02/10/2000

Les présidents croate et bulgare reconnaissent la victoire de Kostunica au premier tour

MM. Stipe Mesic et Petar Stojanov ont adopté à Sofia une déclaration commune dans laquelle ils « saluent la victoire des forces démocratiques et de leur candidat présidentiel Vojislav Kostunica, dès le premier tour de scrutin des dernières élections en RFY » espérant que soit « non seulement mis un terme au régime de Milosevic, mais également à sa politique ». La visite d’État du président croate en Bulgarie sera aussi l’occasion de renforcer la coopération mutuelle.

Le président croate Stipe Mesic et son homologue bulgare, Petar Stojanov, ont adopté lundi 2 octobre à Sofia une déclaration commune par laquelle ils reconnaissent la victoire du candidat de l’opposition yougoslave Vojislav Kostunica dès le premier tour de scrutin aux élections présidentielles du 24 septembre dernier.

« Nous, présidents de Bulgarie et de Croatie, saluons la victoire des forces démocratiques et de leur candidat présidentiel Vojislav Kostunica, dès le premier tour de scrutin aux dernières élections en RFY. Il est nécessaire que soit respectée la volonté des citoyens serbes exprimée à travers les résultats des élections, afin que soit mis un terme non seulement au régime de [Slobodan] Milosevic, mais également à sa politique », est-il précisé dans la déclaration lue au cours de la conférence de presse qui a suivi leur rencontre.

Les deux présidents soulignent qu’ils considèrent que les citoyens yougoslaves avaient sans conteste exprimé leur appui aux changements dans leur pays et ils saluent cette nouvelle orientation. « Nous croyons que [l’émergence] d’une nouvelle Yougoslavie démocratique et pacifique signifiera, pour l’ensemble de la région, la possibilité d’une intégration plus rapide dans les structures européennes ».

Selon le président croate Stipe Mesic, trois scénarios sont possibles pour résoudre la situation en RFY : « la situation rationnelle » serait de « reconnaître les résultats des élections et d’entamer la démocratisation de la RFY », mais « il existe plusieurs options ».

L’une d’elles est que M. « Milosevic sorte d’une façon ou d’une autre de la politique » et l’autre option est qu’il « contraigne le Monténégro à quitter [la RFY] et incrimine pour cela les actuels vainqueurs des élections. De cette façon il homogénéiserait la Serbie, car le départ du Monténégro signifierait la fin de la RFY, et dans ce cas même la victoire de Kostunica ne signifierait plus grand chose », a déclaré le président croate.

Toutefois, les deux présidents ont écarté l’idée d’une guerre civile en RFY.

« Nous sommes convaincus que seul un rapide développement économique de la région et son intégration dans l’Europe unie rendront impossible le maintien sur le vieux continent de régimes semblables à celui de Milosevic » ont par ailleurs rappelé les deux présidents, cités par l’agence HINA.

À la question des journalistes s’il était envisagé d’associer également à cette déclaration d’autres pays de la région, le président Stojanov a répondu qu’il menait depuis vendredi des consultations en ce sens avec les pays de la région comme l’Albanie, la Macédoine ou la Roumanie.

Selon M. Stojanov l’initiative serait partie du président macédonien Boris Trajkovski et « il est possible qu’elle se conclue par une déclaration commune » toujours selon HINA.

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Le président Stipe Mesic est arrivé lundi à Sofia pour une visite d’Etat à l’invitation de son homologue bulgare, Petar Stojanov, où il a été accueilli avec les plus grands honneurs. Dès son arrivée il s’est rendu sur la tombe du soldat inconnu où il a déposé une gerbe.

En dehors de questions relatives à la situation régionale largement consacrées à la crise qui secoue la RFY, la coopération bilatérale croato-bulgare ou multilatérale, c’est-à-dire au sein de forums internationaux, se trouvait également au menu des discussions entre les deux présidents. Au cours de sa visite en Bulgarie, le président croate devait également rencontrer le chef du gouvernement Ivan Kostov, ainsi que le président du Parlement, Jordan Sokolov.

De son côté, le chef de la diplomatie croate, Tonino Picula, s’entretiendra avec son homologue, Nadezda Mihajlova, tandis que les deux ministres des Transports, Alojz Tusek et Antonij Slavinski doivent signer un accord bilatéral sur le transport maritime.

Le président Stojanov a pour sa part souligné que l’intensification des relations bilatérales croato-bulgares est possible pour quatre raisons : l’existence de liens historiques anciens, l’absence de question ouverte entre les deux pays, le fait que la Bulgarie et la Croatie poursuivent les mêmes buts, et qu’elles rencontrent aussi les mêmes difficultés.

Dans cette perspective, l’importance de la réouverture du transport fluvial sur le Danube a été particulièrement rappelée, notamment en vue de renforcer l’interconnexion des pays du bassin danubien. Le président Mesic a insisté sur l’incidence que cette perspective aurait sur le développement économique de la plaine danubienne croate et spécialement de la ville de Vukovar.

Il a également apporté son soutien au projet de construction du corridor routier n°8 lequel doit relier le Caucase et la Bulgarie. Selon le président croate, ce corridor pourrait se prolonger jusqu’à un autre grand axe, actuellement prioritaire pour la Croatie, à savoir le corridor côtier adriatico-ionnien.

Le service de presse