AFP,
20/01/2004
REVUE
DE PRESSE
TRIBUNAL
PÉNAL INTERNATIONAL
Zagreb
s'efforce de localiser Gotovina pour satisfaire l'UE
Zagreb
déploie tous les moyens pour localiser le général
Ante Gotovina, inculpé par le TPI, et permettre ainsi
le début en mars de négociations d'adhésion
avec l'Union européenne, a assuré jeudi la ministre
croate de la Justice, Vesna Skare-Ozbolt, dans un entretien avec
l'AFP.
"Nous
ne cessons pas de rechercher Gotovina. Notre position est claire:
il doit comparaître devant le Tribunal pénal international
(TPI)", a déclaré Mme Skare-Ozbolt tout
en précisant que des rapports réguliers sur les
actions entreprises étaient remis au procureur du TPI,
Carla Del Ponte.
"Nous
nous préparons très sérieusement aux négociations
d'adhésion et l'entrée dans l'Union européenne
(UE) et nous n'allons jamais abandonner", a-t-elle poursuivi.
La ministre a estimé qu'il serait "regrettable
pour la Croatie de devenir l'otage du cas Gotovina en dépit"
de ses efforts et rater le début des négociations
avec l'Union.
Le sommet européen de décembre a prévu d'ouvrir
les négociations d'adhésion avec Zagreb le 17 mars
à condition que soit "localisé et transféré"
au TPI le général Gotovina, en fuite depuis son
inculpation en 2001 de crimes de guerre commis contre des Serbes
de Croatie lors de la guerre serbo-croate (1991-1995).
Le commissaire européen à l'Elargissement, Olli
Rehn, a réitéré cette semaine les exigences
de Bruxelles en affirmant: "Si ce n'est pas le cas, nous
ne serons pas à même alors d'entamer les négociations
(d'adhésion) le 17 mars, ce qui constituerait
une énorme déception pour tout le monde".
La ministre croate a affirmé que Zagreb coopérait
pleinement avec le TPI et que le cas Gotovina était la
dernière question à régler dans ce domaine.
En 2004, la Croatie a donné nombre de preuves quant à
sa volonté de coopération avec le tribunal de La
Haye avec notamment la reddition volontaire de neuf personnes
inculpées par le TPI, a-t-elle fait valoir.
"La
Croatie est un petit pays et selon nos informations, Gotovina
n'est pas ici", a-t-elle encore assuré. Mme Skare-Ozbolt
a rappelé que les autorités croates avaient récemment
demandé aux pays membres de l'UE de les aider à
localiser le fugitif.
Par ailleurs, Mme Skare-Ozbolt a précisé que son
ministère oeuvrait pour que le système judiciaire
de son pays puisse répondre aux critères de l'UE
d'ici 2007, date à laquelle Zagreb souhaite être
en mesure de conclure les négociations d'adhésion.
Selon elle, de nombreuses lois ont été modifiées
et alignées sur celles en vigueur dans l'UE, notamment
celle sur le fonctionnement des tribunaux.
"Mon
objectif est d'avoir un système judiciaire moderne et efficace
d'ici 2007", a-t-elle dit.
Evoquant le retour de quelque 200.000 Serbes de Croatie ayant
fui le pays pendant le conflit ayant opposé les forces
de Zagreb aux sécessionnistes serbes appuyés par
le régime de Belgrade, la ministre a précisé
que son institution était impliquée dans la restitution
des propriétés de ces réfugiés.
En novembre dernier, l'Organisation pour la coopération
et la sécurité en Europe (OSCE) avait estimé
que ce processus pouvait être achevé en 2005.
Le chef de la mission de l'OSCE en Croatie, Peter Semneby avait
alors demandé aux tribunaux croates de faire preuve d'impartialité
lorsqu'ils jugent des Serbes inculpés de crimes de guerre
commis à l'encontre de Croates.
Pour sa part, Mme Skare-Ozbolt a assuré que depuis 2003
il n'y avait pas eu en Croatie de procès pour crimes de
guerre susceptible d'être mis en cause.
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