17/09/2006

RÉVOLTE DES CROATES
Inauguration du parc-mémorial
de Villefranche-de-Rouergue

Allocutions prononcées
à l'occasion de la cérémonie commémorative
le 17 septembre 2006

Villefranche-de-Rouergue (Aveyron)

 

 

Intervention de Monsieur Serge ROQUES
Député-Maire de Villefranche-de-Rouergue

Monsieur le Premier Ministre de la République de Croatie,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères de la République française,
Madame l’Ambassadrice représentant le Gouvernement de Bosnie-   Herzégovine,
Madame le Vice-Premier Ministre de Croatie et Monsieur le Ministre de la   Culture de Croatie,
Monsieur l’Ambassadeur de Croatie en France,
Monsieur l’Ambassadeur de France en Croatie,
Monsieur le Préfet d’Istrie,
Madame la Préfète et Monsieur le Sous-Préfet d’Aveyron,
Monsieur le Ministre, Sénateur, Président du Conseil Général de l’Aveyron,
Mesdames les Conseillères Régionales, représentant de Président du Conseil   Régional Midi-Pyrénées,
Messieurs les Présidents des Groupes d’Amitié Croatie-France au Sabor,   croate et à l’Assemblée Nationale,
Messieurs les Anciens Combattants de Croatie et de France,
Madame le Colonel, Déléguée Militaire en Aveyron,
Monsieur le Maire de Pula et ses collaborateurs,
Mesdames et Messieurs les élus régionaux, départementaux, municipaux,
Messieurs les Capitaines de Gendarmerie,
Monsieur le Capitaine des Sapeurs-Pompiers,
Monsieur l’Architecte du site,
Mesdames et Messieurs les chefs de service et dirigeants d’entreprises, Mesdames et Messieurs,

Il y a 63 ans, jour pour jour, le 17 septembre 1943, se déroulait, ici-même, un événement horrible et insupportable qui nous rassemble tous aujourd’hui : le massacre barbare, par des troupes nazies, fanatiques et sans pitié, et l’ensevelissement sommaire de près d’une centaine de jeunes gens, à peine sortis, de l’enfance, venus de l’autre extrémité du continent européen.

La veille, avait eu lieu un fait incroyable qui restera unique dans les annales de la deuxième guerre mondiale : la mutinerie dans un bataillon Waffen-SS de jeunes gens enrôlés de force, venus de Croatie et de Bosnie-Herzégovine.

L’exécution de cinq officiers allemands rendait les mutins maîtres de la situation, pendant quelques heures, ce qui a fait écrire aux historiens que Villefranche de Rouergue, fut symboliquement la première ville libérée de la métropole.

Ils affirmaient ainsi, au péril immédiat de leurs jeunes et fragiles vies, la dignité éminente et inaliénable de tout être humain qui refuse l’asservissement des corps et des esprits.

Mais, le retournement devait être, hélas, sanglant et brutal.

Les nazis, dès qu’ils le purent, à l’aide de renforts extérieurs, anéantissent tous ces jeunes gens téméraires qui leur avaient fait si peur.

Ces héros sont toujours enterrés ici, après avoir été suppliciés et abattus, soit sur place, soit en ville, soit dans les locaux où ils étaient prisonniers. De nombreux autres mourraient ensuite en particulier en déportation. Ces évènements sont de portée nationale en Croatie et en Bosnie-Herzégovine.

Ici, ils ont marqué au fer rouge la mémoire de la cité.

Dès l’arrivée des troupes allemandes, le 12 août, de nombreux Villefranchois sont choqués par le traitement brutal et humiliant, voire bestial, qu’infligeaient les nazis à ces jeunes hommes.

Le 17 septembre, nos compatriotes firent ce qu’ils purent en cette année 1943, qui fut sans doute la plus noire de l’occupation, pour protéger et cacher dans la bastide, les révoltés qui avaient pu échapper aux griffes mortifères de leur bourreau.

Certains, trop rares, hélas, purent ainsi gagner quelques jours après la campagne avoisinante et les maquis de la Résistance.

Cette révolte faisait reposer aussi immédiatement sur le Maire Louis FONTANGES, une responsabilité écrasante et redoutable.

Dans un pays occupé où l’administration était neutralisée, il était de fait et en fait, la seule personnalité susceptible de protéger la population. Il avait comme seule arme, son autorité morale acquise sur les champs de bataille de la grande guerre.

