31/12/2006
RENCONTRES DE TAIZÉ
Retransmission
de la messe télévisée depuis
la cathédrale de Zagreb
À
l’occasion de la 29e «Rencontre européenne
des jeunes», organisée à Zagreb par la communauté
de Taizé (28 décembre - 1er janvier) et où
sont attendus plus de
40 000 jeunes d'Europe et d'autres continents, l'émission
dominicale Le
Jour du Seigneur diffusée
sur France 2 retransmet
en direct depuis la Cathédrale de Zagreb, le 31 décembre,
de 10h55 à 12h00, la messe de la fête de la Sainte
Famille présidée par le Cardinal Josip Bozanic,
archevêque de Zagreb.
La messe sera précédée par un bref reportage
sur la rencontre qui revêt un caractère œcuménique
important. Par
ailleurs,
Radios
chrétiennes de France (RCF) consacre deux émissions
consacrée
à cette même manifestation religieuse:
« Chrétiens dans le monde », le samedi 30 décembre
à 16h30, et la grande soirée du 31 décembre
qui sera transmise en direct de 21h00 à 0h30.
REVUE
DE PRESSE
La
Croix, 26/12/2006
Invités
par Taizé, 40 000 jeunes se retrouvent à Zagreb
Après
Lisbonne et Milan, la communauté de Taizé invite
les jeunes Européens dans la capitale croate du 28 décembre
au 1er janvier. Ce sera la 29e étape du « pèlerinage
de confiance sur la terre »
Bernard
JOUANNO
Frère
Émile, responsable de la communication de la communauté
de Taizé, ne cache pas son bonheur. Arrivé
à Zagreb il y a quelques jours pour participer aux derniers
préparatifs de la 29e Rencontre européenne de Taizé,
il se réjouit de l’hospitalité de la population.
«
Les 40 000 jeunes pèlerins, assure-t-il, seront accueillis
dans des familles. Tout le monde s’est mis en quatre pour
faire de ces quelques jours (28 décembre-1er janvier) un
grand événement : les 165 paroisses qui nous ouvrent
leurs portes, la ville de Zagreb et les communes environnantes,
les Églises locales (catholique, protestantes et orthodoxe)
et tous les habitants. Pourtant le pays connaît des difficultés
; les blessures de la guerre ne sont pas encore cicatrisées.
»
Les
Croates, il est vrai, sont des familiers de la communauté
de Taizé. Depuis plus de trente ans, ils s’y rendent
individuellement ou en groupes. Et chaque fin d’année,
ils participent, nombreux, aux rencontres européennes.
«
Ces rencontres, témoigne Mgr Vlado Kosic, évêque
auxiliaire de Zagreb, ont toujours été pour moi
un grand rafraîchissement spirituel, une expérience
de prière et de communion dans la foi… Les jeunes
ont grand besoin de telles expériences, car elles sont
pour eux un encouragement dans leur recherche spirituelle. »
Cette fois encore l’accueil a été
exceptionnel
Mais jusqu’à présent les rencontres européennes
n’avaient jamais fait étape dans cette partie méridionale
du continent. En 2004, le cardinal Josip Bozanic, archevêque
de Zagreb, avait adressé à Frère Roger une
invitation pour 2005. Mais le choix de Milan était déjà
fait. Rendez-vous a donc été pris pour cette année.
Au
cours de l’automne, des frères de Taizé et
des jeunes ont pris la route de Zagreb pour mettre sur pied les
équipes de préparation, visiter les paroisses et
les familles, prendre contact avec les autorités civiles
et religieuses.
Cette
fois encore l’accueil a été exceptionnel.
La Croatie, en cours d’intégration dans l’Union
européenne, souhaite aussi montrer que, par son histoire
et sa culture, elle fait partie du vieux continent et rêve
d’être un pont entre l’Orient et l’Occident,
entre le monde chrétien et le monde musulman, entre les
catholiques et les orthodoxes.
Lancées
en 1978 à Paris, ces rencontres européennes de jeunes
ont depuis longtemps acquis leur vitesse de croisière.
Et se déroulent toujours selon le même programme,
rythmé comme à Taizé par les trois prières
quotidiennes. Dans la journée se succèdent, dans
un grand climat de liberté, débats et échanges,
visites et découvertes, rencontres entre jeunes et avec
les familles, temps de prière et de silence.
De toute l’Europe, des bus ont pris la route
Cette année, les jeunes seront plus particulièrement
invités à méditer La Lettre de Calcutta que
le F. Alois a écrite à l’issue de la rencontre
continentale en Inde, en octobre dernier. « Les immenses
problèmes de nos sociétés, écrit le
successeur de Frère Roger, peuvent alimenter un défaitisme.
En choisissant d’aimer nous découvrons un espace
de liberté pour créer un avenir pour nous-mêmes
et pour ceux qui nous sont confiés. »
Mercredi
27 décembre au matin, très tôt, de toute l’Europe,
des bus ont pris la route. Pour de longues heures de voyage. «
32 heures depuis Brest », révèle Anaëlle
Jourdain, 21 ans, étudiante en BTS-production aquacole.
