6-7/04/2004
FRANCE-CROATIE
Le président Stipe Mesic reçu à
l'Elysée
La délégation croate a également
rencontré le président de l'Assemblée nationale
ainsi que le président de la Convention européenne,
avant d'inaugurer l'exposition "La Renaissance en Croatie"
à Ecouen.
A
quelques semaines de la publication attendue de l'avis de la Commission
européenne sur la candidature
de la Croatie à l'adhésion, le président croate,
Stjepan Mesic, accompagné du ministre des Affaires étrangères,
Miomir Zuzul, et du ministre de la Culture, Bozo Biskupic, a effectué,
les 6 et 7 avril, une visite de travail en France. Il a été
reçu par le président Jacques Chirac, le président de l'Assemblée
nationale, Jean-Louis Debré, ainsi que par le président
de la Convention européenne, Valéry Giscard d'Estaing.
Il a également honoré de sa présence l'inauguration
par le ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu
de Vabres, et son homologue croate, de l'exposition "La
Renaissance en Croatie" au musée national de la Renaissance
du Château d'Ecouen. Le
président croate avait effectué l'an dernier deux visites en France
qui lui avaient permis de s'entretenir, en
février 2003, avec le président Chirac et, en
juin, avec le président du Sénat. Selon le Quai
d'Orsay "cette visite illustre les relations proches, confiantes
et amicales qui se sont instaurées entre la France et la Croatie".
Le
président croate, Stjepan Mesic, qui effectuait
les 6 et 7 avril une visite de travail en France, a été
reçu à l'Elysée pour la troisième
fois depuis le début de son mandat en février 2000.
Il s'agit de la cinquième rencontre entre les deux chefs
d'Etat en moins de quatre ans, traduisant l'excellent climat des
relations bilatérales entre les deux pays.
De
fait, au lendemain de son élection, c'est en France que
le président Mesic avait effectué sa première
visite dans un Etat membre de l'Union européenne, en mai
2000. Quelques mois plus tard, en novembre 2000, la capitale
croate, accueillait sur l'initiative de la présidence française
de l'Union, le Sommet de Zagreb,
coprésidé par les présidents français
et croate. Premier sommet des chefs d'Etat et de gouvernement
des Quinze, et des pays de la région, à s'être
tenu hors des frontières de l'Union, il avait marqué,
pour la Croatie, le point de départ de son processus d'intégration
européenne. Un an plus tard, en décembre 2001, le
président Chirac avait effectué à son tour
une visite de travail à Zagreb.
Enfin, le président Stipe Mesic fut de nouveau reçu
par Jacques Chirac en février
2003, au lendemain de l'acte de candidature de la Croatie
à l'adhésion à l'Union.
En
marge de ces rencontres au plus haut niveau, le président
croate s'était rendu deux autres fois en France. La première,
en juin 2001, à l'occasion de l'inauguration de l'exposition
l'Europe des Anjou à
Fontevraud. La seconde, en juin
2003, à l'occasion du forum
économique franco-croate organisé à Paris
par le CFCE, lorsqu'il avait notamment été reçu
par le président du Sénat, Christian Poncelet.
Plus
qu'optimistes
Cette
dernière visite intervient alors que la Commission européenne
devrait rendre public avant la fin avril son avis sur la
candidature croate et quelques semaines après le soutien
renouvelé du président français aux aspirations
européennes de la Croatie. Répondant à
la question s'il était confiant sur la teneur de l'avis
de la Commission sur la candidature croate, le président
croate a confié : "nous avions déjà
de bonnes raisons d'être optimistes. Nous le sommes d'autant
plus après la rencontre avec le président Chirac".
Le
même jour, le président Stipe Mesic et le chef de
la diplomatie croate, Miomir Zuzul, ont également rencontré
l'ancien président français, Valéry Giscard
d'Estaing, qui préside actuellement la Convention
européenne, chargée de rédiger un projet
de Constitution européenne. Inscrite dans un traité
qui pourrait entrer en vigueur dès 2009, celle-ci devrait
être à l'origine d'un profond remaniement de l'Union
européenne, qui s'accompagnerait d'une simplification des
ses institutions. Candidate à l'adhésion à
l'UE, la Croatie est naturellement directement concernée
par les aménagements de la future Union.
