8/10/2001
COMMÉMORATION
10e anniversaire
de la déclaration d'indépendance
Le 8 octobre 1991, alors que la Croatie
est partiellement occupée, que Vukovar est assiégée
et que le palais présidentiel est bombardé, le parlement
croate proclame l'indépendance de la république.
Ainsi constatait-il à l'expiration d'un moratoire de trois
mois que la Yougoslavie de Tito avait cessé d'exister et
que l'armée yougoslave était devenue une force d'occupation
ralliée à la Serbie de Milosevic.
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La
session historique du Sabor le 8 octobre 1991 lorsqu'il
proclama l'indépendance de la Croatie. |
Le
8 octobre 1991, le Sabor,
parlement croate, proclamait l'indépendance de la Croatie,
lors d'une session historique tenue à Zagreb hors du bâtiment
qui abrite traditionnellement les deux chambres, en raison de
l'état d'alerte général proclamé dans
la capitale. Il rejettait ainsi toute légitimité
et déniait toute légalité aux instances de
la République Socialiste Fédérative de Yougoslavie
(RSFY), constatant qu'elle avait cessé d'exister. Quelques
mois plus tard, la Commission d'arbitrage internationale présidée
par Robert Badinter confirmera le diagnostic.
Les
députés croates, élus lors des premières
élections libres en avril 1990, fondèrent leur décision
sur le droit inaliénable à l'autodétermination
de la Croatie, garanti notamment dans le préambule de la
constitution yougoslave, sur la volonté des citoyens croates
exprimée au référendum du 19 mai 1991, sur
la Déclaration de souveraineté et d'autonomie et
l'Acte constitutionnel sur la souveraineté et l'autonomie
ratifiés le 25 juin 1991.
Ainsi
le 8 octobre 1991, le Parlement croate prit-il acte de l'expiration
du moratoire de trois mois portant sur l'application de la Déclaration
et de l'Acte constitutionnel, sursis qui avait été
adopté le 7 juillet à Brijuni grâce à
la médiation de la communauté internationale. Les
députés croates constatèrent cependant que
l'agression de
l'armée populaire "yougoslave" (JNA) et des milices
paramilitaires serbes s'était intensifiée durant
cette période, concluant que la Serbie et la JNA, ralliée
à Slobodan Milosevic, avaient, au contraire, poursuivi
leur agression contre la Croatie. La JNA, qui contrôlait
alors environ un quart du territoire croate, fut dès lors
proclamée force d'occupation et sommée de quitter
la Croatie.
Dans
leur déclaration, les députés soulignèrent
que la Croatie se trouvait contrainte de se défendre par
tous les moyens dont elle pouvait disposer et exigèrent
que la JNA relâche sans délai tous les appelés
croates afin qu'ils puissent regagner leur domicile. Le Sabor
appela par ailleurs la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro
a ne pas permettre que leur territoire respectif serve de base
arrière à l'agression serbe contre la Croatie.
Conformément
au droit international, la Croatie s'est aussi engagée
vis-à-vis des autres États et des organisations
internationales à reprendre à son compte les droits
et devoirs de l'ancienne RSFY, dans la mesure de ce qui lui reviendrait
de droit, en tant qu'un des Etats successeurs, tandis que le Sabor
appela l'ensemble de la communauté internationale à
reconnaître aussitôt l'indépendance
de la Croatie.
Au
moment où se tenait cette session historique du parlement
croate, l'état d'alerte général était
proclamé sur la quasi-totalité du territoire croate
: la JNA et les milices serbes attaquaient Vukovar,
Dubrovnik, Vinkovci, Osijek, Pakrac, Gospic, Sibenik et Zadar.
La veille, le palais présidentiel avait été
bombardé par la chasse aérienne serbe. L'ancien
président croate, Franjo Tudjman,
l'actuel président croate qui occupait alors la fonction
de représentant de la Croatie à la présidence
fédérale yougoslave, Stjepan Mesic,
ainsi que le premier ministre fédéral, Ante Markovic,
réchappèrent de peu de l'attentat.
Le
Service de presse
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