En bref
Pays adriatique, situé
au carrefour de la Méditerranée et de lEurope
centrale, la « patrie des plus latins des Slaves »
a enrichi au fil des siècles son identité
de multiples influences tout en la renforçant. En témoigne un
patrimoine culturel particulièrement riche, dont 7 sites exceptionnels classés au patrimoine mondial. A la fois vieille nation
et jeune Etat européen, la démocratie croate est toutefois née
dans la des conditions difficiles, puisque le pays, partiellement occupé dès 1990, soit un an avant son indépendance, a été contraint à
prendre les armes pour défendre sa population et sa liberté gagnée dans les urnes. Après la libération et la victoire de 1995, la Croatie
a engagé un vaste programme de reconstruction, suivi d'un plan de redressement économique et a consolidé sa démocratie.
En quinze ans, ce sont ainsi près de 1000 km d'autoroutes qui ont été construits, près de 180 000 logements reconstruits (l'équivalent de deux Split, la 2e ville du pays) tandis que le revenu moyen par habitant atteignait en 2009, selon Eurostat, 64 % de la moyenne européenne, étant ainsi supérieur à 6 des 12 nouveaux Etat membres de l'UE. Ouverte sur l'Adriatique, bordée de 1200 îles, la Croatie, en totalisant plus de 6200 km de littoral, a le 3e littoral le plus long de la Méditerranée. Elle est membre observateur de la Francophonie depuis 2004 et de l'Union pour la Méditerranée. Candidate déclarée à l'adhésion à
l'UE depuis 2003, la Croatie a entamé ses négociations d'adhésion
début 2005 et les a conclues le 30 juin 2011. Membre de l'OTAN depuis avril 2009, son adhésion à l'UE, en tant que 28e Etat membre, est prévue pour le 1er juillet 2013.
La
Croatie, indépendante
depuis 1991, constitue la rive méridionale et méditerranéenne
de lEurope centrale. Elle fut tout au long de son histoire
au carrefour de quatre grands espaces culturels, ce qui conféra
une étonnante richesse à son patrimoine,
tant architectural quartistique.
En effet, outre le caractère slave de ses habitants
traditionnellement chrétiens de rite romain et utilisant
un alphabet à caractères
latins , les influences vénitienne sur la côte
dalmate dune part, et austro-hongroise dans les plaines
du nord de Slavonie, dans le bassin
du Danube dautre part, y sont manifestes et viennent se
superposer à un héritage préroman
romain et byzantin plus diffus. Le voisinage immédiat
de lEmpire ottoman, du XVe au XIXe siècle, dont lexpansion
sest arrêtée en terre croate, a également
eu son importance puisque la Croatie en a hérité
ses frontières actuelles en forme
de « fer à cheval ».
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Zagreb,
la capitale |
La
Croatie contemporaine est également lhéritière
du Royaume croate médiéval,
dabord indépendant puis associé à la
couronne hongroise et enfin
intégré à lempire
autrichien jusquà la Première Guerre mondiale.
Au début du XVe siècle, la province côtière
de Dalmatie devient vénitienne
pour quatre siècle, puis française de 1809 à 1814,
au sein des Provinces Illyriennes
de Napoléon, avant de réintégrer le Royaume
Triunitaire de Croatie-Slavonie-Dalmatie, dans le cadre de lEmpire
dAutriche. Ainsi, ce nest que le XXe siècle
qui verra pour la première fois la Croatie unie à
ses voisins slaves, au sein de la Yougoslavie
(« Pays des Slaves du Sud »). Celle-ci aura
vécu de 1918 à 1991, dabord sous la forme
dun royaume centralisé sous le sceptre dune
dynastie serbe, puis, après 1945, en tant que fédération
populaire de six républiques, dirigée par le
communiste dorigine croate, Tito.
Le
courant démocratique en Europe de lEst qui a entraîné
la chute du Mur de Berlin en 1989
a également touché la fédération yougoslave
où les premières élections libres ont vu
la défaite du parti communiste en Croatie, mais aussi en
Slovénie, Bosnie-Herzégovine et Macédoine.
Ces bouleversements ont engagé la majeure partie de la
fédération dans un processus de démocratisation.
Il fut refusé en bloc par la classe dirigeante serbe à
Belgrade qui se lança dans une agression
militaire. La Croatie, touchée en 1991, et amputée
du quart de son territoire, sengagea vers lindépendance,
laquelle fut reconnue par la communauté internationale
en 1992, après 15 000 morts, des centaines de
milliers de réfugiés et dimportantes destructions.