Parenté
institutionnelle
Le
lendemain, 7 avril, la délégation croate a été
reçue par le président de l'Assemblée
nationale, Jean-Louis Debré. Au menu des entretiens,
une place particulière a été accordée
à l'intensification de la coopération interparlementaire
entre les deux pays. M. Debré a d'ailleurs prié
le président Mesic de bien vouloir transmettre son invitation
au président du Sabor
(parlement croate) à se rendre à Paris dans les
prochains mois. Le président a rappelé à
cette occasion à son hôte que la Croatie s'était
largement inspirée en 1990 du texte de la Constitution
de la Ve République pour la rédaction de la sienne,
celle-là même dont son illustre père, Michel
Debré, avait été l'un des principaux inspirateurs.
Au moment où la Croatie est engagée dans un vaste
chantier de réformes législatives et judiciaires
destinées à achever l'harmonisation de ses institutions
avec l'acquis communautaire, cette parenté institutionnelle
avec la France pourrait, en effet, se révéler d'un
grand soutien aux législateurs croates.
Avant
de repartir pour Zagreb, la délégation croate s'est
rendue au Musée
national de la Renaissance, au Château d'Ecouen, à
l'occasion de l'inauguration de l'exposition "La
Renaissance en Croatie" par le ministre français
de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres,
et son homologue croate, Bozo Biskupic. L'exposition, certainement
l'un des événements culturels majeurs jamais consacrés
en France à la culture croate, figure aussi parmi les plus
grandes expositions accueillies à ce jour au Château
d'Ecouen, depuis qu'André Malraux y a fait transférer
le musée national de la Renaissance. Fruit d'une collaboration
des conservateurs français et croates et réunissant
pour la première fois des oeuvres conservées aussi
bien en France qu'en Croatie, l'exposition a été
placée sous le haut patronage des présidents Jacques
Chirac et Stipe Mesic.
Cérémonie
d'inauguration de l'exposition
"La Renaissance en Croatie"
Musée national de la Renaissance
Château d'Ecouen
le 7 avril 2004
Allocution
de Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres,
ministre français de la Culture et de la Communication
Monsieur
le Président de la République de Croatie, [M. Stjepan
MESIC]
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, [M.
Miomir ZUZUL]
Monsieur le Ministre de la culture, [M. Bozo BISKUPIC],
Messieurs les Ambassadeurs, [M. Bozidar GAGRO, M. BELLANGER]
Monsieur le Vice-Président du Sénat et Maire d'Ecouen,
[M. Bernard ENGELS]
Mesdames et Messieurs les élus, Monsieur le Préfet
[M. BERARD],
Madame la Directrice des Musées de France, [Mme Francine
MARIANI DUCRAY],
Monsieur le Directeur, [M. Alain ERLANDE-BRANDENBURG],
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand honneur et un immense plaisir de vous accueillir
à Ecouen et d'inaugurer avec vous cette exposition magnifique
sur " La Renaissance en Croatie ".
Permettez-moi quelques mots sur le sens de notre présence
ici, par-delà le bonheur de découvrir des œuvres
aussi belles.
Je me réjouis d'abord qu'un musée national, le musée
national de la Renaissance d'Ecouen, nous offre cette illustration
des liens très anciens qui unissent la Croatie et la France.
Je songeais également, en visitant cette exposition, à
la place de la culture dans la formation de la conscience européenne.
L'Europe est d'abord une affaire de culture. C'est d'abord cela
qui nous réunit. C'est au fond la culture qui constitue
notre identité commune, mais une culture qui fait du pluralisme
la valeur suprême de l'Europe.
Au moment où vous venez de déposer votre candidature
à l'Union européenne, je crois que cette exposition
a aussi le grand intérêt de rappeler la proximité
culturelle de la Croatie.
Nous avons reçu un patrimoine qui fait de nous ce que nous
sommes. S'il y a un point commun, fondamental entre nos deux pays,
auquel on ne songe pas nécessairement, c'est l'importance
de notre patrimoine, l'omniprésence et l'ancienneté
de l'histoire, cet enracinement profond dans des cultures nées
de l'échange et faites de diversité.
Ceci explique sans doute, Monsieur le Président de la République
croate, que nos deux pays partagent une sensibilité commune,
une même attention portée à la promotion de
la diversité culturelle dans les instances internationales.
