22-29/06/2001
POÉSIE
Personne ne parle croate
Branko Cegec
Miroslav Micanovic Ivica Prtenjaca
Trois
étapes, Paris, Bordeaux et Marseille, sur l'itinéraire d'un "Tour
de France" poétique couru par un trio de poètes croates contemporains,
Branko Cegec, Miroslav Micanovic et Ivica Prtenjaca. Originale, l'idée
a séduit Meandar, l'éditeur de Zagreb qui publie pour l'occasion
un recueil bilingue de leurs poèmes, "Personne ne parle croate",
traduits par Brankica Radic et Vanda Miksic. Débutant place St-Sulpice
à Paris avec la soirée "Rives et dérives de la Méditerranée",
temps fort du 20e Marché de la Poésie, ce marathon de la déclamation
se poursuivra durant une semaine par plusieurs rencontres-lectures et soirées
littéraires.
Personne
ne parle croate
choix de poèmes
pour un Tour de France poétique
Branko CEGEC
Miroslav MICANOVIC
Ivica PRTENJACA
Lectures
en présence des poètes
Marché
de la Poésie
2e
Nuit du Marché - "Rives et dérives de la Méditerranée"
par
Pénélope Perdereau et Charles Gonzales
Place Saint-Sulpice, 75006 Paris
samedi 22
juin 2002
- 20 heures
30 : Ivica Prtenjaca
- 21 heures
30 : Branko Cegec
- 22 heures
30 : Miroslav Micanovic
Marché
de la Poésie
Bus
de la poésie
dimanche
23 juin 2002 à 15 heures
Librairie
Equipages
par
Pénélope Perdereau et Charles Gonzales
61, rue de Bagnolet, 75020 Paris
mardi 25
juin 2002 à 20 heures 30
Chez
Alriq
restaurant-guinguette
par
François Mauget
Z.A. quai de Queyries, 33100 Bordeaux
jeudi 26
juin 2002 à 19 heures
Centre
international de la Poésie de Marseille
Centre de la Vieille
Charité
2, rue de la Charité, 13002 Marseille
samedi 29
juin à 18 heures
personne
ne parle croate
pourtant c'est si vaste que les yeux
ne peuvent en revenir ne me
régale plus dans ma langue
Ivica Prtenjaca
|
"Personne ne parle
croate", choix de poèmes, Editions
Meandar, Zagreb, 2002, édition bilingue franco-croate.
Choix, traduction et présentation de Brankica Radic et Vanda Miksic.
Lire
les poèmes de Ivica Prtenjaca
Lire
les poèmes de Branko Cegec
Lire
les poèmes de Miroslav Micanovic
Le Marché de la
Poésie
Ni
un salon ni une foire du livre, encore moins un festival, le Marché de
la Poésie se veut avant tout un lieu de rencontres et d'échange
entre éditeurs, poètes et public, le Marché rassemblera pour
sa 20e édition quelque 500 éditeurs de poésie, français
et étrangers. La 2e nuit du Marché, "Rives et dérives
de la Méditerranée", mettra à l'honneur les poésies
du pourtour de la Grande Bleue : croate, mais aussi grecque, libanaise, israélienne,
marocaine ou encore française, parmi d'autres. En
2001, la poésie croate y avait déjà été
représentée par Sibila Petlevski, Kresimir Bagic, ainsi que par
les poèmes de Hrvoje Pejakovic et de Slavko Mihalic.
www.marchedelapoesie.com
Ivica
Prtenjaca
Né
en 1969 à Rijeka. Il vit et travaille à Zagreb. Il a fait des études
de langue et de littérature croates à la Faculté de Philosophie
à Rijeka. En 1998, il a reçu le grand prix littéraire lors
du 25ème Salon des Jeunes à Zagreb et en 2000, le prix du meilleur
recueil aux Rencontres littéraires de Sisak. Il a participé à
la Biennale des jeunes artistes d'Europe et de Méditerranée à
Rome en 1999.
