L'Italie souffre.
Septembre ne devrait pas compenser la baisse de
fréquentation touristique enregistrée en juillet-août.
Les Italiens sont partis moins longtemps en vacances (12 jours
en moyenne contre 14 en 2002) et ils ont dépensé
moins (720 euros par personne au lieu de 780), privilégiant
les journées ou les week-ends à la mer et plus encore
à la montagne. Ce sont les villes d'art qui ont le plus
souffert (- 3,4 % de fréquentation). Au total, les chambres
de commerce estiment à 2,4 % la diminution de la présence
touristique en juillet-août, soit une baisse de 1,1 % sur
les huit premiers mois de l'année (4,3 millions de nuitées
en moins et une perte de chiffre d'affaires de 320 millions d'euros).
Les touristes étrangers ont aussi boudé
l'Italie. Selon le responsable d'une association de tour-opérateurs
cité par l'agence de presse Ansa, la baisse de fréquentation
des étrangers aurait été de 15 %, dont le
tiers d'Allemands. Ces derniers avaient représenté
47 % du tourisme étranger en Italie en 2002. La polémique
italo-allemande de début juillet, après les déclarations
malheureuses de Silvio Berlusconi à l'encontre du député
européen Martin Schulz, ne serait pas responsable de cette
désaffection : " Notre pays est devenu beaucoup trop
cher", admettent bon nombre de professionnels.
L'Espagne se maintient.
Le tourisme fournit 12 % du PIB et emploie 10
% de la population active. Sur les sept premiers mois de l'année,
le nombre de visiteurs étrangers, 29,8 millions de personnes,
augmente de 2,4 % par rapport à la même période
de 2002, selon l'enquête pratiquée aux frontières.
Un chiffre à relativiser, car il englobe les passages des
très nombreux immigrants qui ne font que traverser le territoire
pour rejoindre le Maghreb. C'est la Catalogne qui arrive en tête
des lieux les plus visités, et Barcelone terminera l'année
avec 4,2 millions de visiteurs, selon les évaluations du
groupement de tourisme de la ville.
Il y a peut-être eu un "effet Prestige"
en Galice (- 10,2 %), dans les Asturies (- 19,2 %) et en Cantabrique
(- 10,1 %). Il y a eu surtout des prix attractifs pratiqués,
en particulier, dans les îles Baléares. Le Pays basque,
également touché par le fioul, a enregistré
une hausse de 10,79 % de l'occupation hôtelière.
En Andalousie, pas de changement, selon le gouvernement régional.
La Grèce morose.
La situation du tourisme en Grèce"n'est
pas bonne", affirme un responsable de l'Institut des recherches
touristiques et des prévisions, estimant que les rentrées
en devises seront "en diminution" en 2003. Pour l'Association
des voyagistes grecs (HATTA), la tendance est "négative"
par rapport à 2002 "qui n'était déjà
pas une bonne année" : "Nous devrions avoir une
baisse des arrivées de 5 % à 8 % et de 10 % des
rentrées de devises pour 2003, estime le président
de l'HATTA. Nous avons assisté à une baisse de la
moyenne des durées de séjour, tandis que les tour-opérateurs,
spécialement britanniques, pratiquent des voyages à
très bas prix qui auront un effet négatif sur les
rentrées de devises." Le ministre chargé du
tourisme, Akis Tsohatzopoulos, a rappelé lundi 8 septembre
que la Grèce se trouvait à la dixième place
mondiale en ce qui concerne les rentrées de devises "qui
s'élèvent à quelque 14,5 % du PIB".
Au début de la saison, le ministre avait estimé
que "l'année surmontera les premières difficultés
venant de la guerre et de l'épidémie du SRAS et
s'achèvera sur un bon résultat", avec notamment
14 millions de visiteurs.
La Croatie en hausse.
Ce pays, habitué au tourisme
de masse dans les années 1980, est redevenu une destination
prisée depuis trois ans, et l'été 2003, malgré
la canicule et les incendies, a vu encore croître le nombre
de touristes étrangers de 5,5 % par rapport à l'été
2002. Sur les huit premiers mois de l'année, la côte
dalmate, les 1 200 îles croates et les villes médiévales
comme Dubrovnik ont attiré plus de 6 millions de visiteurs
(+ 6,3 %) avant tout allemands et italiens mais aussi slovènes,
tchèques, autrichiens, slovaques, hongrois, pour un pays
qui compte 4,4 millions d'habitants. Les Français apprécient
aussi de plus en plus cette destination, puisque leur nombre a
doublé en huit mois. "Nous profitons d'un double
effet de nouveauté et de proximité, explique
Marina Tomas-Billet, directrice de l'Office
du tourisme croate en France. La Croatie est devenue une
des destinations phares des tour-opérateurs."
Séquence Entreprises avec nos correspondants