17/06/2004

EURO 2004
France-Croatie : 2-2
Les tenants du titre, qui n'avaient encaissé qu'un seul but au cours des douze derniers matches, ont concédé deux buts face aux Croates


Pour son deuxième match de l'Euro, la Croatie a fait match nul contre les tenants du titre, non sans avoir mené les Bleus 2-1 en début de seconde période. La première mi-temps fut pourtant marquée par une domination française concrétisée par un coup franc de Zidane, dévié dans les buts croates par Tudor (22e). A la reprise, ce sont les Croates qui se montrent les plus offensifs. Une faute sur Rosso dans les 16 mètres débouche sur un pénalty, tiré par Rapaic (47e), qui permet à la sélection croate de revenir au score. Quelques minutes plus tard, Prso trompe Desailly et inscrit le second but croate. Mais une faute défensive permet à Trézéguet d'intercépter le ballon et de marquer, malgré une main, le deuxième but français (64e). Dans le temps additionnel, à trois mètres du but de Barthez, Mornar, malchanceux, expédie juste au-dessus de la barre ce qui aurait pu être le but de la victoire croate. Pour accéder aux quarts de finale, la Croatie devra impérativement battre l'Angleterre, le 21 juin.

REVUE DE PRESSE


LE MONDE | 18.06.04
Les Bleus ont livré l'une de leurs pires prestations de l'ère Santini


Tenue en échec par la Croatie (2-2) pour son deuxième match de l'Euro 2004, jeudi 17 juin, l'équipe de France jouera sa qualification pour les quarts de finale lundi contre la Suisse. Le sélectionneur Jacques Santini a parlé de "grande désillusion" et de "manque d'humilité".

Leiria (portugal), envoyé spécial

L'équipe de France a joué un drôle de jeu, jeudi 17 juin, à Leiria. Pour avoir pratiqué un football d'une suffisance achevée, elle a laissé échapper l'occasion de se qualifier pour la deuxième phase de l'Euro 2004 avant même la fin du premier tour. S'ils veulent atteindre les quarts de finale, les Bleus devront, lundi 21 juin, faire au moins match nul avec la Suisse, une formation qui semble à leur portée.

Cela semblait également le cas de la Croatie, avant ce remake de la demi-finale de la Coupe du monde 1998. Mais, jeudi soir, l'équipe de France a disputé l'un de ses plus mauvais matches depuis que Jacques Santini en est le sélectionneur. Les Bleus ont marqué deux buts chanceux, ils se sont fait chahuter pendant la moitié de la seconde mi-temps et n'ont jamais donné l'impression de pouvoir maîtriser le cours de la rencontre.

L'attaquant Dado Prso a été élu par l'UEFA joueur du match à l'issue de la rencontre. Le numéro 9 de la Croatie, ancien Monégasque, a inscrit le deuxième but croate à la 52e minute de jeu suite à une superbe action personnelle au coeur de la surface de réparation française.

A la fin du match, Jacques Santini a eu des mots inhabituels. Le patron des Bleus a parlé de "grande désillusion" , de "manque d'humilité", de "ballons perdus bêtement"... Il a dit que son équipe avait été "humiliée pendant les vingt premières minutes de la seconde mi-temps", que sa défense s'était fait "secouer" et que son effectif avait "besoin de se réveiller" en vue du match contre les Suisses. En termes moins choisis, Fabien Barthez a estimé, lui, que les Bleus se sont eux-mêmes "mis dans la merde" et que "c'est un miracle" si la France n'a pas perdu.

Les footballeurs français bénéficieraient-ils d'une protection divine ? Plusieurs d'entre eux avaient déjà qualifié de " miraculeuse " la victoire contre l'Angleterre, quatre jours plus tôt, obtenue dans les arrêts de jeu grâce à deux buts de Zinédine Zidane. Si le meneur de jeu du Real Madrid n'a pas marqué, jeudi, c'est tout comme. Son coup franc excentré de la 22e minute a été effleuré par le défenseur croate Igor Tudor, qui l'a détourné dans son propre but.

AU RALENTI

Menant 1-0, les Bleus se sont alors mis à jouer au ralenti, sans raison apparente. Eux qui s'étaient plaints de la stratégie ultra-défensive de l'Angleterre ont curieusement endormi la rencontre alors que de vastes espaces étaient laissés béants par les Croates. Se sont-ils projetés prématurément sur le deuxième tour de l'Euro ? Ont-ils voulu s'économiser physiquement pour la suite du tournoi ?

Cette gestion à la petite semaine a en tout cas été interprétée comme de l'arrogance par leurs adversaires."Ils nous ont pris de haut. Ils ont voulu se contenter d'un petit 1-0", a déclaré le plus français des footballeurs croates, Dado Prso. "Il y a eu une forme de décompression. L'équipe a pensé que le plus dur avait été fait après le match contre l'Angleterre", a expliqué Jacques Santini. Les Croates ont égalisé sur un penalty de Milan Rapaic, à la suite d'une faute de Mikaël Silvestre (48e). Quatre minutes plus tard, une nouvelle erreur défensive - de Marcel Desailly cette fois - a donné l'occasion à Dado Prso de doubler la mise. Comme s'ils étaient sortis du joli petit château médiéval qui domine le stade de Leiria, les spectres de la Coupe du monde 2002 sont alors venus planer au-dessus de la pelouse. Douze minutes d'un incroyable flottement suivirent.

ZIDANE, HOMME À TOUT FAIRE

Jusqu'à ce que David Trezeguet exploite une passe en retrait mal assurée de l'infortuné Igor Tudor à son gardien de but. L'attaquant de la Juventus Turin égalisait, non sans avoir, au passage, touché le ballon de la main gauche, à l'insu de l'arbitre...

RECORD D'AUDIENCE POUR FRANCE-CROATIE

Plus de 14 millions de téléspectateurs ont regardé jeudi soir Croatie-France, deuxième match de l'équipe de France de football pour l'Euro 2004, a-t-on appris vendredi auprès de France 2.
C'est la plus forte audience et la plus importante part d'audience (55,9%) depuis le début de l'Euro, dépassant celle du match France/Angleterre le 13 juin dernier sur TF1 (13,5 millions de spectateurs, soit 54,4%), qui constituait pourtant jusqu'alors sa meilleure audience de l'année.

Le 8 juillet 1998, 17,7 millions de téléspectateurs avaient regardé la demi-finale France-Croatie de la Coupe du monde de football.

Un but marqué avec l'aide d'un défenseur adverse, un autre entaché d'une faute non sifflée, un sentiment général d'impuissance..., sans oublier une occasion croate par Ivica Mornar à la dernière minute, "plus difficile à rater qu'à marquer", selon Fabien Barthez.

Ce match aura mis au grand jour les lacunes d'une équipe fragile mentalement et en mal de cohérence sur le plan collectif.

Sa dépendance à Zinédine Zidane est devenue caricaturale. Tous les ballons passent par le n° 10 des Bleus, transformé en homme à tout faire par ses coéquipiers. Devant, le duo offensif composé de Thierry Henry et David Trezeguet ne fonctionne plus - en supposant qu'il ait un jour fonctionné, ce dont a toujours douté Roger Lemerre, le prédécesseur de Jacques Santini.