La ville a sans doute risqué son existence même, car il n’y a pas d’autre exemple semble t-il en France, qu’un événement aussi meurtrier pour l’occupant, n’ait pas entraîné, aussitôt, de terribles représailles sur la population civile toujours soupçonnée de complicité.

L’ombre d’Oradour sur Glane a réellement plané sur Villefranche de Rouergue, et elle doit en grande partie au courage de Louis Fontanges, qui n’a pas hésité à se constituer prisonnier en sa mairie et à se porter garant de la population, d’avoir évité cette terrible perspective ou du moins la déportation de centaines de personnes, comme ce fut le cas près d’ici, à Figeac par exemple.

Les Villefranchois sortirent bouleversés de ces journées dramatiques, beaucoup avaient entendu les fusillades et vu la dizaine de cadavres qui jonchaient les rues de la ville, certains enfants même, ont assisté, pétrifiés dissimulés derrière des buissons aux sommaires et sinistres exécutions.

Et, jusqu’à la Toussaint qui a suivi, des mains anonymes et déjà maternelles, sont venues à plusieurs reprises, malgré l’interdiction du Maire, qui craignait toujours de lourdes représailles, déposer des fleurs sur la fosse toute fraîche du massacre.

C’est pour rappeler ce geste, que la mère de bronze qui veille désormais sur ces enfants, est entourée d’une pelouse fleurie.

Après la guerre, une stèle, présentée comme provisoire et très simple, venait rappeler le sacrifice.

Chaque 17 septembre, des cérémonies dépouillées se déroulaient, en présence des élus municipaux, des représentants des pays concernés et des anciens combattants croates et français.

Cependant, les statues promises et exécutées pour Villefranche de Rouergue, en 1952, par le sculpteur croate de grand talent Vanja RADAUS ne peuvent rejoindre la France sous l’ancienne Yougoslavie.

Pendant ces longues années, la ville entretient le lieu et le « sanctuarise » en quelque sorte.

Nous sommes donc très satisfaits lorsque son Excellence l’Ambassadeur de Croatie en France, Monsieur Bozidar GAGRO, se saisit du problème et le soumet à son Gouvernement, il y a deux ans environ.

Dès lors, sous sa puissante impulsion, tout va très vite et je remercie infiniment le Gouvernement Croate d’avoir voulu et permis ce monument, après avoir obtenu l’accord du Gouvernement Français.

Le Gouvernement Croate a fait le don à la ville, de la réplique de ces magnifiques et très émouvantes statues, ainsi que les dalles blanches qui rappellent dans les deux langues, le drame.

Le projet nous avait été présenté, à Jean PUECH et à moi-même au Ministère de la Culture à ZAGREB en présence de Monsieur Bozo BISKUPIC Ministre de la Culture par l’architecte croate de grand renom Ivan PRTENJAK. Il nous a d’emblée séduits.

Nous gardons tous les deux un souvenir extraordinaire de ce séjour où nous avons eu le grand honneur d’être reçus en audience successivement par Monsieur le Premier Ministre, Monsieur Ivo SANADER puis par le Président de la République de Croatie lui-même, Monsieur Stjepan MESIC.

Ce sont des grands moments pour nous et je veux encore une fois remercier le Gouvernement Croate et des plus hautes autorités, de la qualité exceptionnelle de leur accueil dans leurs pays qui a attiré et enchanté plus de 600 000 français cette année.

Je suis naturellement très heureux et très fier d’accueillir ici notre Ministre des Affaires Etrangères Monsieur Philippe DOUSTE-BLAZY. Je le remercie beaucoup, malgré le contexte international très chargé, dans lequel la diplomatie française et son chef jouent un rôle capital, très recherché, d’avoir bien voulu nous consacrer ces moments. Le Gouvernement Français a appuyé dès la départ ce projet et c’est le Ministère des Affaires Etrangères qui nous a accordé une subvention pour le mener à bien. Sans son accord et son appui, bien entendu, rien n’aurait pu se faire et nous lui en savons gré.

Notre reconnaissance va aussi au Gouvernement Bosniaque, directement concerné par l’origine de nombreuses victimes et qui a bien voulu s’associer à cette démarche avec la venue en particulier de sa très charmante Ambassadrice Son Excellence Zeljana ZOVKO à Villefranche de Rouergue, aux côtés de Monsieur GAGRO, dès septembre 2005.

Sa présence donne toute la mesure et tout son sens à l’évènement qui concerne finalement trois pays européens qui ont eu à affronter le même ennemi lors du dernier conflit mondial.

