REVUE DE PRESSE

Le Figaro Economie, 29/03/2005
Janos Koka : «La Hongrie soutient l'adhésion de la Croatie»
A 32 ans, Janos Koka, le ministre hongrois de l'Economie et des Transports, est de loin le plus jeune ministre du gouvernement de Ferenc Gyurcany. Et il passe même pour en être le numéro deux. Il est surtout connu pour avoir fait fortune dans le secteur de l'informatique.

Propos recueillis par Georges Quioc

LE FIGARO ÉCONOMIE.Quelle est votre réaction au refus de l'Union européenne d'ouvrir des négociations d'adhésion avec la Croatie ?

Janos KOKA. – Je l'ai regretté. La Hongrie soutient sans réserve les aspirations de la Croatie à devenir membre de l'Union européenne. Ce pays réunit la plupart des conditions économiques pour réaliser l'intégration avec succès. Qu'il s'agisse de la transparence de son administration ou de sa capacité à adopter l'euro, la Croatie est à vrai dire le seul pays dans les Balkans à pouvoir intégrer l'Union. Elle réunissait d'ailleurs les conditions exigées avant la Roumanie. Il suffit de comparer la qualité des infrastructures entre les deux pays, ne serait-ce que sur le plan routier, pour être convaincu que la Croatie est déjà aux standards européens.

Croyez-vous que la décision du Conseil de l'Union européenne de ne pas fixer de date aux négociations avec la Croatie soit un prétexte ?

Je ne suis pas ministre des Affaires étrangères et je n'ai personnellement aucune opinion sur le fond de cette affaire. Je crois que le premier ministre Ivo Sanader est un homme d'expérience et de parole. Je suis convaincu qu'une réponse pourra être apportée à cette affaire dont les enjeux pour l'entrée de la Croatie dans l'Union européenne sont considérables.

Quels sont les enjeux de l'intégration pour la Hongrie ?

La Hongrie s'est imposée comme l'un des plus importants pays d'accueil pour les investisseurs étrangers. Cette réussite se confirme encore comme le prouvent les chiffres de 2004. A son tour, la Hongrie devient un investisseur dans les pays d'Europe centrale et dans les Balkans. Notamment en Croatie. Je pourrais citer, par exemple, la prise de participation de la compagnie pétrolière hongroise MOL dans la compagnie pétrolière croate INA. Je pourrais en citer d'autres dans le secteur bancaire.

Le littoral croate est aussi un débouché de la Hongrie sur l'Adriatique qui ne vous laisse pas indifférent...

Nous nous intéressons effectivement au développement des capacités portuaires dans l'Adriatique. Le port croate de Rijeka est devenu le principal port de transit de la Hongrie. C'est une localisation géographique exceptionnelle, à 540 kilomètres de Budapest. Nous souhaitons donc développer les infrastructures routières et ferroviaires sur les grands corridors européens numéro cinq et dix et encourager les relations économiques avec la Croatie.

Soutenez-vous la candidature de la Turquie à l'Union européenne ?

Si ce grand pays en constant développement est décidé à remplir les conditions d'accession, on doit considérer sa demande avec sérieux.

 

Le Figaro Economie, 29/03/2005

ADHÉSION
En s'élargissant, l'Union européenne accueille des pays de plus en plus pauvres
Bulgarie, Roumanie, Croatie et Turquie sont les prochains sur la liste pour rejoindre les Vingt-Cinq début 2007

Georges Quioc

A chaque élargissement, l'Union européenne (UE) s'enrichit de membres un peu moins riches. Les prochaines adhésions prévues début 2007 de la Roumanie et de la Bulgarie ne feront pas exception à la règle. Quant à la Turquie, dont les négociations d'adhésion doivent commencer en octobre, c'est le pays le plus pauvre de la classe européenne. Ces trois pays se disputent ainsi les quatre dernières places du classement des membres de l'OCDE en produit intérieur brut (PIB) réel par tête.

De son côté, la Croatie qui affiche un revenu national par tête supérieur de moitié à ces trois pays, et dépasse même celui la Lettonie déjà membre de l'Union, vient de se voir refuser sa demande d'ouverture de négociations. La déception est d'autant plus vive que, selon de stricts critères économiques, la Croatie aurait déjà dû intégrer l'Union européenne.

La Croatie affiche un revenu national par tête supérieur de moitié aux trois autres candidats, Roumanie, Bulgarie et Turquie, et dépasse même celui la Lettonie déjà membre de l'Union.

