06/04/2005

DÉCÈS DU PAPE JEAN PAUL II
Les Croates rendent un hommage unanime au premier pape slave
Le Souverain pontife
avait notamment apporté son soutien à l'indépendance de la Croatie en 1992

L’annonce de la mort du Souverain pontife, le 2 avril 2005, a été accueillie avec tristesse et émotion dans toute la Croatie où neuf habitants sur dix se reconnaissent de confession catholique. Le gouvernement a décrété un deuil officiel de trois jours, les 4 et 5 avril, ainsi que le 8 avril, jour des obsèques. Jean Paul II, qui fut l’un des tout premiers chefs d’Etat à s’élever contre la guerre en Croatie, s’y rendit par la suite à trois reprises, en 1994, en 1998, ainsi qu’en en 2003, pour son 100e voyage pastoral hors d’Italie. Au cours de son pontificat, Jean Paul II a canonisé deux Croates et en a béatifié trois autres. Il a également créé trois cardinaux croates. Le premier ministre Ivo Sanader, qui avait été reçu par le pape le 22 février 2005, fut le dernier homme politique étranger à l’avoir rencontré. Le président Stipe Mesic et M. Sanader assisteront aux funérailles solennelles à Rome.

Au lendemain de la mort du pape Jean Paul II, l’ensemble de la classe politique croate, ainsi que les dignitaires religieux de toutes obédiences, lui ont rendu un hommage unanime. Un hommage en écho à la ferveur populaire manifestée dès l’annonce de sa mort aux quatre coins du pays, où sa figure fait l’objet d’un profond respect voire d’une grande dévotion. Plus de 10 000 personnes ont ainsi assisté à la grand messe célébrée à sa mémoire par le cardinal Mgr Josip Bozanic en la cathédrale de Zagreb, le 4 avril, en présence des plus hauts représentants de l’Etat.

Pour l’archevêque de Zagreb, Jean Paul II « a témoigné sa sollicitude au peuple croate lorsque celui-ci fut blessé, il l’a réconforté lorsqu’il avait perdu courage, il l’a rassemblé lorsqu’il fut désuni ». « Hvala » (Merci) est d’ailleurs le seul mot simplement inscrit au côté de son portrait sur l’affiche géante installée sur la place Jelacic, la principale place de Zagreb. Même ferveur dans le reste de la Croatie où les cloches de toutes les églises ont sonné le glas tandis qu'étaient célébrées des messes solennelles dans toutes les paroisses du pays. Selon les termes du président de la République Stipe Mesic, le pape Jean Paul II « fut non seulement le chef de l’Eglise, mais également un inlassable promoteur de l’entente entre les hommes, les Etats, les civilisations et les religions, forçant le respect de millions d’hommes de par le monde ».

Le premier ministre, Ivo Sanader, qui avait réservé au Souverain pontife sa première visite à l'étranger, le 8 janvier 2004, et fut aussi le dernier homme politique à l'avoir rencontré, le 22 février 2005, avant son hospitalisation, a pour sa part estimé que « le monde a perdu un grand homme, et la Croatie un ami ». Car l'un des principaux artisans de la chute du Mur de Berlin fut aussi, selon M. Sanader, « celui qui apporta son réconfort et son soutien au peuple croate dans les moments cruciaux et qui comprit notre aspiration à un Etat souverain et indépendant ».

Quant au leader de l’opposition et ancien chef du gouvernement, Ivica Racan, il a estimé que « les messages par lesquels il a appelé, en 1994, chacun en Croatie à œuvrer en direction d’une société tolérante, juste, unie et solidaire, demeurent tout aussi forts que ceux adressés aux Croates à l’occasion de son dernier voyage en 2003, lorsqu’il a souligné que le peuple croate doit continuer de tisser des liens et de consolider sa stabilité, afin de s’intégrer à la communauté des peuples européens. » Pour leur part, les parlementaires croates ont souhaité rendre hommage au Saint Père en adoptant, le 6 avril, une Charte de reconnaissance dans laquelle il le remercient notamment « pour le ferme et le sincère soutien politique à l’émancipation de la Croatie […], le soutien à l’entrée de la Croatie dans la grande famille des Etats européens » et le « développement de la culture de la paix et du pardon, du dialogue, de la tolérance».