« Un peu plus de 24 heures », depuis Strasbourg, estime
Marie-Laure Bernard, 20 ans, étudiante en anglais.
«
Je suis super-contente, confie-t-elle. On est 40 du Bas-Rhin.
On a réussi le défi de remplir un bus entier en
mobilisant nos amis et en les sensibilisant à la rencontre
de Zagreb. On a organisé des soirées d’information
et de prière comme à Taizé. » Il y
a deux ans, Marie-Laure a eu besoin de prendre un peu de recul,
un temps de silence et de prière.
À
la suite d’une semaine à Taizé, elle a trouvé
une grande paix intérieure. « Ça m’a
plu énormément. À la fin de l’année,
je suis allée à la rencontre de Lisbonne, puis l’an
dernier à celle de Milan. J’aime le climat de simplicité
et de fraternité. L’accueil des familles me touche.
On reprend confiance en Dieu, dans les autres, dans le monde.
»
« Croire malgré tout qu’il est possible
de vivre ensemble »
Aude Feuvrier, 21 ans, étudiante sage-femme à Rennes,
était à la rencontre de Paris en 2002. Elle aussi
garde un excellent souvenir de ces quelques jours et de ses passages
à Taizé, « une véritable prise d’énergie
». Elle qui « ne connaît que l’Hexagone
» se réjouit de partir si loin, à la découverte,
« sans préjugés ni a priori ». Anaëlle,
de Brest, aurait aimé que le groupe du Finistère
soit plus nombreux, mais elle est déjà impatiente
de connaître d’autres jeunes, de voir « comment
l’Église fonctionne là-bas et de savoir comment
vivent les familles ».
L’intuition
de Frère Roger, en lançant « le pèlerinage
de confiance sur la terre », n’a pas perdu de sa pertinence
et de son actualité. Il faut toujours et sans cesse restaurer
la confiance. Surtout lorsque l’histoire l’a fortement
mise à mal.
«
Quand on a connu les injustices, les massacres, les destructions,
confie Mgr Kosic, il est difficile de reconstruire des ponts de
confiance envers les autres, envers les autres peuples, envers
ceux qui appartiennent à d’autres confessions ou
communautés… Croire malgré tout qu’il
est possible de vivre ensemble, qu’il est possible de construire
la paix, qu’il est possible de faire le bien. »
Conscients
de l’importance et de l’enjeu de ces rencontres européennes,
le pape Benoît XVI, le patriarche Bartholomeos de Constantinople,
le patriarche Alexis II de Moscou, le Rev. Rowan Williams, archevêque
de Cantorbéry, et Kofi Annan, secrétaire général
des Nations unies, ont tous, à l’occasion de la rencontre,
envoyé des messages d’amitié et d’encouragement.
« Que cette rencontre soit l’occasion d’un nouveau
souffle, souhaite Rowan Williams : Nous avons besoin de confiance
comme nous avons besoin d’air frais. »
«
Dans cette terre croate, marquée au cours des années
passées par des conflits, vous êtes le signe d’une
espérance nouvelle et vous montrez que vous, les jeunes,
vous voulez une humanité nouvelle, fondée sur la
reconnaissance de toute personne, indépendamment de sa
nationalité, de sa religion », peut-on lire dans
le message rendu public samedi 23 décembre par le Bureau
de presse du Saint-Siège et signé par le cardinal
secrétaire d’État, Tarcisio Bertone.
La
Croix, 02/01/2007
A Zagreb,
40 000 jeunes Européens ont fait le plein d'espérance
Les
40.000 jeunes rassemblés par Taizé du 28 décembre
au 1er janvier dans la capitale croate ont été chaleureusement
reçus par la ville et les familles. Avec le désir
d’aller à la source de la confiance en Dieu et en
l’autre
Bernard
JOUANNO à Zagreb (Croatie)
Avant
le départ pour Zagreb, les derniers avis pratiques recommandaient
de prendre des vêtements chauds. Le conseil était
loin d’être superflu. Blottie derrière une
petite montagne, la capitale croate n’est pas à l’abri
des rigueurs hivernales. Prudemment, chacun avait fait le plein
de bonnets, de gros blousons et de solides chaussures. Et la chaleur
de l’accueil n’a pas tardé à réchauffer
les plus frileux.
Tous
les pèlerins de la 29e Rencontre européenne de jeunes
– environ 40.000 d’une trentaine de pays (1) –
ont été logés au sein des familles. Audrey
Marty et ses amies de l’Aveyron ne tarissent pas d’éloges
sur les qualités de leurs hôtes et sur la mobilisation
des jeunes qui ont reçu les groupes dans les 150 paroisses
de la ville et des environs : «Vraiment, ils ont mis le
paquet.»
«L’accueil
dans les familles nous a beaucoup touchés», confie
Frère Richard, de Taizé qui, parlant le croate,
a fait partie de l’équipe de préparation arrivée
début septembre. Certaines de ces familles ont souffert
de la guerre. D’autres sont réfugiées.