Message du Président Bosniaque (Sulejman TIHIC)

« Monsieur le Sénateur,
Monsieur le Député-Maire,

Je vous remercie très chaleureusement de votre invitation à assister à l’inauguration officielle du Mémorial dédié aux soldats Bosniens et Croates ayant participé au grand soulèvement de la division Handzar de l’Armée Allemande contre les troupes nazies occupant Villefranche-de-Rouergue.

Etant empêché par les autres obligations en Bosnie-Herzégovine, je ne pourrais malheureusement pas être à vos côtés à cette importante occasion.

Je tiens à souligner à quel point nous apprécions votre geste qui permettra à préserver la mémoire de ces hommes courageux qui n’ont pas hésité à sacrifier leurs vies pour l’idée de liberté.

Nous sommes d’autant plus fiers de ces hommes courageux, que ce soulèvement a permis à Villefranche de Rouergue d’être, fût-ce pour quelques heures, l’une des premières villes françaises libérée pendant la deuxième guerre mondiale.

Je me réjouis des liens d’amitié sincères et profonds qui existent entre nos deux pays et je suis persuadé que le Mémorial que vous inaugurez aujourd’hui, pourra contribuer davantage au rapprochement de nos citoyens qu’à de très bonnes relations entre la Bosnie-Herzégovine et le France.

Je vous prie de croire, Monsieur le Sénateur et Monsieur le Maire, à l’assurance de ma très haute considération. »

Localement, depuis longtemps, nous voulions aménager dignement le site mais nous n’aurions pu le faire si nous n’avions pas disposé d’un appui départemental. Toujours très attentif à l’histoire de l’Aveyron et à son ouverture sur l’extérieur, Jean PUECH a saisi, à la première minute, tout l’enjeu. Et, tout de suite, il a décidé, avec toute la collectivité départementale, de s’associer avec efficacité et générosité à la construction de ce mémorial. Sur le plan budgétaire, le Département de l’Aveyron a participé à parité avec la Commune. Il nous a également aidé sur le plan conceptuel. Je l’en remercie infiniment.

La Région Midi-Pyrénées a bien voulu également s’associer à cet acte de mémoire. Le Président MALVY a tenu à se faire représenter et à nous aider significativement sur le plan budgétaire. Je le remercie très sincèrement.

Villefranche de Rouergue, une des dix-huit villes de plus de 10 000 habitants de la Région se sent pleinement Midi-Pyrénéenne et est toujours très sensible à la présence régionale effective sur ses grands dossiers.

Je voudrais remercier également la ville de PULA et son Maire d’avoir permis la réplique de ces statues qui ornent son superbe front de mer. C’est une ville magnifique et nous sommes très heureux de pouvoir envisager la possibilité d’un jumelage entre nos deux cités.

Ma reconnaissance va enfin à Madame RADAUS, veuve du sculpteur qui a autorisé la transfert de l’œuvre sublime de son mari, ici.

Le parc mémorial a pu ensuite voir le jour dans un calendrier extrêmement serré puisque tout à débuté en mai dernier, grâce à la collaboration fructueuse et l’entente parfaite qui a régné entre :

- l’Architecte Croate Ivan PRTENJAK qui a conçu l’aménagement de l’ensemble du site, de façon magistrale. Il a été mis à notre disposition par le Gouvernement Croate;

- Monsieur Patrice CAUSSE, Paysagiste, diligenté par le Département de l’Aveyron a mis tout son savoir et son art au service du parc;

- Nos propres services municipaux : Frédéric RONCERAY Directeur Général des Services, Jean Pierre OLIVIER Directeur Technique, les Services : des Espaces Verts, de la Voirie, des Eaux, des Maçons et du Nettoiement, sans oublier Patrick BRUGEL et les Services Culturels qui ont fait preuve, une nouvelle fois, d’un grand professionnalisme et d’une grande adaptabilité pour faire face aux difficultés d’un chantier qui était nouveau pour eux.

Il est vrai qu’ils ont eu à faire à des entreprises très performantes et dynamiques, locales pour la plupart :

- Entreprise LAGARRIGUE (travaux publics)
- Société EUROVIA (voirie)
- Société SOTRAMECA (travaux publics)
- ATELIER ESPACE (coordonnateur Sécurité)
- Société ITC (étude béton armé)
- Société ARNAL (électricité)

Je crois que tous ensemble, ils ont été portés et conquis par l’objet « sacré » en quelque sorte de leur travail, qui les a menés à donner collectivement ce qu’ils avaient en eux, de meilleur et de plus profond.