Derrière, la titularisation dans les couloirs de deux défenseurs centraux a montré les limites de la "polyvalence" louée par Jacques Santini : William Gallas et Mikaël Silvestre n'ont apporté aucune plus-value dans les phases de relance, domaine où excellent Bixente Lizarazu, laissé au repos, et Willy Sagnol, rentré en toute fin de match, deux purs arrières latéraux.

Quant à Marcel Desailly, son décevant retour à la compétition a été "couronné" par ce dégagement raté sur le second but croate. Le capitaine des Bleus a d'abord minimisé sa responsabilité sur cette action, estimant qu'il fallait "la voir dans sa globalité", avant de reconnaître, du bout des lèvres, avoir commis "une petite erreur dans le jeu". "C'est la vie, c'est comme ça", a-t-il tenté de relativiser.

Frédéric Potet

 

LE FIGARO / SPORT24.COM
Barthez :«C’est un miracle de ne pas avoir perdu»
Equipe de France, Ils ont dit

Après leur match nul contre la Croatie, les Français s’accordent tous pour dire qu’il s’agit d’un résultat regrettable. Si certains sont plus positifs que d’autres, la majorité des joueurs ont bien du mal à digérer le scénario de ce match, et se posent de sérieuses questions concernant leur jeu. Cela ne vous rappelle pas 2002 ? Tour d’horizon des déclarations d’après matches.

Gaspard Bremond

«Besoin de se réveiller»
Les Tricolores devront encore batailler, c’est devenu une habitude. Jeudi, les Bleus se sont mis tous seuls la pression en encaissant deux buts bêtement face à la Croatie, à l’entrée de seconde période. Comment une équipe alliant autant de joueurs d’expérience a t-elle pu craquer de la sorte ? A la sortie des vestiaires, les Français n’arrivaient encore à expliquer les raisons d’une telle désillusion. Le premier à s’expliquer, Jacques Santini, déclarait : «On va d’une grande satisfaction à une forte désillusion. Je voudrais féliciter la Croatie et Dado Prso pour avoir été élu homme du match. Nous avons laissé les individualités adverses jouées avec leurs points forts. Ce soir, c’est peut être la qualification pour le quart de finale qui est perdu. Mais ce n’est pas la peine de s’obscurcir l’esprit avant de rencontrer la Suisse. Mais peut-être avons nous besoin de nous réveiller un peu.». L’homme à l’origine du premier but, Zinedine Zidane, assurait : «Ce fut un match bizarre et j’ai forcément un sentiment mitigé. Le point positif est que nous soyons revenus dans le match tout de suite en égalisant. Nous avons peut-être nous-mêmes un peu temporisé. Il faut absolument que l’on trouve des solutions pour jouer bien mieux que nous le faisons.» Pour sa part,Thierry Henry doutait de son positionnement : «Nous, les attaquants, nous nous battons pendant quatre-vingt dix minutes dans le but de créer quelque chose avec rien. Des fois, tu te demandes si tu dois aller sur le coté, dans l’axe. C’est encore des trucs pas évident à gérer. Quand je vois ces équipes jouer contre d’autre pays, elle ne joue pas comme ça. S’il faut se plier en quatre pour l’équipe de France gagne, on le fera.» Autre Gunners, Patrick Vieira tentait de positiver : «La morale de ce match, c’est que nous sommes revenus au score. Nous avons montré que nous ne voulions pas perdre et que nous étions combatifs. Ce soir, nous sommes quand même premiers du groupe. Désormais, on sait ce qu’on a à faire.»


«Enormément de chance»

DU CÔTÉ DES JEUNES SUPPORTERS CROATES DE PARIS

A l'occasion de la rencontre France-Croatie, l'association des jeunes Croates de Paris, MaCroatie.com, a organisé la retransmission du match sur écran géant, dans la salle des fêtes de la communauté croate de Paris, au 124, rue de Bagnolet, dans le 20e arrondissement.
La chaîne câblée Infosport avait fait le déplacement. Morceaux choisis d'une rencontre riche en émotions.
Visionner la vidéo du reportage d'Infosport.

Marcel Desailly, pour son retour, est apparu fébrile et court sur beaucoup de duels, au terme d’une rencontre délicate, il analysait : «C’est une demi-déception. Sur le deuxième but, je suis dessus, et la balle passe à coté. En dehors du but, j’ai eu de bonnes sensations. Attention au match contre la Suisse qui n’est pas gagné d’avance. Il ne faudra pas tomber dans le piège car on les a déjà joués et on leur avait fait grosse impression.». Pour Robert Pires, «Il faut se satisfaire de ce nul car nous aurions pu perdre dans les arrêts de jeu. On était à l’aise, on maîtrisait le match et il y a eu ce penalty puis ce coup du sort. Cela montre que nous avons toujours des progrès à faire, à nous de trouver le bon tempo. Mais je suis sûr que l’on va rectifier très vite ce qui s’est passé ce soir. Il faut rester sur notre ligne de conduite. Et puis les Suisses pour se qualifier, doivent gagner, sortir et marquer des buts.» Enfin, Fabien Barthez, portier bleu devant une défense bien «mollassonne» jeudi, estimait que l’équipe de France avait eu de la chance : «Je pense qu’on a eu, comme au match contre les Anglais, énormément de chances. C’est un miracle si on ne perd pas. Il faut en profiter. Il était plus dur pour l’attaquant croate de la mettre au-dessus lors de sa dernière action. Vu de derrière, ce match me faisait peur. On s’est mis dans la merde tout seul, c’est tout.»

 

L'EQUIPE.FR
Le quart se fait attendre

Pour avoir concédé un match nul face à la Croatie (2-2), l'équipe de France devra encore patienter. Face à la Suisse, il lui sera interdit de perdre, pour assurer sa place en quart de finale. Etourdie mais opportuniste, elle n'a pas su imposer sa griffe sur une rencontre qui lui tendait pourtant les bras.

Par Cédric ROUQUETTE à Leiria

Tout avait bien commencé

La France n'a pas toutes les vertus en ce début d'Euro. Son collectif a des sautes d'humeur inquiétantes, son efficacité offensive reste très théorique, et son inviolabilité pendant presque 1100 minutes n'est plus qu'un lointain souvenir. Elle a cependant une vraie qualité : avec elle, les matches accouchent de belles émotions.

Contre la Croatie, les Bleus ont concédé un match nul riche en thèmes de travail (2-2). On jurerait que les Français n'étaient pas tout à fait redescendus de leur nuage. Avec un Zidane simplement humain, la France s'en est remise aux errements de la défense croate pour marquer par deux fois, mais se montra encore bien avare en mouvements réalistes. Cette performance inédite - les Tricolores avaient toujours battu la Croatie - n'a pas de conséquence dramatique. Seule une défaite contre la Suisse, étrillée par l'Angleterre (0-3), éliminerait la France. Tout autre résultat la qualifierait.

