22/03-12/05/2002
ART
CONTEMPORAIN
Ivan Kožarić
Le
Musée d'Art Moderne de Paris consacre
une exposition à cet artiste croate inclassable
et éclectique, dont l'oeuvre allie sculpture moderne et art conceptuel.
IVAN
KOZARIC |
Né
en 1921 à Petrinja (sud de Zagreb), il est diplômé en sculpture
de l'Académie des Beaux-arts de Zagreb en 1947. Il achève sa spécialisation
en 1949 auprès du grand sculpteur croate Antun
Augustincic et séjourne au début des années soixante
à Paris comme boursier, où ses uvres
sont remarquées par le critique d'art Jacques Lassaigne et exposées
à la galerie Maguy. Il retourne ensuite à Zagreb où il rejoint
le groupe Gorgone qui réunit quelques-uns des plus grands noms de
l'art contemporain croate.
Ses uvres, qui ont fait l'objet de plus de soixante expo-sitions individu-elles
et plus de deux cents expositions collectives, en Croatie comme à l'étranger,
ont été notamment exposées à la Biennale à
Venise (1976) et à celle de Sao Paolo (1979). Beaucoup sont mentionnées
dans de prestigieuses anthologies de la sculpture mondiale. Certaines ont été
acquises par des musées, croates et étrangers, ou intégrées
au fonds artistique de collections privées.
Ivan Kozaric est membre de l'Académie
croate des Sciences et des Arts depuis 1997. Il vit à Zagreb.
|
Le
Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris consacre sur 550 m² une grande
exposition individuelle à un artiste croate à la fois charismatique
et inclassable qui depuis un demi-siècle poursuit sa quête créatrice,
recherche qui l'a mené de la sculpture moderne existentialiste jusqu'aux
installations conceptualistes, réalisées in situ, en passant
par le constructivisme massif.
Parmi
les artistes et sculpteurs croates contemporains, Ivan Kozaric occupe certainement
une place à part. Son uvre, caractérisée par une profusion
de styles, témoigne avant tout de sa quête inassouvie, marquée
par de multiples inspirations à travers les âges et les époques,
qui remonte jusqu'à l'Antiquité grecque, mais enrichie d'une empreinte
personnelle indéfinissable, bien que reconnaissable. Faisant preuve d'une
sensibilité moderne certaine, comme l'illustre une solide suite d'uvres
d'art tout à fait particulières, ayant des attaches dans le temps
autant pour sa phase expressionniste et existentialiste (A. Giacometti, G. Richier)
que vaguement constructiviste, Kozaric nous dévoile un esprit en éveil
permanent, à la recherche constante de situations inédites.
|
Robert
Horn, directeur de l'Institut français de Zagreb, Bozidar Gagro, ambassadeur
de Croatie en France et le célèbre compositeur Ivo Malec étaient
présents lors de la soirée inaugurale de l'exposition. |
Son art
est davantage un point de jonction entre ces différentes écoles,
qu'une simple synthèse. Malgré ses quatre-vingts ans passés,
Kozaric témoigne d'une vitalité créatrice exceptionnelle
affranchie de tous les canons, d'une approche conceptualiste novatrice qui fait
fi des conventions et des dogmes, d'une fantaisie déconcertante, qui va
de l'emploi de légumes frais dans ses compositions plastiques à
ses idées chimériques de sculptures gigantesques irréalisables,
à l'instar de son appel, certes un brin provocateur, en faveur d'un utopique
moulage de l'entière surface du globe terrestre
Artiste matériel
et populaire, Kozaric transforme le monde en art.
Après
le massif "Torse" (1954), qui évoque le style de Brancusi, son
filiforme "Homme assis" expressionniste, pourtant sculpté la
même année et apparu de son propre aveu comme "une uvre
destinée à s'inscrire dans une installation qui se poursuit encore
aujourd'hui", deviendra au fil des ans une figure emblématique de
sa création plastique et spatiale. Ses fameux "serpentins" en
feuille d'aluminium, courant sur des dizaines de mètres, lui donneront
un prolongement spatial, voire temporel, des plus inattendus, compte tenu de l'association
quasi iconoclaste du bronze brut et de l'aluminium froissé. Certains y
ont vu une interprétation très libre de la célèbre
Création de Michel-Ange à la voûte de la Chapelle Sixtine.
D'autres ont pu dire des diverses déclinaisons de ce thème à
travers ses uvres qu'il apportait une quatrième dimension à
la sculpture moderne.
PARIS ET DOCUMENTA11 |
Réalisée
dans un espace de 550m², l'exposition de Ivan Kozaric proposée actuellement
par le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, sous la houlette de Hans
Ulrich Obrist et de Vivian Rehberg, commissaires de l'exposition, associe un certain
caractère rétrospectif ("L'Homme assis", "Le banc
de Matos", "Les Oisillons") à une production entièrement
inédite, réalisée en grande partie in situ.
Après Paris, les uvres de Kozaric seront exposées en Allemagne
à la prestigieuse exposition quadriennale d'art contemporain dirigée
Okwui Enwezor, "Documenta11", qui se tient depuis 1955 à Kassel
(Hesse).
Documenta11
(du 8 juin au 15 septembre 2002)
|
Néanmoins,
s'il était un thème qui devait émerger de son activité
créatrice foisonnante, ce serait sans doute la position assise, en rapport
avec la pesanteur. Les Zagrébois connaissent bien ses sculptures qu'ils
se sont déjà appropriées dans les rues de la capitale croate.
Le légendaire "Banc de A. G. Matos", posé à même
le sol dans une allée passante de la ville haute, occupe une place à
part dans leur cur. On pourrait en dire autant de son "Soleil posé
sur terre", qui fait désormais partie intégrante du paysage
urbain du centre-ville de Zagreb. Et bien entendu, son désormais incontournable
et allégorique "Homme assis" cité plus haut constitue
une pièce maîtresse de ce leitmotiv.
L'exposition
parisienne, premier rendez-vous majeur entre Kozaric et le public français,
a donc avant tout ce mérite d'ouvrir une petite lucarne sur son imposante
uvre, comme une invitation à mieux la découvrir.
Le service de presse de l'ambassade
Informations
pratiques
Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
11,
avenue du Président Wilson, 75116 Paris
Renseignements et réservations : 01 53 67 40 00
www.paris-France.org/musees
Exposition du 22 mars au 12 mai 2002.
Accès
Métro Alma-Marceau (ligne 9)
RER C : Pont de l'Alma
Bus 32, 42, 72, 80, 82 et 92
Horaires d'ouverture
Du mardi au vendredi : 10 h - 17 h 30
Samedi et dimanche : 10 h - 18 h 45
Tarifs
(billet
couplé avec l'exposition Olafur Eliasson)
Tarif plein : 4€
Tarif réduit : 3€
Tarif jeunes : 2€
Accès gratuit pour les moins de 13 ans
. |