15/04/2004
DIPLOMATIE
Miomir Zuzul rencontre Michel Barnier
Première entrevue entre les deux nouveaux
ministres des affaires étrangères
Le
chef de la diplomatie croate, Miomir Zuzul, a été
reçu, jeudi 15 avril, par le ministre français
des Affaires étrangères, Michel Barnier. A l'occasion
de sa visite à Paris, un déjeuner a été
offert en son honneur par le Groupe d'amitié France-Croatie
au Sénat, présidé par le sénateur-maire
de Quimper, Alain Gérard. Le ministre croate a donné
en fin d'après-midi une conférence à l'IFRI,
Institut français des relations étrangères,
sur le thème "L'intégration de la Croatie dans
l'Union européenne et son impact sur les pays voisins".
A
quelques jours de la publication de l'avis
de la Commission européenne sur la candidature de la
Croatie, le ministre croate des Affaires étrangères,
M. Miomir Zuzul, a été reçu par le chef de
la diplomatie française, M. Michel Barnier. Il s'agissait
d'une première rencontre officielle entre les deux hommes,
M. Barnier ayant récemment pris les rênes du
Quai d'Orsay. Le ministre croate, qui se rendait en France pour
la troisième fois en cinq mois, effectuait là sa
première visite de travail à Paris depuis sa nomination
en décembre 2003. Sans attendre sa prise de fonction, il
avait réservé à la France l'un de ses premiers
déplacements informels à l'étranger au lendemain
de la victoire du HDZ aux législatives du 23 novembre
2003. Les 6 et 7 avril,
il avait accompagné à Paris le président
Stipe Mesic, reçu à l'Elysée et à
l'Assemblée nationale.
COMMUNIQUÉS
DU QUAI D'ORSAY |
Communiqué
du 13 avril 2004
"Le ministre des Affaires
étrangères de Croatie, M. Miomir Zuzul, effectuera
une visite de travail en France, le 15 avril, et sera reçu
en entretien par le ministre à 10 h du matin. La
venue de M. Zuzul fait suite à celle du président
Stjepan Mesic
qui avait rencontré, il y a quelques jours, le président
de la République. Celle visite illustre la qualité
du dialogue entre Paris et Zagreb et elle survient dans
un contexte important pour la Croatie puisque, très
prochainement, la Commission puis le Conseil Européen
se prononceront sur la candidature de la Croatie à
l'adhésion à l'Union européenne. [...]
-
Du point de vue de la France, est-ce que la Croatie remplit
les conditions de Copenhague ?
-
C'est la Commission qui doit faire son rapport. Ensuite
de quoi, le Conseil européen se prononcera. C'est cela la
procédure. Ce que je pourrais vous dire, c'est vous citer
le président de la République, le mois dernier, le président
Chirac, au cours de son point
de presse avec le Chancelier Schroeder qui avait dit :
'S'agissant de la Croatie, nous avons émis un avis de principe
favorable en attendant le rapport de la Commission."
-
Si la Croatie commence les négociations, est-ce que vous
croyez que l'on peut ajouter la Croatie à la même vague
que la Bulgarie et la Roumanie ?
- Il n'y a pas de vague en tant que telle. La Roumanie et
la Bulgarie sont engagées dans un processus qui vit sa vie,
et vous savez l'importance que nous y attachons. D'autres
pays viendront avec leur logique et leurs contraintes propres.
Tout cela, encore une fois, ce sont des situations différentes,
des situations de départ différentes, des processus institutionnels
différents. Pour nous, ce qui est important, c'est d'abord
de voir ce que contiendra le rapport de la Commission et,
ensuite, avec nos partenaires, nous nous déterminerons,
dans le cadre du Conseil européen."
Communiqué
du 15 avril 2004
"Le
ministre et M. Miomir Zuzul, ministre des Affaires étrangères
de Croatie ont eu, ce matin, un entretien chaleureux. Evoquant
les perspectives européennes de la Croatie, M. Barnier a
rappelé les propos tenus par le Président de la République,
le mois dernier, au cours de son point
de presse avec le chancelier Schröder.
Les deux ministres se sont également entretenus de la situation
dans la région. Ils sont convenus que le dialogue politique
devait être maintenu et renforcé entre nos deux pays. Soulignant
la nécessité de renforcer également la coopération économique,
ils ont salué l'organisation d'une importante mission de
chefs d'entreprises français en Croatie d'ici l'été. Ils
ont enfin souligné leur souhait de renforcer les efforts
communs pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité
organisée dans l'Europe du Sud-Est."
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Agenda
européen oblige, les entretiens chaleureux entre MM. Zuzul
et Barnier ont pour une large part porté sur la candidature
de la Croatie à l'entrée dans l'UE. M. Zuzul
a rappelé à cette occasion les progrès réalisés
par la Croatie depuis plusieurs années et a assuré
son hôte de la détermination du gouvernement croate
à ne pas s'arrêter au milieu du gué, mais
de redoubler d'efforts afin de mettre toutes les chances de son
côté pour rejoindre l'UE lors du prochain élargissement,
en même temps que la Roumanie et la Bulgarie. Pour sa part,
M. Barnier a redit le soutien que la France apportait à
la candidature de la Croatie.
Les
mérites de Zagreb
Répondant
à l'issue de l'entretien aux questions de la presse sur
les chances d'un avis favorable de la Commission, le ministre
français a précisé : "Ce travail
a été fait très sérieusement par la
Commission et nous attendons un avis objectif qui tienne compte
des mérites de la Croatie, de son travail, des réformes
internes, de son souci de normaliser les relations, de les améliorer
rapidement avec tous les pays de la région. Donc, nous
attendons avec attention et confiance cet avis
de la Commission."
Parmi
les autres dossiers figurant au menu des discussions : l'intensification
des échanges économiques et commerciaux bilatéraux,
la coopération franco-croate en matière de lutte
antiterroriste et contre la criminalité organisée,
ainsi que la situation régionale (voir communiqués
ci-contre).
Prochaine
vague
La
délégation croate a ensuite rencontré le
groupe d'amitié France-Croatie, présidé par
le sénateur Alain Gérard, lors d'un déjeuner-débat
donné au Sénat en l'honneur du ministre croate.
Hormis plusieurs membres du groupe d'amitié, parmi lesquels les
sénateurs Xavier de Villepin et Robert del Picchia, vice-président
de la Commission des Affaires étrangères, le déjeuner a réuni
plusieurs diplomates et personnalités françaises ou franco-croates.
Il a été l'occasion pour les membres du groupe d'amitié d'interroger
le chef de la diplomatie croate sur de nombreux sujets, et notamment
sur les perspectives d'adhésion à l'Union européenne.
Avant
de repartir pour Zagreb, M. Zuzul a donné à l'IFRI
(Institut français des relations internationales) à
l'invitation de son président, M. Thierry de Montbrial,
une conférence sur le thème "L'intégration de
la Croatie dans l'Union européenne et son impact sur les pays
voisins". M. Zuzul y est notamment revenu sur la détermination
de la Croatie à faire partie de la prochaine vague d’élargissement
en 2007. A l'appui de ce choix européen, qui bénéficie
d’un large soutien politique en Croatie, il a fait valoir
la stabilité institutionnelle et politique de celle-ci
ainsi que les progrès réalisés dans le domaine
des réformes politiques, sociales et économiques.
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