REVUE
DE PRESSE
28/01/2004
ASSOCIATED
PRESS
L'ancien
leader séparatiste serbe de Croatie
Milan
Babic condamné pour un seul chef d'accusation de crimes
contre l'humanité
LA
HAYE (AP) - Le Tribunal pénal international chargé
de juger les crimes de guerre dans l'ex-Yougoslavie a décrété
mercredi le dirigeant serbe de Croatie Milan Babic coupable de
persécutions contre les non-Serbes. Le TPI a fixé
au mois d'avril l'audience qui devra fixer sa peine, alors que
l'accusation réclamait 11 ans de prison.
Les
juges du TPI ont en revanche accepté d'abandonner les autres
charges pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité
qui pesaient contre lui. Il était notamment poursuivi pour
meurtres, cruauté et destruction de villages pendant la
guerre de Croatie, qui commença quand les Serbes se révoltèrent
après la déclaration d'indépendance de la
Croatie en 1991.
Le
nationaliste serbe Milan Babic, 47 ans, était devenu président
de la "république serbe de Krajina", avant de
se fâcher avec le président yougoslave Slobodan Milosevic
et d'être limogé en 1992.
Babic
a passé un accord avec les procureurs de La Haye, recevant
une condamnation allégée en échange de sa
pleine coopération. Il a notamment témoigné
à charge contre Milosevic et a reconnu sa participation
au nettoyage ethnique en Croatie.
Son
acte d'accusation originel dressait la liste de 200 civils croates
exécutés et rappelait les 80.000 personnes, Croates
ou musulmans, chassés de Krajina. AP
27/01/2004
ASSOCIATED PRESS
L'ancien dirigeant serbe de Croatie Milan Babic plaide coupable
au TPI
LA
HAYE - Milan Babic, dirigeant serbe de Croatie qui fut un temps
à la tête de la "République serbe"
de Krajina (RSK), a reconnu mardi une part de responsabilité
dans le nettoyage ethnique en Croatie au début de la guerre
en 1991-92, après avoir passé un accord de coopératoin
avec les procureurs du TPI (Tribunal pénal international
pour l'ex-Yougoslavie).
Babic
a fait part de son "profond sentiment de honte et de remords".
En échange, les procureurs acceptent d'abandonner quatre
autres chefs d'inculpation pour crime de guerre pesant contre
lui. Reste que les juges n'ont pas encore décidé
s'ils accepteraient cet accord: ils avaient dans un premier temps
rejeté un premier projet d'accord encore plus clément
envers l'accusé.
Mais
surtout, dans le cadre de cet accord, Babic coopère dans
plusieurs autres procès en cours: il a notamment témoigné
à charge contre l'ancien président yougoslave Slobodan
Milosevic, d'abord comme témoin secret sous le nom de code
C-61, avant d'accepter d'être identifié.
"Je
demande à mes frères croates de nous pardonner,
à nous, leurs frères serbes", a-t-il déclaré
devant les juges, appelant les Serbes à reconnaître
les torts causés à leurs voisins.
Originaire
de Knin, président de la république autoproclamée
de Krajina lorsque la minorité serbe de Croatie se révolta
après l'indépendance de la Croatie en 1991, Babic
se fâcha rapidement avec Milosevic, et fut du coup débarqué
au profit de Milan Martic en 1992.
Il
s'enfuit pour Belgrade à la veille de la grande contre-offensive
croate de 1995 au cours de laquelle les forces de Zagreb devaient
notamment reconquérir la Krajina et chasser 250.000 Serbes
de Croatie.
Babic
risque une peine maximale de prison à perpétuité,
bien que les procureurs du TPI aient recommandé une peine
de 11 ans.
Il
a signé une longue confession reconnaissant les évictions
forcées et la persécution des Croates de Krajina,
admettant aussi qu'il avait participé à l'acquisition
d'armes et à leur distribution aux Serbes. Il a nié
en revanche savoir que des centaines de personnes étaient
délibérément massacrées ou avoir eu
connaissance de crimes au moment où ils étaient
commis. AP
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