Ils nous livrent en tous les cas une œuvre magistrale et saisissante et je veux les en féliciter très chaleureusement. C’est à ce jour le seul monument en France dédié à la mémoire des enfants de Croatie et de Bosnie-Herzégovine.

Napoléon Bonaparte, qui a laissé me semble-t-il un souvenir positif en Croatie, disait :

«Il n’y a que deux puissances au monde : le sabre et l’esprit…
A la longue, le sabre est toujours vaincu par l’esprit »

A la longue en effet, puisqu’il a fallu deux cents ans de luttes fratricides, depuis cette prophétie impériale pour que l’Esprit de Paix gagne enfin aussi bien en Europe de l’Ouest que chez vous en Europe du Sud-Est.

Mais nous ne devons pas oublier à qui nous le devons. Le sacrifice des révoltés Croates et Bosniaques de Villefranche de Rouergue, comme celui de tous ceux qui sont tombés n’auront pas été vains.

Il habite nos cœurs et pousse avec force nos esprits à toujours rechercher entre nous l’entente, la coopération et la paix, suivant le triptyque célèbre du Général de Gaulle, pour les partager avec tous les peuples qui habitent notre bien et notre territoire communs : l’EUROPE.

 

Intervention de Monsieur Jean PUECH
Ancien ministre, Sénateur,
Président du Conseil général de l'Aveyron

    Ce devoir de mémoire qui nous rassemble va plus loin que la simple cérémonie du souvenir.
    Il exprime à mes yeux l'union des peuples dans un espace européen où se construit inlassablement la paix depuis 60 ans. Aussi, à tous nos invités, j'adresse ma très cordiale et fraternelle bienvenue en Aveyron.

    Le 17 septembre 1943 à VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE, ils se sont soulevés, en défiant le pouvoir nazi par une mutinerie au sein même de ce bataillon SS à la triste réputation dans lequel ils avaient été enrôlés de force.
    Ils se sont soulevés pour ne pas accepter l’inacceptable, pour ne pas subir.
    Ne pas subir ou simplement tolérer une idéologie destructrice. Ne pas subir l’asservissement de l’Homme par l’Homme. Ne pas subir l’horreur.
    Beaucoup en sont morts car la répression fut immédiate.

    Ils sont morts dans les rues de VILLEFRANCHE. Ils sont morts dans les camps de concentration.
    Ils n’avaient même pas 20 ans. Face à un ordre aussi rigide qu'inhumain, la révolte à mains nues de ces jeunes exprimait le goût de la liberté. Et le goût de la liberté, c'est le goût de la vie.

    La révolte de ces jeunes Croates et Bosniaques et tant d’autres actes de résistance ouvraient en effet sur cette terre d’Aveyron la porte de la liberté qui allait déferler sur la France après tant d’années noires.
    Ils se sont levés comme d’autres hommes et d'autres femmes l’ont fait de tous temps, à travers le monde, au-delà des appareils et des calculs.
    C’est à l’Histoire ensuite d’analyser, d’expliquer.
    Pour nous, ici et aujourd’hui, il nous revient de saluer l’attitude de ces hommes.
    Ils se sont levés pour dire non au poids de la dictature, non à la haine raciale et religieuse, non à la négation de l’identité des peuples.
    La reconnaissance officielle de cet acte héroïque est désormais scellée dans le bronze et la pierre de ce mémorial. Ce Mémorial est le témoin d’une attitude qui résonne comme une référence : "savoir dire non".
    Ce Mémorial porte le message bien au-delà de ce champ des martyrs.     C’est un message universel de respect de la condition humaine, de la justice, de la fraternité entre les peuples.
    C’est un message de paix.
    Mais pas la paix à n’importe quel prix. En tout cas pas la paix au prix du renoncement à des valeurs.
    La construction de l’Europe, une Europe ouverte à tout son territoire historique, a donné à la paix des fondations solides sur le continent.

    Ces cinquante dernières années, les liens entre les peuples se sont renforcés. Enrichie de ses différences, l’Europe va de l’avant, et doit aller encore plus vite de l'avant, car rien n’est jamais acquis définitivement.

    En effet, d’autres menaces sur la paix, d’autres menaces sur la liberté sont apparues. Les actes terroristes aujourd'hui sont là pour nous le rappeler hélas trop régulièrement.
    Pour ces raisons, le devoir de mémoire que nous accomplissons ce jour est d’une actualité lucide.

