26/03-2/04/2004

EXPOSITION
Josip Zanki
Gravures et pointes sèches

La Galerie sur Cour à Paris présente du 26 mars au 2 avril les gravures et pointes sèches de l'artiste croate Josip Zanki. S'apparentant parfois à des ornements ésotériques, parfois à des scènes mêlant symbolisme végétal et représentations fabuleuses qui semblent tout droit sorties d'une forêt enchantée, ses compositions, parfaitement équilibrées, sont à la fois ludiques et l'expression d'une grande maîtrise artistique. Ses œuvres vous feront voyager dans un monde onirique qui a pour inspiration les paysages de l'arrière-pays de Zadar, du massif du Velebit et des îles du nord de la Dalmatie.

cliquez pour agrandir l'imageJosip Zanki applique à son art des principes d’airain, des règles fortes et intangibles. Ces règles sont absolues et ne laissent aucune place au doute : il y a 7 tableaux, strates ou étapes, un élément de répétition, un élément de singularité et enfin un élément de libre création. Le jeu culte de la Genèse résulte de la perception, esthétique ou mystique, en tous cas alogique de l’ordre cosmique. L’hermétisme est rompu par la représentation plastique. Le discours des apparitions est spirituel, la langue est symbolique. La synthèse de la dextérité graphique et de la sensibilité artistique contemporaine a engendré la représentation ésotérique de sept tableaux transhistoriques.

JOSIP ZANKI

Josip ZankiJosip Zanki est né en 1969 à Zadar. Il a grandi dans le village de Privlaka, au nord-ouest de Zadar, au sein d’une famille de pêcheurs et d’agriculteurs. En 1994, il obtient son diplôme de l’Académie des Arts de Zagreb (classe de Miroslav Sutej), présentant comme sujet théorique « Le Mysticisme dans la pratique artistique de J. Beuys » et « Machine nuove », un remake sur les recherches du scientifique de la Renaissance Faust Vrancic, pour le cycle graphique expérimental.

Il se produit régulièrement et publiquement depuis 1986, investissant les domaines de l’installation spatiale, de la performance, de l’art vidéo, ainsi que la recherche sur les divers supports graphiques. Il a été plusieurs fois primé pour son travail.


Il se passionne très tôt pour l'archéologie et possède une collection de 200 objets courrant allant des époques de la préhistoire, à l’antiquité et au moyen âge, principalement des ustensiles utilisés lors des rites religieux ou mystiques. Son intérêt se porte également sur le phénomène dit de « Mirila » de la montagne de Velebit auquel il a consacré un livre éponyme et un cycle graphique. A ce jour ont été réalisés plusieurs expositions ou projets sur ce sujet, individuels ou collectifs, en Croatie et à l’étranger. Parmi les coffrets graphiques les plus significatifs dont il est l'auteur on trouve « Salamandre », réalisé en collaboration avec le compositeur Ruder Glavurtic, « Compsso », avec le théoricien D. Schneider, « E. Smira », avec l’ écrivain S. M. Perovic, et « Jeu florentin », avec l’écrivain R. Bacalja.
Il vit et travaille à Zagreb.

Chez Zanki, la narration est une petite imposture. Elle amène l’observateur à croire à l’histoire présentée, le nourrit du récit, attire son regard, suscite l’émerveillement et le conduit au labyrinthe que représente un chemin spirituel. La répétition rituelle, le caractère cyclique, le mandala sont les moyens de transfiguration de quelque chose que nous connaissons, qui se transforme en un élément de la nouvelle syntaxe d’une morphologie conséquente. Genius loci peut avoir de l’importance dans un tel art – l’artiste qui ici-présent appartient culturellement au monde méditerranéen, de cette Méditerranée que rejoint l’Europe Centrale. Il suffit de trouver le sens et nous parviendrons à travers les strates sédimentaires à l’archétype. Ces strates représentent le substrat antique, vieux croate, préroman, roman, Renaissance et maniériste, mais aussi l’évocation, l’allusion, l’illustration, l’illusion et l’allégorie. Tout l’art de Zanki se distingue de l’usuel, du profane. Il est syncrétique, fondé sur des bases théosophiques. Il est codé, secret et nécessite des explications.

Il serait trop facile de ranger l’art de Zanki dans le courant anachronique postmoderne, dans l’art d’un monde intimiste basé sur les ruines de concepts modernistes, émotionnellement tourné vers « des temps meilleurs » ou « le bon vieux temps », trop facile le réduire à une imitation historique ou à une réinterprétation éclectique. Zanki n’a pas besoin de l’alibi de la postmodernité. Par la citation il « carnavalise » la réalité, par la compilation il crée le grotesque, en paraphrasant, il s’amuse. Zanki ludens représente le monde comme un ornement, révélation ou connaissance, et l’offre à la connaissance selon les capacités de l’observateur. Aux initiés les pictogrammes, et aux connaisseurs la maîtrise artistique.