Plus que jamais dans le climat de violence internationale que
nous connaissons aujourd'hui, nous avons besoin de conjuguer nos
efforts, en Europe et dans les enceintes internationales pour
rappeler à nos partenaires l'importance du dialogue entre
les civilisations et l'apprentissage du pluralisme par la culture.
Je me félicite de ce que la Croatie déposera prochainement
sa candidature comme membre observateur de l'Organisation Internationale
de la Francophonie. Je remercie le gouvernement croate des efforts
qu'il déploie pour la promotion du français dans
son pays. Je me permets d'attirer d'autant plus votre attention
sur la nécessité réelle de ces efforts qu'ils
contribuent à la diversité culturelle grâce
à la diversité linguistique.
Je voudrais terminer en rendant hommage à cette exposition
et à ceux qui en ont permis la réalisation. Je l'ai
trouvée remarquable tant par son contenu, que par le caractère
inédit de son sujet et l'importance exceptionnelle des
prêts qui ont été consentis.
J'adresse tout particulièrement mes félicitations
aux commissaires de l'exposition, Monsieur Miljenko JURKOVIC,
professeur d'histoire de l'art à l'Université de
Zagreb, Monsieur Miljenko DOMJAN, directeur du patrimoine de Croatie,
Monsieur Alain ERLANDE-BRANDENBURG, conservateur général,
directeur du musée national d'Ecouen et Madame Agnès
BOS, conservateur au musée.
Je voudrais vous remercier tout particulièrement de votre
présence, Monsieur le Président de la République
de Croatie. Vous avez tenu à inaugurer cette exposition.
Votre déplacement ici est un geste qui nous touche.
J'espère que cette exposition donnera le goût au
public français de venir visiter ou revisiter votre magnifique
pays.
Je vous remercie de votre attention.
Allocution
de Monsieur Bozo Biskupic,
ministre croate de la Culture
(seul
le texte prononcé fait foi)
Monsieur
le Président de la République,
Monsieur le Ministre,
Cher Collègue,
Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Président du Groupe d'amitié France-Croatie
à l'Assemblée nationale,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Laissez-moi vous dire, en français autant que je puisse
le faire, à quel point je suis heureux de participer aujourd’hui
à l’inauguration de l’exposition « La
Renaissance en Croatie », au côté de Monsieur
Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre français de la Culture
et de la Communication, qui nous fait l’honneur de nous
accueillir en ce magnifique château d’Ecouen. Et permettez-moi
aussi de vous dire pourquoi.
Tout d’abord car il s’agit de la première grande
exposition étrangère consacrée à ce
thème, alors même que la Croatie fut l’un des
premiers pays touchés par ce mouvement européen.
En effet, on ne sait pas toujours que celui-ci apparaît
sur le sol croate dès le milieu du XVe siècle, d’abord
à Dubrovnik, l’ancienne République de Raguse,
notamment grâce aux échanges féconds qui s’étaient
établis entre les deux rives, croate et italienne, de l’Adriatique.
Construite à partir de 1441 par Juraj Dalmatinac (Georges
le Dalmate), la cathédrale de Šibenik, classée
patrimoine mondial de l’Unesco, en est sans doute l’un
des témoignages les plus imposants.
Tandis que nombre d’artistes européens, et notamment
italiens – comme Fiorentino, Carpaccio, Lotto ou Le Tintoret
– mettaient leur savoir-faire au service de patriciens croates
sensibles aux idéaux humanistes, à l’inverse,
de nombreux maîtres croates quittèrent leur pays
natal pour exercer leur art auprès des cours européennes
d’Italie, de France ou encore de Hongrie. Ce fut le cas,
au XVe siècle, de Franjo et Lucijan Vranjanin (Franciscus
et Luciano de Laurana),
d’Ivan Duknovic (Giovanni Dalmata) ou, au XVIe siècle,
du miniaturiste Julije Klovic (Giulio Clovio). Aussi l’originalité
de cette exposition tient-elle avant tout au fait que les chefs-d’œuvre
des uns comme des autres se trouvent réunis ici, en France,
pour la première fois.
