01/07/2004,
La Libre Belgique
REVUE
DE PRESSE
WIMBLEDON
Mario Ancic
a joué à «Super Mario»
Le jeune Croate
a brisé le rêve de l'Angleterre en battant Tim Henman.
Il rencontrera Andy Roddick en demie-finale.
Serge
Fayat
Les
Anglais en auront avalé leur gorgée de
thé de travers... Tim Henman (ATP 6) a, une fois encore,
échoué dans son objectif suprême de triompher
à Wimbledon. Mercredi, le Britannique a vu, à nouveau,
son rêve se briser, s'inclinant au stade des quarts de finale
contre le jeune Mario Ancic (ATP 63). Sur le Centre Court, devant
un public tout acquis à sa cause, il se sera montré
égal à lui-même, alternant le bon et le très
mauvais, pour finir par crouler sous le poids de l'énorme
attente reposant sur ses épaules et quitter le tournoi
sur une défaite en trois sets 7-6 (7/5), 6-4, 6-2.
«Le
premier set a été important pour chacun d'entre
nous, car nous jouions à un très haut niveau, expliqua-t-il.
En gagnant ce set, il a pris confiance et moi, j'ai baissé
de niveau. Il ne fait aucun doute que le meilleur a gagné
aujourd'hui. Quand on est mené, on cherche à forcer
quelque peu et on fait des erreurs. Ma déception est plus
grande cette année qu'elle ne l'a jamais été...»
Mario
Ancic, lui, était évidemment aux anges. Révélé
sur ce même court central du All England Club,
il y a deux ans, lors d'une victoire au premier tour contre Roger
Federer (ATP 1), le jeune Croate de 20 ans n'était pas
parvenu à confirmer les belles promesses placées
en lui. Ce mercredi, cela dit, le petit Goran, en référence
à son idole Goran Ivanisevic, a joué les Super
Mario pour décrocher une place en demi-finales du tournoi
contre Andy Roddick (ATP 2) qui ne manquera pas de lui faire acquérir
une nouvelle dimension.
«Le
premier set a été très dur, car on servait
tous les deux très bien, et j'ai eu un peu de chance de
remporter le jeu décisif, confia-t-il. A partir
de là, j'ai rentré davantage de retours dans le
court, bien varié mon service, et réussi quelques
bons coups aux moments importants. Evidemment, la foule était
de son côté, mais j'ai essayé de rester calme
et la qualité de mon service m'y a beaucoup aidé.
C'est un grand joueur et je sais qu'il ne lui en fallait pas beaucoup
pour revenir à ma hauteur et me battre. Tout arrive très
vite sur gazon, mais j'ai bien contrôlé.»
Entre-temps,
donc, Tim Henman devra reporter d'une année supplémentaire
ses espoirs de remporter son tournoi fétiche. Agé
de 30 ans, depuis le 9 juin, ses occasions d'y parvenir et de
se départir à jamais de son image d'éternel
loser de sa Gracieuse Majesté ne seront plus si nombreuses
que cela.
Roger
Federer s'est, lui aussi, hisser en demi-finale. Le tenant du
titre a bien perdu son premier set et son premier jeu de service
de la quinzaine, mais à l'arrivée, il a écarté
de sa route Lleyton Hewitt (ATP 10) 6-1, 6-7 (1/7), 6-0, 6-4.
Et dans la forme qu'il affiche, on se demande qui le privera d'un
deuxième sacre...
©
Les Sports 2004
AFP,
01/072004
Petit Goran deviendra grand
Mario Ancic
a défait Tim Henman en quarts.
Surnommé
le "Petit Goran" depuis l'âge de 13 ans, en raison
du mimétisme avec son glorieux aîné Goran
Ivanisevic, le Croate Mario Ancic est en train de brûler
les étapes vers la gloire à 20 ans, dans le tournoi
de tennis sur gazon de Wimbledon.
Les
Anglais, dont il a déboulonné l'idole un peu défraîchie
Tim Henman en quarts de finale mercredi, ne l'appellent plus que
"Super Mario". Déjà, il les avait remplis
d'admiration en éliminant le Suisse Roger Federer au premier
tour sur le central en 2002. Dans leurs souvenirs, seul le Suédois
Bjorn Borg avait accompli pareil exploit aussi jeune pour ses
débuts londoniens.
Né
le 30 mars 1984, à Split, comme Ivanisevic, Ancic a toujours
été très précoce. Dans le sillage
de son grand frère Ivica, il agrippa sa première
raquette à l'âgé de sept ans, ramassa les
balles de l'immense Goran et en échangea avec lui à
dix ans, et fit ses débuts en Coupe Davis contre le Portugal
à quinze ans.
"J'avais alors tendance à rester sur la ligne
de fond. Goran m'a dit de monter au filet. Tout le monde l'adorait
et je cassais des raquettes comme lui", raconte-t-il.
"Le
futur s'appelle Mario Ancic."
C'est
ainsi qu'en 2000, il fut finaliste chez les juniors à Wimbledon,
après avoir été battu par Andy Roddick en
finale à Melbourne. Plus âgé que lui de dix-neuf
mois, l'Américain devait de nouveau le battre en demi-finale
de l'US Open. Avant la demi-finale de vendredi, ils se sont retrouvés
voici quelques semaines au Queen's, Roddick l'emportant de peu.
D'une
froideur remarquable sur le court, Ancic ne s'effraye pas plus
des frappeurs que des stylistes. A son jeune palmarès figurent
notamment l'Américain Taylor Dent, le Néerlandais
Sjeng Schalken, le Thaïlandais Paradorn Srichaphan, le jeune
Suédois Joachim Johansson et le très chevronné
Américain Todd Martin.
"Il
sert mieux que Philippoussis!", s'est exclamé
Henman après sa défaite. Pas plus fort, certes,
mais mieux. Et son entraîneur actuel, l'Australien Rohan
Goetzkee, a rendu sa deuxième balle redoutable et ses débuts
de match moins nonchalants. Malgré sa grande taille (1,93
m), la même que celle d'Ivanisevic, il réussit comme
son aîné d'étonnantes volées basses.
Quant aux balles hautes, il en raffole.
Il
fut un temps entraîné par l'Australien Bob Brett,
l'ancien entraîneur de l'Allemand Boris Becker. Lequel,
trois fois vainqueur à Wimbledon, n'a pas craint d'affirmer:
"Le futur est arrivé, il s'appelle Mario Ancic."
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