    La paix et la liberté ne vont pas d’elles-mêmes.
    La paix et la liberté ont besoin, à chaque instant, de combattants. De ceux qui savent dire non

* * *

    Le 17 septembre 1943, c’était ici, à VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE.
    Je souhaite aussi saluer l’attitude de la population de VILLEFRANCHE-DE-ROUERGUE.
    Avec son maire de l’époque, Louis FONTANGES, elle a su, en ces heures douloureuses, être solidaire des insurgés au risque de terribles représailles allemandes.

* * *

    Je tiens à exprimer la reconnaissance de tout le département envers ceux qui ont donné ce magnifique exemple de courage.

    Venus d'autres Pays, ils ont rencontré ici, sur la terre d’Aveyron, une culture de résistance qui a su, en de nombreuses occasions, refuser l’oppression.

* * *

    Cet évènement douloureux nous a rapprochés.
    Il nous rassemble aujourd’hui dans un hommage fidèle et respectueux.

 

Intervention de Madame Zeljana ZOVKO
Ambassadeur de Bosnie-Herzégovine en France

Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères,
Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président du Conseil Général
Monsieur le Député-Maire
Mesdames, Messieurs,

Tout d’abord je tiens à remercier le Maire de Villefranche-de-Rouergue et le Président du Conseil Général, tout comme les citoyens de cette ville historique pour leur accueil chaleureux à Villefranche-de-Rouergue, ville qui rassemble nos pays.

C’est un grand honneur de m’adresser devant une telle assemblée en ce jour symbolique.

Aujourd’hui, Villefranche-de-Rouergue, ses citoyens et les jeunes révoltés obtiennent finalement le monument que cet événement et ce lieu mérite.

La Bosnie-Herzégovine est un pays qui, malheureusement, a connu de nombreux combats, guerres et conquêtes sur son sol. Souvent aussi son histoire a été écrite d’une manière unilatérale.

Le fait de nier pendant cinquante ans l’histoire et la culture des petits peuples, en ex-Yougoslavie, a engendré des mythes et des préjugés établis dans une histoire sélective enseignée dans les écoles. C’est pourquoi des peurs primaires ont pris la place du dialogue et de la tolérance. Une histoire écrite depuis des lieux souvent éloignés de nos foyers ainsi qu'une utilisation sélective de l'information ont été cause de frustrations durant des nombreuses années. Mais la vérité reste préservée dans les témoignages des gens qui demeurent les vrais témoins de leur époque.

Les événements historiques qui se sont déroulés à Villefranche-de-Rouergue, première ville brièvement libérée dans la France occupée, marquèrent aussi l’unité des citoyens de cette ville et des révoltés. C’était la lumière face aux forces macabres du nazisme. L’exemple montré par ces courageux révoltés, la révolte contre l’injustice, témoigne aujourd’hui qu’un homme, même dans les plus obscurs moments de l’histoire peut changer le cours des choses. S’il refuse l’injustice et s’il se révolte.

La révolte conduite par ces jeunes gens à Villefranche-de-Rouergue, l’aide apportée par les citoyens de cette ville, son destin tragique dans un pays étranger loin de leurs foyers pouvait être guère plus qu'un épisode historique, peu connu dans leurs pays natals. Or les citoyens de cette ville ont veillé à préserver la mémoire en commémorant cet événement.

D'autre part, on ne saurait cependant oublier que plus de quatre-vingt soldats français ont donné la vie pour la paix au cours de la guerre récente en Bosnie-Herzégovine. Le monument en souvenir de leur sacrifice se trouve aujourd’hui à Sarajevo.

Grâce à la France et aux Etats-Unis, les accords de paix de Bosnie-Herzégovine ont été paraphés à Dayton et signés à Paris. Le 10e anniversaire des accords de paix Dayton-Paris a été célébré le 14 décembre 2005 à Paris, où le Président Chirac a reçu la Présidence de Bosnie-Herzégovine. Ce fut pour elle l'occasion de lui a renouveler ses remerciements pour le rôle personnel qu'il a joué dans l’établissement de la paix.

En outre, je voudrais rappeler que c'est encore le Président Chirac qui a ouvert la voie à l’intégration européenne de la Bosnie-Herzégovine au cours la conférence du Pacte de stabilité qui s'est tenue en 1999 à Sarajevo. Il a exprimé sa confiance quant à la perspective ouverte à la Bosnie-Herzégovine et à la région de rejoindre l’Union européenne. Au cours du sommet de Zagreb 2000, durant la présidence française de l’Union européenne, il a encore conforté cet espoir et cette motivation en Bosnie-Herzégovine. Et cette vision a accéléré la dynamique de développement du pays, en y approfondissant le dialogue et en y accélérant le processus de réconciliation.