Le président de la République Stipe Mesic et le premier ministre Ivo Sanader assisteront, le 8 avril, aux funérailles solennelles du pape Jean Paul II dans la basilique St-Pierre de Rome, en présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement. Des milliers de Croates ont également pris le chemin de la Ville éternelle pour se joindre aux millions de pèlerins qui y sont attendus pour y rendre un dernier hommage à celui que l'on place déjà aux côtés des plus illustres évêques de Rome.

Œcuménisme

CHARTE DE RECONNAISSANCE À L’ÉGARD DE SA SAINTETÉ JEAN PAUL II

- Exprimant sa déférence à l’égard de Sa Sainteté Jean Paul II en tant que la plus haute autorité morale contemporaine, qui tout au long de son pontificat a plaidé et agi en faveur du dialogue, de la tolérance et de la culture de la paix entre les hommes et les cultures de tous horizons, et qui sans relâche en appelait au respect des droits et de la dignité de chaque être humain et de chaque peuple,
- Exprimant la reconnaissance du peuple croate et des citoyens de la République de Croatie pour la contribution et le soutien incessants, conséquents et inestimables apportés à la Croatie dans les moments les plus pénible durant la guerre, ainsi qu’aux efforts de la Croatie visant à rejoindre la communauté des peuples européens,
- Exprimant sa reconnaissance pour l’amitié généreuse qu'il a offerte et ouvertement manifestée à l’égard de la Croatie, du peuple croate et de tous ses citoyens en partageant avec eux la joie de ses jubilés personnels, en se rendant à trois reprises dans notre pays, nous, représentants du peuple croate et de tous les citoyens croates sommes convenus d’approuver une

CHARTE DE RECONNAISSANCE À L’ÉGARD DE SA SAINTETÉ JEAN PAUL II

- destinée à rendre grâce pour le ferme et sincère soutien politique à l’émancipation de la Croatie dans les jours fatidiques qui furent ceux du combat pour la liberté et la reconnaissance internationale,
- pour la foi en la capacité du peuple et de la société croates à adopter la culture de la paix de la vie et le soutien à l’entrée de la Croatie dans la grande famille des Etats européens,
- pour sa contribution personnelle au développement spirituel et social de la Croatie et le développement de la culture de la paix et du pardon, du dialogue, de la tolérance et de la solidarité.

Le Sabor (Parlement croate),
le 6 avril 2005

En dehors de l'Eglise catholique, tous les autres dignitaires religieux de Croatie ont salué ses efforts de dialogue envers les autres religions. Le métropolite orthodoxe serbe de Zagreb et de Ljubljana, Jovan Pavlovic, a déclaré avoir prié pour son rétablissement, considérant que Jean Paul II resterait dans sa mémoire comme un pape qui jouissait d’un grand charisme. Néanmoins, son souhait de se rendre en Serbie-Monténégro n’a pu se réaliser.

Pour le représentant de la communauté musulmane, Sevko Omerbasic, « la contribution du pape à la cause religieuse et à celle de la paix est infinie. […] C’est avec un profond respect et un sentiment de gratitude que nous, musulmans de Croatie nous souvenons de ses voyages en Croatie et en Bosnie-Herzégovine, à l’occasion desquels il a plaidé avec vigueur en faveur du développement des relations interreligieuses. Jean Paul II laisse à son successeur un héritage immense qui oblige, qui est aussi de la plus grande valeur et qui constitue la fierté de l’Eglise catholique et de la chrétienté en général. »

Le président de la coordination des communautés juives de Croatie, Ognjen Kraus, et le grand Rabin de Croatie, Kotel Da-Don, ont également exprimé leur condoléances et rappelé que Jean Paul II « fut le premier pape a s’être rendu en Israël. Le souvenir de sa visite au Mur des lamentations, haut lieu du judaïsme entre tous, est impérissable, et celui à Yad Vashem, courageux et historique. »

Amitié réciproque

Le lien privilégié entre Jean Paul II, premier pape slave de l’histoire, et les fidèles de Croatie s’est établi dès le début de son pontificat, du temps de l’ancienne Yougoslavie. Dès le 30 avril 1979, à l’occasion du 1100e anniversaire de l’acte d’allégeance du prince Branimir au pape Jean VIII et à l’Eglise de Rome, Jean Paul II, qui avait alors présidé la première messe en croate célébrée par un pape dans la Basilique St-Pierre, avait adressé un vibrant et mémorable accueil aux nombreux pèlerins croates : « Les bras grands ouverts je vous embrasse et vous accueille avec un amour paternel, ici, sur la tombe de saint Pierre à l’occasion de cette grande commémoration de la fidélité des Croates au Saint Siège, qui est à la fois le témoignage du penchant paternel des successeurs de Pierre à votre égard. Vous gardez le souvenir de la Croatie Blanche, votre ancienne patrie, jadis établie là-même où se trouve ma terre natale […] Mes Chers Croates ! Le pape vous aime, le pape vous embrasse et vous accueille. Le pape vous bénit ! »

PREMIER OU SECOND PAPE SLAVE?