Les Bleus avaient fait la différence sur deux coups de pied arrêtés contre l'Angleterre. Cela n'a pas suffi à dissuader les Croates coupables de petites fautes sans méchanceté, mais les exposaient à la patte droite de Zidane. En moins de 40 minutes, ils concédèrent 11 ballons arrêtés aux Français dans leurs 35 m.

Il n'en a fallu qu'un, sur coup franc, tiré par le héros de Lisbonne et dévié par Tudor sous la pression de Silvestre, pour que la France ouvre le score (1-0, 22e). Sur un corner, tiré par Henry, relayé par une superbe aile de pigeon de Zidane, Gallas aurait pu doubler la mise et perpétuer la tradition des arrières droits qui marquent contre la Croatie. 1-0 à la pause, cette avance sanctionnait une domination attendue.

Menée, la Croatie passe en tête

Santini avait décidé de remplacer Pires par un Wiltord, qui parut encore physiquement loin du compte. Combiné à la titularisation de Silvestre, à la place de Lizarazu, ce changement offrait à Zidane un placement beaucoup plus axial et une grande liberté de manoeuvre. Butina n'eut pas trop à s'employer, les tirs d'Henry puis de Zidane n'étant pas cadrés.

Caricature de Chenez parue dans l'Equipe (18/06/2004).

Barthez regagnait le vestiaire sans avoir été trop sollicité. Le Marseillais eut l'occasion d'arrêter son deuxième penalty en deux matches, pour une charge timide de Silvestre - déjà coupable face à l'Angleterre - sur Rosso. Ce que Beckham avait manqué, Rapaic le réalisait en force pour remettre les deux équipes à égalité (1-1, 48e). Bien aidé par une mauvaise inspiration de Desailly, qui redonnait le ballon à Prso à dix mètres de son but, l'ex-Monégasque trompait Barthez sans se poser la moindre question sur la puissance à donner à son ballon (57e, 1-2).

L'équipe de France n'était pas dans un grand soir, mais dans la difficulté, elle sut profiter d'une nouvelle offrande croate - un cadeau de Simic à Trezeguet - pour égaliser sur un ballon que le Turinois poussait délicatement du gauche, dans le petit filet (64e, 2-2).

La France rate le coche

Déjà fort inconstant, le match devenait un poil surréaliste quand M. Nielsen sanctionnait d'un hors-jeu (68e) une chevauchée en solo de Henry. La confiance revenue après son premier but en bleu depuis huit mois, Trezeguet tentait ce qui aurait pu être le but du tournoi, d'une demi-volée éloignée (71e). Dans un match devenu très ouvert, Henry parut entamer une remontée de terrain en forme d'épopée lorsqu'il fut littéralement abattu par Leko (78e).

En faisant entrer successivement Pires, Pedretti et Sagnol, Santini essayait de redonner de la vie au jeu tricolore. Tout ceci manquait encore de précision et de spontanéité jusqu'à une double occasion par Pires (centre tendu tout près du but) et Henry (frappe du gauche détournée par Butina) propre à donner de vifs regrets. Le temps additionnel livra encore son petit miracle quand Mornar expédia juste au-dessus de la barre ce qui aurait dû être le but de la victoire croate. Ce match laissait une impression mitigée, il faudra faire mieux lors des prochaines rencontres.

 

TF1.FR
Des Bleus bancals

L'équipe de France a été tenue en échec par la Croatie lors de la 2e journée du groupe B (2-2). Intéressants en première période, les Bleus se sont désunis en seconde période, pour finalement égaliser suite à une bourde défensive des hommes d'Otto Baric. Les Bleus ne sont pas encore qualifiés.

Première période :

LE GROUPE B

Angleterre - Suisse 3 - 0
Croatie - France 2 - 2 .

Déjà joués:
Suisse - Croatie 0 - 0
France - Angleterre 2 - 1

Classement:  Pts J G N P Bp Bc Dif
1. France         4  2 1 1 0  4   3 +1
2. Angleterre   3  2 1 0 1  4   2 +2
3. Croatie        2  2 0 2 0  2   2   0
4. Suisse         1  2 0 1 1  0   3  -3 .

Reste à jouer:
21/06: Croatie - Angleterre 21/06: Suisse - France

 Présentation de l'équipe de Croatie
 Le site de la Fédération croate de Football

Percutants d'entrée de jeu, les Bleus monopolisent le ballon face à une équipe croate plus généreuse en espaces que l'avaient été les Anglais dimanche. Henry sur une frappe non cadrée (7e) puis sur un centre pour Trezeguet (9e) montre son appétit. Les Bleus ouvrent rapidement le score, par Zidane, ou Tudor contre-son-camp, selon qu'on estime que le coup franc du meneur bleu était cadré initialement ou pas, l'UEFA considérant que le défenseur a rabattu le ballon dans son but (1-0, 23e). Un geste magique de Zidane, qui soulève la balle offerte par un corner de Henry par une talonnade, offre à Gallas une balle de but. Mais sa tête est manquée (42e). Bref, l'impression est bonne et la France maîtrise son sujet.

Seconde période :

Alors que Henry vient de manquer un ballon en or de Wiltord, la Croatie part à l'assaut. Rosso, qui pénètre la surface, est bousculé par Silvestre qui concède son 2e penalty en autant de rencontres. Malgré le bon plongeon de Barthez, Rapaic égalise (1-1, 47e sp). Dès lors, les Bleus bafouillent leur football. Et les hommes au damier rouge et blanc en profitent. Prso profite des errements défensifs des Bleus pour reprendre l'avantage (2-1, 52e). Il faudra une passe en retrait de Tudor pour son gardien, le sens de l'anticipation et la main gauche de Trezeguet, suivie de son pied, pour ramener les Bleus à hauteur (2-2, 64e). En fin de match, le match menacera de basculer de part et d'autre sans vraiment le faire.

Le fait du match : le duel Prso-Desailly

On joue la 52e minute. Dos au but, Dado Prso est mal engagé. Pourtant, le désormais ex-monégasque tente sa chance. Un contrôle, puis un coup du sombrero un peu ample sur Marcel Desailly, qui doit condamner l'occasion. Pourtant, le Roc se manque, sa jambe passe à côté du ballon. Heureux de l'occasion qui se présente, Prso est le premier en action. Une frappe du gauche, sèche, imparable, transperce la défense, Barthez, les espérances tricolores. Et sème le doute dans les esprits tricolores qui joueront la peur au ventre la dernière demi-heure.

F.P.

 

FRANCE3.FR
Des Bleus en demie-teinte
La France a été tenue en échec 2-2 par la Croatie jeudi à Leiria, pour sa deuxième sortie dans l'Euro.


La France a beaucoup souffert pour accrocher un nul suffisant pour quasiment lui ouvrir la porte des quarts de finale. Mais ce résultat mathématique ne doit pas faire oublier les carences affichées par les Bleus face à des Croates volontaires qui auraient tout aussi bien pu l'emporter.Quelques coups de pattes et coups du sort ont fait le résultat.

