrêter le général Ante
Gotovina, inculpé par le tribunal en 2001 de crimes de
guerre commis contre des Serbes de Croatie lors du conflit serbo-croate
(1991-1995).
Les autorités de Zagreb déclarent
pour leur part ignorer où se trouve le général
Gotovina.
Dans une conférence de presse, le président
de la Commission européenne Jose Manuel Barroso a déclaré
qu'"il pensait qu'une date pouvait être trouvée"
par les 25 Etats membres lors de ce sommet pour décider
quand les négociations d'accession pourraient commencer.
"La Commission pense qu'il est essentiel
que la Croatie coopère avec la cour de La Haye"
(le TPI), a cependant ajouté le président de la
Commission.
(©AFP / 16 décembre 2004 16h16)
AFP,
15/12/2004
La
Croatie attend aussi une date pour négocier son adhésion
à l'UE
La
Croatie, dans l'ombre du débat sur la Turquie, attend aussi
du sommet de Bruxelles du 17 décembre une date pour entamer
ses pourparlers d'adhésion à l'UE, mais certains
Européens s'exaspèrent du manque de coopération
du pays avec le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie.
Les
Etats membres de l'Union restent divisés sur les conditions
d'ouverture de futures négociations avec Zagreb, à
moins d'une semaine du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement
des 25 qui doit trancher la question en même temps que celle
de la candidature turque.
"Il
y a des pays qui voudraient une ouverture des négociations
avec la Croatie sans spécifications", indiquait
jeudi une source proche de la présidence néerlandaise
de l'UE.
"D'autres
voudraient ouvrir les négociations seulement si et quand
la coopération avec le TPI sera totale, à la lumière
que ce que Mme Del Ponte a fait remonter aux Nations unies",
a-t-elle précisé.
Dans
un rapport remis le mois dernier au Conseil de sécurité
de l'Onu, le procureur du TPI Carla Del Ponte avait accusé
de "puissants réseaux" en Croatie de protéger
le général croate Ante Gotovina.
Ce
dernier est en fuite depuis son inculpation en 2001 par le tribunal
de La Haye pour des crimes de guerre commis contre des Serbes
de Croatie lors de la guerre serbo-croate (1991-1995). Les autorités
de Zagreb assurent ignorer où il se trouve.
Le Royaume Uni est le plus déterminé des 25 pour
durcir le texte des conclusions du sommet de Bruxeles, de façon
à contraindre la Croatie à la coopération
avec le TPI, selon des diplomates.
La
Slovénie, dans l'UE depuis le 1er mai, est également
assez ferme à l'égard de son voisin depuis les différends
frontaliers qui ont opposé les deux pays.
Le
ministre slovène des Affaires étrangères,
Dimitrij Rupel, a cependant souhaité mercredi que les négociations
d'adhésion avec Zagreb s'ouvrent "aussi rapidement
que possible".
"Pendant
le processus de négociations, nous aurons la possibilité
de présenter des objections éventuelles (à
l'adhésion croate)", a-t-il ajouté.
Les
relations entre Zagreb et Ljubljana sont tendues en raison de
disputes sur le partage de la frontière maritime et terrestre
entre les deux pays,
L'Allemagne,
l'Autriche, l'Irlande, la Hongrie mais aussi la France souhaiteraient
un texte plus souple dans les conclusions du sommet de la semaine
prochaine, a-t-on indiqué de sources diplomatiques.
Le
projet de conclusions du sommet, explique un diplomate, est actuellement
"équilibré" entre les deux tendances.
Il
propose d'ouvrir les négociations d'adhésion avec
la Croatie "à condition qu'une coopération
entière avec le TPI ait été confirmée"
par les Etats membres. La date pour l'ouverture de telles négociations
sera décidée par les chefs d'Etat et de gouvernement.
La
Commission européenne avait recommandé début
octobre d'ouvrir les négociations d'adhésion avec
Zagreb début 2005.
La
Croatie a obtenu en juin dernier le statut de candidat à
l'adhésion à l'UE. Elle souhaite adhérer
à l'Union à l'horizon 2007. Son entrée dans
l'UE représenterait la deuxième adhésion
d'un Etat issu de l'ex-Yougoslavie, après la Slovénie.
