17/07/2000
Commémoration
de la révolte de Villefranche
Comme
chaque année, l’ambassade de Croatie est présente à la
cérémonie organisée à la mémoire des soldats croates et
bosniaques qui, enrôlés de force dans les unités SS, sont tombés
lors de la révolte du 17 septembre 1943.
Dimanche
17 septembre 2000 à 18 heures, au lieu-dit du « Champ
des martyrs croates » situé en bordure de l « avenue
des Croates » à lentrée de Villefranche-de-Rouergue,
lambassadeur de Croatie en France, M. Marko Zaja, - aux
côtés de ladjoint du maire chargé des affaires culturelles,
M. Maury, de quelques anciens résistants villefranchois et des
représentants des associations croates de France - a assisté à
la traditionnelle commémoration de la révolte des Croates du 17
septembre 1943.
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Lambassadeur
croate dépose une gerbe à la mémoire
des martyrs de Villefranche.
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À
LIRE |
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La
Révolte des Croates de Villefranche-de- Rouergue, L.
Erignac, Villefranche, 1980
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Les
Révoltés de Villefranche, G. Grmek et L. Lambrichs,
Seuil, Paris, 1998
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Ce
jour-là, quelque cinq cents Croates, enrôlés de force dans
les unités SS de larmée allemande et envoyés à Villefranche-de-Rouergue
pour des manuvres dentraînement, décident de se libérer
de leur asservissement et de rejoindre le maquis français. Ils
organisent une révolte et se débarrassent de leurs commandants
allemands.
HOMMAGE
D'UN VILLEFRANCHOIS |
FILS
DE CROATIE
Ils
avaient du quitter
Eux aussi leur pays.
Pour aller au combat
Ces fils de Croatie
En étant enrôlés
Dans les troupes nazies
Ils avaient endossé
La tenu vert de gris
Soldats
d'une nation
Ne voulant qu'une race
Pour elle vous étiez
De la chair à canon
En vous restait pourtant
D'une façon tenace
La fière volonté
De faire rébellion
Après
un long parcours
Dans l'Europe en guerre
Vous êtes arrivés
Ici dans la cité
Et la vous avez fait
Ce que vous deviez faire
Pour vous débarasser
Du joug qui vous pesait
Le
malheur a voulu
Que cette tentative
Ne puisse rencontrer
Le succes esperé
Alors s'est déclenchée
La force répressive
Qui vous a fait subir
D'atroces cruautés
Enfants
de Croatie
Vous êtes morts en France
C'est là sur notre sol
Que vous êtes tombés
En chacun d'entre nous
Vivant à Villefranche
Votre geste héroïque
Est à jamais gravé
Vous
resterez toujours
Présents dans nos mémoires
Vous qui avez souffert
Et qui avez péri
Vos morts sont devenues
Des faits de notre Histoire
Et votre souvenir
Fait partie de nos vies.
Yves
Mouly,
Villefranche-de-Rouergue
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Malgré
le succès initialement rencontré par lopération et
la mise sous contrôle de la ville, ils se retrouvent bientôt pris
au piège dans la ville « libérée »,
cernés par des troupes nazies arrivées de Rodez en grand nombre
et appuyées par des blindés. Rapidement la plupart des insurgés
sont soit capturés, soit tués au combat, quelques dizaines d'entre
eux parvenant toutefois à fuir ou à gagner le maquis.
Un grand nombre de mutins du 13e bataillon de la 13e Division
SS faits prisonniers sont déportés en camp de concentration
ou sur le front de lEst, d'où peu réchappèrent.
Les autres, une centaine au moins, tués ou fusillés, furent ensevelis
à lentrée de la ville au lieu-dit désormais dénommé
« Champ des martyrs croates ». Lhistoire
en a retenu que lespace dune journée Villefranche
fut la première ville « libérée » de
la France occupée.
Au-delà
de limpact relativement limité de linsurrection sur
le plan militaire, celle-ci constitue néanmoins la première
rébellion armée au sein des unités allemandes, si bien que la
diffusion de la nouvelle par radio-Londres eût un retentissement
qui déborda largement le cadre régional.
En
Croatie cet épisode tragique de lhistoire de France occupe
désormais une place particulière dans la mémoire collective
des événements qui ont jalonnés les relations entre les deux pays.
Bien
que, selon le souvenir collectif des Villefranchois, les intéressés
se disent alors « croates », il convient de
préciser quil sagissait en réalité de soldats croates
et bosniaques originaires, non pas de toute lancienne Yougoslavie,
mais uniquement des territoires de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine
actuelles, et ce en dépit du fait que la mention « soldats
yougoslaves » figure toujours sur la stèle funéraire.
Le
service de presse
Voir
la commémoration de 2001
Voir
la commémoration de 2003
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