Une belle période bleue

Avec trois changements, par rapport à l'équipe victorieuse de l'Angleterre, Jacques Santini annonce la couleur; il entend s'appuyer sur tout son groupe et l'adapter en fonction de l'adversaire. En l'occurrence, pour contrer la Croatie, Wiltord ést préféré à Pires, Dacourt à Makélélé et Desailly est de retour dans l'axe, à la place de Silvestre décalé à l'aile de la défense pour suppléer Lizarazu.

Les Français entrent dans la partie animés de très bonnes intentions offensives, à gauche avec Zidane en chef d'orchestre et à droit avec Wiltord, plein de bonne volonté, mais qui perd beaucoup de ballons. Le milieu récupère avec aisance les ballons qui trainent, et Thierry Henry, qui décroche beaucoup plus pour amorcer ses actions de loin, se met davantage en évidence que face aux Anglais, butinant autour des cages de Butina, le portier croate.

Mais les premières minutes procèdent de la mise en route. Les Bleus s'enfermant dans de petits périmètres sans créer de véritables menaces. En face non plus d'ailleurs, on ne parvient pas à mettre le pied sur le ballon pour tenter de construire. Prso est un peu esseulé en attaque. Il faut attendre que le match se débloque. C'est que va arriver à la 22e minute. Sur un coup de pied arrêté. Suite à une faute croate, sur le côté gauche de la surface de réparation, Zinedine Zidane expédie un ballon flottant et travaillé qui passse en revue la défense croate; un pied - celui du Croate Tudor - effleure le ballon qui termine sa course dans les buts de Butina.

La Croatie bien timide se heurte à un double rideau bleu solide, à l'image de Gallas et Thuram, capables d'assurer de bonnes relances. Après le but, alors qu'on pensait que les Croates allaient s'enflammer, ils semblent au contraire empêtrés dans le système français. Zidane s'offre quelques libertés sur la pelouse, parfois dans l'axe, parfois à gauche, et cherche à lancer ses attaquants. Mais le match, bien que technique, semble avoir du mal à accélérer.

Zidane s'offre quelques zestes de plaisir, et quelques gestes pour le plaisir comme cette aile de pigeon sur un corner pour William Gallas dont la tête passe à côté du cadre. Les Croates veulent maintenir leur rythme et parviennent à contraindre les Français à s'y plier. C'est bien d'ailleurs le seul secteur dans lequel ils prennent la main. Pour le reste, le jeu, les Français déroulent sans craintes ni accroc jusqu'à la pause.

Un match poussif

L'accroc va venir peu après la reprise. Une montée dynamique croate, une intervention quelque peu limite de Silvestre, une faute dans les 18 m, sanctionnée par l'arbitre danois Kim Milton Nielsen. Pénalty transformé par Milan Rapaic. 1-1. A peine remis de ce coup du sort, les Français cherchent leurs esprits et se mettent à perdre beaucoup de ballons. Sur une balle encore semée en route, l'attaque croate plus vive est la première à la récupérer; une pichenette par-dessus la défense qui se troue, Silvestre d'abord, puis Desailly, ce qui permet à Dado Prso de se remettre dans le sens du but et de battre imparablement Fabien Barthez.(52e).

Les Français sont beaucoup moins rayonnants qu'en première période. Zidane en retrait, Henry pas toujours bien placé ou pas toujours bien servi, Trézéguet aux abonnés absents, et l'inquiétude qui naît. L'impression diffuse que les Bleus ne sont pas physiquement dans le coup et ont du mal à tenir le nouveau rythme imposé par les Croates.

Le match s'équilibre, de part et d'autre les espaces se libèrent, et chaque equipe tente de remettre son jeu en place en montant d'un cran. C'est en allant chercher le pressing que les Français vont parvenir à égaliser. Une mauvaise passe en retrait côté Croate à destination du gardien, est interceptée par Trézéguet qui parvient à surprendre Butina. Les Croates demanderont l'invalidation du but au motif que l'attaquant français a accompagné sur le contrôle le ballon de la main, ce qui est vrai, mais l'arbitre jugera ce geste involontaire. 2-2 (64e). Tout est à refaire pour les deux équipes.

L'intensité retombe. Les Bleus sont un peu plus empruntés, leur jeu a perdu de sa fluidité. Vieira se démène dans l'entrejeu, mais il est un peu seul. Erreurs individuelles, manque de concentration, ou de lucidité. Défense à l'emporte-pièces. Les Bleus ne sont pas à la fête face à des Croates pugnaces et déterminés qui ne montrent pas non plus grand chose techniquement, mais qui tiennent un résultat en n'étant pas favoris. Des Croates dont le jeu présente aussi beaucoup de déchets.

La fin de match est pénible. L'envie est là. Mais le moteur est poussif. Collectivement, les Bleus ont du mal à construire même s'ils montent à l'assaut du but de Butina. Les miracles ne se reproduisent pas tous les jours: et les Bleus n'ont pas eu cette fois le petit coup de pouce du destin pour leur permettre de basculer dans la victoire. A contrario, ce sont même les Croates qui donnent des sueurs froides dans les rangs français, Mornar manquant la balle de match dans le temps additionnel. Français et Croates doivent se contenter d'un nul. Pour les Croates il leur leur permet d'y croire encore.

Pour les Français, ce petit point est quasiment synonyme de qualification pour les quarts de finale. Mais ce résultat mi-figue mi-raisin ne satisfait personne. Il laisse les Français maîtres de leur destin, et empêchera vraisemblablement de faire tourner l'effectif et de donner du temps de jeu aux remplaçants en laissant nombre de titulaires au repos. Il ne remet rien en cause mais il ne peut occulter certaines faiblesses qui ont logiquement conduit aux doutes.

 

LIBERATION
L'accroc croate
La France n'a pu s'imposer lors de son deuxième match de l'Euro (2-2). La qualification attendra.

Par Gregory SCHNEIDER
vendredi 18 juin 2004

Leiria envoyé spécial

Croatie-France : 2-2 Buts pour la Croatie: Rapaic (48e s.p.), Prso (52e). Buts pour la France: Tudor (22e c.s.c.), Trezeguet (64e).

On attendait une qualification de la France pour les quarts de finale, hier soir. Mais son match nul (2-2), après son match face à la Croatie, condamne les Bleus à ne pas perdre devant la Suisse, samedi.

Le petit stade de Leiria, à plus de 100 kilomètres au nord de Lisbonne, accueillait ce deuxième match des champions d'Europe en titre. C'est une enceinte arlequin, à l'explosion de couleurs, qui frappe d'abord quand elle est vide : les sièges sont verts, jaunes, rouges, bleus. Les gradins sont surplombés par un toit tordu, qui monte et qui descend, comme s'il fondait sous la chaleur. On sent un déséquilibre. Peut-être parce que le stade est inachevé. Ou bien c'est le dévers, car il est construit à flanc de colline. A moins que ce ne soit l'effet produit par le château moyenâgeux qui jouxte les installations, édifié en 1135 par le premier roi du Portugal, Alfonso Henriques, pour servir de vigie à l'Estrémadure.