Cycle inédit de dessins

cliquez pour agrandir l'imageSon évolution artistique peut être suivie à travers quelques coffrets graphiques. Le coffret « Compso » sort du lot. Réalisé entre 1994 et 1996, il se compose de 37 gravures et se place au sommet de l’expression graphique contemporaine. Des annotations plastiques accompagnent son journal de voyage à Zvonigrad, une petite encyclopédie de gravures d’un voyageur inspiré, à la recherche d’une ville perdue. Ici, Zanki nous montre son brio. Il libère complètement la matière et montre le médium dans toute sa lumière. Le principe essentiel est de nouveau le jeu. Son postulat est de croire que l’on peut trouver une ville perdue. Zvonigrad est, dit-on, une ville perdue, elle a disparu ou a été détruite. A l’endroit où selon les dires elle s’élevait, poussent aujourd’hui de grands peupliers. On dit que l’on peut entendre les cloches de ses églises, le pas grinçant des soldats parmi ses tours et ses donjons, seulement si tu donnes libre cours à la force de ton esprit. Ainsi commence-t-il son journal de voyage.

PRINCIPALES EXPOSITIONS

Collectives
1991 Guernica Croatica - Arengario, Milan
1993 Biennale des jeunes Artistes de la Méditerranée, Moderna
galerija, Rijeka
1993, 1995, 1998, 2001 Salon de Zagreb, Zagreb
1996 1998. Salon des Jeunes, Zagreb
1997 Artefactum repetere - Galerija gradska, Zagreb
1997, 2000, 2003 Triennale de la gravure, Zagreb
2001 Mutamenti/inganni - Scardavilla, Forli
2002 Digging the Charnel - Mobius, Boston
2002 Superdownload - Mittlefest, Cividale
2003 Visura Aperta – Momjan

Personnelles/performances
1998 Galerija Gradec, Zagreb
1998 Museum of Eastern and Western Art, Odessa
1999 Galerie 36, Kiev
2001 Ludiialydis, Milan
2001 Galerie Néon, Bologne
2002 Musée Mimara, Zagreb
2002 Centre culturel croate, New York, Los Angeles
2002 Institut Sztuki, Cracovie
2003 Studio Tomasseo, Trieste

En 2001 paraît le coffret « Mirila » dans lequel Zanki représente en trente dessins à l’eau-forte et à la pointe sèche une tradition aujourd’hui oubliée qui se pratiquait autrefois sur la montagne Velebit en Croatie. Lors de leur transport au cimetière les défunts étaient déposés à un endroit rituel précis et à leur tête, leurs pieds, ainsi que sous le corps, étaient posées de plaques de pierre illustrées de symboles chrétiens, solaires ou lunaires, plus rarement profanes ou une combinaison de ces symboles. L’origine de ces cénotaphes particuliers n’a pas encore été complètement élucidée.

On peut encore une fois ressentir la virtuosité narrative d’un médium dans le coffret « Postanak ». L’hermétique forêt des symboles apparaît comme un soulagement intellectuel en réaction à la pollution de symboles vains du quotidien. La pyramide occulte à sept étages est la représentation ésotérique du commencement permanent de l’univers, de la conduite de l’humanité et de l’inconscience de cette même humanité.

Avec un cycle inédit de dessins sur papier à l’encre de chine noire, Zanki explore à nouveau la forêt du monde de l’au-delà. Là, il se meut parmi de vrais arbres reliés symbiotiquement à des êtres particuliers qui en les épousant les prolongent et les protègent. Des êtres précis habitent des arbres rigoureusement déterminés.

Calligraphie

Il nous présente avec une surprenante évidence des arbres que nous connaissons tous accompagnés de leurs habitants dont nous acceptons l’existence sans nous poser de questions... cela nous rappelle ces vérités qui autrefois appartenaient à notre savoir, mais qui ont maintenant disparu emportées superficiellement par l’oubli. Nous ne remettons pas en question la logique de la relation entre des êtres précis et des arbres déterminés. Qui n’a jamais été en forêt et n’a jamais ressenti auprès d’un arbre spécifique que celui-ci précisément, sans aucune raison objective, était très singulier ?

cliquez pour agrandir l'imageDans le cycle des lièvres qui jouent comme à « marteau-ciseau » Zanki se concentre sur la forme et la gestuelle. A l’intérieur du processus de création, au sein même de l’imaginaire, il introduit des citations, et les amalgame avec esprit et intelligence grâce à sa calligraphie.

Zanki graphiste utilise pour la première fois un nouveau « médium » en créant un cycle dans son intégralité. Ses dessins sont des entités circulaires, bénéficiant d’une exécution graphique ferme et vigoureuse.

Rien en eux n’est superflu. Les compositions sont équilibrées et accomplies. Par la simple narration il invente des formes qui sont autant de messages en harmonie avec la facture du dessin.

Que nous ayons compris le récit ou non, il nous reste son art. Ludique, systématique, discipliné et prodigieux.

Slaven Perovic
A Zagreb, le 9 octobre 2003

Exposition du 26 mars au 2 avril 2004 de 14h30 à 19h
Vernissage jeudi 25 mars 2004 de 18h à 22h30 en présence de l’artiste
Ouvert samedi 27 et dimanche 28 mars 2004 de 14h30 à 19 h
La Galerie sur Cour
12, rue Popincourt – 75011 Paris - Tél : 01 47 00 66 73 - M° Voltaire

 

 



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