Aujourd’hui, au moment où le rôle de la communauté internationale en Bosnie-Herzégovine se réduit, et où nous sommes sur le point de signer un accord de stabilisation, les liaisons entre nos deux pays sont plus fortes que jamais.

La volonté avec laquelle le gouvernement français, et le président Chirac en personne, se sont investi à la fois dans la consolidation de la paix par l'intermédiaire des contingents déployés, que dans la reconstruction de la Bosnie-Herzégovine, a véritablement porté ses fruits.

C’est pourquoi, encore une fois, je remercie la ville de Villefranche-de-Rouergue, ses citoyens et les autorités françaises pour la conservation du souvenir d’un moment lumineux dans l’histoire de notre peuple.

Je suis convaincue que ce jour-ci, que notre unité en ce moment, seront aussi une contribution à la construction d’une Europe forte avec une Bosnie-Herzégovine stable, une Europe fondée sur la confiance et le respect mutuel.

La Bosnie-Herzégovine s'attachera pour sa part à montrer que la vérité et seule la vérité doit être le fondement de l’histoire, en veillant à tenir compte de tous les faits historiques, en honorant l'engagement individuel, la justice et la dignité de l’homme, en condamnant les crimes individuels sans pour autant tomber dans le piège de la culpabilité et la responsabilité collective des peuples.

Je vous remercie.

 

Intervention de Monsieur Philippe DOUSTE-BLAZY
Ministre français des Affaires étrangères

Monsieur le Premier Ministre de Croatie,
Madame l'Ambassadeur de Bosnie-Herzégovine,
Monsieur le Député-Maire,
Monsieur le Sénateur et Président du Conseil général,
Madame la Conseillère régionale, Madame le Préfet,
Mesdames et Messieurs,

Nous sommes réunis aujourd'hui pour commémorer un épisode singulier de la lutte contre l'occupation nazie, dans cette région qui fut un haut lieu de la résistance nationale et qui a écrit des pages glorieuses de la Libération de la France. Les événements du 17 septembre 1943 constituent, en effet, un exemple inédit de révolte contre l'occupant nazi.

Inédit parce que la mutinerie de Villefranche-de-Rouergue fut la première rébellion armée de cette ampleur au sein même d'une unité de la Waffen SS. Inédit aussi, et surtout, parce que cette révolte fut conduite par de jeunes Croates et Bosniaques, enrôlés de force à l'été 1943, éloignés de leur pays, trompés et brutalisés par l'occupant nazi au profit d'une cause qui n'était pas la leur. Inédit enfin car pendant quelques heures, grâce à l'action courageuse de ces mutins, Villefranche-de-Rouergue fut, en quelque sorte, une ville libérée dans une France alors occupée.

Les habitants de Villefranche-de-Rouergue ont été les témoins de ce drame. Ils ont aussi aidé, au péril de leur vie, les autorités municipales en tête, plusieurs de ces révoltés à se cacher, à s'enfuir, et, pour certains d'entre eux, à rejoindre les rangs de la Résistance. Ils ont découvert avec émotion que ces hommes, issus de cultures et de religions différentes, venus sous un uniforme ennemi, dans un pays dont ils ignoraient tout, partageaient avec eux un même combat. Le refus de la tyrannie, le rejet de l'oppression, l'appel de la liberté furent au cœur de leur révolte : ce sont bien là les valeurs qui ont fondé la Résistance, ce sont bien là les valeurs qui ont permis de rassembler l'Europe autour d'un projet commun. La ville de Villefranche-de-Rouergue, pour sa part, n'a jamais oublié ce sacrifice.

Au-delà de l'événement historique qui nous réunit ici, je tiens à souligner combien l'hommage rendu à ces jeunes combattants croates et bosniaques est un hommage à tous les adversaires du totalitarisme, aux individus qui ont eu le courage et la volonté de s'opposer. Il s'inscrit également dans le souci d'œuvrer en faveur d'un continent européen pacifié et réunifié autour des valeurs de la démocratie, de l'humanisme et des Droits de l'Homme.

Il y a à peine plus de 10 ans, la guerre faisait encore rage en ex-Yougoslavie. Nous avons tous en mémoire les scènes de barbarie, les villes assiégées, les populations déplacées, les territoires ethniquement "purifiés". Ce destin tragique dans lequel semblaient enfermées toutes les nations de l'ex-Yougoslavie est, aujourd'hui, en train de s'ouvrir à une autre perspective, celle de l'Union européenne. C'est une perspective de paix, de démocratie, de prospérité. C'est une perspective qui doit s'appuyer en premier lieu sur la réconciliation des peuples, sur une histoire écrite par les historiens et sur une mémoire partagée.