Le pape Jean Paul II fut-il vraiment le premier pape slave de l'histoire comme on l'affirme? Le pape Jean IV le Dalmate (640-642), 72e souverain pontife, était originaire de Dalmatie, mais l'on ne sait rien de ses origines ethniques. Bien que l'établissement des Croates dans leur patrie actuelle remonte au tout début du VIIe siècle, il est néanmoins peu probable, bien qu'on ne saurait complètement l'exclure, que Jean IV fût d'origine slave, croate en l'occurrence.

Dès lors, ces liens ne cesseront de se resserrer entre ce pape polonais et la Croatie, parfois qualifiée de « Petite Pologne » en raison des nombreuses similitudes entre les deux pays. Proclamés au Moyen Âge Antemurale christianitatis par le pape, ces deux nations slaves, longtemps rayées de la carte de l'Europe, continuèrent néanmoins d'exister à travers leur identité culturelle forte, caractérisée notamment par une fidélité sans faille à l'Eglise de Rome. Plus récemment, à l'épreuve des deux totalitarismes qui les ont accablés au XXe siècle, l'une comme l'autre trouvèrent refuge dans leur attachement aux valeurs humanistes chrétiennes, ce qui ne manqua pas de renforcer encore la ferveur de leurs habitants. Comme en Pologne, enfin, la religion catholique fait quasiment partie de l'identité nationale croate, puisque 88% de la population se déclarait catholique en 2001 - bien que la Croatie soit un Etat laïque.

CANONISATION, BÉATIFICATION, CARDINALAT

Au cours de son pontificat, Jean Paul II a canonisé deux Croates, Leopold Bogdan Mandic et Marko Krizevcanin, et en a béatifié trois autres, Alojzije Stepinac, Marija Propetog Isusa et Ivan Merz.

Il a également choisi trois prélats croates parmi les cardinaux qu'il a créé sous son pontificat, Mgrs Franjo Kuharic, Vinko Puljic et Josip Bozanic. Un quatrième prélat, Mgr Josip Uhac, également pressenti pour rejoindre le Sacré Collège, est décédé peu avant d’être nommé.

Lors de la célébration de l’année mariale, en 1987, Jean Paul II dit une nouvelle fois une messe en croate, à Castel Gandolfo, pour les nombreux pèlerins venus spécialement de Croatie. En recevant le 25 mai 1991 le président Franjo Tudjman, il accorda sa première audience privée à un président croate. En août de la même année, au cours de son voyage en Hongrie, Jean Paul II adressa un message de solidarité aux pèlerins venus de la Croatie voisine, alors en proie à une agression militaire, déclarant alors se sentir « proche de [leurs] aspirations légitimes ». Après l’échec de la diplomatie internationale incapable de mettre un terme au conflit, le Saint-Siège s'est résous à reconnaître l’indépendance de la Croatie, le 13 janvier 1992, suivi deux jours plus tard par les Etats membres de la Communauté européenne. Par la suite, le pape se rendra trois fois en Croatie, en 1994, 1998 et 2003, mais également deux fois en Bosnie-Herzégovine, en 1997 et 2003, où les Croates constituent l’essentiel de la communauté catholique de ce pays voisin.

Ultime symbole de ce lien privilégié avec la Croatie, la sculpture de la Vierge à l'Enfant, qui surplombera désormais le tombeau du pape Jean Paul II, est l'oeuvre de Ivan Duknovic, célèbre sculpteur croate de la Renaissance.

De leur côté, les Croates manifestèrent à maintes reprises l’amitié particulière qu’ils vouaient à ce pape. Ainsi le don, en décembre 2002, d’un sapin de Noël de 27 m de haut! destiné à la place St-Pierre. Ainsi encore, le 8 novembre 2003, à l’occasion du jubilé d’argent du pontificat de Jean Paul II, lorsque 10 000 catholiques croates, aux côtés de leurs évêques, se rendirent en pèlerinage de reconnaissance à Rome. Ainsi enfin l’octroi, en mars 2004, du titre de citoyen d’honneur de Dubrovnik, attribué au pape Jean Paul II en témoignage d’amitié de l'ancienne Raguse, qui est aussi la ville natale de Rugjer J. Boskovic - ce jésuite croate, esprit universel des Lumières, à qui l'on doit notamment la consolidation de la coupole de la Basilique Saint-Pierre de Rome. Ultime symbole de ce lien privilégié, la sculpture de la Vierge à l'Enfant, qui surplombera désormais le tombeau du pape Jean Paul II, n'est autre que l'oeuvre du maître croate Ivan Duknovic, originaire de Trogir, l'un des plus célèbres sculpteurs de la haute Renaissance.

