24-27/06/2004
POÉSIE
CONTEMPORAINE
« Angle
nord » de Hrvoje Pejakovic
Traduit du croate par Brankica Radic
Après
"Ville interdite", paru en 2001 chez Est-Ouest, un deuxième
recueil de Hrvoje Pejakovic, "Angle nord", vient d'être
publié aux éditions de l'Atelier de l'Agneau, dans
une traduction du croate de Brankica Radic. Le 22e Marché
de la Poésie qui se tient comme chaque année à
Paris, place Saint-Sulpice, donnera l'occasion aux amateurs de
découvrir ce nouveau livre en français d'un auteur
majeur de la poésie croate contemporaine.
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Hrvoje
Pejakovic (1960-1996), poète, essayiste et critique
croate, est né à Zagreb où il a fait ses études de littérature
comparée et de philosophie. Il a publié plusieurs livres
d’essais et de critiques, ainsi que trois recueils de poèmes.
Drugacije, jednostavno (« Autrement, simplement
») en 1984, Zabranjeni grad (« Ville interdite »)
en 1987 et Sjeverni ugao (« Angle nord »)
en 1992. La traduction française de la Ville interdite a
paru en 2001 (Editions Est-Ouest internationales, Paris) |
Angle
nord est le troisième et dernier recueil d’un
poète disparu à 36 ans, figure majeure de la littérature
croate contemporaine. Sa poésie n’appartient à
aucun courant – « disparition de l’appui
» disait-il – et se distingue par un lyrisme
intime et un travail novateur sur le langage. Pour sa traductrice,
Brankica Radic, «
il sentait que la création d’une poésie qui
soit vraiment contemporaine passait par un rapport vif et informé
avec son époque. » Chaque
texte, en vers dans la première partie et en prose dans
la deuxième, est un univers sensible et labyrinthique.
«
Aujourd’hui ne pourrions-nous pas dire que le poète
est presque celui qui n’est pas un magicien – le poète
devient celui dont le regard est assez perçant pour remarquer
dans le tissu compact et brillant de la langue des endroits brûlés,
défaits, des endroits où la langue ne tient plus,
où tout miracle ne fonctionne plus. Alors le poète
part de ces endroits (il sent peut-être toute la langue
comme un tel endroit), il part de sa propre impuissance et essaye
de faire quelque chose avec. Et que peut-on faire, demandes-tu,
avec l’impuissance, à quoi ressemble cette écriture
qui part d’une telle langue, d’un tel monde ? »
H.
Pejakovic
La
recherche
Derrière?
Dans la pièce voisine?
Sur le téléviseur?
Dans l'armoire de la salle de bain?
Sur la troisième étagère d'en bas?
Sur la table, sur le lit?
Mais les ciseaux que tu prends dans ta main ressemblent plutôt
à un livre en verre opaque, à la place d'un portefeuille
japonais, d'où a surgi soudainement ce chien avec une tête
trop grande? Cherches-tu vraiment toujours, ou ne fais-tu que
t'observer toi-même en train de t'observer en train d'observer,
ta propre trace, l'enduit du labyrinthe invisible? Comme lorsque
à la sortie du cinéma l'espace de l'écran
se fond encore un certain temps avec celui de la rue, et la fille
dont tu as péniblement arraché le visage aux flux
des images colorées, dit avec pitié : "Tu as
dû voir le programme tout entier."
H.
P.
« Angle
nord »
de Hrvoje Pejakovic, traduit du croate par Brankica Radic, est
paru chez Atelier de l'Agneau éditeur.
Prix
public : 12 euros, 13,5 x 21 cm, 80 pages, ISBN : 2-930188-73-).
Brankica
Radic est née en 1969 à Split. Vit et travaille
à Paris. Elle a publié la traduction de Zabranjeni
grad (« Ville interdite
»), recueil de poésie de Hrvoje Pejakovic (Editions
Est-Ouest internationales, Paris, 2001) et la traduction du recueil
Larges espaces, courtes
ombres de Zvonko Makovic (Editions Caractères,
Paris, 2003). Elle a traduit, avec Vanda Miksic, une mini-anthologie
de poésie contemporaine croate Personne
ne parle croate / Nitko ne govori hrvatski, (Meandar,
Zagreb, 2002), et une anthologie de poésie franco-croate
Mars poetica (Temps
des cerises / Meandar, Paris, Zagreb, 2003).
22e Marché
de la Poésie, Paris, Place St-Sulpice,
du 24 au 27 juin 2004. Rencontre
avec auteurs et artistes autour des nouveaux livres parus aux
éditions de l'Atelier de l'Agneau et découverte
du nouveau recueil de Hrvoje Pejakovic traduit en français,
stand de l'Atelier de l'Agneau (A14), samedi 26 juin de
14 h à 18 h.
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