217 sélections. En matière de vigie, le sélectionneur français, Jacques Santini, avait rappelé le grand Marcel Desailly, et expédié Bixente Lizarazu sur le banc, tout comme Robert Pirès ­ pour garder l'axe tricolore au côté de Lilian Thuram. Soit une charnière centrale à 217 sélections. Cette défense, l'équipe croate était moins susceptible que d'autre de l'éprouver. Depuis le départ à la retraite de sa génération dorée, qui avait conquis la troisième place de la Coupe du monde 1998 tout en laissant l'impression d'avoir pu la gagner, la Croatie n'a plus de créateurs capables de s'exprimer au très haut niveau. Ce sont ses 80 000 licenciés (1) et la situation économique de ses clubs ­ un seul des 23 Croates sélectionnés pour l'Euro joue au pays ­ qui veulent ça.

Après une heure de jeu, les Bleus, leur défense centrale de vieux guerriers et les quelques certitudes qu'ils avaient sur un adversaire «moins technique que l'Angleterre» (dixit Jacques Santini) sont pourtant passés par-dessus le bastingage. Les Français ont bien ouvert le score, à la suite d'un coup franc de Zinedine Zidane dévié par le talon d'Igor Tudor (22e). Mais ils sont tombés dans à peu près tous les pièges tendus par une équipe croate qui, si elle ne dispose plus de vedettes dans ses rangs, n'oublie pas de penser ses matchs avant de les jouer. Une première mi-temps pour rien, à cacher le ballon, à escamoter les ailes tricolores (deux arrières latéraux très haut, trois défenseurs centraux très bas) pour aspirer l'adversaire, sans mettre le moindre rythme.

Puis dix minutes terribles, au retour des vestiaires. Des coups bruyamment salués par l'imposante colonie croate dans les tribunes. Des accélérations partout. Milan Rapaic commence par égaliser sur penalty (48e) à la suite d'une faute vénielle de Mickaël Sylvestre, déjà impliqué sur celui manqué par Beckham, dimanche. Puis c'est Desailly qui perd la tête et se fait rouler dans la farine par Dado Prso : l'ancien attaquant de Monaco en finit avec ses jongleries et bombarde Fabien Barthez sous sa transversale (52e). 2-1.

Au bord du trou. A cet instant, la France est au bord du trou. Il n'y a pas d'intensité, pas de flamme. Le terrain paraît s'étendre sur des kilomètres sous les pieds français. Comme contre l'Angleterre, il faut qu'il se passe un truc. Ça va venir. Dario Simic expédie une passe en retrait assez mole à son gardien, Tomislav Butina. Qu'il se débrouille. Trezeguet sent venir le coup. Il presse le portier, contre son dégagement, récupère la balle à la suite d'une main involontaire et glisse le ballon dans le but vide (64e). 2-2.

Ce miracle vaut bien l'autre. Celui accompli par Zidane, dimanche. Il y en aura un autre, dans les arrêts de jeu, quand Mornar, aux six mètres, efface Desailly sur un contrôle avant d'expédier sa frappe au-dessus du but de Fabien Barthez. L'équipe de France sauve un point. Elle conserve la tête du groupe B, devant l'Angleterre et la Croatie. Mais elle est passée, hier soir, par une toute petite porte.

(1) La Fédération française de football en revendique plus de deux millions.

 

SPORT24.COM
Prso: «Les Français nous ont pris un peu de haut»

Interviews
Renaud Ceccotti-Ricci,

Le Croate Dado Prso et son entraîneur Otto Baric n'ont pas apprécié le match nul face à la France (2-2), considérant que leur équipe méritait la victoire. Les deux hommes ont critiqué l'arbitrage sur le but de David Trezeguet. Jacques Santini a quant à lui reconnu que son équipe s'était un peu trop reposée sur ses lauriers anglais.Entretien avec Dado Prso, Otto Baric et Jacques Santini


DADO PRSO, élu meilleur joueur du match

Comment avez-vous vécu ce match face à la France?
Dado Prso: On a de quoi être déçu. Je pense que l'on aurait dû gagner ce match. L'arbitre n'a pas été très gentil avec nous. Sur les deux buts il y a des fautes françaises non sifflées, comme par exemple sur le coup franc et surtout sur la main de Trezeguet. Les Français nous ont pris un peu de haut. Ils pensaient sûrement qu'à 1-0, ils tenaient le match.

La qualification de votre équipe ne peut passer maintenant que par une victoire face à l'Angleterre. Y croyez-vous compte tenu de la qualité de votre jeu montrée ce soir?
Dado Prso: Bien sûr. Je pense que l'on a prouvé que l'on pouvait rivaliser avec les meilleures équipes. Je pense sincèrement que l'on peut battre l'Angleterre.

OTTO BARIC, entraîneur de la Croatie

Votre équipe s'est montrée très entreprenante. Etes-vous satisfait de ce résultat?
Otto Baric: La chose la plus importante c'est que mon équipe ait tenu la dragée haute à la meilleure équipe d'Europe. La Croatie est une équipe en plein essor, c'est la première fois que l'on arrive à accrocher l'équipe de France et je suis sûr que la prochaine fois on gagnera. Je tiens à rendre hommage à mes joueurs qui ont tous très bien joué. Ils méritaient mieux qu'un match nul.

Etes-vous satisfait de l'arbitrage de M. Nielsen?
Otto Baric: C'est toujours difficile pour un entraîneur de parler de l'arbitrage. J'ai tout de même l'impression que dans ce championnat d'Europe, les arbitres ont tendance à favoriser les grosses équipes, pour essayer de les sauver. Mais bon c'est la destinée des petites équipes.

Comment avez-vous réussi à élever le niveau de jeu de vos hommes entre ces deux matches?
Otto Baric: Vous savez nous étions très motivés face à la Suisse. Mais il est vrai que la perspective de jouer un des favoris nous a donné beaucoup d'énergie. J'ai laissé à mes joueurs un jour off entre les deux matches et quasiment tous sont restés pour s'entraîner. C'est pour vous dire combien ils sont motivés.

JACQUES SANTINI, entraîneur de l'équipe de France

Comment jugez-vous la performance des Bleus face aux Croates?
Jacques Santini: On est passé d'une grande satisfaction en première mi-temps à une grande déception en seconde. Déjà en fin de première mi-temps, on a perdu beaucoup trop de ballons bêtement, laissant les Croates développer leur jeu tout en percussion et en vitesse.

Dado Prso estime que les Français ont pris cette équipe croate un peu à la légère. Qu'en pensez-vous?
Jacques Santini: Sans dire qu'on les ait pris de haut, on a sûrement pensé, à tord, que l'on avait fait le plus dur après cette magnifique victoire face aux Anglais. Peut-être que le groupe a besoin de se réveiller un peu.

Comment allez-vous aborder la prochaine rencontre face à la Suisse?
Jacques Santini: A part les deux points, c'est surtout la qualification directe pour les quarts de finale qui s'envole ce soir (jeudi). On a tout de même vu que cette équipe de France était capable de se réveiller pour éviter l'humiliation comme c'était le cas dans les vingt premières minutes de la seconde période. On a tout de même l'avantage de pouvoir se qualifier uniquement en fonction de notre résultat, notre sort est donc entre nos mains.

