18/10/2001
31e SESSION DE LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE
« L'UNESCO
doit favoriser le dialogue entre civilisations »
Participant à la 31e Session de la Conférence générale
de l'UNESCO, Tonino Picula, le chef de la diplomatie croate, est venu à
Paris plaider en faveur du renforcement du rôle de l'organisation dans le
domaine du dialogue interculturel, de la défense des droits de l'homme
et du développement social. Il a salué les efforts déjà
engagés en matière de décentralisation et de modernisation.
En marge de la conférence, il a rencontré son homologue yougoslave,
M. Goran Svilanovic.
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M. Tonino
Picula, ministre croate des Affaires étrangères. |
Le ministre
croate des Affaires étrangères, M. Tonino Picula,
participe à la 31e Session de la Conférence générale
de l'UNESCO qui
se tient à Paris du 15 octobre au 3 novembre 2001. Il s'est exprimé
jeudi 18 octobre à la Séance plénière dans le cadre
du Débat de politique générale.
Durant ces trois semaines, les travaux de la Conférence
générale sont organisés en séances plénières
réunissant notamment des Commissions spécialisées. Cette
année, la République de Croatie participe en qualité de membre
de la vice-présidence de la Conférence générale.
Dans son allocution, faisant d'emblée allusion à l'intervention
américaine en Afghanistan, le chef de la diplomatie croate a souhaité
souligner que lutte antiterroriste ne rime pas nécessairement avec choc
des civilisations. Aussi a-t-il exprimé le vu de voir la nouvelle
solidarité internationale se traduire également par des avancées
novatrices en matière de droits de l'homme, de préservation de la
paix, de la sécurité et de la stabilité internationales,
et plus généralement, du développement économique
et social.
Culture et humanité
Citant
la récente destruction des bouddhas de Bamyan, le ministre croate a dénoncé
le mépris et la malveillance à l'égard de la culture d'autrui
comme une forme particulière d'agression visant l'ensemble de l'humanité.
Il a ajouté que la Croatie en avait profondément conscience, rappelant
qu'elle a subi de nombreuses destructions en 1991,
citant les bombardements la vieille ville de Dubrovnik
et celui de la cathédrale de ibenik,
sites qui sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. A cet
égard, il a qualifié d' "encourageante" la disposition
favorable de l'actuel gouvernement yougoslave quant à la restitution des
uvres d'art et du patrimoine culturel croates, pillés pendant le
conflit. Aussi la Croatie soutient-elle entièrement les activités
du Comité intergouvernemental pour la Promotion de la Restitution des
biens culturels à leur pays d'origine.
Le chef
de la diplomatie croate a ensuite souhaité que l'UNESCO persévère
dans la poursuite de ses objectifs initiaux, au nombre desquels se trouve en premier
lieu sa contribution au renforcement de la paix et de la sécurité
en favorisant la coopération internationale dans les domaines scientifiques,
éducatifs, culturels et de la communication. S'affirmant comme véritable
forum de dialogue entre les représentants de toutes cultures et toutes
civilisations, l'Organisation, estime-t-il, doit contribuer à consolider
la confiance parmi les peuples du monde.
Dans cette
perspective, selon M. Picula, la poursuite de la décentralisation de l'UNESCO,
en rapprochant son action des échelons nationaux, renforce d'autant son
efficacité et permet le développement d'ne approche véritablement
interdisciplinaire. Ceci, estime-t-il, répond aux nouveaux défis,
notamment celui de la mondialisation, où le droit à l'éducation
et à l'information, la coopération scientifique et la protection
de l'héritage culturel occupent désormais une place de plus en plus
éminente.
UNESCO et modernisation
de la Croatie
Tout en
engageant de profondes et difficiles réformes
sociales, politiques et économiques, la Croatie, poursuit
le ministre, s'est attachée à défendre les
valeurs de la démocratie, des droits de l'homme et des
minorités et à
renforcer l'État de droit, tout en contribuant sans réserves
à l'entreprise de stabilisation de l'Europe du Sud-Est.
En perspective des défis
auxquels elle se prépare et consciente du rôle joué
par la diffusion du savoir, comme principal moteur de la transformation
sociale, la Croatie se tourne aujourd'hui naturellement vers l'UNESCO,
qui se trouve être à la fois un vaste forum intellectuel
et une organisation bénéficiant d'une précieuse
expertise technique, a-t-il conclut.
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M. Tonino
Picula, ministre croate des Affaires étrangères, et son homolgue
yougoslave, M. Goran Svilanovic. |
La veille,
le 17 octobre, M. Tonino Picula s'était rendu au Quai
d'Orsay, accompagné de Mme Neda Ritz, ambassadeur de Croatie auprès
de l'UNESCO, où une réception avait été organisée
par M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères,
et M. Jack Lang, ministre de l'Éducation nationale, à l'occasion
de la 31e Session de la Conférence générale de l'UNESCO.
En marge
de la Conférence générale, le ministre croate des Affaires
étrangères a rencontré, jeudi 18 octobre, son homologue yougoslave,
Goran Svilanovic, lors d'un déjeuner informel consacré aux questions
bilatérales d'actualité, illustrant la volonté de poursuivre
sur la voie de l'amélioration des relations dans tous les domaines.
Le service
de presse
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