«Quand on arrive à Zagreb en provenance de Sophia, on a vraiment l'impression de revenir en Europe», confie un haut fonctionnaire européen. En dépit de la guerre d'indépendance qui a fait 15 000 morts, des milliers de réfugiés et 37 milliards de dollars de dégâts, la capitale croate a encore le charme désuet d'une ville Suisse qui aurait oublié de se faire un «lifting». «Les Croates aiment se plaindre que les destructions de la guerre leur ont coûté deux fois leur PIB», ironise un chef d'entreprise français à Zagreb. Un prix de l'indépendance qui s'est doublé d'un choc économique violent : «Le marché de vingt millions de consommateurs à l'époque socialiste s'est contracté à quatre millions», poursuit l'homme d'affaires.

L'exceptionnelle vocation touristique de la côte adriatique a été une planche de salut pour de nombreux Croates. Le pays accueille en effet 9,4 millions de touristes pas an ; deux fois sa population. «Le logement chez l'habitant d'une partie des visiteurs étrangers a certainement évité au pays des troubles sociaux», observe le fonctionnaire européen. La manne du tourisme a aussi permis d'engranger des devises. La Banque centrale gère cinq mois d'importations dans ses réserves publiques de change. Le pays peut donc s'offrir le luxe d'être «quasiment déjà dans l'euro avec une marge de fluctuation de sa monnaie de 1,5% seulement autour d'une parité fixe». Le tout sans inflation.

Le bât blesse toutefois avec une dette publique qui atteint 81,5% du PIB. La structure encore très étatisée de l'appareil industriel est l'autre point noir. Le secteur public représente 40% de l'économie, avec de nombreuses entreprises difficiles à privatiser comme les chantiers navals, les aciéries et une usine d'aluminium. «Ce qui est facile en revanche à privatiser, ce sont les hôtels du littoral, mais la population ne voit pas d'un très bon oeil leurs ventes à des étrangers», soupire le fonctionnaire européen.

Parmi les pays candidats à l'Union, la Turquie fait quant à elle figure de «dragon» économique avec la flexibilité, l'esprit d'entreprise et la rudesse que cela comporte sur le plan social. «Le dynamisme de cette économie se reflète dans un taux de croissance de 5% à 6% par an depuis le début des années 1980», explique Jérôme Sgard, économiste au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cépii). Il est vrai qu'à la différence des ex-économies socialistes d'Europe centrale, la Turquie n'a jamais connu les contraintes de la planification soviétique. Après la signature d'une union douanière avec l'Union européenne en 1996, le pays a même accéléré son ouverture internationale. Entre 1995-2002, la croissance de ses exportations a ainsi hissé le pays au neuvième rang mondial. Grâce au grand secteur du textile-habillement (32% des exportations nationales). Celui-ci est toutefois menacé : les exportations turques de prêt-à-porter et de textile ont commencé à chuter en janvier après la suppression des quotas d'importations qui a libéré la voie aux importations chinoises. La branche la plus durement touchée est celle de la confection avec une baisse de 10% des exportations par rapport à janvier 2004. Les patrons turcs sont pourtant confiants dans leur capacité le relever le défi de la concurrence asiatique.

En comparaison, la Roumanie et la Bulgarie semblent moins bien armées. Dans un rapport remis récemment au président bulgare Gueorgui Parvanov, des économistes émettent une mise en garde contre le manque d'efficacité et de compétitivité de l'économie bulgare, qui risque de faire du pays «l'arrière-cour» de l'Union européenne, à laquelle Sofia veut adhérer en 2007.

La Roumanie et la Bulgarie mettent donc les bouchées doubles pour accélérer leur rattrapage. Le PIB de la Roumanie a augmenté de 8,3% en 2004 par rapport à l'année précédente, soit le taux de croissance le plus fort enregistré depuis 1989. La Bulgarie redresse ses finances publiques à grande vitesse. Depuis 2001, son déficit est sous la barre de 1% de PIB et l'inflation est descendue à 4% en 2004.

La Roumanie s'est aussi imposé une discipline budgétaire de fer. Son déficit public respecte le critère des 3% du PIB depuis 2002 et son inflation qui atteignait 45% en 2000 est revenue pour la première fois l'année dernière depuis 1990 sous la barre des 10%. Mais beaucoup reste à faire. Notamment du côté du commerce extérieur. Le déficit courant atteint 6% du PIB pour la Roumanie et 8% pour la Bulgarie, pays qui a adopté un currency board qui interdit toute possibilité de dévaluation de la monnaie et pèse donc sur sa compétitivité-prix.

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