«Toutes
ont fait un effort admirable. Elles ont vraiment ouvert les portes
de leur cœur et de leurs demeures. Le cardinal Josip Bozanic,
archevêque de Zagreb, et ses évêques auxiliaires
ont été constamment à nos côtés
et nous ont facilité le travail d’organisation. Ainsi
que la municipalité et les autorités civiles et
politiques. D’ailleurs, plusieurs personnalités,
dont le premier ministre, Ivo Salader, ont tenu à manifester
leur sympathie et leur solidarité par leur présence,
un jour ou l’autre, à la prière du soir. Même
le grand mufti de Croatie et le rabbin de Zagreb, poursuit Frère
Richard, ont voulu, un temps, se joindre à nous.»
Aux sources de l’Évangile par la prière
Les rencontres de jeunes, organisées chaque année
dans une grande ville d’Europe par la communauté
œcuménique de Taizé, se veulent à l’image
des rencontres sur la colline bourguignonne : «Des invitations
à aller aux sources de l’Évangile par la prière,
le silence, une recherche.» Appelées aussi «pèlerinage
de confiance sur la terre», elles désirent nourrir
l’espérance. Beaucoup de jeunes s’interrogent,
a rappelé à plusieurs reprises au cours de ces méditations
quotidiennes Frère Alois, prieur de la communauté.
«Une
insécurité matérielle grandit dans notre
Europe prospère, a-t-il souligné. Le chômage
en pousse beaucoup à l’émigration, des injustices
criantes, des déséquilibres écologiques ébranlent
la confiance dans la vie… et pourtant nombreux sont les
signes d’espérance. Ces jours-ci, il nous est donné
d’en voir un : tant de jeunes sont prêts à
rendre plus visible l’unité de la famille humaine,
ils sont disposés à ne pas rester passifs, mais
à se mettre en route vers un avenir de paix.»
Pendant
cinq jours, surmontant les obstacles des langues, des nationalités,
des conflits historiques et des confessions religieuses, les jeunes
réunis à Zagreb ont cherché «à
trouver les énergies pour aborder avec courage et confiance
l’avenir : le leur, l’avenir des sociétés
et celui de l’Église». Chaque matin, par petits
groupes dans les paroisses, ils ont médité et discuté
la Lettre de Calcutta, écrite par Frère Alois à
la suite de la rencontre asiatique d’octobre.
L’après-midi,
ils ont participé aux différents carrefours proposés
au parc des expositions ou dans la ville. La palette, très
large, pouvait satisfaire les curiosités les plus diverses
: certains, accueillis par le mufti, visitaient la mosquée
; d’autres découvraient le folklore croate ou l’Église
orthodoxe serbe ; d’autres encore se retrouvaient pour échanger
sur des initiatives de solidarité…
La même passion de la réconciliation
Arrivée de Moscou, Natalia, de parents athées, a
été bénévole à Taizé
pendant huit mois. La prière de la communauté, confie-t-elle,
l’a aidée à entrer dans sa propre tradition
orthodoxe. Jean-Denis et Sébastien, tous deux membres de
la communauté de l’Arche d’Ambleteuse, dans
le Pas-de-Calais, ont surtout aimé les groupes de partage
et la longue prière du soir : une heure de chants, de lectures,
de célébration de la lumière et autour de
la croix.
Julien
et Aude, Parisiens de 22 ans, sont des habitués des rencontres
de Taizé et des JMJ. «L’idée est la
même, analyse Julien, c’est de rassembler des jeunes
et de leur donner un nouvel élan spirituel. Mais les JMJ
sont sans doute plus festives, plus bruyantes ; les rencontres
plus silencieuses, plus intérieures.»
«Sans
les frères, on n’aurait jamais rencontré les
Serbes», témoigne Maryan, un jeune Croate dont la
paroisse a accueilli 15 Serbes, les «ennemis» d’hier.
«Notre histoire est compliquée», ont répondu,
pudiques, des familles à des hôtes légitimement
curieux. « Il ne s’agit pas d’oublier un passé
douloureux, a recommandé Frère Alois, mais l’Évangile
nous appelle à dépasser la mémoire par le
pardon pour interrompre la chaîne qui fait perdurer des
ressentiments.»
Avec
sa personnalité propre et beaucoup de simplicité,
Frère Alois a pris le relais de Frère Roger. La
même passion de la réconciliation, de l’unité
et de la paix l’anime. «Dieu ne cesse de chercher
notre amitié, a-t-il déclaré aux jeunes en
guise d’envoi et en leur confiant une copie d’une
icône copte de l’amitié. Et cette amitié,
nous la vivons entre nous aussi. Le Christ nous réunit
dans une seule communion, celle de l’Église. Élargissons
alors cette amitié, dépassons les séparations
qui demeurent. » Le pèlerinage de confiance continue.
Prochaine étape, dans un an, à Genève.
(1)
Dont 20 000 Croates. On comptait aussi 8 000 Polonais, 1 300 Roumains,
1 000 Ukrainiens, 1 500 jeunes de langue allemande. Les Français
étaient 1 800, dont trois évêques : Mgr Benoît
Rivière (Autun, président du Conseil pour la pastorale
des enfants et des jeunes), Mgr Jean-Yves Riocreux (Pontoise)
et Mgr Marc Stenger (Troyes).
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