REVUE
DE PRESSE
23/12/2003
REUTERS
Le HDZ, réformé,
reprend les rênes de la Croatie
Par
Zoran Radosavljevic
ZAGREB
(Reuters) - Un nouveau gouvernement de centre-droit dirigé
par le Premier ministre Ivo Sanader est entré en fonctions
mardi en Croatie qui devra s'atteler à améliorer
le niveau de vie, gagner la confiance de l'Occident et créer
les conditions d'une adhésion à l'Union européenne.
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Ivo
Sanader, nouveau chef du gouvernement de centre-droite,
lors de son discours de prise de fonctions devant le parlement
croate à Zagreb. Le gouvernement, issu de l'Union démocratique
croate (HDZ), devra s'atteler à améliorer le niveau de vie,
gagner la confiance de l'Occident et créer les conditions
d'une adhésion à l'Union européenne. |
Photo prise le 23 décembre 2003/REUTERS/Nikola Solic |
Quatre-vingt-huit
députés sur les 152 que compte le nouveau parlement
ont voté en faveur de l'équipe présentée
par Sanader, membre de l'Union démocratique croate (HDZ),
qui en remportant les élections générales
de novembre est revenue au pouvoir après quatre années
passées dans l'opposition.
Le HDZ a présenté un programme réformiste
d'inspiration occidentale où les droits de l'Homme tiennent
une place importante, mais le parti inspire encore de la méfiance
aux pays occidentaux qui ont en mémoire ses excès
nationalistes sous son ancien chef, feu le président Franjo
Tudjman.
"Il est temps d'aller de l'avant. Nos concitoyens veulent
un avenir sûr et un Etat fiable qui soit à même
de trouver sa place dans l'intégration globale. Ce gouvernement
est à présent déterminé à prendre
les problèmes à bras-le-corps", a déclaré
Sanader au parlement.
Le Premier ministre croate s'efforcera de prouver qu'il a réformé
le parti ayant mené en 1991 la Croatie, ancienne république
yougoslave, à l'indépendance, puis à un isolement
international lié à son attitude vis-à-vis
de l'Occident et à son piètre bilan en matière
de droits de l'Homme.
L'UE POUR OBJECTIF
Il a promis d'accélérer le rythme des réformes
et de rattraper les autres candidats à l'entrée
dans l'UE que sont la Bulgarie et la Roumanie, au cours de son
mandat, dans les quatre prochaines années. Zagreb a fait
en février acte de candidature pour adhérer à
l'UE, et espère recevoir une réponse au début
de l'année prochaine.
Douze des 14 ministres - une équipe réduite par
rapport aux 19 ministres du gouvernement sortant - sont issus
du HDZ. Le gouvernement comprend également un représentant
d'un petit parti centriste allié au HDZ et un indépendant.
Même si techniquement il s'agit d'un gouvernement minoritaire
- le HDZ n'a réuni que 66 sièges au parlement, qui
en compte 152 - il sera soutenu par des députés
de partis représentant des minorités ethniques,
les retraités, ou encore par le Parti paysan, conservateur,
ce qui lui procurera un confortable socle parlementaire de 90
députés.
Le premier conseil des ministres est prévu le 5 janvier.
En tête des priorités économiques, Sanader
a évoqué la stabilité macroéconomique,
la maîtrise de la dette extérieure, la réduction
des dépenses publiques et des impôts, ainsi que l'accroissement
du PIB, des exportations et des investissements étrangers.
Il s'est également engagé à oeuvrer en faveur
du retour des réfugiés de guerre serbes, à
réformer le système judiciaire et à coopérer
avec le Tribunal pénal international de La Haye - autant
de conditions posées à Zagreb pour sa candidature
à l'entrée dans l'UE.
04/01/2004
LE
MONDE
Le
nouveau gouvernement nationaliste ne remet pas en cause les choix
européens de la Croatie
Ivo Sanader,
le successeur de Franjo Tudjman, a réaffirmé que
son objectif prioritaire était l'entrée dans l'UE
à l'horizon 2007.
Un mois avant la Serbie, la Croatie était
allée aux urnes, en novembre, et les électeurs avaient,
là aussi, donné l'avantage à un parti qui,
pendant les années de guerre, incarnait le nationalisme
: le HDZ (Union démocratique croate) de feu Franjo Tudjman.
Mais si les résultats électoraux du 28 décembre,
en Serbie, paraissent exprimer une défiance envers l'Europe,
l'alternance en Croatie ne remet en revanche pas en cause les
choix européens qui étaient ceux du gouvernement
de centre gauche, défait aux élections du 23 novembre.