Les voyages pastoraux en Croatie

Le pape Jean Paul II s’est rendu en Croatie pour la première fois les 10 et 11 septembre 1994, à Zagreb, à l’occasion du 900e anniversaire de la fondation de l’évêché. Il fut accueilli par le président de la République Franjo Tudjman et le cardinal-archevêque de Zagreb, Mgr Franjo Kuharic. Son arrivée fut alors saluée par les cloches de toutes les églises du pays et avait donné lieu au plus imposant rassemblement de l’histoire en Croatie. Un million de personnes – un quart de la population – étaient alors venues l'acclamer à l'hippodrome de Zagreb. Son voyage en Croatie fut le seul effectué à l'étranger cette année-là. Ce fut aussi la première visite d’un Souverain pontife sur le territoire croate après celle d’Alexandre III à Zadar, en 1177.

VOIR AUSSI

 Le 3e voyage du pape en Croatie
 Les retransmissions du 3e voyage du pape en Croatie (par la Télévision croate)
 Les retransmissions du 2e voyage du pape en Croatie (en RealVideo)
 L'Encyclique Slavorum Apostoli consacrée aux Apôtres des Slaves, saints Cyrille et Méthode

Au cours de ce « pèlerinage de paix et de solidarité », alors qu’un quart du territoire croate était encore occupé, le pape, fidèle à son message de réconciliation, a appelé à la solidarité, au pardon et à la promotion de la culture de la paix « inspirée par des sentiments de tolérance et de solidarité universelle » qui « ne rejette pas un sain patriotisme, mais le garde des excès nationalistes et de tout exclusivisme ».

AUPRÈS DES CROATES DE BOSNIE-HERZÉGOVINE

Le pape s’est également rendu par deux fois en Bosnie-Herzégovine où la communauté croate constitue l’essentiel des catholiques de ce pays. En 1994, il a donné à la Bosnie-Herzégovine son premier cardinal en la personne de Mgr Vinko Puljic.

Lors de son premier voyage, les 9 et 10 avril 1997, il fut accueilli à Sarajevo par un demi-million de fidèles et plaida pour la tolérance religieuse en rencontrant les dignitaires des autres religions présentes en Bosnie-Herzégovine, islam, orthodoxie et judaïsme, dans un pays martyrisé, encore divisé au sortir d'une guerre particulièrement meurtrière.

Lors de son second voyage, à Banja Luka, le 22 juin 2003, il éleva au rang de bienheureux le laïc croate Ivan Merz, devant plus de 50 000 pèlerins. Il s’attacha à poursuivre le dialogue œcuménique en s’entretenant une nouvelle fois avec les responsables des autres confessions et appela les peuples de Bosnie-Herzégovine à ne pas céder au découragement, et mettre tout en œuvre afin que leur pays redevienne une terre de réconciliation, de rencontres et de paix. « L’avenir de ce pays dépend de vous. Ne cherchez pas ailleurs une vie plus confortable, ne fuyez pas vos responsabilités en attendant que d’autres viennent soulager vos peines, mais affrontez le mal avec détermination par la force du bien », lança-t-il alors, notamment à l’adresse des nombreux réfugiés.

Faisant allusion aux crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale à l'encontre des Serbes par les collaborateurs oustachis, ainsi qu'au nettoyage ethnique perpétré par les Serbes durant la guerre 1992-1995 à l'encontre des Croates et des Bosniaques, il adressa un message de réconciliation en faveur de la paix et du vivre ensemble :

"De cette ville, marquée au cours de l'histoire par tant de souffrance et de sang, j'implore le Seigneur tout-puissant afin qu'il fasse preuve de miséricorde à l'égard des fautes commises contre l'homme, sa dignité et sa liberté, également par des fils de l'Eglise catholique, et qu'il inspire à tous le désir du pardon réciproque. Ce n'est que dans une atmosphère de réconciliation véritable que la mémoire de tant de victimes innocentes et leur sacrifice ne seront pas vains, ils nous encourageront à édifier de nouvelles relations de fraternité et de compréhension. " Geste symbolique, Jean Paul II recevra un an plus tard à Rome, le 9 juin 2004, Mme Natasa Jovicic, la directrice du mémorial de Jasenovac en Croatie.