Ceci n’est cependant pas le fruit du hasard. Nous devons
en effet beaucoup aux échanges entre les milieux intellectuels
et artistiques fort anciens qui ont toujours existé entre
nos deux pays et que la Croatie s’attache à rappeler
depuis son indépendance retrouvée, en 1992. Ainsi
dès le XIIe siècle, c’est à Toulouse
qu’Hermann le Dalmate, disciple de Thierry de Chartres,
publie la première traduction latine du Planisphère
de Ptolémée et c’est aussi lui que Pierre
le Vénérable, abbé de Cluny, encourage à
traduire le Coran pour la première fois dans la chrétienté.
Alors que l’avènement des Anjou
sur le trône de Hongrie-Croatie au XIVe siècle
renforça encore ces liens et y marqua l’essor des
villes et de la chevalerie, des maîtres croates comme Laurana,
mort en Avignon, travaillèrent en Provence à la
cour de René d’Anjou. On lui doit notamment l'Autel
Saint-Lazare dans la cathédrale de la Major à Marseille,
le Retable de la montée au Calvaire à Saint-Didier
d'Avignon, ou encore le Tombeau de Charles du Maine au Mans, chefs-d’œuvre
qui pour des raisons évidentes ne pourront hélas
être admirés ici.
Mais les liens avec la France sont également symbolisés
par le Texte du Sacre sur lequel les roi de France prêtaient
serment lors de leur couronnement à Reims, et dont une
partie est rédigé en caractères glagolitiques,
cet ancien alphabet croate. De manière plus anecdotique,
ils le sont jusqu’à ce foulard porté par les
cavaliers croates au service de Louis XIII et du Roi Soleil. Adopté
à Versailles, il conquit très vite la mode masculine
en Occident, je veux parler, bien sûr, de l’ancêtre
de notre cravate. Celle-là même dont Balzac se souvient
dans « La Peau de chagrin », en évoquant
de jeunes personnages « jolis, pimpants, cravatés
à désespérer toute la Croatie ». Et
comment ne pas évoquer le prince Fran
Krsto Frankopan ? qui en 1671 paya de sa vie son amitié
pour la France, et qui dans sa cellule autrichienne entrepris
de traduire « Georges Dandin » de Molière dans
les jours précédant son exécution…
Ou encore le jésuite croate et diplomate français,
Rudjer – Roger – Boskovic,
scientifique visionnaire, ami de Buffon, membre de l’Institut,
nommé directeur de l’Optique Royale de la Marine
par Louis XV. Ou enfin Marc Bruère-Desrivaux, devenu Marko
Bruerovic, Tourangeau de naissance, mais Croate d’adoption,
fils du Consul de France à Raguse sous Napoléon,
dont les poèmes dans la langue de Marulic lui valent une
place au Parnasse croate.
Vous le voyez, la liste des noms des passeurs de culture entre
nos deux pays serait longue, aussi me bornerai-je à en
évoquer, côté français, que quelques-uns,
comme le grand ami de la Croatie que fut Charles Nodier, l’auteur
de « Jean Sbogar » qui comparait l’Osmanide
de Gundulic à l’Iliade. Citons encore George Sand,
qui consacra aux haïdouks croates son « Uscoque »,
mais aussi Stendhal, qui choisit pour héros de sa nouvelle
« Le Juif » un vivandier de Zadar suivant un
régiment croate, ou encore, parmi tant d’autres,
Prosper Mérimée, dont la célèbre «
Guzla » fit entrer ce mot croate dans la langue française.
Plus près de nous, les échanges culturels entre
nos deux pays sont symbolisés par des figures d’exception
comme le sculpteur Ivan Meštrovic, disciple et ami de Rodin,
le peintre Slavko Kopac, qui vécut en France les quarante-cinq
dernières années de sa vie où il se lia d’amitié
à Jean Dubuffet, le compositeur contemporain Ivo Malec,
ou encore le poète et dramaturge surréaliste Radovan
Ivsic, toujours installé à Paris et qui fut
l’ami d’André Breton. Sur le plan scientifique,
comment ne pas citer le grand spécialiste de Claude Bernard
que fut l’historien des sciences Mirko
Grmek, disparu en 2000, ou bien le pionnier de la réparation
de l’ADN, Miroslav
Radman, membre de l’Institut et lauréat du prix
Inserm 2003, ou enfin l’archéologue Emilio Marin,
membre associé de l’Académie des Inscriptions
et Belles Lettres.