Successeur
de Franjo Tudjman à la tête du HDZ, Ivo Sanader,
se présente depuis plusieurs années comme un réformateur
pro-européen. Il avait axé sa campagne électorale
sur l'idée qu'il saurait mener le pays à l'adhésion
à l'Union européenne plus efficacement que l'équipe
sortante. Devenu premier ministre, il a répété,
lors de l'investiture de son gouvernement le 22 décembre,
que son objectif prioritaire était l'entrée dans
l'UE à l'horizon 2007.
Pour
tenir ce calendrier il faudrait, en premier lieu, que la Commission
européenne donne un avis
favorable au dossier de candidature présenté
par la Croatie, après quoi s'ouvriraient d'assez longues
négociations d'adhésion. Bruxelles doit se prononcer
d'ici à la fin du printemps et sa décision est évidemment
très attendue à Zagreb.
Dans
ce contexte, les responsables croates ont à peine caché,
après les élections de Serbie, qu'ils espéraient
profiter de l'effet de contraste. "Je pense que la Croatie
va jouir de davantage de crédibilité auprès
de l'Union européenne et que nos démarches d'adhésion
vont s'accélérer", a ainsi déclaré
le président de la République, Stipe Mesic, en souhaitant,
en substance, que l'Europe reconnaisse son pays comme l'élève
modèle, le bon exemple capable d'exercer sur la région
un effet d'entraînement.
Ambassadeur
de Croatie en France et analyste politique, Bozidar Gagro s'est,
pour sa part, félicité, lors de l'investiture du
gouvernement Sanader, que l'alternance à Zagreb s'effectue
de façon maîtrisée, "dans une encourageante
atmosphère d'euro-optimisme". D'autant, soulignait-il,
que la cohabitation au sommet de l'Etat entre un président
issu de la gauche et un gouvernement de droite ne remet pas en
cause mais renforce l'option européenne de la Croatie.
M.
Sanader peut raisonnablement compter sur une période de
grâce de quelques mois : l'opposition devrait se garder
de toute querelle qui risquerait d'influencer négativement
la décision de Bruxelles sur la candidature croate. A terme,
la situation de son gouvernement est toutefois assez fragile.
Le HDZ ne dispose que de 66 sièges sur 152 au Parlement.
Après les élections, M. Sanader a dû se livrer
à de laborieuses tractations pour s'assurer du soutien
d'autres formations.
Il
l'a fait en excluant d'emblée toute alliance avec le parti
nationaliste extrémiste. Mais les soutiens qu'il a obtenus
sont conditionnels : si 88 députés ont voté
l'investiture le 22 décembre, cette majorité peut,
dans la durée, se révéler instable.
Le
chef du gouvernement pourrait, en outre, rencontrer des difficultés
au sein de son propre parti, quand il lui faudra honorer l'engagement
qu'il a pris de coopérer pleinement avec le Tribunal de
La Haye pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Quelques figures marquantes
de l'époque Tudjman ont fait leur réapparition :
Vladimir Seks, l'un des représentants de l'aile dure du
HDZ à cette époque, a été élu
président du Parlement. Dans le gouvernement, l'un des
vice-premiers ministres, Andrija Hebrang, et le ministre des affaires
étrangères, Miomir Zuzul, étaient autrefois
considérés comme des proches de Franjo Tudjman.
Les autres ministres sont des hommes plus nouveaux sur la scène
politique croate.
Premier
déplacement à l'étranger sur l'agenda de
M. Sanader : Bruxelles, le 12 janvier.
Claire
Tréan
10/12/2003
L'EST
REPUBLICAIN
Un modéré
à la tête du gouvernement croate
Désigné
hier au poste de Premier ministre de son pays, le chef de la Communauté
démocratique croate (HDZ) Ivo Sanader, 50 ans, titulaire
d'un doctorat de philosophie de l'Université d'Innsbruck,
est un habile homme politique charismatique qui affiche une attitude
pro-européenne et assure avoir tourné la page nationaliste.
Depuis qu'il a pris la relève de Franjo Tudjman, après
sa mort en 1999, M. Sanader s'est efforcé de donner à
son parti l'image d'un mouvement modéré et démocratique.
Lors de sa réélection à la tête de
sa formation en avril 2002, M. Sanader a présenté
ses excuses à tous ceux « qui avaient souffert à
l'époque où le HDZ était au pouvoir ».
Il a même proposé à la minorité serbe
d'intégrer son gouvernement.
Parlant couramment anglais, français, allemand et italien,
il s'est fixé pour objectif de faire entrer la Croatie
dans l'Union européenne en 2007.
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