C'est ce message que nous devons tous porter. Vous avez tenu, Monsieur le Premier Ministre, en plein accord avec Monsieur le Député-Maire et Monsieur le Sénateur, à donner un relief particulier à la commémoration d'aujourd'hui. J'y vois pour ma part le souci d'un esprit de réconciliation et le souhait de construire l'avenir en se confrontant avec exigence à l'Histoire.

Monsieur le Premier Ministre, Madame l'Ambassadeur, dans votre région d'Europe encore traumatisée par les récents conflits, le souvenir est une épreuve encore souvent douloureuse. Puisse celui des sacrifiés de Villefranche contribuer, soixante-trois ans après, à rejeter à jamais le "mal radical" de l'idéologie nazie. Cette destruction de l'homme par lui-même a ébranlé en profondeur la conscience européenne, comme nous le rappelle Primo Levi. La mémoire de la Shoah et de toutes les victimes du nazisme rassemble les peuples de l'Union européenne. Elle ne se discute pas, elle est un horizon indépassable et imprescriptible.

Face au négationnisme et aux falsificateurs de la mémoire, nos peuples doivent aujourd'hui réinventer les chemins de l'intelligence et de l'éducation. Des lieux de mémoire partagés comme le Monument inauguré aujourd'hui y participent grandement. Notre avenir doit se nourrir des leçons de ces épreuves passées en retrouvant la voie de la paix et de l'amitié.

Je vous remercie./.

Intervention de Monsieur Ivo SANADER
Premier ministre de la République de Croatie

Monsieur le Ministre,
Monsieur le Président du Conseil général,
Monsieur le Député-Maire de Villefranche,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis villefranchois,

Ici même, il y a 63 ans aujourd’hui, sur ce champ des martyrs, dans les rues de cette ville ou encore durant leur déportation vers les camps de la mort, plus de 150 jeunes gens sont tombés loin de leur patrie. Tous tombèrent pour la liberté. Révoltés contre la tyrannie, ils étaient portés par la force de leur irrépressible jeunesse, mais guidés également par la conviction qu'ils n'étaient pas seuls, et sur le point de rejoindre la Résistance retranchée dans les montagnes environnantes et les forces alliées engagées alors contre le nazisme.

Tout illustre l’héroïsme de leur mort tragique : à la fois le moment et les circonstances, qui font de la révolte un indéniable acte de résistance, le risque assumé de défier la sanguinaire machinerie nazie et, enfin, le destin, qui souvent décide du succès ou de l'échec, de la vie ou de la mort.

La résistance au nazisme est faite de nombreux actes héroïques tel celui de Villefranche-de-Rouergue. Celui-ci est cependant unique en son genre : en effet, l'histoire en a retenu qu'il s'agit de la première révolte fomentée au sein de l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale. Quelques jours plus tard, Radio Londres s’en fit même l'écho. Et de nombreux historiens ont établi son caractère spécifique. Deux points cependant méritent d’être rappelés.

En premier lieu, c’est la solidarité manifestée par les Villefranchoises et les Villefranchois à l’égard des révoltés. Bravant le risque de représailles impitoyables, ils leur ont souvent donné refuge et aidé les rares survivants à rejoindre le maquis. Qui plus est, faisant preuve de noblesse et d’unité, la population de Villefranche a continué à cultiver le souvenir de ces événements, passés à la postérité dans l’histoire locale sous le nom de Révolte des Croates. Des premières gerbes de fleurs qu'ils déposèrent en ce lieu même sur leur sépulture, alors anonyme, et ce jusqu’aux honneurs rendus des décennies durant, comme aujourd'hui, au son du Chant des partisans, l'hymne de la Résistance.

En second lieu, c’est l'écho que la révolte de Villefranche a rencontré en Croatie, comme en Bosnie-Herzégovine. Celui-ci contrasta jadis sensiblement avec la manière dont elle fut perçue dans la capitale de l'ex-Yougoslavie. Car d’aucuns tenaient le simple fait d'avoir revêtu l’uniforme ennemi, fût-ce sous la contrainte, pour une faute qu’aucun acte de bravoure, aucune conviction, aucun sacrifice ne saurait laver. Et s'ils furent finalement inclus dans la catégorie générale des « combattants yougoslaves », c’est pour n’avoir finalement droit ni à la reconnaissance de leur identité nationale ni à un monument durable, digne de leur héroïsme.