A l’annonce du décès du successeur de saint Pierre, le cardinal de Sarajevo, Mgr Vinko Puljic, a proposé que le parvis de la cathédrale de la capitale bosnienne soit rebaptisé du nom de Jean Paul II en signe de reconnaissance. Un message à la résonance d'autant plus forte qu'il fut lancé depuis Banja Luka, au coeur même de la République serbe de Bosnie-Herzégovine d'où furent expulsés des dizaines de milliers de Croates et de Bosniaques musulmans.

Au cours de son second voyage en Croatie, du 2 au 4 octobre 1998, le pape Jean Paul II a souhaité poursuivre son pèlerinage « de foi, d’espérance et de charité » entrepris en 1994. Il s’est d’abord rendu au sanctuaire marial national de Marija Bistrica où il a béatifié l'ancien cardinal-archevêque de Zagreb, Mgr Alojzije Stepinac en présence d’un demi-million de pèlerins. Le Saint Père s'est ensuite rendu, le 4 octobre, à Split, chef-lieu de la Dalmatie, où il célébra une messe devant 500 000 fidèles réunis à l’occasion du 1700e anniversaire de la ville. Il rencontra également la jeunesse croate au sanctuaire de la Vierge-de-l’Île à Solin (Salone).

Le troisième et dernier voyage du pape Jean Paul II en Croatie, du 5 au 9 juin 2003, fut le plus long, mais aussi le plus éprouvant en raison de la canicule qui s'abattit sur le pays. Voyage jubilaire également, puisqu’il s’agissait du 100e effectué hors d’Italie, il fut placé sous le signe de la réconciliation, de l’œcuménisme et de la responsabilité des laïcs. Le Souverain pontife fut accueilli par le président de la République Stipe Mesic, M. Ivica Racan, alors Premier ministre et M. Zlatko Tomcic, alors président du Parlement, ainsi que par le cardinal-archevêque de Zagreb, Mgr Josip Bozanic.

Dans son discours prononcé à sa descente d'avion, le Saint Père évoqua la candidature de la Croatie à l’adhésion à l’Union européenne. Exprimant le souhait de voir se réaliser cette aspiration, il a rappelé que « la Croatie avançait depuis treize ans sur la voie de la liberté et de la démocratie » et ajouté que « le riche héritage de la Croatie contribuera sans aucun doute à consolider l’Union, que ce soit comme entité administrative et territoriale, ou comme réalité culturelle et spirituelle ».

Au cours de son séjour, le Saint Père s’est rendu à Dubrovnik, Djakovo, Osijek, Rijeka et Zadar. Le point d'orgue de ce voyage fut la béatification, le 6 juin à Dubrovnik, de Soeur Marija Petkovic, fondatrice de la congrégation des Filles de la Miséricorde de saint François, et, dans une moindre mesure, la célébration, le 8 juin, de la messe de Pentecôte à Rijeka, devant un demi-million de fidèles. La veille, 220 000 personnes l’avaient accueilli à Cepin, près d’Osijek et Djakovo.

MESSAGE DE CONDOLÉANCES DE L'AMBASSADEUR DE CROATIE

"Nous nous inclinons devant la mémoire de Jean Paul II, grand homme et grand pape. Son humanité et sa réflexion trouvèrent une expression qui allait droit au coeur de tous, femmes et hommes de différents pays, de différentes cultures ou religions. Nous autres Croates avions une affection toute particulière à son égard, et nous sentions qu'il nous aimait en retour."

S.E.M. Bozidar Gagro, Paris, le 5 avril 2005
Registre de condoléances de la Nonciature apostolique à Paris

Ses dernières paroles avant de quitter la Croatie pour Rome furent lancées à l’immense foule réunie sur l’ancien forum romain de Zadar ou bien entassée sur des milliers d’embarcations alentour : « Je te salue, peuple croate bien-aimé ! Merci aussi à toi, jeunesse de Croatie. Que Dieu te bénisse, terre de Croatie ! Qu’Il continue à la bénir et à veiller sur elle ! Elle tiendra toujours une place particulière dans mon cœur et dans mes prières ! »

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