 

LE MONDE | 18.06.04
"un avertissement assez sérieux"
par Aimé Jacquet


Ce match contre la Croatie a été bizarre. En première mi-temps, les Bleus ont parfaitement maîtrisé leurs adversaires. L'équipe croate avait avant tout le souci de défendre, elle n'était pas dangereuse. D'ailleurs, dans cette première partie du match, Fabien Barthez a dû toucher deux ou trois ballons. Je n'aurais jamais pensé que la seconde période allait être si difficile, avec ces dix ou quinze premières minutes catastrophiques.

Les Bleus ont fait preuve d'un manque de concentration et d'un relâchement incompréhensibles. Du coup, l'équipe croate s'est libérée, s'est mise à évoluer avec beaucoup de maîtrise technique. Elle a marqué deux buts, et l'équipe de France s'est retrouvée dans la peau d'un boxeur ayant dominé les premiers rounds mais qui viendrait d'encaisser un crochet. On était à la limite de la rupture.

Heureusement, les Bleus se sont ressaisis, mais on a vraiment frôlé la catastrophe. La question se pose : les Français ont-ils pris de haut leur adversaire ? Franchement, je ne le crois pas, mais ils s'attendaient à trouver une équipe agressive, ce qui n'a pas été le cas au début. Ils se sont laissé endormir. J'ai trouvé également qu'ils avaient évolué très bas, ce qui n'est pas dans leurs habitudes. L'animation offensive n'a pas été parfaite. Mais ce qui m'a le plus sauté aux yeux, c'est que l'on ait perdu la maîtrise du milieu de terrain. Du coup, les attaquants n'étaient plus alimentés en bons ballons.

Jacques Santini avait aligné derrière quatre défenseurs centraux, en se passant de Bixente Lizarazu et de Willy Sagnol. Pourtant, c'est dans l'axe que les Croates nous ont fait le plus mal. Ce match marquait également le retour de Marcel Desailly. Il a fait une première mi-temps satisfaisante, avec son extraordinaire présence athlétique, mais a été très en retrait en seconde mi-temps, comme toute l'équipe. Les Bleus n'étaient plus ordonnés, l'équipe s'est étirée dans le sens de la longueur.

Nos attaquants, depuis le début de l'Euro, ont une tâche ingrate. Ils sont tellement attendus... Contre la Croatie, ils ont eu droit à un marquage individuel et leurs adversaires ont commis très peu de fautes. Thierry Henry et David Trezeguet ont été pris en tenaille.

On peut être déçu par ce résultat, mais la qualification pour les quarts de finale n'est pas compromise. On a tout de même une chance inouïe : on joue contre les Suisses, qui ne vont pas se bonifier en quatre jours. Je ne suis donc pas inquiet : on finira premiers ou deuxièmes. Mais il faut prendre ce match contre la Croatie comme un avertissement, assez sérieux.

Heureusement que l'on a eu un grand Zidane. Il prend le jeu à son compte, ce qui devrait permettre à ses partenaires de jouer plus en confiance. Trop de nos joueurs restent statiques, sans proposer de mouvement. Je les ai vus beaucoup boire : étaient-ils atteints physiquement ? Il n'y a pas de quoi douter. Je ne crois pas avoir vu la véritable équipe de France.

Aimé Jacquet est directeur technique national du football français.

 

LE MONDE | 16.06.04
Pour Lilian Thuram, la Croatie reste un adversaire singulier

L'équipe de France doit disputer son deuxième match de l'Euro 2004, jeudi 17 juin, à Leiria (20 h 45), face à la Croatie.

Santo tirso (portugal), envoyé spécial

Qui dit Croatie dit Lilian Thuram. Le défenseur des Bleus va retrouver un adversaire qu'il connaît bien, jeudi 17 juin, à Leiria, pour le deuxième match de l'équipe de France de l'Euro 2004. Six ans ont passé, mais le souvenir n'a pas pris une ride. Le 8 juillet 1998, Lilian Thuram avait inscrit les deux buts de la victoire en demi-finales de la Coupe du monde face à la Croatie (2-1).

Lui qui ne marque jamais, même à l'entraînement ; lui que ses coéquipiers aiment brocarder en raison de ses "pieds carrés", synonymes de lacunes sur le plan technique ; lui qui s'était agenouillé sur la pelouse du Stade de France en se demandant, l'index devant la bouche, ce qui lui arrivait... L'histoire a été mille fois racontée. Elle le sera encore au moment du coup d'envoi, jeudi soir.

Dans le livre de souvenirs et de réflexions qu'il a publié au début de l'année, Lilian Thuram raconte qu'à la veille de la rencontre Mario Stanic, qui était alors son coéquipier à Parme, avait dit de lui à l'entraîneur croate, Miroslav Blazevic, qu'il était "dur à dribbler et intenable dans son couloir" mais ne constituait pas un danger offensivement, car "il ne tire jamais".

"C'ÉTAIT UN ACCIDENT"

Intitulé 8 juillet 1998 (Ed. Anne Carrière), cet ouvrage revient également sur le fiasco de la Coupe du monde 2002, où les Bleus n'ont pas gagné un match ni même marqué le moindre but. Lilian Thuram y fait un mea culpa que peu - voire aucun - de ses coéquipiers ont poussé si loin. Le joueur de la Juventus Turin s'en veut de ne pas avoir tiré la sonnette d'alarme en Corée du Sud alors que toute l'équipe voyait qu'elle fonçait droit dans le mur. "J'ai un poids sur la conscience, je me sens coupable, non pas d'avoir été éliminé dès le premier tour, car cela peut arriver, mais d'avoir été, sans réagir, le spectateur de notre propre échec", y écrit-il.

Pour l'Euro 2004, Lilian Thuram s'est fait le serment de prendre la parole devant ses coéquipiers et le staff technique de l'équipe de France si le besoin s'en faisait sentir pendant l'épreuve. "Il y a parfois des sensations qui ne trompent pas. On a beau avoir la tête dans une compétition et se répéter "ça va aller, ça va aller", il peut y avoir des signes qui te disent le contraire. Le foot, ce n'est pas aussi simple qu'une addition. Un plus un ne fait pas forcément deux, c'est d'ailleurs ce qui est beau dans ce sport. Si des sensations comme celles que j'ai vécues à la Coupe du monde devaient revenir, alors j'en ferais part aux autres. Dire les choses ne permet pas forcément de changer les choses. Mais, au moins, je serais plus tranquille", confiait-il avant de partir pour le Portugal."On ne peut pas effacer de sa mémoire ce qui s'est passé en Corée. On l'a accepté, mais on ne peut pas l'effacer", disait-il également.

Lilian Thuram serait-il monté au créneau si, dimanche 13 juin au stade de la Luz de Lisbonne, Zinédine Zidane n'avait pas sorti les Bleus du traquenard ultra-défensif tendu par l'équipe d'Angleterre en inscrivant deux buts dans les arrêts de jeu ? Peu s'en est fallu pour que l'Euro 2004 commence comme le Mondial 2002, par une défaite (0-1). Le Guadeloupéen a joué, ce soir-là, son 100e match international. A 32 ans, il paraît aujourd'hui le mieux placé pour rejoindre et dépasser l'actuel recordman de sélections, Marcel Desailly (115 sélections), qui fera ses adieux aux Bleus après l'Euro. S'il porte le maillot de l'équipe de France depuis dix ans, Lilian Thuram aura dû attendre précisément une décennie pour entamer une grande compétition internationale à son poste de prédilection : arrière central. Aimé Jacquet, qui le lança en 1994 lors d'un match contre la République tchèque, et son successeur, Roger Lemerre, l'ont toujours positionné sur le côté droit, en dépit de son propre souhait.