Si j’ai tenu à rappeler les noms de ceux qui symbolisaient
hier et incarnent aujourd’hui le mieux la vitalité
et la diversité de nos échanges, c’est avant
tout pour mieux me tourner vers l’avenir.
Aujourd’hui notre coopération culturelle connaît
un nouvel essor et je m’en félicite. J’en veux
pour preuve les deux grandes expositions qui auront lieu à
la fin de l’année à Zagreb : Tout d’abord
« Picasso-Dora
Maar », qui est plus qu’emblématique car,
comme vous le savez, celle qui de son vrai nom s’appelait
Théodora Markovic était née d’un père
croate et d’une mère française. La seconde,
quant à elle, est consacrée au Musée national
d’art moderne du Centre Georges Pompidou. Aussi, parallèlement
à l’engouement de plus en plus marqué des
touristes français pour la côte adriatique croate,
je forme le vœu que l’exposition qui nous réunit
aujourd’hui ouvre la voie à d’autres. Ainsi
viendront-elles satisfaire l’intérêt croissant
du public français pour les multiples facettes de la culture
croate, épanouie au carrefour de la Méditerranée
et de l’Europe centrale, et qui, tout en préservant
son identité slave, a su s’enrichir des héritages
illyrien ou romain, comme des influences vénitienne ou
austro-hongroise. N’est-ce pas d’ailleurs lorsqu’elle
fut la plus ouverte aux autres que la culture croate fut la plus
profondément elle-même ?
C’est cette vision-là de la culture, à la
fois comme identité nationale et européenne, que
nous partageons avec la France. C’est parce cette diversité
fait notre richesse que nous y sommes particulièrement
attachés. En témoigne notre approche commune lors
des travaux sur la Convention sur la diversité culturelle.
Ceci est plus que jamais vrai à l’heure où
nous renouons avec nos racines européennes, où nous
nous apprêtons à notre tour à rejoindre, nous
l’espérons d’ici quelques années, la
grande famille européenne.
Compte tenu des épreuves qu’elle a traversées,
la Croatie mesure mieux que d’autres le prix de principes
qu’elle a fait siens et d’elle souhaite contribuer
à défendre, et la diversité culturelle en
fait assurément partie. Enfin, c’est aussi pour mieux
défendre les valeurs communes, universelles et humanistes,
qui sont les nôtres que nous nous sommes portés candidats
au statut d’observateur de l’Organisation internationale
de la Francophonie. Permettez-moi à cet égard de
saisir cette occasion pour féliciter le travail exemplaire
mené aussi bien par l’Institut français de
Zagreb – l’un des plus anciens d’Europe –
que par les alliances et cercles français de Croatie, dont
l’action vient en appui de notre engagement en faveur de
la diversité culturelle.
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Vous l’avez compris, cette exposition « La
Renaissance en Croatie » vient s’inscrire dans
une longue tradition d’échanges croato-français
et, par la qualité des pièces qui y sont exposées,
je ne crois pas me tromper en affirmant qu’elle en est,
en quelque sorte, le point d’orgue. J’y vois pour
ma part, le symbole de la coopération renouvelée
entre nos deux pays.
Enfin, avant de clore mon propos, je voudrais remercier le président
français Jacques Chirac, associé pour cette occasion
au président croate, Stjepan Mesic, sous le haut patronage
desquels a été placée cette exposition. Mes
remerciements vont également à vous, Monsieur le
Ministre, qui nous faites l’honneur de l’inaugurer,
ainsi qu’à votre prédécesseur, sans
l’aide duquel cette exposition n’aurait pu voir le
jour. Je voudrais aussi remercier la Réunion des Musées
nationaux pour leur soutien de tous les instants dans l’organisation
de cet événement. Ma reconnaissance va naturellement
au Musée national de la Renaissance, qui nous accueille
dans ce cadre somptueux, de même qu’à la Galerie
Klovicevi Dvori qui accueillera l’exposition en septembre
à Zagreb. Enfin, je voudrais exprimer ma reconnaissance
aux commissaires français et croate de l’exposition,
Alain Erlande-Brandenburg et Miljenko Jurkovic, ainsi qu’à
leurs très nombreux collaborateurs, pour le parcours admirable
qu’ils nous font le plaisir de nous proposer aujourd’hui.
Je vous remercie de votre attention.
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