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Zagreb
en 1845 |
Confrontée
à limpuissance des médiateurs internationaux
durant quatre années de vaines négociations, la
Croatie, présidée par Franjo Tudjman, réussira
sans aide extérieure à mettre sur pied une armée
en mesure de garantir sa sécurité. A lété 1995,
en moins de quatre jours, les forces croates libèrent la
majeure partie du pays, ouvrant la voie, par cette action
décisive, à la solution négociée
des accords de Paris-Dayton. Les 5 % du territoire demeurant
occupés la région de la Slavonie orientale
en bordure du Danube sont réintégrés
pacifiquement en janvier 1998.
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Les
remparts de Dubrovnik |
Depuis,
la Croatie a résolument tourné la page de cette
période tragique, et espère aujourdhui intégrer
le plus vite possible la maison Europe commune. Le pays sest
engagé dans un vaste programme de reconstruction mené
par le gouvernement de Zagreb : en quatre ans, la moitié
du parc immobilier détruit a été rebâti
quasiment sans aide internationale, tandis que, dans le même
temps, le PIB par habitant atteint les deux tiers de la moyenne européenne.
Aussi,
la Croatie, bien quelle ait dû faire face à
un conflit imposé, se place-t-elle en bonne place parmi
les pays en transition dEurope centrale et orientale si
lon en juge par les indicateurs macro-économiques.
Encouragée par le retour de 4 millions de touristes
étrangers en 1998, 5 millions en 2000, 8 millions
en 200 et plus de 10 millions en 2010, 3 - avec une part croissante de Français
-, la jeune démocratie croate entame donc le troisième
millénaire sous le signe de la stabilité retrouvée
et dun encourageant dynamisme économique, freiné néanmoins ces dernières années par la crise économique mondiale.
Avec
la victoire en janvier
2000 dune coalition de centre-gauche rassemblée
autour du Premier ministre social-démocrate, Ivica Racan,
et lélection,
le mois suivant, de Stjepan Mesic
à la tête de lÉtat, la Croatie a connu
sa première alternance politique depuis l'indépendance.
Elle s'est alors engagé dans dambitieuses
réformes en poursuivant deux objectifs principaux :
ladhésion
à lUnion europénne et à lOTAN.
Le 21 février 2003, la Croatie a déposé sa
candidature
à l'entrée dans l'Union européenne, qu'elle
espère rejoindre dès 2007, au cours du deuxième
cercle d'élargissement vers l'Est.
La
victoire
en novembre 2003 des conservateurs et la nomination d'Ivo
Sanader à la tête du gouvernement
marque la seconde alternance au sommet de l'Etat. Le credo résolument
européen du gouvernement croate ainsi que le rythme soutenu
des réformes ont finalement été récompensés.
En effet, après l'avis
positif de la Commission européenne rendu en avril
2004, la Croatie a officiellement obtenu, le 18 juin 2004,
le statut
de candidat à l'adhésion à l'Union européenne
avec une date d'ouverture des négociations fixée
à début 2005. En novembre 2004, au Sommet de Ouagadougou, la Croatie a rejoint l'Organisation internationale de la Francophonie, en tant que membre observateur.
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Ivo Josipovica été investi président de
la République le 18 février 2010, pour un mandat de cinq ans. |
En 2005, le président Stipe Mesic a été réélu
pour cinq ans, tandis que les négociations d'adhésion de la Croatie
à l'Union européenne se sont ouvertes le 3 octobre à Luxembourg. En novembre 2007, les conservateurs du HDZ (Union démocratique croate), ont de nouveau remporté les élections, et Ivo Sanader a été reconduit à la tête du Gouvernement. Illustration de la transformation et de la modernisation de ses forces armées et de sa transition politique réussie vers une démocratie moderne, le 1er avril 2009, la Croatie est devenue membre de l'Alliance atlantique. Douze ans seulement après le départ des derniers casques bleus de Croatie, les soldats croates, à leur tour, prennent part à une quinzaine de missions de maintien de la paix ou d'opérations militaires dans le monde, que ce soit sous l'égide de l'ONU, de l'UE ou de l'OTAN.
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Jadranka Kosor été nommée Premier ministre le 1er juillet 2009. |
Après sa démission surprise fin juin 2009, Mme Jadranka Kosor a repris les rênes du Gouvernement, devenant ainsi la première femme en Croatie à accéder au poste de Premier ministre. Parmi les priorités de son programme on peut mettre en avant la fin des négociations d'adhésion à l'UE, la lutte contre la corruption et pour une plus grande transparence, et le règlement du litige frontalier maritime avec la Slovénie. Début 2010, le social-démocrate Ivo Josipovic, qui a fait campagne sur le thème d'une "nouvelle équité", a été élu président de la République au suffrage universel, succédant ainsi à Stipe Mesic. Le 30 juin 2011, la Croatie a officiellement conclu ses négociations d'adhésion à l'Union européenne, et devrait en devenir le 28e Etat membre le 1er juillet 2013.
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