"J'ai une préférence pour jouer dans l'axe, explique-t-il. C'est le poste que je connais le mieux et celui que j'ai toujours occupé en club depuis que j'ai commencé ma carrière professionnelle. Ce qui est bizarre, c'est que les gens continuent de penser que je suis un arrière latéral." La faute, sans doute, à ces deux montées imprévisibles sur le côté droit aux 47e et 70e minutes du match contre la Croatie, en 1998...

Bien qu'il n'ait pas fait mystère de son penchant pour la charnière centrale des Bleus, Lilian Thuram n'a jamais remué ciel et terre pour obtenir satisfaction. "Un joueur ne peut pas venir en équipe de France et imposer ses choix. Dans un club non plus, d'ailleurs. S'il y en a un qui commence à réclamer telle ou telle chose, on n'en finit pas", estime-t-il.

Aligné aux côtés de Mikaël Silvestre pour le premier match de l'Euro, Lilian Thuram a donné satisfaction à Jacques Santini, même s'il fut pris de vitesse par Wayne Rooney sur l'action ayant entraîné le penalty anglais - mais qui ne l'aurait pas été ? Contre la Croatie, jeudi soir, le Turinois pourrait retrouver Mikaël Silvestre à ses côtés, à moins qu'il ne soit associé à Marcel Desailly dans l'hypothèse où celui-ci serait titularisé.

Le voir à nouveau inscrire un but affolerait toutes les probabilités. Depuis la Coupe du monde 1998, Lilian Thuram a joué plus de 300 matches en compétitions officielles et n'a marqué qu'une seule fois, en championnat d'Italie, lors de la saison 2002-2003.

"Ces deux buts contre la Croatie, c'était un accident. Même si je devais jouer attaquant, je ne pense pas que je réussirais à marquer de nouveau", dit-il. Sans toutefois refermer complètement la porte : "Mais qui sait ?"

Frédéric Potet

 

LIBERATION, 19/06/2004
La France qui stagne
Groupe B. Le nul des Bleus face à la Croatie (2-2) a mis en évidence des carences inquiétantes.

Par Gregory SCHNEIDER
samedi 19 juin 2004

Leiria envoyé spécial

Le match nul (2-2) arraché aux Croates, jeudi soir à Leiria, c'est encore Fabien Barthez qui en parlait le mieux après la douche. «Vu de derrière, le match me faisait peur. On s'est mis tous seuls dans la merde. On a eu de la chance avec l'égalisation de David Trezeguet (qui confirme avoir involontairement contré le ballon de la main avant son but, ndlr). Ce résultat nul est un miracle.» Un de plus, quatre jours après les deux buts de Zinédine Zidane dans les arrêts de jeu qui avaient permis aux Bleus de l'emporter (2-1) face à l'Angleterre. Quelques mètres plus loin, l'attaquant croate Dado Prso déroule d'une voix de rogomme un couplet altermondialiste : «Ils nous ont pris de haut. Les Français ne se sont pas engagés face à nous comme ils l'ont fait face à l'Angleterre.» A cet instant, la zone mixte ressemble à un champ de bataille, comme l'aire de jeu une demi-heure plus tôt. Une cohue annonce l'arrivée de Zidane. Il dit gravement : «Ce fut un match bizarre. On s'est mis en difficulté nous-mêmes. Peut-être qu'à 1-0, nous avons temporisé. Il faut que nous trouvions des solutions pour jouer bien mieux que ça.» Le petit attaquant croate du CSKA Moscou, Ivica Olic, est seul dans son coin. Il observe le maître, comme s'il n'y croyait pas. Olic le désigne et lève le pouce. «Lui, il a de la glu là [il désigne l'intérieur de son pied droit]. Non, à part ça : en deuxième mi-temps, les Français ont eu beaucoup de mal physiquement.»

Fantôme. Le match de Leiria est passé, et la maison bleue est en désordre. «Ils ont joué à huit derrière, dit Olivier Dacourt. Quand je vois nos adversaires contre d'autres équipes que nous, ils ne jouent pas aussi défensivement», plaide Thierry Henry. Ces deux-là ont vu un fantôme. Celui d'une équipe croate regroupée dans ses trente mètres, alors que les coéquipiers de Milan Rapaic ont couru après le score et attaqué à quatre ou cinq sur chaque ballon récupéré après la pause. Ils ont aussi aperçu le spectre d'une impuissance offensive tricolore, déclinée sur tous les tons par les joueurs, alors que la France disposait hier de la deuxième meilleure attaque de la compétition derrière la Suède. Face à la Croatie, la France a maîtrisé la situation. Puis, elle s'est autodétruite. Par trop plein d'envie, d'activité, de dispersion et par manque de lucidité. Dacourt, dont le poste de demi-défensif exige qu'il garde un oeil sur ce qui se passe derrière lui, a bien expliqué qu'il avait «essayé de ne pas se laisser avaler vers l'avant». Mais le sélectionneur, Jacques Santini, l'a sorti. En voilà un qui n'est pas dupe. «On a perdu des ballons bêtement et manqué de rigueur dans le replacement défensif, pourtant l'un de nos points forts.» Patrick Viera confirme : «Nous aurions dû défendre tous ensemble. Et nous ne l'avons pas fait.»

Certes, puisque les Bleus étaient tous partis à l'assaut, sabre au clair. Et les attaquants croates ont tapé dans le gras. Il a donc bien fallu que Marcel Desailly explique dignement, après une partie passée à rassembler ce qu'il lui reste, combien il était coupable sur le deuxième but croate : «J'essaie de dégager le ballon. Je n'y arrive pas très bien. Jugez-moi comme vous voulez.» Et que l'équipe de France, un peu à son image, se raccroche à la seule chose qui lui reste dans ces moments délicats: un instinct de survie, l'inspiration de Thierry Henry qui s'en va quérir une passe en retrait adverse contre l'Angleterre, le même tour de prestidigitation réussi par Trezeguet à Leiria pour contrarier le sens du match. Comme le dit le premier, «il y a des choses qu'on ne peut pas expliquer».