En Croatie, en revanche, la révolte de Villefranche est devenue partie intégrante de la mémoire collective. Du fait de l’éloignement géographique du théâtre de ces événements et de leur dénouement tragique, ils suscitèrent une grande attention, tant par ce que l’on en savait que par ce que l’on en ignorait encore. Ainsi, journalistes et historiens commencèrent à se rendre à Villefranche, rassemblant documents et témoignages de la population. Ils furent bientôt suivis d’artistes, qui traduisirent la conscience qu’en avaient conservé les Villefranchois en d’expressives métaphores. A tel point qu'aujourd'hui, les tabous étant levés, chacun reconnaît à ces événements une haute portée symbolique, associant dans un héritage commun nos trois pays ici réunis. Ainsi rayonnera-t-il davantage encore dans la nouvelle Europe.

Ceux qui, morceau par morceau, ont assemblé cette mosaïque, qui ont étudié les identités nationales et religieuses des Révoltés, ont établi un fait qui mérite d’être souligné : la fraternité des insurgés, qu'ils fussent de confession musulmane ou catholique – ces premiers étant d’ailleurs majoritaires – n'a à aucun moment été remise en cause. Jamais non plus la moindre division n’est apparue entre eux. Aussi nous incombe-t-il de préserver cette unité.

Cette conviction est à l’origine de notre démarche. En dépit des apparences, l'édification de ce monument, associant nos trois pays, n’est pas un retour vers le passé. Certes, nous nous trouvons ici à l'endroit même où ces événements se sont déroulés il y a plus d'un demi-siècle. Néanmoins, nous en tirons des leçons intemporelles, universelles et indéniables, qui restent valables aujourd'hui et gardent toute leur pertinence pour l'avenir. L’amour de la liberté, la lutte contre l’oppression, l’esprit de sacrifice et, avant tout, l’unité fraternelle dans la résistance à la force brutale et à la menace sous toutes ses formes.

Par un concours de circonstance auquel j’ai brièvement fait allusion, ce monument, imaginé en 1952 par l'artiste croate Vanja Radauš – qui est aussi l’auteur de ces sculptures –, a certes manqué le rendez-vous fixé avec toute une génération. Mais finalement, il aura été accueilli et reconnu par une autre génération, je veux parler de la nôtre. Pour autant, sa véritable et déterminante rencontre avec la présence spirituelle de tous ces jeunes hommes reposant sous ses blocs de pierre et ses sculptures de bronze a lieu aujourd’hui même. Par cette rencontre-là, le monument ouvre enfin avec les morts un dialogue qui transcende la vulnérabilité des corps et conjure la menace de l'oubli. En les délivrant de leur époque et de toute temporalité, il les assimile, à travers les figures héroïques des Fusillés, à tous les fusillés de l’histoire. De même, la douleur contenue de la Mère Patrie, portant des pommes sur la tombe de ses fils selon la tradition de la région d'origine du sculpteur, symbolise la douleur de toutes les mères du monde.

Puisse ce lieu de mémoire éternelle, dédié à ceux qui reposent ici, nous rappeler aussi tous les martyrs où qu’ils reposent ! Puisse-t-il être un lieu de rencontre et de rassemblement, source de nouvelles amitiés et de fraternités nouvelles entre les jeunes générations appelées à consolider les fondements de l'Europe, de notre grande Europe naissante !

Pour conclure, Mesdames et Messieurs, permettez-moi au nom du gouvernement croate de remercier très sincèrement le gouvernement français pour son soutien et sa collaboration; le gouvernement de Bosnie-Herzégovine pour son soutien à la concrétisation de cette initiative et, tout particulièrement, la municipalité de Villefranche-de-Rouergue, sous la houlette de M. Serge Roques, ainsi que le Conseil général de l'Aveyron, présidé par M. Jean Puech, pour l'ensemble de leur engagement et leur contribution financière, décisifs pour l’édification de ce monument.

Je félicite l'architecte Ivan Prtenjak et ses collaborateurs français pour le talent dont il a fait preuve dans la conception, la réalisation et l'esthétique de ce parc mémorial.

Mes félicitations vont également aux villes de Villefranche et de Pula dont je salue le prochain jumelage, en leur souhaitant beaucoup de succès dans leur future coopération.

Enfin, à vous tous qui avez répondu à l'invitation de nos hôtes, et dont la présence contribue à rendre ce jour solennel et historique, j’adresse mes profonds remerciements!

Je vous remercie.

 

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