Ouvrages poétiques : L'écriture libère (Pisanje oslobada),
Zagreb, 1999 ; Yves, Zagreb, 2001.
* * *
la nuit est propice à la course
dans le lit où notre galaxie
est un point clair sur ton épaule
là j'atterris
cherche un minéral qui revêtira même
l'écriture de scaphandre d'air et de feu
d'une légère lumière bleue
mon signe de reconnaissance
sur une étoile anonyme dans l'instant
sans guerres
traduit du croate par Brankica
Radic et Vanda Miksic
Branko
Cegec
Né
en 1957 à Kraljev Vrh. Il a étudié la littérature
à la Faculté des lettres de Zagreb. Poète, essayiste, écrivain,
il a été rédacteur des revues Quorum, Pitanja (Questions),
Polet (Elan) et Republika (La République), rédacteur en chef de
la revue Oko (L'Oeil). Il a fondé la maison d'édition Meandar. Il
a également traduit du slovène, a publié en collaboration
avec Micanovic le panorama de la poésie croate contemporaine Strast razlike
- tamni zvuk praznine (Passion de la différence - sombre son du vide).
Ouvrages poétiques: Eros-Europa-Arafat (Eros-Europe-Araphat), Zagreb, 1980
; Zapadno-istocni spol (Sexe occidento-oriental), Zagreb, 1983 ; Melankolicni
ljetopis (Chronique mélancolique), Rijeka, 1988 ; Ekrani praznine (Ecrans
du vide), Zagreb, 1993, 2002.
Etymologie de la proximité
La rue était vide
lorsque mon rire triste
a suspendu la continuité de l'éphémère et de l'enduit,
d'où suintait une autre image d'amour.
Les grelots de la vanité et une symétrie désarmée
pâlissaient comme de jeunes odeurs et la nostalgie biblique.
Au même endroit j'ai
rencontré la chaleur
de ses longs doigts, dans lesquels
s'est blotti timidement un danger ancien de pyromanie
et ce sentiment de ressemblance, si cher à tout le monde,
clair comme les mathématiques.
Des millions de pas écrasés
sur un trottoir humide et boueux
témoignent de la seule vraie histoire, inscrite
dans le pavé muet de la rue, ensuite dans le stéréotype,
formé par chaque blancheur de ma phrase aléatoire.
juin 1991
traduit
du croate par Brankica
Radic et Vanda Miksic
Miroslav
Micanovic
Né
en 1960 à Brcko. Poète, écrivain, essayiste. Il a fait ses
études à la Faculté des Lettres à Zagreb. Actuellement
rédacteur à la revue littéraire 'Quorum', ainsi qu'à
la maison d'édition 'MD'. Avec d'autres poètes et critiques littéraires
il a collaboré sur plusieurs anthologies de la poésie croate, dont
"Les jeunes Croates", "Passion de la différence, sombre
son du vide", "Jeune poésie croate".
Ouvrages poétiques : La ville des gens bien (Grad dobrih ljudi), Zagreb,
1984 ; Quatre dimensions du doute (Cetiri dimenzije sumnje) - avec trois autres
écrivains, Zagreb, 1988 ; Le mur et les photo de la fin (Zid i fotografije
kraja), Rijeka, 1989 ; La mer et la poussière (More i praina), Zagreb,
1991 ; Zib, Zagreb, 1998.
* * *
l'homme est assis dans le jardin d'hiver
d'australie et mange des oranges. dans
une heure il fera chaud.
poissons dans la piscine. jeune homme
aménageant la cour. japonais sur
le chemin de la nouvelle maison. hong-kong se balance
comme hong/kong/hong/kong. si de joyeux
garçons enlèvent l'échafaudage, deux points
seront perdus. l'homme est assis dans le jardin d'hiver
d'australie et mange des oranges. dans
une heure il fera chaud.
- ces quelques portes fermées, autour
de ses bras, ressemblent à un vol d'oiseaux
qui rend visite aux morts quelque part à
l'autre bout de la forêt.
traduit
du croate par Brankica
Radic et Vanda Miksic
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