Psyché. Santini, lui, l'explique, et raconte l'histoire d'une équipe «qui n'a pas voulu être humiliée». Les Bleus sont sur un fil. Depuis l'arrivée au Portugal, le sélectionneur a martelé les deux mêmes mots à l'intention de ses troupes, «sérénité et confiance». Deux jours avant la Croatie, il s'est aussi employé à soigner la psyché de ses attaquants en leur expliquant, séance vidéo à l'appui, que les Anglais ont parfaitement défendu contre eux et qu'ils ne sont coupables de rien. Le jeu a pourtant renvoyé l'équipe de France à sa nature collective profonde : celle d'une formation qui réagit plutôt qu'elle n'agit. Et qui, de surcroît, a tendance à attendre qu'un de ses artistes sorte un lapin du chapeau. Lundi (et non pas samedi comme indiqué par erreur dans Libération du 18 juin), face à la Suisse, le point du match nul (1) suffira pour voir les Bleus en quart de finale. Un quart où ils seront attendus depuis la veille par la Grèce, l'Espagne ou le Portugal. Désormais, comme le dit Santini, «il importe surtout de ne pas s'obscurcir l'esprit».

(1) Une défaite par deux buts d'écart maximum peut même suffire si la Croatie et l'Angleterre font match nul dans le même temps.
© Libération

 

LES SPORTS, 19/06/2004
«La Croatie peut battre l'Angleterre»
En spectateur assidu du tournoi portugais, Luka Peruzovic croit en Mornar et les siens

WATERLOO - Même pendant ses vacances, Luka Peruzovic ne peut pas se passer de foot. De passage en Belgique après une nouvelle saison couronnée de succès au Qatar, l'ancien coach de Charleroi, du Standard et d'Anderlecht ne manque pas un match de l' Euro.

«Je suis fidèle au poste lors de chaque rencontre», assure Moustache de velours, retranché dans le calme de sa villa à Waterloo. «Le niveau général est assez bon. Il n'y a pas une petite équipe. Regardez la Grèce, qui n'est plus qu'à un point de la qualification au détriment de l'Espagne ou du Portugal, pointés comme les deux favoris du groupe A. Même la Bulgarie peut encore surprendre. La défaite contre la Suède est trop sévère par rapport à la physionomie de la partie. Avec plus de réussite, ils ouvrent le score et on assiste à un tout autre match... L' Euro est très ouvert!»

Un constat qui l'amène à penser que la Croatie a encore toutes ses chances dans cette compétition.

«Le partage obtenu face à la France autorise encore tous les espoirs», se réjouit le compatriote de Mornar et Cie. «Les joueurs d'Otto Baric ont leur sort entre leurs mains, c'est très important. Ils savent qu'ils doivent battre l'Angleterre. Au vu de leur prestation en seconde mi-temps contre le tenant du titre, ils sont capables de le faire. Ils ont le potentiel et les qualités. Mais pour cela, il faudra que tous les joueurs évoluent à leur meilleur niveau. Et Tudor en est loin!»

«Mornar est mal exploité»

Et, surtout, la Croatie est inconstante. Face à la Suisse, le petit Poucet du groupe B, elle n'est pas parvenue à prendre les trois points malgré sa supériorité numérique. Et contre la France, la première mi-temps n'a pas convaincu Luka Peruzovic.

«J'ai remarqué deux tendances assez différentes lors des deux premières rencontres. Face à la Suisse, l'équipe s'est cherchée. L'entraîneur a commencé avec quatre attaquants: Olic, Sokota, Mornar et Prso. Mais c'était trop brouillon. Ivica est mal exploité sur le flanc droit. Avec ses qualités et son physique, il doit jouer dans l'axe, en soutien d'attaque par exemple. Malgré la richesse de son noyau, la Croatie n'a pas su faire la différence, même après l'exclusion de Vogel. Cela coûtera peut-être très cher au moment de faire les comptes à l'issue du premier tour. Jeudi, Otto Baric est revenu à un dispositif en 4-4-2 plus classique, avec des flancs renforcés. Mais il n'y avait pas de rythme en première mi-temps du côté croate: ils jouaient trop lentement, avec des passes latérales, sans chercher la profondeur, sans essayer d'amener le danger devant Barthez. Après la pause, ils ont joué le match parfait. Avec des passes tranchantes, une saine agressivité, en jouant plus haut. Un changement de tactique qui leur a permis de mettre les Français en difficultés. Ils étaient en nets progrès et c'est encourageant pour le match décisif de lundi prochain.»

Un contrat en Arabie Saoudite?

Arrivé en fin de bail à Al-Saad, le club qatari qu'il a entraîné pendant deux ans, Luka Peruzovic profite de la trêve pour prendre du repos. Mais malgré une fin de parcours agitée - avec un match incroyable en Ligue des Champions asiatique puisque la rencontre face à l'équipe de Koweit s'était terminée par une bagarre générale; la police avait dû intervenir et, en tout, une dizaine de joueurs ont écopé d'une suspension d'un an au niveau international - il ne compte pas rester inactif très longtemps.

«J'ai une proposition très concrète de la part d'un club du top en Arabie Saoudite mais pas dans le club où j'ai déjà entraîné pendant deux ans. Mais on ne sait jamais où je peux finalement atterrir: tout va très vite en football. J'ai aussi une proposition d'un autre club du Qatar. En quatre ans, je me suis fait un nom dans le Golfe. C'est déjà un bel exploit d'honorer ses contrats dans ces deux pays où aucun autre coach n'a tenu aussi longtemps que moi! Les clubs sont très impatients, ils ne permettent pas de travailler à long terme et veulent des résultats immédiats. Je suis donc satisfait de mon parcours.»

David De Myttenaere
© Les Sports 2004

 

REUTERS, 18/06/2004
Les Croates sans complexes face aux Anglais

LISBONNE - Déçus par leur premier match contre les Suisses (0-0) puis rassurés par leur performance contre la France (2-2), les Croates envisagent leur dernière rencontre décisive contre l'Angleterre avec humilité mais confiance.

Troisième du groupe B avec deux points derrière la France (quatre points) et l'Angleterre (trois points), la Croatie a besoin d'une victoire lundi pour se qualifier en quart de finale.

"Si nous pouvons jouer contre les Anglais comme contre les Français en seconde période, nous avons une vraie chance", a déclaré Ivica Mornar, qui connaît bien le football anglais puisqu'il évolue en premier league avec Portsmouth.

"Peut-être que si on les joue 10 fois, on perd six fois, mais sur un match tout est possible", a poursuivi l'attaquant croate.

Plus habitué à faire profil bas, le sélectionneur Otto Baric affiche lui aussi une confiance nouvelle.

"Nous nous améliorons de match en match et notre motivation augmente. Nous nous sommes adaptés au jeu des Suisses et des Français. Il n'y a pas de raisons de ne pas le faire contre l'Angleterre".

Comme l'ensemble des observateurs, les Croates ont été impressionnés par la performance du jeune prodige anglais Wayne Rooney.

"Rooney est l'homme à surveiller", a prévenu le défenseur central Robert Kovac.

"Nous devons prendre le contrôle du match, alors on aura une chance", a-t-il ajouté.

Seul son de cloche dissonant, celui de l'attaquant remplaçant Ivan Klasnic qui, frustré de ne pas encore être entré en jeu dans cet Euro, pense que la Croatie ne peut pas battre les Anglais.

"Le sélectionneur ne me parle pas et il fait maintenant entrer des milieux de terrain en attaque", s'est plaint Klasnic, qui joue au Werder Brême.

"On ne gagnera pas vu la façon dont les Anglais ont joué (contre les Suisses)", a-t-il prédit.

 

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