AFP,
14/12/2004
Zagreb
appelle l'UE à ouvrir des négociations sans conditions
Le
Premier ministre croate Ivo Sanader a appelé mardi l'Union
européenne (UE), à deux jours de son sommet, à
ne pas conditionner l'ouverture des négociations d'adhésion
avec son pays à la coopération avec le Tribunal
pénal international (TPI), dans une interview accordée
à l'AFP.
"Pourquoi
introduire des conditions maintenant ? Il s'agirait d'un pas en
arrière par rapport à la décision européenne
du mois de juin qui a décidé de l'ouverture de négociations
d'adhésion avec la Croatie au début 2005 sans formuler
des conditions", a affirmé M. Sanader.
Le chef du gouvernement conservateur croate a tenu ces propos
alors que lundi, les ministres des Affaires étrangères
de l'UE ont convenu à Bruxelles d'ouvrir "vers avril"
2005 les négociations d'adhésion avec la Croatie,
à condition que la coopération du pays avec le TPI
soit confirmée après "évaluation"
d'ici avril prochain.
Pour M. Sanader, des critères impératifs à
remplir par Zagreb, dont la coopération avec le TPI, sont
justifiés et l'UE dispose de mécanismes pour suspendre
les négociations avec son pays si nécessaire.
"L'UE
peut suspendre à tout moment les négociations si
la coopération n'est pas totale. Ces mécanismes
existent déjà", a-t-il fait valoir.
Mais, a ajouté le Premier ministre, "mon gouvernement
s'est sérieusement engagé à remplir tous
les critères et conditions" requis par l'Union.
"Quelle
que soit la décision adoptée lors du sommet européen,
nous avons l'obligation de résoudre le cas (du général
fugitif Ante) Gotovina,
c'est à dire qu'il fasse l'objet d'un procès à
La Haye", devant le TPI, a-t-il affirmé.
Le procureur du TPI, Carla Del Ponte, a reproché à
plusieurs reprises aux autorités de Zagreb de ne rien faire
pour arrêter le général Ante Gotovina, inculpé
par le tribunal en 2001 de crimes de guerre commis contre des
Serbes de Croatie lors du conflit serbo-croate (1991-1995).
Elle avait assuré récemment que le général
bénéficiait de la protection de "puissants
réseaux".
M. Sanader a souligné que depuis le début de l'année,
Zagreb a montré sa "totale coopération avec
le TPI dans neuf cas". "Il n'y a pas de doutes quant
à notre engagement", a-t-il assuré.
Quant au dossier Gotovina, il a demandé à "la
communauté internationale et à ceux qui disposent
d'informations d'aider son gouvernement à localiser le
fugitif".
"Selon
les informations dont nous disposons, il n'est pas en Croatie",
a-t-il dit en réitérant la position constamment
présentée par les autorités croates.
A deux jours du sommet de Bruxelles, les Vingt-Cinq sont divisés
sur l'ouverture de négociations d'adhésion avec
la Croatie, et certains pays, menés par la Grande-Bretagne,
se sont dits exaspérés par le manque de coopération
de Zagreb avec le TPI.
Le Premier ministre croate a cependant dit être optimiste
quant à une "bonne nouvelle" pour son
pays à l'issue du sommet. Il a souligné le rôle
positif que son pays pourrait jouer dans le cadre de la politique
européenne de sécurité visant à stabiliser
les Balkans, ravagés par des conflits sanglants après
le démantèlement de l'ex-Yougoslavie dans les années
1990.
"Une
bonne nouvelle pour la Croatie représenterait un grand
encouragement pour l'ensemble des pays d'Europe du sud-est car
tous nos voisins observent les démarches de Zagreb et se
dirigent sur le chemin des réformes vers l'Union européenne",
a-t-il conclu.
Parmi les six anciennes républiques yougoslaves - Bosnie-Herzégovine,
Croatie, Macédoine, Serbie-Monténégro et
Slovénie -, seule la dernière a intégré
l'UE le 1er mai 2004.
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